first published in "La Murge" by courtesy of Person/Ptiluc
Les hasards de l’actualité font que j’ai plaisanté l’autre jour avec un cyberpote sur les catholiques anonymes, et que dès le lendemain soir, j’ai modéré une réunion AA où s’est pointé B***, qui a fondé il y a 20 ans le groupe où je vais tous les lundis. Sa femme était morte l’après-midi même des suites d’une longue maladie, comme on dit. Il est venu témoigner de sa reconnaissance pour elle et envers les AA dans leur ensemble. Pendant 20 ans, elle a apporté son soutien et son énergie au groupe d’Al-Anon (les groupes de conjoints et de proches de malades alcooliques, qui viennent donc se soigner de la maladie de l’autre et se réunissent à la même heure que nous dans la salle d’à côté.)
Tout le monde pleurait sauf moi, d’abord je ne connaissais pas sa femme donc pas de compassion pour elle, pas d’élan du cœur pour une morte virtuelle; et puis comme j’étais l’animateur du groupe, si j’m'étais barré en sucette dans l’émotion, la réunion serait partie à vau l’eau.
Bref.
Le thème de modération que j’avais choisi sans savoir ni quoi ni caisse c’était "l’acceptation" (de la maladie, qui conditionne le rétablissement ultérieur : "nous avons admis que nous ne pouvions vaincre …avec les seules ressources personnelles qui nous restaient. Aussi avons-nous accepté que la dépendance envers une puisssance supérieure, ne serait-ce que celle de notre groupe d’abstinents, pouvait accomplir ce qui nous avait été jusque ici impossible. Dès que nous avons pu accepter sans réserve ces deux faits, notre affranchissement de l’obsession avait commencé.)
B*** a souligné qu’on avait du bol d’avoir une maladie qui se soigne en évitant de boire le premier verre.
On m’a sondé pour savoir si je pensais que notre groupe AA devait se fendre d’une gerbe pour sa femme.
Il est normal que des AA déposent des gerbes sur la tombe d’une Alanon.
Non ?
Comment tu fais pour pas te barrer en sucette quand l’émotion te submerge ? c’est la pratique boudhiste qui te permet cette maitrise totale de ton mental ? Ou quoi d’autre ? Quand je suis dans l’émotion, je ne gère pas. Débutante en yoga, j’arrive à me mettre parfois dans ma bulle de conscience mais ça marche pas à tous les coups. On doit pouvoir y arriver avec de la persévérance, non ?
Rédigé par: Fab | le 20 septembre 2006 à 16:06|où as-tu lu que j’avais été submergé par l’émotion ?
Rédigé par: john | le 20 septembre 2006 à 19:01|J’ai surtout été submergé par la nécessité de continuer d’animer la réunion. “pas de compassion pour elle, pas d’élan du cœur” je te signale que je te l’ai emprunté dans un mail que tu m’as envoyé hier. Avant de rêver de “maitrise total de mental”, relis-toi, sinon je risque de contrôler le tien bien avant le mien
Faible d’esprit et faible de corps, et pour couronner le tout, pochtronne en cours de rétablissement, ne peut donner qu’un résultat approximatif dans la lecture et par là même dans la réponse à des posts aussi brillants. Voilà, ça m’apprendra à essayer d’exister sur un blog hautement intellectuel. Je ne dirai plus à mon fils de bien relire sa copie avant de la rendre au maître professeur. C’est toujours ça de gagné… pour lui
Rédigé par: Fab | le 21 septembre 2006 à 09:28|n’oublie pas que la prière qui doit monter immédiatement après “Mon Dieu, préservez-moi de me prendre pour un minable” c’est “Mon Dieu, préservez-moi de l’auto-apitoiement.”
Quant à la tentation d’exister, elle est bien compréhensible http://johnwarsen.blogspot.com/2008/09/exister.html