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vendredi 10 juin 2022

Comment utiliser des toilettes en gravité zéro

Dans The Expanse, un feuilleton télévisé de science-fiction qui a récemment raté ses adieux au music-hall, ils expliquent bien comment faire l'amour avec un Mormon dans l'espace, mais ils passent sous silence les problèmes qui surviennent quand on tente d'assouvir d'autres besoins naturels (tout aussi légitimes et parfois plus impérieux) en gravité zéro. 
Et pourtant ils passent leur temps à se tirer la bourre entre la Lune, Mars, et la ceinture d'hémorroïdes astéroïdes de Jupiter, donc ça doit bien leur arriver d'aller au petit coin, c'est pas des surhommes. Alors, à force de rechercher obsessionnellement, compulsivement et désespérément un vieux dessin de Daniel Goossens sur une exposition d'art nazi (dans un cimetière) dans mes vieux Fluide Glacial, j’ai retrouvé ce mode d'emploi d'un mini-wc portatif, que j’avais punaisé dans les cabinets d'aisance jouxtant alors la salle de bain dite "des Arabes" que nous appelions ainsi car nous entassions plein de bazar dedans, dans le vaste appartement de la rue Roudil où j'habitai jadis au sein d'une famille unie par de très nombreux goûts communs, dont celui de la scatologie. 
Cette gravure ancienne peut être considérée comme une sorte d'ancêtre à la science des toilettes en gravité zéro.

clique sur l'image, sauve un jipègue, imprime-le et punaise-le dans les cabinets.
Des heures de rire en perspective.
Les amateurs de figuration narrative reconne étron sans pen le style pipi cafka d'Edika, le frère maudit de Carali. Si on avait archivé les œuvres de ces deux scribes égyptiens aux profils pas très grecs dans la bibliothèque d'Alexandrie, les Chrétiens n'y auraient jamais foutu le feu, comme ils le font avec une noire allégresse dans Agora, Mists of Time, le péplum philosophique hispano-maltais réalisé par Alejandro Amenábar en 2009, qui érige une stèle filmique à Hypatie d'Alexandrie, la célèbre philosophe et mathématicienne héllène (célèbre depuis hier soir, quand j'ai regardé le film) qui s'apprête à faire une avancée majeure dans la compréhension du cosmos (en réhabilitant le modèle héliocentrique d'Aristarque et en ayant l'intuition de l'orbite elliptique des planètes) lorsque la situation politique prend un tour dramatique avec la conversion de l'empereur au monothéisme, et elle finit massacrée en l'an 415 de notre ère par un groupe de moines enivrés de christianisme.
la tache sur la conscience de l'Eglise
n'est pas plus Hypatie au lavage
que celle sur la robe de Rachel Weisz,
qui pourtant lave plus blanc.
En principe.
Elle incarnait tout ce qu'ils exécraient : elle était femme, elle était libre, elle était belle et côtoyait les hommes de pouvoir tout en étant femme d'influence, son monde n'était pas peuplé de dogmes édictés par un dieu jaloux à partir de "vérités" préétablies, elle allait aux cabinets quand ça lui chantait. 
Et si ça se trouve, elle avait pressenti les Mystères des Toilettes en gravité zéro, irrémédiablement perdus dans l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie.
Le film est courageux, mais un peu chelou, et prend beaucoup de libertés avec la vérité historique. Oncle Wiki rappelle en tirant sur sa cyber-pipe que Hypatie a été massacrée de façon bien plus cruelle que ne le montre le film. On peut retrouver le récit de sa mort dans le livre septième de l'Histoire de l’Église écrite par Socrate le Scolastique. Jean de Nikiou au viie siècle apr. J.-C. écrit : « Et ils (les chrétiens menés par Pierre le Lecteur) déchirèrent ses vêtements et la firent traîner dans les rues de la ville jusqu'à ce qu'elle mourût. » Le film ne dit pas que ce lynchage est resté une tache sur la conscience de l'Église, comme l'ont écrit des théologiens chrétiens dès cette époque.
C'est bien triste. Et beaucoup plus tard, dans mes cabinets du boulevard de Belleville, j’ai longtemps affiché le dessin de Charb "Non à la légalisation du cannabis" paru dans Charlie Hebdo au début des années 90. C'était de mon âge. D'autant plus que j'étais en train de devenir malade alcoolique, et qu'à chaque fois que je fumais un pétard, je prenais cosmiquement conscience de ma dépendance croissante à l'alcool, alors j'avais cru prendre une décision d'adulte en m'interdisant tout à fait les cigarettes mal roulées.

clique sur l'image, sauve un jipègue, imprime-le et punaise-le dans les cabinets.
Et va plutôt t'acheter un pied de peyotl chez Zamnesia.
Evidemment, Edi(pipica)ka, le chantre de l'obscénité politiquement correcte, est toujours vivant, alors que Charb, qui aimait bien mettre de l'huile sur le feu, voire transformer les bouteilles d'huile de Rachid en cocktails molotov, couic. Ou plutôt Vrououf. Victime des fondamentalistes monothéistes, comme Hypathie.
Alors maintenant, dans les cabinets, j’ai une pile des derniers numéros de Téléramadan, comme papi et malou, et je gagne un temps précieux en lisant toutes les critiques des films et des séries télé dont je pourrais ainsi parler sans les avoir vus si j’avais des amis.

