mardi 30 septembre 2008

usa 5 : le feu au lac


Le monde de la finance s'effondre.
Faudra-t-il bientôt aller acheter sa baguette de campagne avec une brouette de deutschmarks, comme en 29 ?
Il y a 30 ans, le crypto-imbitable et sublimissime Jacques Dartan avait prévu avec sa théorie des ensembles économiques que dans un monde qui confondait le profit comptable, c'est-à-dire symbolique avec le profit réel ( les richesses produites, matérielles ou non, qui sont les seules réellement profitables aux humains) nous vivions dans un monde où l'abondance des profits réels allait entraîner la disparition des profits symboliques.(1)
Lorsqu'il y a "surproduction", disait-il, les prix tendent à baisser au point où les producteurs perdent de l'argent au lieu d'en gagner : le profit symbolique disparaît. Après quoi, faute d'argent, leurs moyens de produire sont réduits ou détruits et les profits matériels disparaissent eux aussi. Vous allez me dire que la crise actuelle n'est pas une crise de surproduction.
Mais que sont les errements spéculatifs, sinon une surproduction de pognon à l'usage des élites pognonophiles ?
Depuis 50 ans, nous sommes virtuellement entrés dans une ère d'abondance, et seule une pénurie artificiellement entretenue nous en préserve (on se doutait bien que j'étais comme Bigard un grand fan des théories conspirationnistes). Je ferai un post là-dessus.
Un grand chef indien l'avait dit plus simplement :
Lorsque l'homme blanc aura mangé le dernier poisson, abattu le dernier arbre et pollué la dernière rivière, l'homme blanc se rendra compte que l'argent ne se mange pas...
Je ne vais pas me réjouir avec les Cassandre, parce que j'aurais dû sortir bien plus tôt de mon Plan d'Epargne en Actions et que j'ai déjà perdu 30 000 euros "virtuels" par rapport à sa valeur liquidative d'il y a un an... mais bon, shit happens, et celle-là est plutôt bénigne, je me réjouirais presque d'être assez informé pour le faire maintenant, et mon rapport à l'argent, de vaguement honteux s'est beaucoup éclairci vu le temps que ça prend de le gagner, cet argent que je n'ai ni bu ni fumé ni claqué en téléchargement de muqueuses, et je plains surtout les nombreuses petites gens (je viens d'en discuter avec mon conseiller financier) qui sont tellement verts de la chute de la Bourse qu'ils sont incapables d'accepter les pertes actuelles et qu'ils vont attendre qu'il ne leur reste que de la cendre dans leur portefeuille d'actions pour admettre la branlée au lieu de mettre le magot en lieu sûr sur des placements moins performants mais moins risqués.

(1) dans l'économie libidinale du pornographe coincé devant son ordi, c'est l'inverse : c'est l'abondance voire la surabondance de profits symboliques et de gonzesses virtuelles qui entraine la disparition de sexualité réelle.

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