samedi 5 juillet 2014

Maquereaux


Je ne connais pas d’idée plus anxiogène que celle que je viens de lire sur un blog spiritualiste : un lama prétend qu'après la mort, nous sommes dans un monde de conséquences, non de causes, et que c'est pour cette raison que plus rien ne peut être corrigé.
L’idée qu’une conscience perdure post mortem pour constater les dégâts (?) sans pouvoir réagir en actes m’affligerait au plus haut point si je n’avais déjà parfois l’impression de vivre ante mortem cet état « où plus rien ne peut être changé » dans un monde de conséquences où les causes ne sont plus accessibles.
A nouveau rongé par différents cancers virtuels, je préfère me retirer de la vie bloguitique, à l'instar de Jospin en 2002, et j'ose espérer qu'on ne me verra plus trop par ici, car la contemplation morbide de mon nombril épilé pour un été de folie au camping des flots bleus me procure d'importantes crampes menstruelles.
Ca ne m'a pas empêché de ressurgir précédemment par un quelconque tunnel à droopys, mais là, le comité de lecture a jugé bon de m'avertir que j'avais vraiment perdu le feeling du bloggueur, et qu'il valait mieux pêcher des maquereaux au large des Sables d'Olonne, que c'était plus constructif, sauf pour les maquereaux.


mardi 1 juillet 2014

Interactif

Suite aux menaces proférées ici m'aime, j'ai essayé de lire le roman "Le Prestige" de Christopher Priest sur mon Ipad.
Au départ, c'est une histoire de doubles, et d'identité.

Heureusement que j'avais vu le film, d'ailleurs inutilement tortueux et alambiqué !
Sur le livre, je rejoins l'avis de Nébal, qui n'est pas la moitié d'un con, Nébal dont je serais le double caché,  spectral (s'il acceptait les quelques kilos que j'ai à perdre avant l'été) et fantasmé, comme dans le roman, d'ailleurs si je lisais des livres à la même vitesse que lui je n'aurais plus de problèmes d'engorgement de fichiers téléchargés et non regardés, bien que j'aie récemment empilé 10 romans de Christopher Priest dans mon soutif numérique avant de me rendre compte que c'était le même délire que quand je stockais des films tombés du net, il y a à peine plus d'un quart d'heure.
Collectionnite et cancer de la dictature de la nouveauté.
Comme certains procédés littéraires utilisés par Christopher Priest contraignent l'astucieux mais grugé par avance lecteur à de fréquents retour en arrière pour comprendre comment il s'est fait enfumer par le narrateur, le support papier est indéniablement supérieurement interactif au livre électronique, qui contraint à reculer de 200 pages une par une comme s'il s'agissait de frotter l'écran tactile jusqu'à ce qu'il fume, prenne feu et nous renvoie à l'âge de pierre des livres en vrai bois d'arbre.
Le roman de Priest est brillant, mais le support me disconvient, et en plus on ne peut évidemment lire en plein soleil, l'été c'est un peu dommage.
Ca rejoint la vieille ( plus de 3 ans...) pub brésilienne qui tournait en dérision la technologie en démontrant la supériorité du livre.



Et sans vouloir tomber dans la pensée magico-religieuse, je pense que je l'aurais mieux mémorisé si je l'avais lu sur papier.
De nombreuses études attestent des problèmes en voie d'apparition de fragmenta la lecture numérique tion attention.
http://johnwarsen.blogspot.fr/2009/07/internet-rend-il-bete.html
http://alaingiffard.blogs.com/