"Sans mentir, l'ange Gabriel il en avait une grosse comme ça"
J'essaye de provoquer les fondamentalistes de Télérama,
pour déclencher une guerre sainte en reprenant les recettes les plus éculées de Hara-Kiri,
mais ils me voient venir, et ne réagissent pas.
Mon style parodique est définitivement has been.
Et tout cela ne nous dit pas quelles précautions prendre pour utiliser des toilettes en gravité zéro. Mais au fait, ça me revient maintenant, c'était là, sous nos yeux, en évidence dès le début, ce truc qui manque dans The Expanse et qu'il y avait sous forme de gag très sérieux dissimulé en plein écran à la vue de tous par Stankey Lubrik dans 2001, l'Odyssée de l’espace.

dans une séquence de 2001, l'Odyssée de l'espace, le Dr Haywood Floyd lit très attentivement
les instructions affichées avant d'utiliser des toilettes à gravité zéro.
C'est vraiment de la science-fiction, car les humains ne lisent jamais les avertissements
ou les modes d'emploi avant utilisation. Surtout dans des toilettes.
Ce commentaire est insultant (les geeks lisent tout ce qui leur tombe sous les yeux), et erroné : je me souviens très bien avoir lu il y a bien longtemps, dans une autre galaxie et dans les toilettes en gravité 1 de la Rockfabrik de Stuttgart un truc en allemand qui disait sur le côté de la chasse d'eau "appuyez ici, et si possible avec la main". On pouvait y jouer de l'air guitar en bois, et pisser partout dans les toilettes, à condition d'appuyer ensuite avec la main. On se serait alors cru dans une bédé d'Edika.

La Rockfabrik de Stuttgart était en fait à Ludwigsburg, mais elle a fermé ses portes en 2019.

Concernant le tutoriel (qui peut s'avérer si précieux dans le futur) pour se soulager en gravité zéro, une bande de geeks a bien sûr exhumé l'intégralité des instructions dissimulées à la vue de tous dans le photogramme du film de Kubrick.
https://boingboing.net/2021/08/17/instructions-for-the-zero-gravity-toilet-in-2001.html
En voici une traduction automatique assez fidèle :

Les toilettes sont du type standard à gravité zéro. Selon les besoins, il est possible d'utiliser le système A et/ou le système B, dont les détails sont clairement indiqués dans le cabinet de toilette. Lors de l'utilisation du système A, appuyez sur le levier et un éliminateur de dalkron en plastique sera distribué par la fente immédiatement en dessous. Lorsque vous avez fixé la lèvre adhésive, fixez le raccord marqué par le grand tuyau de sortie “X”. Tournez l'anneau argenté d'un pouce sous le point de connexion jusqu'à ce que vous sentiez qu'il se verrouille.
Les toilettes sont maintenant prêtes à l'emploi. Le nettoyant Sonovac est activé par le petit interrupteur sur la lèvre. Lors de la fixation, remettez l'anneau dans son état initial, de sorte que les deux lignes orange se rencontrent. Déconnectez-vous. Placer l'éliminateur de dalkron dans le réceptacle à vide à l'arrière. Activez en appuyant sur le bouton bleu.
Les commandes du système B sont situées sur le mur opposé. L'interrupteur de déverrouillage rouge place l'uroliminator en position ; il peut être ajusté manuellement vers le haut ou vers le bas en appuyant sur le bouton bleu de déverrouillage manuel. L'ouverture est autoréglable. Pour sécuriser après utilisation, appuyez sur le bouton vert qui active simultanément l'évaporateur et ramène l'uroliminator dans sa position de stockage.
Vous pouvez quitter les toilettes si le voyant de sortie vert est allumé au-dessus de la porte. Si le voyant rouge est allumé, l'une des installations sanitaires n'est pas correctement sécurisée. Appuyez sur le bouton d'appel « Hôtesse de l'air » à droite de la porte. Elle sécurisera toutes les installations depuis son panneau de contrôle à l'extérieur. Lorsque le voyant de sortie vert s'allume, vous pouvez ouvrir la porte et partir. Veuillez fermer la porte derrière vous.
Pour utiliser la Sonoshower, commencez par vous déshabiller et placez tous vos vêtements dans le portant. Mettez les pantoufles velcro situées dans l'armoire juste en dessous. Entrez dans la douche. Sur le panneau de commande en haut à droite en entrant, vous verrez un bouton “Joint de douche”. Appuyez pour activer. Un feu vert s'allumera alors juste en dessous. Sur le bouton d'intensité, sélectionnez le réglage souhaité. Appuyez maintenant sur le levier d'activation Sonovac. Baignez-vous normalement.
Le Sonovac s'éteindra automatiquement au bout de trois minutes, sauf si vous activez l'interrupteur de neutralisation "Arrêt manuel" en le retournant vers le haut. Lorsque vous êtes prêt à partir, appuyez sur le bouton de déverrouillage bleu “Joint de douche”. La porte s'ouvrira et vous pourrez partir. Veuillez retirer les chaussons velcro et les placer dans leur contenant.
Si le voyant rouge au-dessus de ce panneau est allumé, les toilettes sont en cours d'utilisation. Lorsque le feu vert est allumé, vous pouvez entrer. Cependant, vous devez suivre attentivement toutes les instructions lors de l'utilisation des installations lors d'un vol en roue libre (Zero G). À l'intérieur, il y a trois installations : (1) le Sonowasher, (2) le Sonoshower, (3) les toilettes. Tous les trois sont conçus pour être utilisés dans des conditions d'apesanteur. Veuillez respecter la séquence des opérations pour chaque installation individuelle.
Deux modes pour Sonowashing votre visage et vos mains sont disponibles, le mode « serviette humide » et le mode nettoyeur à ultrasons « Sonovac ». Vous pouvez sélectionner l'un ou l'autre mode en déplaçant le levier approprié sur la position “Activer”.
Si vous choisissez le mode “serviette humide”, appuyez sur le bouton jaune indiqué et retirez l'article. Lorsque vous avez terminé, jetez la serviette dans le distributeur sous vide, en maintenant le levier indiqué dans la position “active” jusqu'à ce que le voyant vert s'allume… indiquant que les rouleaux ont complètement passé la serviette dans le distributeur. Si vous désirez une serviette supplémentaire, appuyez sur le bouton jaune et répétez le cycle.
Si vous préférez le mode de nettoyage par ultrasons « Sonovac », appuyez sur le bouton bleu indiqué. Lorsque les panneaux jumeaux s'ouvrent, tirez vers l'avant par les anneaux A & B. Pour le nettoyage des mains, utilisez dans cette position. Réglez la minuterie sur les positions 10, 20, 30 ou 40… indiquant le nombre de secondes nécessaires. Le bouton à gauche, juste en dessous de la lumière bleue, a trois réglages, bas, moyen ou haut. Pour une utilisation normale, le réglage moyen est suggéré.
Une fois ces réglages effectués, vous pouvez activer l'appareil en basculant sur la position “ON” l'interrupteur rouge clairement marqué. Si pendant l'opération de lavage, vous souhaitez modifier les réglages, placez l'interrupteur de dérogation "arrêt manuel“ en position ”OFF". vous pouvez maintenant faire le changement et répéter le cycle.

