lundi 20 juin 2016

Horreur vieillotte, horreur moderne

Au départ, je voulais juste relire les Hellblazer #180 - 193 au soleil dans ma chaise longue, fascicules qui manquent à ma collection des 150 dernièrs épisodes des aventures de John Constantine en v.o.


P'tain, y'a un trou dans ma collèque.

John Constantine est un ancien musicien punk reconverti dans la magie noire. Il croit toujours qu’il peut blouser le diable. Il y a un prix à payer, évidemment, et ce sont ses proches qui trinquent, et trépassent à tour de bras. Il culpabilise un peu, puis repart comme si de rien n'était.
C’est un personnage antipathique et désagréable, tantôt irascible, voire méprisant envers ses semblables. Sa consommation abusive de tabac le destine à une mort prochaine et probablement à un séjour éternel en enfer, où Satan l’attend de pied ferme.
Son attitude de cogestion de sa propre agonie me rappelle la théorie du masochisme de Theodor Reik :
"Le masochisme est plus répandu que nous ne l’imaginons car il prend une forme atténuée. La dynamique de base est la suivante: le sujet perçoit quelque chose de mauvais dont la venue est inévitable. Il ne peut rien faire afin d’interrompre le processus; il est réduit à l’impuissance. Le sentiment de son impuissance engendre chez lui le besoin d’exercer quelque contrôle sur cette souffrance imminente - n’importe quelle forme de contrôle fera l’affaire. C’est logique: le sentiment subjectif de sa propre impuissance est plus douloureux que la souffrance à venir. Aussi le sujet a-t-il recours, pour se rendre maître de la situation, à la seule voie qui lui reste ouverte: il concourt à hâter la venue de ce malheur prochain."

Quand je vais bien, un peu d'épouvante littéraire est un luxe de l'esprit un peu douteux, mais un luxe voluptueux.
C'est ma petite-bourgeoisie à moi.






Léti pas mignon, le faux Sting à sa mémère ?


Les épisodes #180 - 193 s'insèrent dans son interminable saga de Super-Loser entre Le Sépulcre rouge (#175-180, 2007) et Chemin de croix (#194-199, 2009), et sont regroupés dans les recueils aussi gros que des Picsou Magazine Les Fleurs noires (#181-186, 2008) et Droit dans le mur (#187-193, 2008).
Sur Amazon.fr on ne les trouve qu'à des prix prohibitifs, alors je vais voir sur Amazon USA, woualou ils sont à $6 chacun !!! mais quand j'ajoute les frais de porc, c'est encore pus cher qu'en France. Bande de voyous capitalistes.
Ma vie est passionnante, hein ?
Alors je me résouds, la morue dans l'âme, à les télécharger, pour comprendre comment Constantine déboule dans le #194 en ayant totalement perdu la mémoire.
Comme si je n'avais pas eu mon content de passions humaines engendrant des monstruosités, rien qu'en rappelant l'an dernier une gonzesse que je m'étais interdit de recontacter pendant 25 ans.
Bref.
A force de relire ces vieux Hellblazer, l'autre soir j'ai rêvé d'un succube femelle avec une bite.
Moi ça me branchait moyen, mais mon inconscient avait l'air de trouver ça chouette.

Alors, j'ai relu un peu de Lovecraft, mais le coeur n'y était plus : horreur vieillotte.
Finalement, sa vie fut le plus épouvantable des cauchemars.
J'ai rematé sa bio pour m'en convaincre, et comme elle n'était plus en ligne je l'ai remise.


Le Cas Howard Phillips Lovecraft partie 1 from john warsen on Vimeo.

Le Cas Howard Phillips Lovecraft partie 2 from john warsen on Vimeo.

Le Cas Howard Phillips Lovecraft partie 3 from john warsen on Vimeo.

"Mais vous n'aimiez pas ça, la vie, de toute façon"


Voulant m'encanailler avec des démons plus consistants, j'ai cherché dans l'horreur moderne.
Le Providence d'Alan Moore ?
Quel hommage compassé, et quel ennui (à part la séquence de transfert de conscience de l'épisode #6)


La bonne blague.


