Depuis qu'on s'est promenés là-bas, j'essaye de comprendre un peu la culture américaine.
Je lis des comics en version originale, waow.
Quand j'étais petit et que mes parents avaient attrapés le communisme, je n'avais pas le droit de lire Strange, alors que j'avais un besoin vital de super-héros que ni Pif le Chien , ni les Tristus et les Rigolus, ni même Corto Maltese, qui y faisait ses premières apparitions, ne pouvaient pleinement combler.
Les comics ont grandi, ce qui était aussi improbable que si Spirou était aujourd'hui affligé d'éjaculation précoce, mais bon...
Superman, au départ, combattait les nazis. Les Américains n'ont jamais pu s'affranchir du bon Dieu et de ses avatars omnipotents qui font fondre le babybel avec les yeux: le super-héros c'est un mix entre l'archange free-lance et le sous-off au royaume de la libre entreprise, qui devrait prochainement faire des noeuds avec les immeubles de Wall Street en ayant enfermé tous les traders dedans, parce que vraiment, ils ont trop déconné avec les sous de la veuve de Carpentras.
En attendant, les mythes et le monde ont bien changé, et Warren Ellis imagine des super-héros tellement préoccupés du bien commun qu'ils vont dessouder le président des Etats-Unis. Ca fait plus bavure à la The Shield, et c'est un cran plus loin qu'Authority, qui s'interposait et n'hésitait pas à s'immiscer au coeur de la raison d'état quand l'incurie gouvernementale lui semblait entraver la marche du monde. Mais bon, c'est jamais que de la bédé, quoi, hein, c'est pas non plus le petit livre rouge du XXIème siècle.
On ne trouve pas ça en France, même en import, parce que Ellis s'est entiché d'un petit éditeur chelou et sulfureux, Avatar Press, pour tout ce qu'il fait de non-mainstream. Et il en fait quelques kilomètres chaque année, souvent à la limite de l'auto-parodie.
A San Francisco, après avoir marché quelques kilomêtres sur Divisadero Street j'en ai acquis quelques fascicules, ce qui fait de moi l'Hector Kanon de la branche nantaise de l'élite geek néo-nerd.
Surtout que la première fois je savais pas que la rue faisait 8 bornes, je suis arrivé après la fermeture du magasin.
Sinon, on les trouve par les voies illégales habituelles, même si lire des bédés sur l'ordi conduit en enfer (et les yeux au cimetière).
C'est plutot du brutal et qui tache, et le dessinateur se prend pour Geoff Darrow époque Hard Boiled, il y a une bonne osmose entre eux. Ils ont fini çui-là et ont déjà mis en chantier un autre projet qui s'annonce aussi trash et grandiloquent.
Voilà.
http://en.wikipedia.org/wiki/Black_Summer