Comme je me sentais nigaud d’avoir reproché à mon fils d’avoir fait des choix qui me rappelaient mon âge, je lui ai proposé le soir même de regarder un moyen métrage de la série Masters of Horror - je pensais que celui de Joe Dante serait assez cool. Mais dès le générique de début, je vois “Dario Argento” et je le préviens : tu sais, Argento, c’est plutôt hard, on en essaye un autre ? - non, c’est oké, on s’arrête si j’ai peur” - et on s’est tapés “Jenifer ” sans pouvoir s’arréter en route, récit éprouvant d’une Lolita des temps modernes, qui avec ses pouvoirs de sirène (elle est défigurée et incapable de parler mais elle a un beau cul et sait s’en servir), finit par détruire le corps et l’âme de tout homme malchanceux croisant son chemin.
L’occasion de se rappeler qu’un bon film d’horreur laisse épouvanté ou au moins nauséeux. Ici le seul argument fantastique est celui de la nature chimérique (mi-femme mi-bête) de Jenifer, grâce à quoi elle réduit les hommes en esclavage par son animalité, en leur inspirant d’abord de la pitié puis du désir - pour le reste c’est une farce noire et cruelle sur les liaisons dangereuses avec en toile de fond “l’enfer est pavé de bonnes intentions”.
A ce sujet, je peux voir cette soirée télé comme encore une transmission inutile à partir du besoin d’être revalorisé auprès de mon fils, bien que ça ait été l’occasion de discuter ensuite des relations funestes, et de revoir quelques Futuramas pour se nettoyer la tête. Une autre bouffée d’adolescence transgressive : sa mère était au lit, sinon elle ne nous aurait pas laissés mater l’inscrutable. Je peux le regretter, je peux surtout redérouler le truc en essayant de l’intégrer pour ne pas recommencer avant ses 16 ans, âge auquel on n’a plus besoin de son père pour se faire peur.
Cyberdépendance virtuelle, auto-addiction, rédemption de l’objet fascinatoire, progrès dans l’intention de pratiquer le bouddhisme.
mardi 19 décembre 2006
Un peu raide à 14 ans
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bah …
moi je trouve ça bien …
que ce soit à tuer des pigeons, ou a tué des poissons, ou à mater des horreurs, les gamins aiment bien passer des moments privilégier avec leur Popa …
C’est toujours les popa qui apprennent la transgression … avant c’était le popa qui emmenait le fiston au bordel, qui lui faisait fumé sa première taffe à la chasse, qui l’emmenait tué son première homme …
que des trucs cool entre hom que les gonzesses elles peuvent pas comprendre.
Je trouve ça très sain au contraire….
Après quand il sera popa lui aussi, il ressortira la cassete pour son fiston, avec respect et tout et tout, et il dira que c’est une tradition familliale, qu’ainsi tu sera un homme mon fils etc ……
Rédigé par: dorje | le 19 décembre 2006 à 16:14|Le problème c’est que cette série est complètement nulle. Tu aurais mieux fait de regarder 1 ou 2 épisodes de Rome avec lui. C’est instructif (on voit comment les gens vivaient il y a 2000 ans) et édifiant (on voit que le système italien a toujours été mafieux). Toutes ces conneries, ça pourrit la tête des gosses. On peut éventuellement en faire quelque chose si on n’est pas un trop mauvais pratiquant des tantras mais sinon ça dérègle les vents et ça ajoute une couche de karma pour rien. Ah il est bien vrai l’article qui disait que les parents modernes pourrissent leurs enfants pour s’en faire aimer. C’est comme moi qui dis que j’aime bien mes perroks. Chepa dirait que c’est complètement faux, sinon ils ne seraient pas dans une cage.
Rédigé par: flopinette | le 20 décembre 2006 à 10:23|Hugo dit que ça lui donne envie d’étudier la psychologie pour comprendre pourquoi le mec se fait bouffer vivant par Jenifer. Moi je me dis qu’il faut protéger les gamins contre Internet, mais aussi contre la complaisance de leurs parents. Ce qui est certain c’est qu’on passe de meilleures soirées quand on sauve le soldat Ryan ou des vieux Mel Brooks.
Rédigé par: johnwarsen | le 20 décembre 2006 à 11:19| Alerter