Survivor's Club ? Bon pour les ados, grandis à l'ombre des jeux vidéos en l'absence de leurs parents et éducateurs.
Clean Room ? bof. Y'a des idées sympas, mais beaucoup de poncifs poncés.
Unfollow ? c'est pas mal, mais ça tient plus du thriller et de la fable sociale.

Ah oui, quand même, le récit de NGC-2264 qui prétend s'être fait dépouiller par des entités, c'est du Lovecraft moderne.
Bien plus imaginatif que les couillons qui tagguent l'hôpital psychiatrique polonais en déréliction.
Et j'envisage de revoir Ne vous retournez pas, le film de Nicolas Roeg qui se passe dans une Venise glauquissime.

Après m'être gavé de ces mièvres sucreries, je me dis "non mais t'es con, ou bien ?"
L'horreur, la vraie, elle est dans le Réel :
c'est un samedi après midi en salle de montage à France 3 quand il n'y a aucun sujet à monter.
c'est ton premier concert au Bataclan, et c'est aussi le dernier jour de ta vie.
(variante : c'est ton premier jour au GIGN et tu vas entrer dans le Bataclan pour y découvrir un charnier.)
c'est les filles de J.G qui rentrent chez elles le plus tard possible après le collège, depuis bien avant la mort de leur père, parce que leur mère s'est remise à picoler de plus belle et que tu ne trouves rien à lui dire quand elle t'appelle en larmes, parce qu'elle se mure dans son désespoire Williams.
c'est les couvertures du Nouveau Détective.
c'est Dominique Strauss-Khan en peignoir.
c'est les films de chtrouille. (mais je refuse d'en voir, rien que les scénarios me suffisent largement)
c'est le cancer incurable qu'on te découvre et qui te laisse 8 jours d'espérance de vie alors que tu n'as pas mis ta maison en ordre.
c'est ta femme à qui tu ne sais plus dire je t'aime (et quand tu lui disais tu sentais combien c'était faux)
c'est l'agonie cogérée de Fukushima.
c'est le martyre des fous enchaînés du mausolée de Bouya Omar.
C'est le drone aveugle qui enregistre sans le voir ce qu'il reste de la ville de Homs.
C'est le calvaire des migrants noyés au large de l'Italie ou de la Lybie, et en plus je ne trouve même pas de vidéo correcte.
Franchement, je ne sais pas ce qu'il te faut.

Finalement, la meilleure histoire de Constantine, c'est peut-être le #27, dénuée de démons, juste l'histoire d'un pauvre clodo mort de froid qui revient en épouvantable fantôme puant et qui veut juste que quelqu'un le serre contre lui.


Allez, tu es parvenu à la fin de l'article, 
c'est bien, c'est courageux, 
et tu as gagné le droit de lire cet épisode.

dimanche 19 juin 2016

Penser autrement

Les perturbateurs endocriniens vont finir par nous rendre idiots
  • Weronika Zarachowicz - Illustrations Singeon pour “Télérama” Publié le 12/06/2016.

On savait que les perturbateurs endocriniens, ces polluants omniprésents dans notre environnement, affectaient la fécondité, augmentaient les risques de développer des maladies comme le cancer ou le diabète. Et s'ils avaient aussi des effets sur la formation de notre cerveau, et diminuaient notre intelligence ? Telle est la thèse du Cerveau endommagé, état des lieux aussi rigoureux qu'effarant sur les conséquences de la contamination chimique.
Son auteur ? Barbara Demeneix, spécialiste des hormones thyroïdiennes, directrice du département Régulations, développement et diversité moléculaire du Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) de Paris. Alors qu'à Bruxelles la Commission européenne bloque les efforts de réglementation des perturbateurs endocriniens et qu'à Paris le Sénat s'acharne à reporter l'interdiction des insecticides néonicotinoïdes, lire Barbara Demeneix est simplement indispensable.

