Avec le précieux concours de flo, je viens de mettre en ligne mes anciens films au format divX, pour ceux qui les appréciaient déjà en se niquant les yeux sur des tous pitis quicktime. (note 2008 : tous ces liens sont périmés, les films ne sont plus visibles que sur mon site de 2005, en bas à gauche sur la page d'accueil) Rappelons qu’aujourdhui, toutes proportions gardées, je considère ces films comme aussi toxiques que les lamentations de Gérard Manset. Il faut renoncer à toute cette merde (séduisante mais vaine) si tu veux avancer.
Je n’en suis pas encore à éprouver un repentir sincère de les avoir commis, mais ils ont certainement participé à mon addiction et à mon auto-contemplation. D’un autre côté ils m’ont sans doute aussi sorti les doigts du cul ou au moins gardé la tête hors de l’eau.
A ce titre, l’interview exclusive que j’accordai au Cosmos en 1999 est symptomatique :
"Qui êtes vous, john warsen ?
-Mes films révèlent facilement qui je suis : un adolescent attardé qui a piqué du nez dans un logiciel de 3 d à vocation paysagère au lieu de faire la vaisselle et d’éduquer ses gosses dans le respect des enseignements du bouddha.
Je revêts aussi parfois la panoplie de l’artiste maudit, lui empruntant au passage sa prétention alors que je ne suis que maudit et encore, que par ma femme.
Ce que je suis n’a de toute façon aucune importance, les oeuvres étant infiniment moins décevantes que les personnes. mais moins vivante aussi : dès qu’elle est finie de calculer, la Réalité devient vite figée…
-Qu’est ce que vous voulez dire avec vos films ?
-La terre de mes ancètres est une expérience onirique ; j’ai tenté d’exprimer ma problématique karmique en moment poétique; l’effet recherché est hypnotique, avec ces paysages mouvants et ce texte surchargé d’adhectifs verbeux, j’essaye de saturer le cerveau du spectateur pour le forcer à lacher prise intellectuellement.
-Planète de merde c’est un film à dimension politique qui m’a été dictée par des extraterrestres télépathes. Par ailleurs, on peut noter que l’attitude mentale "planête de merde" consiste à râler contre l’état du monde plutot que de chercher ce qu’on peut faire de bath avec les ordinateurs pour sauver le monde de l’invasion des ordinateurs.
-Comment êtes vous venu à l’utilisation de l’outil 3-d ?
c’est tout à fait par hasard que je me suis engouffré dans l’écriture de fictions à base de voix off et de paysages désertiques, au départ je voulais juste cesser de boire, et l’idée de la sobriété assistée par ordinateur s’est présentée sur ma route. Mais c’est le genre de piège à cons dans lesquels vous croyez avoir glissé le doigt alors que vous êtes déjà happé jusqu’a l’épaule : on se familiarise avec un outil, en l’occurence un logiciel de 3 d spécialisé paysages, et on commence à se dire "et si j’essayais ci, et si je tentais ça" et on se retrouve scotché pendant des semaines, on ne fait plus ni pipi ni caca, les addictologues diraient qu’il y a eu rencontre entre le consommateur et le produit.
Mon outil de prédilection est un logiciel complètement idiot, inutile et grandiloquent qui me permet de mettre en images mes rêves de démesure. En ces temps de productivité galopante, je mets un point d’honneur à être en sous-régime, contre-productif, à passer le maximum de temps libre à imaginer des cyber conneries.
Ce qui m’a séduit dans l’image de synthèse c’est qu’on peut enfin grace à la démocratisation des outils multimédia produire des films de qualité professionnelle quasiment tout seul, chez soi et pour pas cher, à condition de ne pas être pressé car les temps de calcul sont extrèmement longs, ce qui correspond bien à ma démarche obsessionnelle par rapport à l’informatique.
On nous bourre le mou avec cet obscurantisme moderne qui consiste à dire "libérez votre créativité" avec des outils réservés en fait à une poignée de spécialistes, moi je milite pour la réappropriation et l’envahissement de l’inconscient collectif à travers ces nouveaux outils.
-Quels sont vos projets ?
-Mon prochain projet, "Retourne sur ta planète de merde, enculé de vénusien de mes couilles", dénonce le racisme galactique qui ne manquera pas d’apparaitre dès que nous aurons colonisé l’espace." (en fait, Paul Verhoeven m’a fumé l’herbe sous le pied en sortant Starship Troopers avant que je mette mes menaces à exécution)
En fait, juste après ma trilogie de SF à moi que j’ai, j’ai eu accès à internet, et j’ai bien piqué du nez dans le porno; j’ai commencé à relever la tête avec "contribution à l’étude", en 2002, que beaucoup d’entre vous ont déjà vu sur le site d’Orroz. Attention, la haute définition n’est pas conseillée pour ceux d’entre vous qui sont encore proches de leur dernière dose de Substance Mort.
Le Voyageur et L’ombre au tableau sont un retour à la veine optimiste et décontractée de mon fonds de commerce intellectuello-dépressif de ces années là.
Heureusement que ma vie est mon chef d’oeuvre.
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