mardi 9 janvier 2007

Sensibilité et intellect : 1/0


Un ami m’a offert l’album “ma vie dans le buisson (la brousse ?) des fantômes ” de David Byrne et Brian Eno, sorti en 1981 et qui enterre toute la world music dix ans avant qu’elle naisse. Le lendemain, j’ai replongé sans enthousiasme mais avec une certaine fébrilité dans le porno pendant quatre heures d’affilée. J’avais rechuté aussi en novembre/décembre; un peu de porno et de branlette. Yo.
Je n’en ai pas fait état sur le forum des dépendants, parce que je ne voulais pas me prendre pour une catastrophe nationale et que j’avais peur que ça discrédite mon discours, auquel je tiens moins qu’à mon rétablissement, mais quand même. J’avais l’impression de faire un bon travail d’aide en ligne. Il a fallu qu’un cyberpote de longue date connaisse le même dérapage pour que je me décide à lâcher le morceau à mes consdixslipes. La veille de sa rechute, j’avais rêvé qu’un autre ami, qui porte le même prénom et que je croise régulièrement aux AA, était mort. C’est drôle les rêves. Après une première branlée en novembre, j’avais rêvé que je nettoyais les douves d’un château avec un karcher et que j’avais du mal à gérer le jet parce que le compresseur derrière moi avait une pression énorme et que je n’avais qu’un tout petit tuyau. Passant la main sur des feuilles mortes à la surface de l’eau stagnante pour mieux voir le fond, je la ramenais avec de gros frelons collés sur la paume, mais ne ressentais aucune piqûre. Un ami pas du tout dépendant m’avait fourni un sacré indice sans le savoir “tant que tu refermes pas la main sur le tuyau, tu ne seras pas piqué.” C’est dans le besoin qu’on reconnait ses amis. Bref. A part me dire “fuck” et que je suis peut-être un peu trop collé à l’outil, j’ai serré les fesses, et je continue actuellement. Je ne pense pas que nourrir ce blog soit une si bonne idée que ça en ce moment.
D’ailleurs, NostraWarsen avait prévu de longue date que les plus gros posteurs feraient de bons candidats à la rechute. J’ai remis le nez dans le petit Orroz Illustré, parce qu’il me semble que sans lui on a quand même dérivé le nez dans le guidon. Il se plaignait que la gestion du forum lui gardait le nez au chaud dans une problématique d’addiction. Je suppose que nos crampes lui donnent raison.
Allons bon. Me voici donc reparti à méditer sur “dans le porno, seuls les acteurs se font plaisir, pas moi” que m’avait fourgué mon troll avant de me jeter avec l’eau du bain. Heureusement, le soir même, j’étais en réunion AA sur le thème “le courage d’avancer”. J’y suis tombé sur un article sur “l’esprit de l’athéisme : introduction à une spiritualité sans Dieu” dernier ouvrage en date d’André Comte-Sponville dont l’interview est plaisante aux athées, agnostiques et bouddhistes, ce dont l’intellect d’André lui permet d’être un proche sympathisant sans pratiquer. Ce n’est manifestement pas mon cas. A côté, j’ai trouvé l’épatant article de Jean-Yves Leloup, “Dieu n’existe pas, je le prie tous les jours”. Comme je le disais il y a 14 mois en ouvrant ce blog, j’ai perdu la liberté de surfer sur les sites de cul. Que j’aie momentanément perdu de vue ce fondamental en dit long sur mes limitations (plutôt que de repartir dans un trip “trahison, mensonges & goût immodéré du drame”). Si j’avais le choix de ne pas me branler aujourd’hui, pourquoi aurais-je besoin d’une Puissance Supérieure ? Que les gens qui me connaissent et me croisent dans le réel m’épargnent leur compassion et évitent d’en parler à ma femme. Merci d’avance.

Commentaires

  1. Je suppose aussi que dans le petit Orroz illustré, il y a “viser la perfection à tout prix est une bonne façon de ne rien faire”. Prenons une analogie. Je me suis fixée tant de pratique par jour. Il y a des jours, rares, mais existants, où je n’y arrive pas. Je pourrais me dire “bah c’est trop dur, fais ce que tu peux”. Non, le lendemain, je m’y remets comme s’il n’était rien arrivé. Comme s’il n’y avait jamais eu d’accroc. Cela préserve le sentiment de continuité d’une pratique sans accroc. Ce qui n’est finalement pas un mensonge, car rétrospectivement, un accroc par-ci par-là n’a rien changé. Tout est question de l’interprétation que nous en faisons. Si nous lui accordons la moindre importance, il a des chances de se reproduire. Etrangement, le déni dans ce cas est une bonne chose. C’est le déni de sa faiblesse, qui débouche sur une force qu’on s’ignore. Parce que si je me dis “je suis faible, je vais faire ce que je peux”, je ne vais plus rien faire. J’entretiens donc l’illusion de ma force afin de lui permettre d’exister, et ça marche. Et à la fin de l’année, je vois qu’il y a très peu de jours de rechute. Mais il faut que ça soit clair. Dans l’idée, AUCUN n’est permis. Si ça arrive, on oublie et on continue comme avant : AUCUN n’est permis.

  2. comme il est dit dans les soutras, bouddha a fait son enseignement pour des gens imparfaits. Comme je le disais sur le blog de Flo, c’est nos trébuchages qui nous donnent la conviction que seul, on ne peut rien. Et c’est tous nos manquements qui nous donnent la force de pratiquer.

  3. Je connais un ami des AA qui m’explique qu’à chaque fois qu’il n’est pas très bien, notamment quand il fait une rechute émotionnelle, il se concentre sur les trois première étapes du programme. Un : il se souvient qu’il est impuissant devant ses émotions, qu’il ne sert à rien de vouloir se battre contre elles. Deux : comme il peut rien, il vaut mieux ne pas oublier que quelque chose de supérieur peut indiquer le chemin. Et donc, trois : lui confier notre journée. J’essaie de me bloquer ça dans la tête pour le moment, car ma rechute de samedi a beaucoup à voir avec l’orgueil.
    Du coup, je vois et je prends un peu plus les choses avec douceur et simplicité. Et ça aide.