C'est quand même d'une autre envergure que la blague d'Edika sur le mini-wc portatif; mais attention (lire attentive ce que ici-en bas) :

De toutes façons, quel que soit le degré de sophistication des blagues de cabinet en gravité zéro, c'est un peu l'ironie du désespoir, car je nous sens collectivement assez mal engagés pour aller essaimer, et donc déféquer, dans l'espace. Ou alors, une petite élite ultra-nantie, comme Elon Musk et ses happy few à la fin de Don't Look up
Tant qu'on reste le chainon manquant entre le Singe et l'Homme, on est une espèce assez nuisible, pour elle-même comme pour la planète, et on risque de suffoquer sous nos propres déjections d'ici peu, qu'elles flottent autour de nous en apesanteur ou qu'elles gisent au sol.

Sinon, pour se chier dessus en partant dans l'espace, y'a aussi les plantes enthéogènes.
Grâce à la mondialisation, j'ai planté Peyotl et San Pedro sur ma fenêtre,
mais tant qu'il ne fait pas 50° en permanence, la chair des dieux n'y pousse que très lentement.
Dans l'attente du réchauffement climatique, je suppose que cela fera l'objet d'un prochain épisode.

[EDIT] : quelques semaines plus tard, je m'aperçois qu'écrire sur ce blog, pendant 15 ans,
ça a vraiment été une expérience assez proche de la défécation en gravité zéro. 
No comment.

lundi 9 mai 2022

Les indégivrables, la totale de l'intégrale

En 2005, Xavier avait gentiment accepté
d'illustrer la naissance de mon blog.
Le réchauffement climatique accélère la fonte du permafrost d'Internet, et le dégel a récemment mis à jour 17 ans d'archives des pingouins de Xavier Gorce.
>onglet > toutes les galleries > les indégivrables > de 2005 à 2021

Je sais bien qu'il ne faut jamais décongeler un pingouinou
indégivrable, mais pensez donc : 
17 ans d'archives de dessins de presse parus dans l'édition en ligne du journal le Monde, et qui continuent leur petit bonhomme de chemin sur le site de ce monsieur Gorce depuis qu'il a claqué la porte du prestigieux journal du soir. 
( toutes les raisons de ce départ dans les pages intérieures de notre feuille de chou à scandale !!)

Certaines années, l'auteur compila ses meilleurs dessins en albums petit format carré, chez Inzemoon Editions. 
Ces avatars modernes du Pif Poche de ma jeunesse se négocient aujourd'hui à prix d'or chez les bouquinistes afghans et ukrainiens des quais de Seine. 
A ce propos, hier, en Ukraine, Vladimir Poutine a dénazifié soixante civils d'un coup. Ils  avaient trouvé refuge dans l'école de Bilohorivka, dans l’est du pays, école qu'il a courageusement bombardée, au risque de blesser des militaires russes présents sur le terrain. Aujourd'hui, il célèbre tout seul la victoire du 9 mai 1945 et le triomphe du mensonge sur la vérité. 
Je ne dis rien, je laisse l'ironie aux professionnels de la profession, Xavier saura bien faire son miel de ces atrocités règlementaires. 
Ou alors, je cite un autre Vladimir, pour faire mon gros malinou et briller en société d'un simple clic. Jankélévitch disait : « la vérité ne triomphe jamais, mais ses ennemis finissent toujours par mourir ». Il arrive que ses défenseurs aussi...



Les Pif Poche de ma jeunesse : le numéro 37
" l'image de la chose n'est pas la chose"
est devenu mythique dans le milieu des aficionados
de la déconstruction de la pensée pifienne.

Il ne resterait plus que 3 exemplaires dans le monde
du numéro 28 (avec Maurice Biraud en guest-star)



















17 années d'archives brutalement décongelées, c'est quasiment l'intégrale des pingouins, dont je pensais être l'un des plus ardents derniers thuriféraires, puisqu'ils m'accompagnent depuis mes premiers pas hésitants sur la glace virtuelle des blogs (d'ailleurs il suffit de taper le mot-clé "gorce" dans le moteur de recherche interne de ce blog pour s'en convaincre, moi-même j'en fus stupéfait), et qu'ils m'épauleront sans doute jusqu'à la fin, qui est proche (la fin est toujours proche, c'est à ça qu'on reconnait mon blog depuis 2005). 

j'ai remplacé "l'école" du dessin d'origine par "la bd", mais on met ce qu'on veut.
Et celui-là n'est pas dans l'intégrale, parce que les strips en 3 cases sont antérieurs à 2005.
Et mettent en scène d'autres animaux. Nananère.

