C'est sûrement le genre d'astuce à la con que Libération a placardé en page 1 ce matin.
Je préfère pas savoir.
"Putain, merde, Bashung" comme disait Michel Desjoyeaux en parlant de Jean Le Cam qui venait de perdre sa quille dans le Vendée Globe.
"C'est un prince qui ce soir nous a quittés, un immense poète, un chanteur engagé", a écrit Nicolas Sarkozy dans un communiqué, samedi 14 mars, au soir du décès d'Alain.
Quand on voit ce que Bashung avait dit de lui, on pense à la chanson de Brassens "le temps passé" :
il est toujours joli le temps passé/ une fois qu'ils ont cassé leur pipe/on pardonne à tous ceux qui nous ont offensé/les morts sont tous des braves ty-y-pes...
Bashung n'était pas un brave type, mais il s'est consumé avec moins de morbidité que Gainsbourg.
C'est vrai qu'on imagine bien Nicoshark fredonner "Gaby" sous la douche avec Carlita, tant il incarne la rock'n'roll attitude du dandy délétère dans sa gouvernance radieuse et studieuse du pays.
En apprenant la nouvelle dimanche matin en allant bosser dans mon véhicule à combustible fossile, je me suis mis à chialer en pensant au narcissisme et sa fausse compassion qui n'est que frayeur anticipatrice.
Et allez donc.
Le midi même, je m'en suis vanté auprès de ma chérie, comme si c'était une preuve d'humanité de ma part.
"M'enfin, bilou, ce type ça fait 30 ans que je vis avec, c'est normal que je pleure, non ?
-T'as raison, moi ça fait que 20 ans, je sais même pas si tu chialerais à mon enterrement."
Du coup avant de retourner bosser, j'ai fait du repassage et du jardinage, comme si ça pouvait rattraper quelque chose.
Je me rappelle que le rédacteur en chef de Culture Rock, un reubeu à la dentition en clavier de piano parfumé à l'abbaye de Leffe, m'avait raconté comment il avait sangloté sur la tombe d'Elvis Presley, j'avais trouvé ça ridicule.
Je me rappelle que lors de la sortie de l'album "Osez Joséphine", j'avais été tellement frappé ( = j'avais fait tant de saisies et de projections) par la chanson "Madame rêve" que j'avais acheté un lecteur de cédé audio portable rien que pour l'écouter en boucle, et j'ai erré trois jours dans Paris casque stéréo vissé sur le crâne, tellement saoul que j'ai dévissé le lecteur pour changer les piles, et je trouvais ça pas pratique du tout. J'ai jamais retrouvé les vis, évidemment.
J'ignore si c'est un bon souvenir.
Bashung disait que c'était une chanson sur l'insatiabilité de l'occident.
Il n'a pas chanté la femme, mais les affres du désir, et la confusion mentale et émotionnelle, avec beaucoup d'élégance. Artistiquement, il a toujours fait ce qu'il a voulu.
C'était le seul à faire sonner le français comme de l'anglais, équivoque jusqu'à l'os.
Je préfère pas savoir.
"Putain, merde, Bashung" comme disait Michel Desjoyeaux en parlant de Jean Le Cam qui venait de perdre sa quille dans le Vendée Globe.
"C'est un prince qui ce soir nous a quittés, un immense poète, un chanteur engagé", a écrit Nicolas Sarkozy dans un communiqué, samedi 14 mars, au soir du décès d'Alain.
Quand on voit ce que Bashung avait dit de lui, on pense à la chanson de Brassens "le temps passé" :
il est toujours joli le temps passé/ une fois qu'ils ont cassé leur pipe/on pardonne à tous ceux qui nous ont offensé/les morts sont tous des braves ty-y-pes...
Bashung n'était pas un brave type, mais il s'est consumé avec moins de morbidité que Gainsbourg.
C'est vrai qu'on imagine bien Nicoshark fredonner "Gaby" sous la douche avec Carlita, tant il incarne la rock'n'roll attitude du dandy délétère dans sa gouvernance radieuse et studieuse du pays.
En apprenant la nouvelle dimanche matin en allant bosser dans mon véhicule à combustible fossile, je me suis mis à chialer en pensant au narcissisme et sa fausse compassion qui n'est que frayeur anticipatrice.
Et allez donc.
Le midi même, je m'en suis vanté auprès de ma chérie, comme si c'était une preuve d'humanité de ma part.
"M'enfin, bilou, ce type ça fait 30 ans que je vis avec, c'est normal que je pleure, non ?
-T'as raison, moi ça fait que 20 ans, je sais même pas si tu chialerais à mon enterrement."
Du coup avant de retourner bosser, j'ai fait du repassage et du jardinage, comme si ça pouvait rattraper quelque chose.
Je me rappelle que le rédacteur en chef de Culture Rock, un reubeu à la dentition en clavier de piano parfumé à l'abbaye de Leffe, m'avait raconté comment il avait sangloté sur la tombe d'Elvis Presley, j'avais trouvé ça ridicule.
Je me rappelle que lors de la sortie de l'album "Osez Joséphine", j'avais été tellement frappé ( = j'avais fait tant de saisies et de projections) par la chanson "Madame rêve" que j'avais acheté un lecteur de cédé audio portable rien que pour l'écouter en boucle, et j'ai erré trois jours dans Paris casque stéréo vissé sur le crâne, tellement saoul que j'ai dévissé le lecteur pour changer les piles, et je trouvais ça pas pratique du tout. J'ai jamais retrouvé les vis, évidemment.
J'ignore si c'est un bon souvenir.
Bashung disait que c'était une chanson sur l'insatiabilité de l'occident.
Il n'a pas chanté la femme, mais les affres du désir, et la confusion mentale et émotionnelle, avec beaucoup d'élégance. Artistiquement, il a toujours fait ce qu'il a voulu.
C'était le seul à faire sonner le français comme de l'anglais, équivoque jusqu'à l'os.