  4. “viser la perfection à tout prix est une bonne façon de ne rien faire” c’est dans le Gravosse Warsen, pas dans l’Orroz Illustré. Merci à vous, nobles mouth cutteurs.

  5. Tu as raison John, rendons à César ce qui est à César ! En attendant que je t’envoie une bonne bafouille perso, je te conseille de méditer sur ce que dit Flo. J’ajouterais une phrase trouvée dans “Le Nuage De L’inconnaissance” :
    Ce n’est point ce que tu es ni ce que tu as été, que Dieu regarde avec ses yeux de miséricorde, mais ce que tu as le désir d’être.

lundi 8 janvier 2007

all you need is Gode (3) : Réconciliations


Quand l’univers nous latte, on ne peut parer le coup mais le regard que nous portons peut tout transfigurer. D’ailleurs “se prendre une bonne ratatouille” n’est pas l’évènement, c’en est déjà une interprétation, et l’univers ne nous latte pas vraiment; la loi de causalité généralisée (qu’on appelle en Orient la loi du karma) fait qu’il y a statistiquement plus de trucs que tournent mal, et qu’y être inattentif en renforce le nombre. Quand le malheur réel ou inventé, mais d’un point de vue subjectif (qui est le seul que nous expérimentions) ça revient au même, ne rend ni con ni fou, il paraît qu’il rend philosophe. C’est pas toi qui décides; mais tu peux quand même essayer de faire le ménage.
Ce que j’avais vaguement compris du message du Christ, c’est que nous sommes coupables mais pardonnés, je trouvais l’idée sympa, mais ne voyais pas bien quoi en faire; alors que chez Bouddha j’ai plutôt entendu “la merde dans laquelle vous êtes est le résultat de vos actions passées et de causes qui ne sont plus vraiment accessibles, mais il s’agirait de commencer à purifier vos perceptions et conceptions erronées si vous voulez tenter d’y comprendre quoi que ce soit.” On y parle de motivation à quitter les songes creux et de dissoudre les voiles émotionnels et cognitis qui en sont à l’origine, motivation s’élevant par le biais de méditations sur l’impermanence, et d’exploiter des techniques propres à nous dessiller les yeux : dans les pratiques de compassion, de générosité, je “singe” les vertus préconisées dans l’espoir de parvenir à les ressentir un jour. Si la pratique est stable, le jugement (c’est vraiment ridicule de t’adonner à ces pratiques exotiques héritées d’un autre âge) finit sans doute par s’estomper. Il faut rester vigilant : Je peux entretenir une certaine confusion entre le dégôut du samsara (les mirages de l’univers phénoménal) et le dépit de ne pouvoir m’y abandonner avec une joie pleine et entière. On y est invité à percevoir l’univers comme un océan de souffrance mondialisée par le biais de l’offre et de la demande des désirs et des peurs plutôt que comme une mauvaise plaisanterie qui nous serait adressée par erreur.

http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Bouddhisme
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bouddhisme

Sur Internet, on trouve des cartes de voeux interactives qui font regretter l’existence du mot “espoir”. Mais on trouve aussi sur protée informe des formulations auprès desquelles les miennes semblent d’une limpidité cristalline. “L’espoir c’est l’esprit qui s’accroche à un bonheur, empêche par là d’être totalement effondré, et donc de renaître. Lorsque l’on n’a pas franchi le rayon de Schwarzschild alors peut-être ce fil d’argent ténu permet de s’en retourner. C’est en échappant à l’attraction du trou noir que l’on retourne dans le passé. Mais si la fin est inéluctable, alors il ne fait que retarder la renaissance.
Même sans espoir, on peut toujours s’échapper.
” L’hermétisme est une connivence comme une autre. Je n’ai que l’intuition pour piger de quoi il cause. L’important c’est que lui se comprenne, et que ça me fasse penser à une version poétique de la première étape du programme (qui en compte 12). Et puis il y a la photo qu’une amie a pris au large de Belle-Ile : phénomène météo “neutre” et aléatoire sur lequel le regard de l’éventuel observateur ne peut se défaire aisément de plaquer un sens bien de chez nous.


Commentaires

  1. Cette photo démontre parfaitement un truc que je voulais dire mais que je n’ai pas dit clairement dans mes posts. Regarde là sans y plaquer de signification. Qu’est-ce que tu sens ?

  2. que la lumière se voit mieux dans l’ombre.

vendredi 22 décembre 2006

Teaser 2007

“Le bonheur est un mot dont la signification nous échapperait complètement si nous ne savions de science sûre une chose au moins : sa première condition est la FOI. Pour être heureux le moins du monde, il faut avoir confiance en quelque chose : en Dieu, en soi-même, en son “étoile”, en ses parents ou son conjoint, en n’importe quoi d’autre, fût-ce l’astrologie, le yoga, la médecine ou le communisme. Inévitablement menacé de tous les malheurs toutes les minutes de sa vie, celui qui ne donne sa confiance à rien ni à personne ne saurait être heureux à aucun moment. Mais il faut bien constater qu’à la seule exception des mystiques, dont la confiance en Dieu ne repose PAS sur des croyances, il arrive aux humains de perdre leur foi, toujours menacée quand elle repose sur des croyances fausses : les évènement la démentent inlassablement. Nous n’avons alors que deux moyens de la conserver : fermer les yeux aux faits ou les intégrer dans nos croyances en bâtissant des sytèmes de pensée religieux, philosophiques, scientifiques, politiques ou tous autres, pourvu qu’ils soient propres à réaliser — envers et contre tout s’il le faut — cette intégration. Les hommes ont toujours utilisé l’un ou l’autre, et souvent l’un et l’autre, de ces deux moyens de se préserver de l’angoisse qu’engendre le doute.”