Concernant les blogs, que les choses soient claires : l'autre jour j'ai posté une vidéo sur youtube, j'ai ajouté que je ferais ensuite un up sur mon blog, et mon interlocuteur m'a répondu  "excuse, je pensais pas que les blogs existait encore en 2022.. 😅" hé oui. Je comprends, c'est un peu comme la copine de ma fille qui lui disait "quoi ? pour communiquer avec toi, ton père t'envoie des MAILS ?" c'est comme ça.
A propos des pingouins, je désespérais de trouver un jour une intégrale. 
Xavier Gorce ruine mon rêve en le réalisant, comme il le prophétisait dès 2004 avec ce dessin de plus en plus incunable, sauf sur mon disque dur hyper-secret. Non, pas celui-là, l'autre. 


Pendant toutes ces années, Xavier Gorce est tour à tour politologue, moraliste, anthropologue, sociologue, mais surtout philosophe et humoriste, tendance vitriol. Le vitriol, ceux qui sont nés avant 1850 s'en souviennent peut-être, c'est le petit nom de l'acide sulfurique concentré. C'est très corrosif, mais quand tu en passes sur les vitres, après tu vois bien mieux à travers. C'est à ça que ça sert, l'humour : à décaper nos humeurs vitreuses, pour qu'on se voie mieux après.


Ces blagues sur les cent jours l'état de grâce semblent avoir été dessinées la semaine dernière à propos du second quinquennat de Napoléon IV, mais elles datent de 2005.
Les dessins de Xavier Gorce ont très peu vieilli, sauf ceux qui sont carrément en avance sur le turfu; même ceux qui évoquent des évènements politiques anciens nous les remémorent aisément, et la majorité de ses gags est intemporelle, parce que quand on brocarde la bêtise de ses contemporains, d'abord on n'est jamais en panne d'inspiration,  ensuite on reste indémodable longtemps.  
avec un emprunt à Woody Allen, mais si c'est
pour se moquer des transhumanistes, tout est pardonné.

Alors, tout n'est-il que luxe, calme et volupté dans l'intégrale des indégivrables de Xavier Gorce ? Pas tout à fait; en créant son mausolée à sa propre gloire, le dessinateur s'est trompé dans l'encodage de sa page html, et à chaque fois que tu cliques sur une vignette pour en lire le contenu, ce message déceptif s'affiche. C'est perturbant, surtout si on ne comprend pas l'anglais.


Allons-nous bêtement mourir de soif dans le désert de la stupidité informatique, juste au bord de l'oasis d'intelligence rafraichissante aromatisée au vitriol ? Non. Je suis là, chaton.n.e. Il te suffit, en attendant que le webmestre répare le bug, de faire un clic-droit sur la vignette, d'un index raffermi à l'idée d'être un combattant de la liberté, et hop : elle s'ouvre dans un nouvel onglet. Merci qui ? ou alors tu attends que cette andouille de Warsen compulse une intégrale en jpg ou en pdf ou en cbr. Il en serait bien capable. je l'ai vu ressortir Site Sucker, l'aspirateur de sites.



Les oeuvres de Xavier Gorce seront bientôt rapatriés dans une aile du Musée Moderne,
 revisité ici par Nicolas de Crécy dans son Bibendum Céleste (1989)

et la coda

lundi 29 juin 2020

Loukoum et Tagada

Nous venons de créer un duo comique, avec ma femme. J'ai trouvé notre nom de scène spontanément, hier midi, à partir de la contemplation d'un sachet de loukoums et d'une boite de fraises tagada qu'on venait de lui offrir pour son départ en retraite. Nous nous produisons désormais sur les plus grands blogs de France et d'ailleurs, comme ici, ce soir, chez John Warsen. Merci d'être venus, ça nous fait chaud au coeur. John Warsen qui avait lui-même été inventé par Fredo, accidentellement, un jour qu’il lui fallait emprunter la tronçonneuse de John, ou Arsène, ses voisins immédiats.

Loukoum et Tagada
(formerly known as Garbit et Margot)
par Joan Cornellà


Loukoum : "J'ai revu avec plaisir "The Accidental Tourist", avec ce pauvre William Hurt, qui tire sa gueule de connard casanier et dépressif pendant tout le film, j'adore la scène où Geena Davis le console silencieusement entre ses bras après qu'il ait avoué le deuil impossible de son fils, j'avais vraiment envie d'être lui.
Tagada : - t'as qu'à faire du tir à l'arc, toi qui t'es tapé tout son wiki, tu m'as dit qu'elle avait faillie être sélectionnée aux Jeux Olympiques dans cette discipline.
Loukoum : - je vais pas courir après Geena Davis, elle a 64 ans.
Tagada : - Hé ben ? t'en as 57. T'as toutes tes chances de la rattraper."

mercredi 8 mai 2019

Européennes 2019 : Votez Glyphosate !





Hier, j'ai bricolé un teaser d'une minute trente neuf pour une compile en cours. J'ai pas mieux à faire ? Sans doute que si, mais là je me sentais inspiré, et je n'ai pas pu lâcher prise avant l'aboutissement que vous tenez sous les yeux et à portée de clic.
Le plus drôle dedans, c'est Daniel Morin brocardant les députés LRM ayant prolongé l'autorisation du glyphosate il y a quelques mois. Peut-être que j'aurais dû faire de la radio. On saura jamais.