Pourquoi vous être intéressée aux effets de la pollution sur nos cerveaux ?
En 2001, on m'a demandé de représenter la France à l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) pour évaluer le dépistage des substances chimiques pouvant perturber le fonctionnement du système endocrinien, et notamment des hormones thyroïdiennes. Je travaillais sur ces hormones depuis vingt-cinq ans et venais de développer, avec mon équipe du Muséum, une méthode pour pister l'activité thyroïdienne chez les têtards, par un procédé de « mouchards » fluorescents.
En effet, ce sont les hormones thyroïdiennes qui orchestrent la mue du têtard en grenouille, mais aussi elles qui permettent au cerveau humain de se développer et de fonctionner correctement. Elles régulent notre métabolisme énergétique, contrôlent notre poids, et les fonctions de nombreux organes, d'où leur importance cruciale.
J'ai découvert en 2001 que les tests pratiqués étaient obsolètes. Quel choc ! J'ai donc proposé au CNRS et au MNHN d'en élaborer de plus performants. Et, en 2005, nous avons breveté notre technologie permettant d'observer in vivo l'influence d'une substance dans l'organisme. J'ai découvert la complexité de la perturbation endocrinienne et l'ampleur de la pollution. Et je me suis dit que je devais alerter les pouvoirs publics et l'opinion. Aujourd'hui, j'y consacre 80 % de mon temps.

Quelle est cette pollution ?
Mon travail ne porte pas sur les particules fines mais sur les innombrables molécules de synthèse que nous respirons, ingérons ou appliquons sur notre peau, quotidiennement : crèmes, plastifiants, pesticides, dioxines, retardateurs de flammes (dans les voitures, les téléphones portables, les ordinateurs...), etc. Depuis le siècle dernier, des myriades de substances ont été mises en circulation. Aux Etats-Unis, le Toxic Substances Control Act en répertorie quatre-vingt-quatre mille. Et encore, cet inventaire ne comprend pas les pesticides, les additifs alimentaires et les cosmétiques !

Notre environnement est désormais envahi par des molécules dont la structure ressemble à celle des hormones thyroïdiennes, et qui interfèrent avec les processus de régulation que l'évolution a mis tant de temps à façonner. Certaines se mettent à remplacer les hormones, d'autres amplifient leur action. D'autres encore la bloquent, par exemple lorsqu'elles empêchent l'absorption d'iode par la thyroïde, alors que l'iode est indispensable au développement cérébral du fœtus et de l'enfant, comme au fonctionnement du cerveau adulte.
Ces polluants nous font « perdre la tête », pour reprendre le titre de votre ouvrage en anglais (Losing our minds) ?
Des scientifiques ont démontré que les perturbateurs endocriniens affectent la fécondité, altèrent le développement fœtal, augmentent les risques de cancer, de diabète ou d'obésité. Mais durant la dernière décennie, de nouveaux signaux sont apparus sur nos écrans radars : les augmentations de l'hypothyroïdie, du trouble du déficit de l'attention/hyperactivité, ainsi que des troubles du spectre autistique.
Aux Etats-Unis, le nombre d'enfants hyperactifs a crû de 22 % entre 2003 et 2007 (5,4 millions aujourd'hui), sans modi­fication des méthodes de diagnostic. Quant aux chiffres sur l'autisme des centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies, ils sont exponentiels : un enfant sur 5 000 en 1975, un sur 500 en 1995, et un sur 68 en 2014 (un garçon sur 42 !).

Cette augmentation de l'autisme ne s'explique-t-elle pas par des diagnostics plus efficaces ou le recul de l'âge des parents au moment de la conception ?
30 % de cet accroissement peut être attribué à ces facteurs. Mais le patrimoine génétique n'a pas changé ; l'environnement est certainement en cause. Selon l'hypothèse la plus probable, chaque catégorie de maladie a de multiples causes, à la fois génétiques et environnementales — accompagnées de facteurs combinatoires gènes-environnement aggravants. Ainsi, l'organisme a besoin des hormones thyroïdiennes pour réguler les gènes impliqués dans le développement cérébral.
Or, étude après étude, nous découvrons combien ces hormones réagissent à de nombreux contaminants. D'où le défi actuel : sachant qu'une partie des polluants traditionnellement associés à la déficience intellectuelle — plomb, mercure — disparaissent, quelles sont les substances récentes qui interagissent avec les régulations physiologiques et génétiques ? Des centaines de milliers de produits étant rejetés dans l'environnement (sans — ou avant — qu'on teste leurs effets), il est difficile de savoir par où commencer pour percer la complexité de leurs interactions.

