lundi 16 février 2009

Le téléchargement rend sourd



Sur un coup de tête, j'ai récemment créé un blog musical où je partage des vieilleries.
Enfin, à l'époque elles étaient neuves, c'est ce que je ne m'explique pas, moi qui suis resté si jeune.
C'est malin, maintenant ça me fait une bouche numérique à nourrir de plus.
Mais bon, ici je parais désormais le lundi, et il me reste la semaine pour me re-sembler.
Evidemment, si on est un représentant de l'industrie musicale, comme un vieux pote récemment recroisé, on s'indignera à juste titre.
Certes, mais ce que je mets en ligne est à priori introuvable ailleurs.
Ce qui est un peu contradictoire avec l'argument de base de l'uploadeur soi-disant philantrope : si vous aimez les artistes, achetez leurs disques une fois que vous les avez écoutés !
L'uploadeur qui met tout ou partie de sa collèque perso sur le réseau, c'est dans l'espoir rarement déçu que d'autres amateurs éclairés mettent la leur en partage : cette variante du communisme, qu'on pourrait qualifier d'égoïsme éclairé, a le mérite de fonctionner dans le milieu très fermé des amateurs (pour de mauvaises raisons) de disques de variétés des années 70, parmi lesquels rêgne un micro-climat de saine é-mulation.
N'empêche que grâce au net, j'ai découvert des gars dont je n'aurais jamais entendu parler autrement.
J'ai acheté le disque de Donis par paiement électronique, et j'ai reçu un super-paquet en recommandé couvert de timbres lithuaniens (quand j'ai reçu l'avis de passage j'ai traîné 15 jours pour aller le chercher à la poste, je croyais que c'était les impôts, et pourtant c'est idiot vu que je les paye) et à l'écoute, le CD audio est incomparablement plus riche, par rapport à la chose compressée en mp3.
Et je ne suis incomparablement plus pauvre que de 21 €, port inclus.
Evidemment, sur mon nouveau blog à moi que j'ai, je me retrouve à écrire de petits articles de présentation, comme si de musicien frustré (parce que feignant), j'étais devenu critique de disques frustré, ce qui représente sans doute une forme de régression.
Bien que je me rappelle avoir entamé l'étude de la guitare dans le but à la fois conscient, trouble et vil de séduire plutôt que de savoir en jouer; l'erreur stratégique était sans doute de commencer par Marcel Dadi et Francis Lalanne.
Bref j'ai remis la main sur l'environnement sonore de mes 16 ans, dont les émois qu'il me procurait était une honnète approche de l'absolu, et dont la distance qui m'en sépare aujourd'hui me permet une saine relecture, et et j'ai aussi retrouvé mes oreilles grâce à une paire de petites enceintes Bose de fort bonne facture bien que tout comme moi elles aient un peu trop de graves.
Quand à la nostalgie, inutile de céder à la tentation de la violence en lui suggérant d'entrer en contact le plus rapidement possible avec la population masculine grecque, car elle n'est débitrice que d'elle-même.
Mais comme je me la pête un peu sur ce nouveau blog, du coup cette nuit j'ai rêvé que j'allais au carnaval du coin (ça ressemblait plutôt à Halloween) avec un masque de gorille plutôt cheap, et je me rendais compte que je n'avais plus l'âge, au milieu de tous ces mioches déguisés en Spiderman, et qu'en plus à travers les trous du masque, on n'y voit pas grand chose, cette dernière phrase étant à prendre au sens littéral puis métaphorique, comme souvent dans mes rêves.


Le journal d'une femme de chanvre, dernier skeud de Benoit XVI.
En vente nulle part.

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