Jacques Dartan, in COURS D’INITIATION A L’ORTHOLOGIQUE

Hier soir, je méditais en bas devant un bon feu de cheminée sur les textes de l’impermanence de la tradition bouddhiste que j’étudie, quand un cri de ma fille a requis mon attention. Remontant l’escalier pour parvenir jusqu’aux chambres, je fus suffoqué de la narine gauche par l’odeur d’encens qui s’échappait de la chambre de mon fils - il avait brûlé au moins six bâtonnets en écoutant du hard rock, manquant s’asphyxier dans son sommeil lourd de métalleux - tandis que la droite s’ouvrait aux parfums capiteux de deux kilos de Pâtes fraîches Super U que ma fille venait de régurgiter sur son lit, son pyjama, sa collection de Diddle et le Saint Recueil des Schtroumpfs Noirs - et c’était tout à fait raccord avec ce que je venais de lire, j’ai pas eu à forcer pour entrer dans la compassion, la générosité, le rapatriement sanitaire vers un camp de réfugiés moins pestilentiel et le lavage de parquet stratifié. Si j’avais été en train de regarder la saison 5 de The Shield sur le canapé du salon en fumant des clopes, je pense que ma réaction n’aurait pas du tout été la même. Merci donc aux Bouddhas des trois temps.

C’est fini pour 2006. Je vais finir l’années dans la chaîne des Périnées, avec ou sans flocons. En 2007, John résistera-t-il encore aux assauts de son archéocortex en racontant des conneries pseudo-spirituelles au lieu de pratiquer le bouddhisme ? Ou au contraire, cédera-t-il aux avances de la pulpeuse Brenda ? Le Warsenisme envahira-t-il la galaxie ? les travaux de la cuisine prendront-ils fin ? serai-je encore accro au virtuel, bien qu’il y soit plus clairement démontré qu’ailleurs que le lien de l’attachement pend dans le vide ?

les dessins sont ©Xavier Gorce/LeMonde.fr

Commentaires

  1. Croire nous évite la terrible nécessité de comprendre. Ce que je ne peux accepter dans la foi, c’est qu’elle met un terme à tout questionnement. Celui qui croit en Dieu donne Dieu comme toute réponse aux problèmes de l’existence. Il en est de même pour toute autre foi.

  2. Tu n’as pas lu l’article. Il ne parle pas de ça. Même si Dieu était la réponse aux problèmes de l’existence, il faudrait poser la question du doute, et du libre arbitre, figures imposées. Mais au fond, je suis assez nul en théologie. Tu défends l’athéisme avec la ferveur d’un ayatollah. Va lire Michel Onfray.

  3. Tu persistes à répondre toujours à côté en disant que j’ai mal lu, il n’empêche que ces références plus que douteuses à Jacques Dartan n’incitent pas à se prendre en charge soi-même et devenir simplement adulte. Tu parlais plus loin de la nécessité d’un autre chose, ici du besoin de la foi, ailleurs de l’indispensable verticalité. Bref il s’agit d’être assisté. Tu martèles à longueur de blog qu’il n’y a que souffrance ici bas et qu’il est impossible de s’en sortir tout seul: n’est-tu pas aussi victime de cette paranoïa dont tu m’accuses? Eh bien moi qui suis il est vrai un peu parano et hermétique à toute verticalité, je me suis sorti tout seul de mes difficultés passées. Je me sens mieux actuellement que dans le passé, et cela ne fait que s’améliorer: donc de souffrances ici bas je n’en vois plus et je n’ai pas besoin de plus pour vivre. C’est simple et non spirituel, et ces propos ne risquent pas d’être mal lus, car il est une constante dans la spiritualité, c’est d’entretenir le doute et la confusion.

  4. Super ! tu as finalement réussi à la faire, cette marcillythérapie ! tous mes voeux de progrès, et bonjour à Kinshasa !

  5. Celui qui regarde en l’air, même s’il y voit des choses merveilleuses, est bien forcé d’être immobile, étant donné qu’il ne voit pas où il marche. Celui qui regarde devant lui sait où il va. Ceci termine un débat contradictoire qui n’a jamais eu lieu, alors bonnes masturbations intellectuelles!

  6. Belle illustration de la pensée “Il ne suffit pas d’être heureux, encore faut-il que les autres soient malheureux”. Snif. Aaah, où yéti le Claude qui me disait “Je te remercie de prendre soin de moi” ? il semble bien qu’il ait disparu corps et biens. Méditons sur l’impermanence. C’est marrant comment il te faut brûler ce Warsen que tu as adoré. Un ami me faisait remarquer : ” Je pense que cette personne a été attirée par ton blog parce que tu n’hésites pas à étaler tous tes complexes (?). J’utilise ce mot faute de mieux, et j’ai la flemme de chercher le mot flaubertiennement juste, mais ce n’est pas du tout ce que je veux dire. Comme exemples, le fait de se branler devant un écran de PC, le fait d’avoir démoli une amie en voiture, le fait d’avoir eu des relations homosexuelles dans la jeunesse, etc. C’est pas très loin de Crash dans l’esprit et il n’est donc pas étonnant qu’un type dans cet état, qui est en plein combat intérieur entre des idéaux sociaux ou religieux et ses pulsions violentes, qui est dans l’impossibilité de se cacher la violence qu’il ressent, essaie de comprendre ce qui lui arrive et lorsqu’il tombe sur un blog comme le tien, il se dit: ouf, je ne suis pas le seul. D’où son intérêt pour ton blog et pour son auteur, avec lequel il pense qu’il va pouvoir exposer ses problèmes. Le hic, c’est que tu réagis toujours bizarrement, et que quand il pense pouvoir se raccrocher à une branche, tu la retires et il se trouve dans le vide. De plus, je pense que son idée de trouver des amis sur internet est fondamentalement erronée. Tant qu’on n’a pas la personne devant soi - en tous cas pour moi - c’est comme si on parlait à des fantômes. Mais ce n’est pas en pleine dépression qu’on trouve des amis en vrai non plus. Face à ce genre de personnes, je ne pense pas que ce soit pas la peine de conseiller une voie spirituelle - il faudrait qu’ils se reconstruisent avant. Le mieux est sans doute de leur faire comprendre que c’est une traversée du désert, que quand on est dans un sentiment, on croit que la situation que l’on vit est “éternelle”, ce qui est particulièrement désagréable lorsque ces sentiments sont négatifs. Mais que finalement, ça change et on arrive à une oasis. On a vécu une saison en l’enfer, mais une fois sorti de là, ça a enrichi le point de vue. Ce n’est pas tout à fait, tout à fait vrai, mais ça c’est pas la peine de le dire ! :p Et de toutes façons, ce n’est pas tout à fait faux car il ne se serait pas intéressé à nos blogs s’il n’était pas dans cet état.” Oui, il semble que tu aies bien changé ton fusil d’épaule. Ce qui ne m’empêchera pas d’effacer tes commentaires s’ils me gonflent. Viperam nutricare sub alâ : autant réchauffer un serpent dans son sein.