Notre laboratoire travaille à partir des cinquante substances chimiques les plus souvent détectées dans le liquide amniotique. Nous avons plongé nos têtards dans les quinze produits présentant les taux les plus élevés chez les femmes américaines, suédoises ou chinoises. Les résultats démontrent des effets conséquents sur le développement neurologique, physiologique...
Un autre chiffre m'inquiète : la forte proportion d'enfants autistes diagnostiqués aux Etats-Unis ayant un QI inférieur à 85, limite de la déficience intel­lectuelle. Si cette tendance est aussi perceptible dans le reste de la population, nous faisons face à un problème plus global d'attaque des facultés intellectuelles, ce que de plus en plus de travaux commencent à indiquer.
L'augmentation de l'autisme ne serait qu'un symptôme parmi d'autres ?
Je suis de près des études sur l'érosion du quotient intellectuel, dont une sur la population finlandaise. La Finlande est intéressante à plusieurs titres. Son système éducatif est l'un des plus performants. Elle organise les mêmes tests de QI depuis des années auprès des appelés au service militaire. Or que voit-on ? Une baisse du QI de deux points en dix ans (entre 1997 et 2006).
Six pays occidentaux enregistrent la même chute, dont la France, avec une érosion du QI chez les adultes entre 1998 et 2006. Une étude de l'université de Columbia a aussi montré que des enfants exposés in utero à des niveaux élevés de phtalates (utilisés dans les textiles, les cosmétiques) présentent un QI inférieur de six points en moyenne à celui d'enfants moins exposés.
Voilà trente ans que les scientifiques nous alertent. Pourquoi avance-t-on si lentement dans la prise de conscience ?
On peut même remonter aux années 1960, avec Rachel Carson et son Printemps silencieux sur les ravages des pesticides sur la biodiversité ! Elle concluait sur cette interrogation : que seront leurs effets sur les humains ?
Aux Etats-Unis, on peut commercialiser une substance en trois mois, mais son retrait peut prendre des dizaines d'années ! Et puis, la recherche prend du temps. Prenez les molécules associées au diabète, au cancer, à l'obésité : il faut une cinquantaine d'années pour vérifier que ces maladies sont favorisées par une exposition maternelle à ces substances.
Aujourd'hui, nous savons. Une étude publiée l'été dernier démontre que les femmes dont les mères furent exposées lors de leur grossesse à du DDT (le fameux pesticide décrit par Rachel Carson) ont quatre fois plus de risques de développer un cancer du sein, cinquante ans plus tard.
Dans le cas du Distilbène (oestrogène de synthèse prescrit aux femmes enceintes jusqu'en 1977), on n'a attendu « que » vingt ans pour comprendre la forte incidence de cancers chez les enfants nés de ces grossesses... Chaque année, les pathologies dues aux perturbateurs endocriniens coûtent 157 milliards d'euros à l'Union européenne (selon une étude de 2015).
C'est sur les troubles du développement neuronal que les scientifiques détiennent les faits les plus solides. Ce sont aussi ceux qui coûtent le plus cher — 150 milliards. Et encore n'avons-nous tenu compte que de trois produits : un pesticide organophosphaté, un plastifiant et un retardateur de flammes...
Vous dites aussi que la recherche se focalise sur les causes génétiques au détriment de l'environnement...
Depuis dix ans, le financement des travaux consacrés aux origines génétiques des troubles autistiques a été deux cent cinquante fois supérieur à celui de la recherche sur leurs causes environnementales. Plusieurs raisons l'expliquent : la réduction des coûts du séquençage et de l'analyse du génome, la preuve de l'héritabilité de certains troubles, le déterminisme génétique en vigueur chez les scientifiques et les politiques...
Pour les décideurs, il est tellement plus facile de dire que l'autisme a une origine génétique. Car ce n'est plus un problème collectif... Pourtant, les avancées de l'épigénétique [qui montre que l'expression des gènes, c'est-à-dire la façon dont sont synthétisées les protéines, peut être durablement modifiée par des facteurs environnementaux — chimiques, physiques, microbiens, NDLR] devraient nous pousser à nous intéresser bien plus aux interactions gènes-environnement.
Que peut-on faire ?
Agir à plusieurs niveaux, de l'individuel au global. Modifier, même légèrement, nos comportements peut limiter notre exposition : s'assurer qu'aucune femme enceinte ne soit carencée en iode, éteindre les ordinateurs en veille, consommer du sel iodé et des aliments bio...
Comme le disait Lin Ostrom, première femme Nobel d'économie et militante du mouvement Penser global, agir local, l'utilisation abusive des ressources communes est à combattre collectivement ; les individus doivent agir au niveau de leurs communautés et pays pour changer et faire respecter les lois. Nous devons faire pression sur l'industrie et les régulateurs pour qu'ils agissent. Et il nous faut une sorte de Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) pour la pollution chimique !
L'intelligence et l'ingéniosité humaines ont produit ces substances potentiellement dangereuses. En toute logique, elles devraient nous permettre de les contrôler et d'éliminer leurs conséquences déplorables. Sinon, les générations à venir pourraient se trouver incapables de le faire : il leur manquera l'intelligence — à tout jamais.

