Parfois, je me dis que c’est pure lâcheté que de continuer de mener cette vie (ou plutôt d’être mené par elle) qui ne m’apporte soi-disant aucune satisfaction. Mais enfin, pourquoi restè-je aux côtés de cette femme avec qui je semble former un couple répondant aux critères draconiens de la catastrophe humanitaire ? Y serais-je acculé par des principes moraux qui m’interdisent de l’abandonner, ainsi que les deux enfants dont nous avons la charge, alors que je ne rève que de me noyer dans un océan de femmes noires et de bouddhisme ?
Et n’est-ce pas au nom de l’inefficacité de ces principes moraux que je suis un cyber-dépendant défroqué, c’est à dire refroqué ?
Quelle valeur intrinsèque attribuer alors à ces principes s’ils ne servent qu’à endiguer la pulsion sexuelle aux heures de crue ?
Je me rappelle ensuite que me juger, c’est me niquer, et la meilleure façon de sortir de mes godasses, dans lesquelles je ne suis déjà pas souvent.
Ne me fouté-je pas de ma propre gueule ainsi de celle de mon public virtuel, qui se presse aux grilles de mon blog après avoir tapé "je me masturbe devant ma mère", "blog de blackette " ou "je me fais empapaouter par un dromadaire devant mon berger allemand" dans google ?
J’interroge alors mes raisons d’agir de la sorte.
-Attends, t’as parlé d’action, là, mais elle est où ton action ? là il n’y a qu’une brochette d’états mentaux, dans deux minutes tu vas nous reparler de ton inassouvissable appétence pour les femmes noires qui viendraient providentiellement combler les manques dont tu crois souffrir depuis que tu existes sous cette forme, mais à part résister au changement, elle est où ton action ? Le regard que tu poses sur une femme noire n’est pas celui d’un homme sur une femme, fût-ce pour la parer des oripeaux du désir qui tout enlumine, sauf derrière l’escalier là où la concierge ne balaie jamais parce qu’elle a peur du noir, mais celui d’un enfant sur un jouet dans une vitrine, voire sur une tablette de chocolat en haut de l’armoire. Quelle femme noire serait heureuse au bras d’un blanc à l’oeil triste et à la paupière lourde, qui serait doucement mais sûrement rongé par la culpabilité d’avoir jeté sa vie aux orties par abdication devant ses fantasmes alors qu’il avait juré fidélité, secours et assistance à celle qui le soutint dans ses heures les plus sombres et qui continue d’accepter de partager sa vie alors qu’il ne donne pas beaucoup de lui-même ? Et en plus, quand tu ne fais pas du boudin (noir) tu rèves encore de te tourner vers le bouddhisme, mais tu imagines la gueule de ta quète spirituelle, animé par d’aussi peu nobles motifs que celui d’échapper à la dictature de tes désirs bidon ? Ne te vouerait-elle pas à rajouter une couche d’illusion à une fiction que tu t’es bâtie dans le réduit de ton cerveau ? La vraie lâcheté ne consiste-t-elle pas à te mettre minable sur ton blog au lieu d’affronter tes responsabilités dans le réel, en fus-tu investi à l’insu de ton plein gré ?
Après, pour tes songes récurrents de bouddhisme et de femmes noires, un ami t’a récemment suggéré que "tu pourrais trouver une boudhiste noire : ça c’est boudhiste, trouver le tout dans le tout".
Malgré tout, tu crains que le bouddhisme, qui semble offrir un refuge convenable aux occidentaux insatisfaits de leur insatisfaction, n’attire guère les blackettes. Ca te rappelle sans doute Matt Johnson, qui du temps où tu croyais au pouvoir cathartique du rock chantait "I was just another western guy / with desires that couldn’t be satisfied" avec The The sur "Infected" qui t’apparaissait alors comme le meilleur album du monde ? Ce même Matt Johnson qui a renoncé au rock et qui est aux dernières nouvelles bouddhiste de chez bouddhiste ? Allez, John, ce n’est pas du désespoir, c’est juste le refus d’un enfant trop gâté et solitaire de lâcher les illusions émotionnelles qui lui pourrissent la vie.