jeudi 21 décembre 2006

all you need is Gode (2) : Indignités

Un dépendant écrit “je pense vraiment qu’il faut effectivement renoncer a souffrir pour quitter le pattern de la dépendance, parce qu’il faut être maso pour s’y replonger”. Je ferai un article sur le masochisme parce qu’il le vaut bien, mais notons au passage qu’il infère l’amour de la souffrance du constat qu’il y est très attaché par le biais du comportement qui l’y replonge. On peut invoquer le syndrôme de Stockholm , mais pourquoi pas ? En attendant, renoncer à souffrir, on est mal barrés : l’univers dans lequel nous nous débattons n’est fait que de souffrance, ou tout du moins on comprend qu’y renoncer serait aussi efficace que de refuser de mourir quand ça sera l’heure. Ce qu’il veut dire, c’est “renoncer à souffrir de notre propre chef” c’est à dire cesser de se punir de fuir nos problèmes, comme le gars qui picole pour oublier qu’il est alcoolique. Et ça, on ne peut y renoncer tout seul, parce que ce serait comme tenter de dévier le cours d’une rivière souterraine qui passe sous notre maison. Il nous faut un support extérieur, et nous connecter à lui de façon durable et répétée pour éroder son emprise sur nous. D’où ce recours dans les mouvements de rétablissement en 12 étapes à une puissance supérieure, dont la nature ultime est laissée à l’entendement de chacun, devant laquelle nous abdiquons notre volonté déchaînée qui nous a menés à succomber sous nos propres coups sans jamais prendre le risque d’en mourir vraiment, ou alors de honte et de culpabilité, bien qu’on se doute que ça finira par arriver quand même, et si c’est la bière à la main ou le pantalon sur les genoux, ça sera pas la grande classe. Dans les premiers temps, il nous faut amoindrir l’emprise de la peur, qui nous a conduit à nous recroqueviller sur notre souffrance et à la chérir comme un objet de culte, en lui substituant la foi. Car la peur, c’est de la foi inversée : c’est la croyance dissimulée en la supériorité du mal sur le bien, c’est l’égo qui s’est bâti sur ses propres égoûts (il prend ce qu’il trouve) et qui me chante sa petite chanson pour me soustraire à mes nécessités évolutives. Je suis donc invité à poser des actes de foi et m’abstenir des actes de peur. On apprend aisément à les discerner à leurs fruits. Et mes “performances” de pratiquant, ou d’ apprenti croyant, ne sauraient jeter le discrédit sur les Ecritures (chez les dépendants, les cathos, les bouddhistes et même le bokononisme )

J’ai dit chez Bruno, parce qu’il s’excusait presque de rouler chrétien, qu’aucune des faillites “historiques” des religions ne nous affranchissait de cette nécessité de la foi, ne serait-ce que pour réduire l’égo, sinon c’est lui qui nous met minable : il prend tout le lit. S’il est branché épanouissement exogène, pas de problème. S’il se heurte au réel, si la satisfaction de ses désirs le laisse insatisfait et que boire de l’eau salée lui donne de plus en plus soif, il a une chance de découvrir à ses dépens, puis volontairement s’il insiste, qu’il y a nécessairement autre chose à chercher. Ce qui serait suspect chez nous, dépendants, c’est cette nécessité de la foi (qui semble par son énoncé même en interdire l’accès) comme condition d’apprentissage de la survie en milieu présumé hostile. On nous soupçonne de ne lâcher la bouteille que pour nous engouffrer dans des sectes douteuses ou de nous faire embrigader dans des casernes tantriques où nous subirons un lavage de cerveau à base de mantras imbitables, sorts funestes auprès desquels nos précédentes addictions offriront l’image d’aimables passe-temps. Substituons-lui le mot espoir, qui n’est pas trop marqué à la culotte. Alors, peut-on quitter l’enfer de l’addiction en remettant son sort entre les mains de ce Dieu “tel qu’on le conçoit ” ? Aux amants forcenés du malheur que sont les compulsifs, on ne peut chanter “Dieu est amour” sans risquer la strangulation prématurée. Soit ils pensent en être déshérités (et de fait, ils se sont coupés eux-mêmes de toute possibilité de recevoir une quelconque aide en se murant dans leur malheur) soit la fréquentation assidue des démons ne les ont pas convaincu de l’éventualité des anges, forcément mièvres. Vu d’en bas, l’angélisme pue. D’ailleurs, vu d’en bas, tout pue la tartufferie tartignolle. Et la contrainte est exclue. On ne peut imposer l’espérance à ceux qui hésitent encore à renoncer à l’Innnomable et à ses séductions glaçantes. Dans quoi pouvons-nous avoir la foi ? je ferai un post là-dessus parce qu’il faut que je potasse un peu des vieux textes de gourous morts, mais entretemps nous pouvons nous rappeler que toutes les valeurs issues du désir égotiste valent peau de balle.