La pochette du disque.
J'aurais pu faire graphiste, aussi.
C'est évident.
Voire directeur artistique.
Cette compilation pour sauver Francis Lalanne, membre de plusieurs espèces menacées (l'espèce humaine, la sous-espèce endémique des gilets jaunes, et celle des auteurs-compositeurs interprètes), est enfin en vente à nos bureaux, pour une somme modique. Elle sert aussi à financer sa campagne électorale, pour nous débarrasser des listes LRM/ Glyphosate et RN / Roundup qui, trois semaines avant le scrutin, accaparent la moitié des voix françaises dans les sondages Ifop.
Tous les dons seront reversés à ses amis gilets jaune devant et marron derrière, avec déduction fiscale.
Quand j'avais 20 ans, Francis Lalanne aussi, et tout allait bien. On filait le parfait amour. C'est Jean-Louis Foulquier qui nous avait présentés, dans son émission du soir sur Inter, où toute la chanson française défilait un jour ou l'autre.
Francis venait de sortir un excellent premier album, intitulé "J'ai 20 ans", ça c'est pas banal, parce que moi aussi, à l'époque. Ah, je vous l'ai déjà dit ? flutalors. Il se livrait à des concerts marathon de quatre heures et plus, c'était Springsteen, c'était Hendrix, et puis c'était Lalanne aussi, on était subjugués.
Si on n'est pas subjugué par Lalanne à 20 ans, on ne le sera jamais plus.
Mais assez vite, on dût déchanter, haha, car l'homme changea, révéla sa nature fantasque, on lui diagnostiqua une rupture du joint d'étanchéité émotionnelle, et nous nous quittâmes vaguement brouillés. Il continua sa vie, sur l'étagère, et moi j'entrai dans la Matrice.
En plus, j'avais beau jouer à la perfection "J'ai de la boue au fond du coeur" en picking, je n'ai jamais séduit la moindre donzelle en exécutant à la tronçonneuse basse cette boucherie pour cockers tristes.
36 ans plus tard, j'ignore tout de ce qu'est devenu Francis, et je ne cherche surtout pas à le savoir : l'artiste m'est devenu indifférent, et l'homme suscite au mieux un sourire gêné.
Et pendant qu'on rigole, les nationalistes de tous pays de la CEE s'apprêtent à se donner la main en une grande farandole pour encaisser les bénéfices du naufrage de l'Europe, dans un timing impeccable.
C'est pour ça qu'il faut me donner vos sous, m'sieu dames.
En attendant, la compile est téléchargeable ici :

https://www.mediafire.com/file/6k6873mpdas8esx/Votez_Glyphosate_%21.zip/file

Le moins qu'on puisse en dire, c'est que dans le genre mollasson, c'est du brutal.



En anglais, le derrière de la pochette du disque s'appelle le back cover.
T'as vu la playlist ? 
Quasiment que des nouveautés vieilles.
On croit rêver.

Cerise sur le gâteux : 
si l'on exclut le jingle de lancement "l'appel des ronds points", la compilation compte 33 titres, soit autant que de listes électorales enregistrées en prévision du scrutin. 
Le jeu consiste à réattribuer chaque chanson à sa liste, pour décrypter le sens caché de la compile !
Les cinquante meilleures réponses recevront la compile dédicacée par Francis !


mardi 9 janvier 2018

Les supermarchés de l'hypertélie (7)

Résumé du chapitre précédent : 
Il est juste en dessous de cet article.
Vous pouvez pas le louper.

6/ Hypertélies publicitaires
a) les supports de promotion audiovisuelle.
Un cas d'école : Vincent Baguian - Les biches regardent avec dédain (1996)
Dans un souci légitime de transdisciplinarité intercommunale, j'accueille dans ces colonnes un jeune senior, de 55 ans mon ainé, qui se livre à d'intéressant travaux sur l'hypertélique sans même savoir de quoi il retourne, mais quand j'ai vu la tournure que prenait son article que je lisais par-dessus mon épaule au cours de sa confection par des petites mains orientales dans des usines à Bakou*, je lui ai offert du soutien et mon support quasi-gratuitement dans ces colonnes, où le fruit de ses recherches trouvera sans doute un écho plus favorable auprès de la communauté internationale des chercheurs d'absolu qui ne seraient pas forcément attachés à trouver la solution tout de suite, mais alors pour faire des tutoriels chiants, on est là.
Sans plus attendre, force est de constater que je lui laisse donc la parole, qu'on voie un peu ce qu'il a dans le ventre.

Bonsoir messieurs-dames.
Merci d'être venus aussi nombreux ce soir assister à ma conférence en pdf filmé. 
Rassurez-vous, je ne vous tiendrai pas la jambe plus longtemps que nécessaire.
Ce serait mal me connaitre.
En un mot comme en cent, sans vouloir y aller par quatre chemins, voici mon message.

Au rayon de vieux vélo rouillé des chanteurs "mots dits" parce qu'ils n'ont pas de voix et qu'ils chantent quand même, tant l'Urgence Du Verbe s'érige en Eux au creux d'Airain, aujourd'hui j'ai nommé Vincent Baguian, et nommer c'est créer, et je le poste parce que je n'ai trouvé aucune chanson de lui sur Youtube, et que finalement, si j'écris si fort des articles si faibles sur le plan logique, c'est parce qu'en définitive je suis bien obligé de m'y coller avec les moyens du bord, vu que j'adorerais lire les articles que je torche dans un journal recyclé mais que personne ne s'y met et qu'on n'est jamais mieux asservi que par soi-même.