-Ben voui, mais faut bien que je les voye pour ne plus me faire avoir… comme je le disais à une amie, je sais que mon rétablissement sera effectif quand je n’irai plus chercher sur internet des choses qui n’y sont pas (le frisson des films d’épouvante à petit budget via le miroir déformant du blog, le sens de la vie & co…)
Je veux dire, le message ultime, c’est "vous êtes dans la merde ? DEMERDEZ-VOUS !"
Il ne s’agit pas de guérir du désir, mais de ses égarements projectifs solidifiés par des années de pratiques conditionnantes.
Si je semble d’humeur aussi navrante, c’est aussi dû en partie au fait que je refume du tabac comme un suppôt de la SEITA depuis 2 mois, que je continue de télécharger comme un bourrin des films normaux que je n’ai pas le temps de regarder, et que de la part d’un cyberdépendant, nourrir un blog relève de la complaisance la plus bécasse. Ici, je passe la moitié de mon temps à enlever les commentaires déposés par des robots probiroutesques, et l’autre moitié à me dire "je peux pas publiier ce post néo-dépressif, mes lecteurs méritent une autre nourriture, eux sont en convalescence, il faut des trucs positifs…" Vous voilà prévenus, à l’instar des disciples de Bokonon, que toutes les choses vraies que je vais vous dire sont des mensonges éhontés." Bien que sur Internet on soit plutôt à l’Eglise Gritchtèque, d’ailleurs je vais essayer de trouver le temps de faire un post sur les religions imaginaires, qui comme les filles éponymes, consolent des chagrins fictifs au moins aussi bien que les réelles.
Cyberdépendance virtuelle, auto-addiction, rédemption de l’objet fascinatoire, progrès dans l’intention de pratiquer le bouddhisme.
lundi 26 juin 2006
Pornographie du désespoir
lundi 19 juin 2006
Yukulele
Quand je suis fatigué du Moloch Internet, après avoir constaté que la plupart des passants tombent sur mon blog après avoir rempli leur moteur de recherche d’essences de mots très très malpolis, je vais écouter une petite ritournelle chez Craig Robertson. Ce gars-là n’a aucune prétention sinon de faire partager le plaisir qu’il éprouve à chanter ses petites chansons aigres-douces. Il vend son disque sur son site mais la moitié de ses titres sont en téléchargement libre, et tous les quinze jours il change la sélection ou rajoute de nouveaux titres. Il s’en moque sans doute, il fait ça pour s’amuser. Comme le couple de graphistes de turbolapin dont les 2160 gags de popo et lolo poche m’ont miséricordieusement réjoui. On devrait prendre exemple. Au lieu de reprocher à nos gosses de ne manifester aucune des qualités qui nous font défaut.
jeudi 15 juin 2006
La Bible et le Pancréas
Quand on est blanc, bien nourri, démocrate et qu’on croit jouir de la liberté, l’évangélisme prète à rire ou à s’indigner. On songe aux outrances des télévangélistes, qui sont recensés parmi les 329 arguments en faveur de l’existence de dieu chez cabanel
:
26. Argument par l’évangélisme américain
(1) En disant aux autres que Dieu existe, je suis devenu riche à crever.
(2) Donc Dieu existe.
Mais quand on est noir, pauvre, qu’on a commis un meurtre qui nous fait prendre perpète et qu’on chope un cancer du pancréas, le message des évangélistes est déjà plus audible.
Il est inquiétant d’entendre des enculés cosmiques comme Franklin Graham (fils de Billy, le plus célèbre des télévangélistes et conseiller de Bush) venir prècher la bonne parole en taule et prétendre sans sourciller que Dieu soutient la peine de mort. Mais n’importe quelle lecture délirante de l’Ancien Testament peut vous faire raconter n’importe quoi.
On peut aussi ironiser sur ces pauvres noirs qui se sont trouvés un Dieu blanc qui les lave des délits auxquels un implacable déterminisme racial et social les a acculés. Et alors ? les blancs vont bien voir les tibétains.
N’empèche qu’ils font preuve entre eux d’une compassion et d’une charité qui manquent cruellement à l’extérieur des murs de la prison. D’ailleurs si elle existait il n’y aurait pas besoin de les mettre en taule.