BARBAR DEMENEIX
1949
Naît à Luton, Grande-Bretagne.
1970 à 1979
Travaille six ans en Afrique (deux ans en Afrique de l'Est, 1970-72, et quatre ans au Maroc, 1975-79).
1995
Intègre le Muséum national d'histoire naturelle, chaire de physiologie.
2005
Cofonde la start-up WatchFrog, qui crée des têtards fluorescents, sentinelles de la pollution environnementale.
2014
Obtient la médaille de l'innovation du CNRS.

À lire
Le Cerveau endommagé. Comment la pollution altère notre intelligence et notre santé mentale, de Barbara Demeneix, éd. Odile Jacob, 414 p., 39,90 €.

vendredi 17 juin 2016

samedi 11 juin 2016

Le coin du petit complotiste

Je remonte ce sujet à partir de vieux comm’s d’un article de 2015.
Tout fait ventre.



Daniel : 
"Cette fois, il s'agit de nous, de notre façon de vivre, de notre liberté", explique-t-il, ajoutant que "nous allons tous devoir nous battre pour la préserver".
Ceci me fait raisonnablement me demander si Daesh n'a pas été créé par les Etats occidentaux pour masquer la faillite de leur modèle économique/idéologique.
Le pays est en faillite totale (cf le blog de Jovanovic), des millions de gens sont en-dessous du seuil de pauvreté, les maladies environnementales explosent à cause de la pollution, les gens sont complètement décérébrés, beaucoup sont suicidaires, la violence à l'école est devenue la norme... si nous étions les dirigeants de ce pays et que nous voulions masquer notre responsabilité, comment nous y prendrions-nous ?
John :
Dartan avait une hypothèse dans le même genre, qui avait le mérite " de prendre appui sur un FAIT indéniable : l'autorité ploutocratique repose sur la pénurie. Il est clair, en effet, que les hommes dont les besoins sont comblés peuvent devenir indociles à l'argent. On peut les tenter, les séduire, mais ils ne se laissent pas contraindre. Les affamés, eux, sont sans défense : ils ne discutent ni les salaires ni les ordres. les colonisateurs du siècle dernier s'en sont aperçus : ils se virent obligés de créer des besoins à la main-d'oeuvre indigène lorsqu'ils ne pouvaient la forcer. Donc, si la "loi d'airain" (celle de la faim, de la concurrence à mort) cessait de gouverner les humains, les conséquences seraient celles-ci :

1. La contrainte par la faim échapperait aux puissants.


2. Il leur faudrait agir sur les classes dirigées par des moyens humains au lieu de préhumains.


3. Ils devraient apprendre à exercer l'autorité au lieu d'en hériter les moyens sans nulle peine, ou de l'asseoir sur la force policière.