Je rejoins sans doute en cela mon inglorieux bastard d'ancêtre, John B Root, dit le Bandard Mou, dit aussi Jeannot Bistouquette par sa femme et ses gosses, qui m'avoua un jour sous le seau du secret que s'il s'était mis un jour à produire, réaliser, et même mettre sa zigounette dans des flims de raide Bull c'était dans l'espoir secret et régulièrement trahi de maitriser sa consommation de p0rn.
Aux dernières nouvelles, il y est toujours, mais ça fait un moment que je suis pas allé voir.
En tout cas, ainsi dieusement, je lis moins de conneries sur internet, occupé que je suis à en écrire, et parfois même à en filmer.
Et puis, Vincent Baguian  n'a-t-il pas composé et interprété une chanson nommée "Je suis une tombe", hein ? et une autre nommée " Sur Jésus-Christ j'ai fait une croix" ? bien malin qui ne le saurait pas, et alors l'entièreté de mon blog discographique serait comme une sorte d'hommage déguisé, du vice à la vertu, du thanatopracteur à l'Institut médico-Légal.
(écoutez la chanson "Astrid" dissimulée dans l'article, sincèrement elle vaut le coup d'oreille)


Et maintenant, qu'on amène les femmes nues et qu'on les foute à poil, comme disait Vassiliu.
Quoique cette expression soit un peu ringarde voire obsolète comme un vieux MC Solard au jour d'aujourd'hui, les anciennes femmes à poil de jadis étant maintenant bien trop souvent des femmes sans poils; mais "qu'on amène les femmes nues et qu'on les foute sans poils" avait une connotation chimiothérapeutique un peu débiroutante, bien que postmoderne. Et j'en aurais presque oublié de passer le disque. J'espère contribuer modestement à faire s'effondrer les ventes de notre jeune ami, déjà en chute libre.
En plus je tousse comme un succès damné.
Il parait que quand on arrête, chaque cigarette non-fumée est importante.
Je me vois déjà, avec toutes les cigarettes que je non-fumerai à la chaine, être pris d'affreuses quintes de non-toux à la fin de mes journées bien remplies de joies et de peines, mais faut c'qui faut et on verra c'qu'on voudra.




J'ai bien peur de ne pas avoir fermé l'oeil du cyclone de la nuit nyctalope pendant les travaux, mais maintenant ça va aller mieux puisque c'est fini.
A moins qu'une autre idée à la con me vienne dans le quart d'heure.
Dieu m'en préserve, car j'ai du boulot en perspective.

... oui mais, Maître, ne craignez-vous pas que ce clip de promotion ne soit un peu chargé ?
En un mot, qu'il frise l'hypertélique, celle-là même que vous dénoncez par ailleurs si vigoureusement, sur un autre blog dont les statistiques peinent à remonter ?
- Je l'ignore, petit Scarabée. 
Mais songe tout d'abord à tes prémisses. 
Le lien hypertexte que tu viens de forger pointe déjà sur ce blog sur lequel tu ne sais même plus que tu habites, vu que moi aussi.
Et puis, entre nous, penses-tu vraiment que trop de connerie puisse vraiment faire du tort ou infliger un dommage intellectuel quelconque à la connerie ?
Trop de mort peut-elle tuer la mort ?

*capitale de l'Azerbaïdjan

[Edit]

Tout sur les poils et le sexe, merci Arte !

https://www.arte.tv/fr/videos/060516-002-A/poilorama-2-10-bete-de-sexe/




dimanche 26 novembre 2017

Dieu est un chargeur allume-cigares USB (1)

Depuis que ma chaudière a pris feu et que mon chauffe-eau m'a lâché, je crois en Dieu. Après une phrase comme ça, il faut s'épuiser en flashbacks ou partir en live.
De l’ordre et de la méthode : je vous propose de commencer par m'épuiser en flashbacks, puis de partir en live.
Tout a commencé par la révision annuelle de ma chaudière au fuel, courant mai, au cours de laquelle un technicien vacataire insuffisamment formé, dénutri et/ou confus du fait de son manque de pratique ancrée dans la vie quotidienne de méditation de pleine conscience MBSR (Mind Based Stress Reduction) à la suite du stage qu'il avait pourtant suivi pour faire redescendre un peu la pression, et pas que dans la chaudière des clients, a sans doute mal réglé l’arrivée d’air de la mienne.
Mais personne ne s’en est aperçu, ni le technicien qui a procédé aux tests habituels sans déceler d’anomalie, ni moi qui lui faisais confiance et qui ne possède en matière d’entretien de chaudière que des connaissances beaucoup plus modestes qu’en matière de chanteurs dépressifs et/ou morts. 
Et comme me le disait Ursula Mulinu lors d’une session de méditation de pleine conscience MBSR (Mind Based Stress Reduction), il ne faut pas confondre les pensées avec la réalité. 
La réalité du réglage incorrect de l’arrivée d’air de la chaudière s’est imposée à moi sans que j’aie besoin d’y penser la première nuit où je l’ai rallumée, fin septembre, et j’ai alourdi mon bilan carbone d’un seul coup : dans la nuit, un début d’incendie s’est déclaré dans le corps de chauffe, provoquant l’émanation d’un épais nuage de fumée chargée en particules très peu biodégradables, même sur le long terme.