Dans mon rétablissement de l’alcool, j’ai plus que renâclé devant ce concept de puissance supérieure, et je suis longtemps resté là, le cul entre deux chaises, me contentant de la première étape (acceptation de mon impuissance devant le produit) et de la douzième (transmettre le message à l’alcoolique qui souffre encore.) Je me sentais indigne d’un Dieu d’amour (qui m’avait pourtant conçu si déficient, ce qui était pourtant une preuve qu’il n’était pas tout à fait clean et que je pouvais m’en faire un pote ou un parrain bienveillant.) Ca fait rigoler, cette notion d’indignité, mais c’est un travers répandu chez les alcooliques. Et comme j’avais du mal avec cette fichue troisième étape (Nous avons décidé de confier notre volonté et nos vies aux soins de Dieu, “tel que nous le concevions”) j’ai un peu calé sur les suivantes aussi, qui nous suggèrent simplement de cesser de focaliser sur ce qui est irrémédiablement (adjectif favori des plaignos) endommagé pour nous attacher à reconstruire ce qui peut l’être, et de faire le ménage entre les deux. Et c’est comme ça qu’à force de trainer les pieds, quelques années plus tard, je suis tombé dans le porno. En fait je ne tombais pas de très haut.

Commentaires

  1. arf

    ça, ça vient des tripes … y a pas à dire John …

    Ben comme le lotus qui pousse dans la fange et la vase, la foi s’épanouit sur une vie faite de turpitude …. (ça c’est la version bouddhiste)

    ou les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers( ça c’est notre bon p’tit Jésus)

    ou alors tu prends le blog de FLo en bloc (arf désolé Flo)

    Le message c’est : c’est pas les bien pensants, les bien buvant et les bien baisant qui seront les premiers au Paradis, parce que cheminer vers ce paradis,pardi, c’est un truc de malade ……

    alors si tu es malade au départ ça aide …..

  2. Salut John, Je reprends la réponse que tu m’as faite il y a qq jours: “la spiritualité, c’est la vie de l’esprit”.

    Pour moi, la spiritualité c’est vivre dans l’esprit. Ce n’est qu’un moyen de plus pour échapper à la réalité, comme l’alcool, le tabac, la drogue, les religions, les sectes et maintenant Internet. Ca commence à l’adolescence, quand papa et maman ne sont plus derrière nous dés la moindre difficulté.

    Tu m’as aussi envoyé un mail dans lequel tu me décris une Flo courant vers tous les refuges spirituels possibles: le Tchan, le christianisme orthodoxe, le chi-qong, le bouddhisme tibétain… Pour finir dans ce mail tu me fais comprendre qu’en fait je n’ai rien compris, que je cherche à m’extraire, mais ces efforts sont vains, vu qu’un oiseau qui a les ailes cassées pourra toujours s’extraire, ses ailes resteront cassées à vie.

    Eh bien je suis d’accord: j’ai les ailes cassées. Comme la plupart des gens. Les blessures de l’enfance restent à vie. Seriez-vous donc naïf à ce point de croire que la “norme” est quelqu’un sans aucune trace des luttes passées, sans aucune cicatrice?

    Oui c’est trés dur, j’en ai bavé autant que vous, mais personnellment je préfère croire en moi-même plutôt qu’en autre chose. Choisir soi-même, faire sa vie soi-même, je sais que ça fait ringard, mais c’est une simple question de liberté.

    Je crois John que tu mets l’esprit au-dessus de tout. C’est vrai que l’esprit est fascinant. La réalité elle, l’est moins. Et pour toi renoncer à l’esprit, ne faire appel qu’à sa force et son courage, ce serait en quelque sorte jouer les Rambo. Trop dégradant. Alors que le bouddhisme,.. Mais je suis convaincu que toutes ces panoplies de ressources spirituelles si belles soient-elles ne sont que des panoplies. Dessous il y a toujours toi, rien que toi.

    Je ne crois donc qu’en moi-même, et pour en revenir aux ailes cassées, je me souviens de ce type handicapé suite à un accident qui n’a jamais autant profité de la vie depuis qu’il était en chaise roulante: ce fut une révélation pour lui, alors qu’il ramait auparavant tout en ayant ses deux jambes.

    Pour conclure, je veux témoigner à mon tour: je suis athée, je vis sans Dieu ni bouddhisme, et. je le crie haut et fort: la vie est belle! (bon OK je fume, je picolle, je suis cyberdépendant mais je progresse, je ne fais que progresser et cela par moi-même)

    Ah au fait une dernière chose, je l’ai trouvé mon petit John Warsen sous la neige: http://whoopyguppy.online.fr/img/JohnWarsen.jpg

    Joyeux Noël !!!

    (et attention pendant les fêtes: évitez les spiritueux…) ;o))

  3. Tu devrais faire ton blog Klöd … parce que quand on a des choses personnel à dire, avec sa manière bien à soi, c’est toujours mieux vécu quand c’est sur son propre blog …

  4. La spiritualité, pour ceux qui la pratiquent, permet aussi justement de retourner à soi, de retrouver sa liberté. Donc, pas de problème. ;-)

  5. “je suis athée, je vis sans Dieu ni bouddhisme, et. je le crie haut et fort: la vie est belle!” Heureusement qu’il a ajouté : “(bon OK je fume, je picolle, je suis cyberdépendant mais je progresse, je ne fais que progresser et cela par moi-même)” parce que sinon on se demanderait pourquoi il est dépendant ! Non, Klöd, quand on “crie haut et fort: la vie est belle!” c’est parce qu’on a un truc dans les tripes qui a du mal à sortir. C’est le propre du dépendant de se persuader que, entre deux obsessions compulsives, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Alors, rendez-vous dans quelques mois (ou quelques années) quand à force de rechutes et de propos ambigûs envers toi-même, tu finiras peut-être (je dis bien peut-être!) par reconnaître ton besoin de verticalité…