4. Bref, il leur faudrait substituer la conscience humaine à l'instinct animal dans les rapports sociaux. Ce serait le monde à l'envers : un renversement des idoles, une inversion des traditions, des usages, des habitudes, des valeurs matérielles, intellectuelles, morales. Les puissants et les maîtres y perdraient tout ce qu'ils possèdent. Il leur faudrait céder les postes de commandement à des hommes simples et vrais, qui n'auraient pas plus le besoin de paraître importants qu'Einstein n'éprouvait celui d'éblouir ses contemporains par l'élégance de ses vêtements. Lorsqu'ils sont libérés du besoin de paraître ce qu'ils ne sont pas, les humains deviennent ce qu'ils sont. Face à des hommes de cette sorte, les imposteurs de la puissance, du savoir et de la gloire seraient vite engloutis dans un abîme de subalternité et d'oubli.

On conviendra que, si les puissants et les maîtres avaient été conscients des conséquences inévitables d'un régime d'abondance, il y aurait eu de quoi leur engendrer une terreur panique. Tout plutôt que cet indicible désastre ! Mille fois plutôt la mort que cette humiliation totale ! Et cinq mille fois plutôt le collectivisme et ses policiers, qui, au moins, seraient des hommes tout pareils à eux. Une chose, cependant, est certaine : les puissants et les maîtres n'ont jamais été conscients de ces choses : tout ce qui a été publié depuis deux siècles en fait une avalanche de preuves. 
Mais il faut quand même se poser une question :
qu'auraient-ils pu faire s'ils en avaient été conscients ?
Quels actes auraient-ils pu poser si leur objectif conscient avait été de s'abriter des conséquences d'un régime d'abondance ?
De quels moyens disposaient-ils et dispose-t-on pour ôter aux humains toute possibilité de désobéir à leurs chefs ?
Et, à défaut, pour faire durer la pénurie dans un monde où la productivité a pris le mors aux dents ? Trois solutions évidentes sautent aux yeux :

1. La plus sûre et la plus définitive est celle qui substitue le collectivisme au capitalisme. L'esclavagisme résout idéalement tous les problèmes de l'autorité préhumaine. 

2. A défaut, une pénurie artificielle peut sauvegarder l'autorité ploutocratique. La création de besoins nouveaux et la stimulation de ceux qui existent peuvent contribuer aux mêmes résultats. "

3. Si, malgré ces précations, la productivité devenait menaçante, un moyen sûr de perpétuer le règne de la faim serait la multiplication des hommes. Tout rentrerait dans l'ordre (préhumain) le jour où les ressources de la planète seraient à nouveau insuffisantes pour les nourrir tous. Pour aller plus vite, il serait sage de veiller en même temps au saccage des dites ressources : il faudrait hâter l'érosion des terres arables, ralentir la percolation des eaux et polluer les océans.

jeudi 9 juin 2016

La dictature des cons

Deux titres remarquables repérés pour vous dans la presse écrite cette semaine.
Rien qu'à lire les titres, j'ai envie de renoncer à la presse et de ne plus lire que des vieux comics en v.o. en boucle dans mon iPad.
Mais ça créérait un problème, soulevé par Zep.



C'est vrai que face à la dictature des antiracistes, 
on se dit que la démocratie des racistes serait un moindre mal.
Le problème de l'antiracisme, c'est que c'est aussi bête que le racisme, puisque c'est un présupposé. Une opinion à priori.
N'empêche, c'est un coup à résilier son abonnement à Valeurs Actuelles.


Alors eux, quand je vois comment ils font appel aux pulsions les plus nobles de l'homme (et de la ménagère de plus de 50 ans, qui est un homme comme un autre), et comment ils redonnent au journalisme ordurier ses lettres de noblesse, je me dis que le Gorafi peut aller se coucher. Y'a pas besoin d'en rajouter. Ils ont même un site internet, qui contribue à ma bonne humeur.