Je n’ai rien vu, rien entendu. Je dormais du sommeil du Juste, largement immérité si vous voulez mon avis. Par contre, au réveil, le salon baignait dans un halo bleuté qui n’était pas sans évoquer les plus beaux clichés de David Hamilton (oui, ceux-là même qui lui auraient valu une condamnation à vie s’il avait débuté sa carrière aujourd’hui, et qu'on doit encore pouvoir s'échanger sous le manteau numérique) et j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de toiles d’araignées dans le salon, et surtout elles je ne pigeais pas pourquoi elles étaient d’un noir d’encre. Les satanées bestioles avaient toutes viré gothique dans la nuit ? WTF ?

Quand je suis descendu au garage, j’ai compris en un éclair ce que la vieille Ursula essayait de me dire avec ses pauvres mots. 
J’ai retiré le capot de cette bonne vieille Viesmann, et j’ai constaté que tous les éléments plastiques en façade avaient fondu. L’incendie ne s’était pas propagé, la chaudière s’était bloquée, dans un sursaut de conscience mécanique vraisemblablement acquis au cours d’un stage MBSR pour chaudières.
Les alarmes incendie achetées il y a deux ans suite à une campagne de terreur européenne relayée par les assureurs dormaient sur l'étagère de mon bureau. 
Ouf. Je n'aime pas être réveillé en sursaut par le cri strident d'une alarme, ça me stresse, au mépris des acquis MBSR que j'ai moi aussi acquis lors d'un stage de prévention de la rechute dépressive.

Un cri à l'étage ramena mon attention, alors pleinement et conscientiellement absorbée par l'expérience perceptuelle d'être en train de faire un selfie de la chaudière vraiment très hot bien qu'un peu refroidie parce que le sinistre datait de plusieurs heures, vers l'escalier.

(à suivre)

dimanche 29 janvier 2017

Nova Verba, Mundus Novus (6)



Suite à l'écoute inopinée du débat Hamon-Valls mercredi soir en allant chercher les filles à la Zoumba,
suite aussi à une campagne de presse finement orientée vers mes motivations citoyennes les plus profondes (le politique, c'est l'art du vivre ensemble), n'écoutant que mon courage de républicain et surtout pas ma grippe, je suis allé voter Benoit Hamon ce midi aux primaires de la gauche.


Pourtant, François le Sarthois avait jusqu'ici toute ma sympathie, pour avoir niqué Sarkozy en beauté.
Il proposait par ailleurs un audacieux programme pour nettoyer la France de toutes ses sanies.
Mais la vénalité de sa Pénélope m'affecte, ses amitiés poutiniennes, sa complaisance décomplexée avec Bachar, et sa conception rétrograde du christianisme finissent par me l'alièner tout à fait.
Pour rester un homme du futur résolument tourné vers son passé, comme tous les 5 ans, au second tour de la présidentielle j'irai voter Bernard Maris.



dimanche 7 février 2016

le mal par le mal (10) : l'incantation stérile du buzz

http://mobile.lesinrocks.com/inrocks.tv/fuck-2015-le-court-métrage-qui-va-vous-soulager-de-cette-année-pourrie/
Des gens qui croient qu'on peut changer de conséquences sans changer les causes.
Une vidéo incantatoire, .mais qui n’impressionnera guère ceux qui s’apprêtent à créer le buzz en 2016 (globalement les mêmes qu’en 2015, et ils ont toujours des kalashs en guise de crayons : en plus de faire « buzz », ça fait des trous à l’âme, demandez à Philippe Lançon, le journaliste de Charlie qui a survécu mais qui n’a plus de mâchoire inférieure).
On touche le fond.
Je trouve Joan Cornella beaucoup plus réaliste dans son approche de la nouvelle année.

dimanche 13 décembre 2015

La Bibliothèque de Babybel


article publié sur un forum hyper-cacher, genre caserne d'Ali Babio, juste après l'effondrement de leur (notre) base de données, et légèrement enrichi pour pouvoir être usé en comm' externe.

Posté ze 03 November 2015 - 05h19

1/ La Bibliothèque de Babel
est une nouvelle de l'écrivain Jorge Luis Borges publié en 1941, puis en 1944 dans son célèbre recueil Fictions. Cette nouvelle est inspirée d'une nouvelle de l'écrivain, philosophe et mathématicien allemand Kurd Lasswitz intitulée La bibliothèque universelle et publiée pour la première fois en 1904.

La nouvelle décrit une bibliothèque de taille gigantesque contenant tous les livres de 410 pages possibles (chaque page formée de 40 lignes d'environ 80 caractères) et dont toutes les salles hexagonales sont disposées d'une façon identique. Les livres sont placés sur des étagères comprenant toutes le même nombre d'étages et recevant toutes le même nombre de livres. Chaque livre a le même nombre de pages et de signes. L'alphabet utilisé comprend vingt-cinq caractères (vingt-deux lettres minuscules, l'espace, la virgule et le point).

Cette bibliothèque contient tous les ouvrages déjà écrits ainsi et tous ceux à venir parmi un nombre immense de livres sans aucun contenu lisible (puisque chaque livre peut n'être constitué que d'une succession de caractères ne formant rien de précis dans aucune langue).

Cette nouvelle, une métaphore de la littérature, est profondément influencée par la kabbale.

Le thème de la « Bibliothèque de Babel » a été réactualisé par le développement de l'informatique qui permet de composer toutes les suites possibles avec un nombre donné de caractères, dans la limite de l'explosion combinatoire.

Richard Dawkins a imaginé l'« ordinateur de Babel » : 4 Mo de RAM remplis de toutes les façons possibles et imaginables, parmi lesquelles forcément un certain nombre de noyaux parfaitement en ordre de marche. Dont tous les noyaux Linux passés, présents et à venir, tant qu'ils font moins de 4 Mo, ainsi que ceux de tous les Windows sous la même condition.