  6. Orroz a dit: “entre deux obsessions compulsives” Mais je n’ai pas d’obsessions compulsives!

    Quant à faire mon propre blog, oui peut-être… Mais voici les raisons de ma présence sur le blog de John Warsen. D’abord je ne suis pas un troll, je ne suis pas venu pour troller John Warsen. Je suis d’abord venu parce que j’étais épaté par le niveau intellectuel du blog. Lire John Warsen me dépoussière les neurones. Puis sans doute à cause de mon esprit critique (chacun sa personnalité) mes propos sont devenus débat contradictoire. John lui y voit des coups de bâton, alors que je n’ai aucune mauvaise intention. Et mes facéties comme John Warsen sous la neige… c’est pour égayer le “monde de souffrances” évoqué par John juste au-dessus. Je pense sincèrement que choisir la spiritrualité, c’est se mettre le doigt dans l’oeil bien bien profond, même jusqu’au coude. D’ailleurs quand je lis les propos de “spiritueux”, c’est vraiment tout et n’importe quoi. Dorje dit: “il faut commencer par se connaitre soi-même”, ailleurs on nous dit qu’il faut apprtofondir la connaissance de soi-même et des autres… Sur Agoravox, un autre, pour répondre à un article sur la science, nous dit: “la connaissance réelle, c’est le symbole”.

    Personnellment je pense que la réalité, la rationalité, le martérialisme sont des valeurs sûres.

    Donc OK pour un RV dans quelques mois et on verra bien qui a raison, du matérialisme ou de la spiritualité.

  7. “qui a raison, du matérialisme ou de la spiritualité” ça peut faire un chouette sujet de débat, bien que la question soit mal posée : qu’est-ce que la matière ? qu’est-ce que l’esprit ? sont des préalables. Après, on définirait “matérialisme” et “spiritualité” comme des mouvances idéologiques, en décrivant leurs avantages et leurs inconvénients. Est-ce que ça nous ferait avancer ? Claude, tu écris et tu penses ce que tu veux de tout ça. C’est toi qui vois. On dirait que tu commentes mon blog comme tu pesterais devant ta télé. Orroz, il a un site en lien sur mon blog. Il est thérapeute. Moi pas. “en finir avec la dépendance au porno”, ça s’appelle. T’es allé voir de quoi ça cause ? pas concerné ? tant mieux pour toi. Tu m’avais écrit que tu avais 150 Go de snuff movies sur ton disque dur. Je ne sais pas si c’était pour rire ou pas. Tu sais bien que je ne ris qu’à mes blagues. Si tu es cyberdépendant, je ne sais pas si c’est une bonne idée de faire un blog, même si tu l’intitules “Rationalité & valeurs sûres.” Une des clés c’est l’honnêteté (à défaut, sa recherche), mais je ne t’apprends rien. Tu sais bien que ce n’est pas l’intellect qui compte, ça peut même être un sacré obstacle. C’est le coeur. Anyway, bonne fin d’année.

  8. Je préfère pester ici plutôt que faire un blog où je parlerais tout seul, avec à la rigueur quelques partisans qui viendraient commenter ici et là mes commentaires. Je trouve beaucoup plus enrichissant de débattre avec des personnes qui ne me ressemblent pas et qui pensent différemment de moi. C’est ainsi que je progresse. J’ai par exemple des contacts avec des catholiques vivant à Kinshasa, moi qui suit blanc européen et athée. Ces contacts africains m’apportent beaucoup. Quant à ton blog, je finis par trouver ridicule cette absence de débat contradictoire, ces “amis” ou “adeptes” qui viennent dire “arf, ça c’est du bon John Warsen” Si un jour sur mon blog, il y en a un qui dit “arf c’est du super Klod aujourd’hui”, je l’enverrais paître en lui expliquant que les flatteries ne m’apportent absolument rien sinon une certaine tension nerveuse préjudiciable à mon organisme.

    Ceci dit, comme prévu je reviens dans quelques mois. Je vois qu’un service d’ordre improvisé (Orroz, Dorje…) fait tout son possible pour me faire partir.

    Finalement ceci apporte de l’eau à mon moulin quand je vois comment dans la réalité vous avez du mal à vous dépêtrer de ce KloD, ça me fait rigoler doucement. Le méthodes employées sont vraiment bas de gamme. Les notions spirituelles sont tellement plus faciles à manipuler…

    Pour être honnête je dois rajouter que je fume 7 à 8 cigarettes par jour, 1/2 bouteille de vin et si j’ai effectivement quelques dizaines de Go de films à tendance BDSM, je les parcoure en zappant. Les films vus en entier se comptent sur les doigts de la main. Je passe aussi beaucoup de temps sur mon PC, mais partagé surtout entre Internet et l’informatique. La vidéo X je télécharge énormément mais par curiosité. Le visionnage en lui-même doit faire disons 1/4 du temps passé sur le PC. Mais j’ai tout de même l’objectif d’arrêter tout ça. Voici donc une des raisons de ma présence sur le blog de John Warsen.

    Pour en terminer, je crois plus craindre le cancer que l’addiction. C’est bien le 1er qui aura ma peau et non la 2ème.

