lundi 8 janvier 2007

all you need is Gode (3) : Réconciliations


Quand l’univers nous latte, on ne peut parer le coup mais le regard que nous portons peut tout transfigurer. D’ailleurs “se prendre une bonne ratatouille” n’est pas l’évènement, c’en est déjà une interprétation, et l’univers ne nous latte pas vraiment; la loi de causalité généralisée (qu’on appelle en Orient la loi du karma) fait qu’il y a statistiquement plus de trucs que tournent mal, et qu’y être inattentif en renforce le nombre. Quand le malheur réel ou inventé, mais d’un point de vue subjectif (qui est le seul que nous expérimentions) ça revient au même, ne rend ni con ni fou, il paraît qu’il rend philosophe. C’est pas toi qui décides; mais tu peux quand même essayer de faire le ménage.
Ce que j’avais vaguement compris du message du Christ, c’est que nous sommes coupables mais pardonnés, je trouvais l’idée sympa, mais ne voyais pas bien quoi en faire; alors que chez Bouddha j’ai plutôt entendu “la merde dans laquelle vous êtes est le résultat de vos actions passées et de causes qui ne sont plus vraiment accessibles, mais il s’agirait de commencer à purifier vos perceptions et conceptions erronées si vous voulez tenter d’y comprendre quoi que ce soit.” On y parle de motivation à quitter les songes creux et de dissoudre les voiles émotionnels et cognitis qui en sont à l’origine, motivation s’élevant par le biais de méditations sur l’impermanence, et d’exploiter des techniques propres à nous dessiller les yeux : dans les pratiques de compassion, de générosité, je “singe” les vertus préconisées dans l’espoir de parvenir à les ressentir un jour. Si la pratique est stable, le jugement (c’est vraiment ridicule de t’adonner à ces pratiques exotiques héritées d’un autre âge) finit sans doute par s’estomper. Il faut rester vigilant : Je peux entretenir une certaine confusion entre le dégôut du samsara (les mirages de l’univers phénoménal) et le dépit de ne pouvoir m’y abandonner avec une joie pleine et entière. On y est invité à percevoir l’univers comme un océan de souffrance mondialisée par le biais de l’offre et de la demande des désirs et des peurs plutôt que comme une mauvaise plaisanterie qui nous serait adressée par erreur.

http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Bouddhisme
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bouddhisme

Sur Internet, on trouve des cartes de voeux interactives qui font regretter l’existence du mot “espoir”. Mais on trouve aussi sur protée informe des formulations auprès desquelles les miennes semblent d’une limpidité cristalline. “L’espoir c’est l’esprit qui s’accroche à un bonheur, empêche par là d’être totalement effondré, et donc de renaître. Lorsque l’on n’a pas franchi le rayon de Schwarzschild alors peut-être ce fil d’argent ténu permet de s’en retourner. C’est en échappant à l’attraction du trou noir que l’on retourne dans le passé. Mais si la fin est inéluctable, alors il ne fait que retarder la renaissance.
Même sans espoir, on peut toujours s’échapper.
” L’hermétisme est une connivence comme une autre. Je n’ai que l’intuition pour piger de quoi il cause. L’important c’est que lui se comprenne, et que ça me fasse penser à une version poétique de la première étape du programme (qui en compte 12). Et puis il y a la photo qu’une amie a pris au large de Belle-Ile : phénomène météo “neutre” et aléatoire sur lequel le regard de l’éventuel observateur ne peut se défaire aisément de plaquer un sens bien de chez nous.


Commentaires

  1. Cette photo démontre parfaitement un truc que je voulais dire mais que je n’ai pas dit clairement dans mes posts. Regarde là sans y plaquer de signification. Qu’est-ce que tu sens ?

  2. que la lumière se voit mieux dans l’ombre.

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