David Deutsch, reprenant et généralisant une idée d'Hugh Everett, estime que l'univers que nous connaissons représente précisément l'un des volumes d'une sorte de bibliothèque de Babel.

Il est possible de calculer le nombre de livres distincts présents dans la bibliothèque (voir l'article Combinatoire) : chaque livre comporte 410 pages, chaque page comporte 40 lignes et chaque ligne comporte 80 caractères, il existe 25 caractères différents. Donc le nombre de livres distincts est


Ce nombre comporte 1 834 098 chiffres, ce qui montre que les ordinateurs ne sont pas en mesure de créer effectivement cette bibliothèque. En revanche, rien de plus simple que d'en générer des pages au fur et à mesure de la demande du lecteur, ce qui ne comporte pas de différence fonctionnelle.

Remarquons qu'il faudrait plus d'un livre (environ 1,4 en l'occurrence) de la Bibliothèque de Babel pour écrire ce nombre.
(…)
Dans un petit essai sur « la Bibliothèque de Babel », W.V.O. Quine a remarqué que cette bibliothèque, bien qu'immense, n'est pas infinie et qu'il y a théoriquement un moment où tous les ouvrages possibles auront été écrits.

L'allusion à l'existence de zones ordonnées dans un espace dénué d'information peut aussi être vu comme un écho de la question philosophique "Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?" et de la réponse que lui suggère Brian Greene : "Parce que ce quelque chose est l'une des formes possibles du rien".

=> exemple pris au hasard dans la vie quotidienne : "en ce moment, le forum ** est l'une des formes vachement possibles du rien"

(sans parler de l'album éponyme d'OnestZen)


"En savoir plus sur Rien", tout un pogrome !

2/ La Bibliothèque de Babybel 

(hébreu : מגדל בבל Migdal Babel, en arabe : برج بابل Burj Babil) est une blagouze de John Warsen imaginée en 2015 sur le forum ** sans trop se casser le tronc, à partir d’un épisode biblique rapporté dans la parashat Noa'h, en Genèse 11:1-9.

"La cyber-Terre ayant été peu à peu repeuplée après le Crashes réussi du fofo, les hommes s’arrêtent dans la vallée de Semmar pour édifier une nouvelle tour d’eBooks en fromage durci dont le sommet atteint les cieux. Dieu interrompt leur projet en dissipant les nuages un 3 novembre, brouillant leur langage, uni jusque-là, et répandant une température de 22° centigraves aux alentours, ce qui provoque un nouveau ramollissement de l’édifice ** et la dispersion de la plupart de ses membres à la surface de la Terre, jurant mais un peu tard qu'on ne les y prendrait plus, parce que chat échaudé craint l'eau chaude, qu’ils ne veulent pas périr dans un Tsunami de fromage fondu, et qu’ils préfèrent de beaucoup opérer un retour salubre à la Réalité IRL.


Sauf ceux qui ont attrapé tellement d'acouphènes qu'ils se précipitent d'abord chez leur ORL, purée je me kiffe d'être aussi kikoulol.


Bon alors à quelle heure elle rouvre, cette putain de librairie ?

J'ai pas que ça à faire.

Le projet de nouvelle tour de refroidissement par eau du serveur **,
conçue pour éviter tout incident navrant à l'avenir nécessairement radieux.




Posté ze 04 November 2015 - 18h53

L'avis d'un expert :

Je ne comprends pas : d'une part la figure de la B. de Babel ne me parait pas correspondre à la description donnée "zones ordonnées dans un espace dénué d'information" car un ensemble de signes dénué de sens (l'ensemble) n'est précisement pas un ensemble denué d'informations.

D'autre part, la question ontologique "Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?" n'a pas de rapport non plus ni avec la B. de Babel, ni avec "l'existence de zones ordonnées dans un espace dénué d'information" car l'on parle d'être et non des différents modes d'être ie que la question peut-être formulé ainsi : Pourquoi y a t-il de l'être plutôt que de l'absence d'être ?

J'ai beaucoup de mal à concevoir ce que peut-être "une des formes possibles du rien", ce qui me fait dire que la soit-disante réponse de Greene est plutôt une boutade qu'autre chose.

Posté ze 05 November 2015 - 13h10

Dès qu'on est un peu pointu, on s'aperçoit que les articles rédigés par l'armée des ombres des wikistes anonymes tirent parfois plus vers la licence poétique (de classe IV) que vers le factuel objectivable.

Ainsi de celui sur le rêve lucide, qu'un copain dans ton genre a retouché ici, (et auprès duquel je me sens petit), sans retoucher les 20.000 francs qu'il pouvait attendre de ce nouveau départ, comme nous tous qui tâchons de mettre un peu d'animation dans la cage d'escalier avant la reprise des hostilités suço-lécheuses.

Quant à à concevoir ce que peut-être "une des formes possibles du rien", c'est très simple : tu l'as en face de toi.

Mais je reviendrai sur la question (dit-il avant de disparaitre à jamais).

posologie et précautions d'emploi :

Cet article sera drôle à partir de 2024, et au moins jusqu'en 2028, après dissipation des brumes radio-actives matinales. Dans cette attente, des hôtesses vont passer parmi vous, avec un assortiment de revues et de boissons fraiches.




Pendant ce temps, IRL au pied de mon lit, j'ai pris tous mes tas pour en faire un gros.
En attendant de retaper l'étagère du garage.



* IRL est l'acronyme de "In Real Life", faux ami qui n'a pas peur des vrais.