  9. “Je vois qu’un service d’ordre improvisé (Orroz, Dorje…) fait tout son possible pour me faire partir.” Faut pas paranoïer, Claude ! Personne ne t’en veut, à part toi bien sûr mais ça tu n’en es sans doute pas conscient. Comment ? Tu veux des preuves, des vrais preuves, scientifiquement exactes ? Voilà une piste : tu ne fumes pas un paquet de clopes en entier, tu ne bois qu’un demi-litre de vin par jour et tu “parcours en zappant des films X dont le visionnage en lui-même doit faire disons 1/4 du temps” En psychologie, cela a un nom, mais je préfère l’appeller “Vouloir le beurre et l’argent du beurre”, justement parce que ça fait moins scientifique. En gros, t’es coupé en deux. Et tu passes ton temps (tu le perds ausi) à chercher qui des deux a raison. C’est sans doute pour ça que tu squattes des blogs ou des forums (celui-ci n’est certainement pas le seul) mais tant que tu n’auras pas choisi ton camp tu resteras comme tu es…

  10. Perso j’ai toujours été méfiante envers les gens qui ne sont pas capables d’exister par leur propre blog mais qui ont besoin du blog des autres. Ce sont des gens qui n’en pas en eux la matière suffisante pour se tenir debout, et qui ne peuvent exister que dans l’approbation ou la contradiction. Des lierres sur pattes, quoi. Cela décrédibilise fortement leur discours, car, justement, ce discours n’est construit que par rapport à celui de l’autre. Enlevez le miroir, reste un mec désoeuvré qui ne sait pas quoi faire de sa peau.

  11. Flo, etant donné que je poste 10 fois moins que toi sur le blog de John, comment peux tu prétendre que j’ai besoin de son blog? J’ai du poster un vingtaine de commentaires tout au plus. Et toi Flo? Lequel de nous deux squatte le plus?

  12. C’est peut-être de ma faute, je me suis mal exprimé, d’autre part il faudrait retracer tout mon parcours dans le blog de John Warsen, mais vous commettez tous des erreurs de jugement. Je ne squatte pas de blog, je ne l’ai jamais fait, et je ne suis pas sur ce blog pour le squatter. Comme je l’ai dit, j’ai été épaté par le discours de John. J’ai envoyé un mail, puis quelques posts sur le blog lui-même. Je suis sans doute maladroit, car il semble ne pas avoir apprécié. Puis petit à petit, j’ai commencé à trouver certains points sur lesquels je n’étais pas d’accord, je me suis exprimé, à ma façon, et voilà le résultat: vous y êtes!

    J’ai donc découvert dans les réactions de John, une personne trés fragile mentalement. C’est d’ailleurs me semblet-il là que se réside la clé qui lui permettrait de passer au stade supérieur, ce qu’il n’a toujours pas fait.. “Le monde ici-bas n’est que souffrance” pour reprendre ses propos. D’où mes allusions à Rambo où ces soldats sans armes d’Aragon, car visiblement John n’est pas fait pour se battre, il semble habillé pour un autre destin. Et il est une nouvelle fois en train de se fourrer dans un piège à con qui s’appelle bouddhisme, quelque chose de totalement inadapté et impraticable de nos jours, car comme le souligne Dorje, il faut au moins 3h de pratique par jour pour commencer à sentir un soupçon de je ne sais quoi. Je dirais même qu’il faut laisser tomber son boulot et y consacrer sa vie, ce qui se concevait il y a quelques siècles, mais aujourd’hui une caissière de supermarché peut-elle décemment concevoir une pratique bouddhiste? Il en est ainsi pour moi de toute spiritualité. Nous vivons aujourd’hui dans un monde productiviste, les gens rentrent crevés le soir de leur boulot, et toute spiritualité parfaitement justifiée dans les millénaires passés, se trouve en porte à faux avec la société Sarcozyste que nous vivons et transforme tous ses adeptes en inadaptés sociaux.

    Pour en revenir à moi, j’ai en quelque sorte mué à l’âge de 45 ans (j’en ai 50) avec un nouveau cerveau sorti de sa prison mentale, qui a vu ses capacités passer de 20 à 80% (non pas par une quelconque expérience spirituelle mais par simple psychiatrie) . Je ne suis pas là non plus pour démontrer une certaine supériorité envers qui que ce soit. Moi aussi je suis dépendant du tabac, de l’alcool et d’internet. Dans une moindre mesure par rapport à d’autres. Mais je laisse quand même derrière moi un enfer vécu de l’âge de 8 ans jusqu’à 45 ans (ça fait long oui) et qui porte un nom: phobie sociale. Les séquelles sont encore présentes: je suis plus à l’aise en discutant par internet que directement en face à face. Mais j’en suis conscient, j’y travaille, et je viens de faire un exposé il y a peu devant une vingtaine de personnes. Ca a l’air con pour vous mais je suis parvenu à réaliser sans trop de dégât ce qui auparavant était pour moi une terreur sans nom. Cela me permet d’affirmer maintenant que je progresse. Mais côté dépendance je progresse aussi. Je peux donc en toute sincérité dire aujourd’hui: la vie est belle. Enfin je ne veux pas alourdir le blog de John, aussi j’écrit là mon (ou mes?) dernier commentaire. Je repasserais dans quelques mois. Quelques liens:

    Jean-Paul Baquiast : Pour un principe matérialiste fort (site inaccessible ce WE semble t-il) http://www.automatesintelligents.com/echanges/2006/avr/materialisme.html

    Exemple d’article où j’interviens: http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=16888

    Mon site africain: http://chariteplus.online.fr/

    Comment mettre John Warsen sous la neige: http://www.imagechef.com/

    Autre création graphique en ligne: http://www.pikipimp.com/

    Comment transformer un texte en javanais ou version enrhumé: l’argoteur: http://www.lewub.com/guide.php?catid=97

    bonnes fêtes à tous

  13. Si tu créais quelque chose dans ta vie tu saurais la différence qu’il y a entre l’échange et le parasitage.

  14. Qu’as-tu créé Flo?

  15. Des revues de rêve, des revues de sport, un peu de littérature, un peu de musique, un peu de dessin, mais la création d’objets ne me paraît pas ce qu’il y a de mieux à faire, alors maintenant je crée des méthodes pour entraîner l’esprit qui sont différentes de ce qui a existé jusqu’à présent. Presque personne n’est capable de faire ça, ma méthode de rêve lucide n’a pas d’équivalent dévoilé.

  16. Ah oui, et j’oubliais de dire que j’ai créé un site internet florissant de videos de lutte mixte et domination… mwahaha !

  17. Mais quel est donc ton métier?

  18. le métier de flo, c’est décrocher la lune. Elle en ramène souvent de chouettes pépites. Son blog actuel est fermé au public, mais y’a des traces d’alunissage sur l’ancien http://blog.france3.fr/blogchen/ et dans son journal de rêves http://florence.ghibellini.free.fr/revelucidej/floindex.html

    c’est vrai que grâce à ses travaux, et à ceux de quelques autres, cette nuit j’ai été salement coincé dans un film de stephen king, puis j’ai incarné un rabbin dans un épisode chelou de deadwood. Deux grands films pour zéro balle. Sinon, si tu persistes à te sentir attaqué, je vais publier notre correspondance privée, comme ça tu pourras te commenter toi-même sur mon blog et je pourrai retourner faire du ski.

  19. Mon métier, c’est la pratique du bouddhisme sponsorisée par les cyberdeps. Sans vous, j’aurais plus qu’à faire un travail honnête…

  20. Du pur charlatanisme pour moi… Quelques lignes de Flo me suffisent pour comprendre la supercherie. Mais pourquoi John dis-tu que je me sens attaqué? Tu retournes la situation il me semble? Moi ça va trés bien, je m’aperçois que le trio John, Flo, Orroz est empreint de spiritualité ce qui fait perdre toute crédibilité à vos panoplies de sauveurs de l’humanité que vous endossez, pour le plus grand danger des jeunes et faibles d’esprit.

  21. “Presque personne n’est capable de faire ça, ma méthode de rêve lucide n’a pas d’équivalent dévoilé.” Tes paroles Flo sont d’une prétention inégalée… Madame Flo “crée”! Et ceux qui bossent sont des merdes…

    C’est ça la sagesse bouddhiste?

  22. C’est ma foi vrai que Flo attend lovée dans sa toile tel le perroquet dans son sac de couchage d’enivrer le client par ses billevesées pour l’enrôler ensuite dans ses casernes tantriques. Qu’Orroz est un père-la-morale qui détourne l’innocent websurfeur de loisirs hautement récréatifs pour l’enserrer dans un corset rigoriste. Quant à moi, tu sais bien que je ne roule que pour moi. Ce qui est étonnant c’est ta capacité spontanée à éveiller chez nous la sympathie et la compassion dont nous nous réclamons par devant (pour mieux les ruiner par derrière ) dans nos soirées conspirationnistes de francs-maçons judéo-bouddhistes en vue de flétrir la jeunesse et l’innocence de nos lecteurs les plus naïfs. Heureusement qu’on est interdits aux mineurs, tiens.

  23. m’est d’avis qu’on aurait vite fait de finir sur un buchet …..

  24. Wééé ! Je suis d’une prétention qui n’a d’égale que celle de tout le monde !

  25. Finalement je crois que je vais moi aussi créer ma méthode spirituelle “Bienvenue dans la confrérie des 33 streptocoques” ou mieux encore un site web “Créer vous-même votre méthode spirituelle” Avant que des chercheurs s’en chargent. Ils travaillent déjà sur la conscience artificielle, la spiritualité, autre activité cérébrale propre à l’être humain, sera sans doute reproductible un jour ou l’autre. Si ce n’est dans 20 ans, ça le sera dans 200.

  26. Je pense que la parano t’égare. Si les ordinateurs deviennent des bouddhas, ça ne changera pas nos problèmes d’un iota (cf le premier dessin de l’article ” Notre-Dame des Motherfuckers”) Orroz disait “n’ayons pas peur des mots quand on parle de spiritualité. Quelles que soient les croyances de chacun, quel que soit le nom que l’on attribue à la Divinité, on sait très bien que sans cette dimension, sans cette verticalité, la lutte pour s’en sortir est dix fois plus dure. Alors, n’ayez pas peur de vous RELIER et surtout de DEMANDER de l’aide. Vous serez, si vous êtes SINCERE, entendu tôt ou tard.”

Prospection (2)

Je viens d’envoyer chier gravement un mec de Vivrélec, filiale EDF spécialisée dans les économies d’énergie, qui me proposait une étude gratuite pour du double vitrage et un plan d’amortissement fiscal. J’étais parti pour éconduire dans l’élégance, mais le fâcheux s’incrustait. Toujours ce caractère de plus en plus intrusif des appels, -ah oui, vous investissez dans d’autres travaux pour l’instant, et de quelle nature ? c’est de la technique d’entretien téléphonique, ça permet de rebondir, mais j’ai ma cuisine presque finie qui m’est montée au nez et je lui ai dit que ça ne le regardait pas, brisant les rêgles tacites de la convivialité de base. Après, y’avait plus qu’à suivre la faille. Il a pris la peine de me rappeler (-on a été coupés Monsieur -non pas du tout c’est moi qui vous ai raccroché au nez) pour me signaler qu’en plus d’un problème d’isolation thermique j’avais un problème d’éducation.
Je trouve ça un peu facile de tout mettre sur le dos des parents. Enfin, il fallait bien qu’il ne reste pas avec mon impolitesse sur le bide, et il était sans doute malaisé de son point de vue de reprocher à quelqu’un qu’il sollicite commercialement d’être un trou du cul récalcitrant à une offre que je reconnais par ailleurs pertinente.
J’attends avec impatience le prochain appel, ça sera mon chef d’oeuvre. De sobriété : d’entrée de jeu, il faut opposer un ferme et définitif “-je vous arrète tout de suite, car je suis opposé au principe de la prospection téléphonique. Vous pouvez m’envoyer de la documentation papier, mais je vais interrompre cet appel” sans fioritures : c’est le seul moyen de rester dans le respect mutuel.