Comme disait Flo, "Peut-être que c’est une bande de nases mais peut-être aussi qu’ils ont sauvé des millions de gens. C’est ça qu’on finit par comprendre. L’élitisme est réservé à l’élite. Si le maître dzogchen enseigne le dzogchen, il n’aidera pas grand-monde. S’il enseigne des naseries à longueur de journée, ça aidera un tas de gens, parce que les gens sont des nuls. C’est le standard. L’auto-détermination, la réflexion, tout ça, ce sont des valeurs d’élite, ça marche 1 fois sur 1 million."
Publié dans Religion |
Commentaires
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D’une certaine façon, nous ne sommes pas forcement plus libres que ces prisonniers, mais eux le savent.
Rédigé par: lds | le 16 juin 2006 à 23:22| ça me fait penser à une autre prison, mexicaine je crois, où un mec avait eu une idée géniale : donner à tous les prisonniers un rôle de chef dans un domaine. Il y avait le chef de la cuisine, le chef de la peinture des murs, le chef du nettoyage, le chef des loisirs etc… Du coup, chacun se sentait super responsable.
Rédigé par: flopinette | le 18 juin 2006 à 02:54|lds, je crois qu’ils font surtout une bonne affaire psychologique en se dépouillant de leur passé pathogène et de leur présent d’enterrés vivants, au profit d’une idéologie de la libération. Disant cela, je ne les juge pas, je serais même limite jaloux de regarder comment roule le train plutôt que de monter dedans. Je suis fâché avec les religions de par mon papa marxiste, et j’ai tenté de m’intéresser au bouddhisme, parce que leur message est clair là-dessus : “votre prison n’a qu’un seul barreau et vous tournez autour”, mais je suis pour l’instant trop velléitaire et circonspect pour m’engager dans quoi que ce soit. Par contre, tous les culs-de-sacs dont je m’extirpe pointent vers l’orgueil, et si je ne trouve pas son utilité, il faudra que j’y renonce, et pour ça il n’y à qu’à dieu que je puisse demander d’en être délivré. Que j’y croie ou non : après tout, je suis mal barré pour le rencontrer, et il y a peu de risques que je tourne plus neuneu que je ne le suis déjà, et je peux mesurer les effets positifs de l’idée de dieu sur certains de mes amis qui étaient aussi mal barrés que moi.
flo tu as mis le doigt dessus : ils troquent la culpabilité contre la responsabilité. Ils donnent du sens à leur vie.Rédigé par: john | le 19 juin 2006 à 13:54| Alerter
jeudi 8 juin 2006
Bulbes
"Ce que je veux dire, c’est que je ferais une mère abominable. Je suis égoïste, égocentrique… la seule autre personne que je connaisse qui soit plus égocentrique que moi, c’est Carlos.
Il est tellement égocentrique qu’il ne voit même pas à quel point je le suis."
- Gabrielle Solis dans Desperate Housewives -
Le problème des égocentrés qui finissent par suspecter leur cécité comme cause première de la pauvreté du spectre visible, c’est qu’ils s’arrangent souvent pour le formuler dans des termes inexploitables. Pour rester coincé dans le constat il suffit de lui donner une forme tragico-ironique, et le cercle se referme.
Je disais à Flo : "Y’a un truc que j’ai dû rater : ça fait 20 ans que je lis des trucs qui me persuadent de l’irréalité du moi, et ça n’a fait que le renforcer.
-C’est normal. Le mot important c’est "persuadent". Le moi se renforce en se persuadant de n’importe quoi, y compris de son inexistence. Comme Mr Smith dans Matrix. Au lieu de combattre les gens, il les transforme en lui. Donne de l’anti-moi au moi, il le transforme en moi. Magique !"
Le Moi est comme un bulbe qui refuse de germer, alors qu’il s’est amplement prouvé qu’il n’arrivait à aucune satisfaction digne de ce nom par les voies de l’égoïsme. Il lui faut d’après les traditions un paquet d’existences foireuses avant de cesser de faire son boudin et de se mettre au boulot.
Sans parler de l’épineux problème des scènes de cul dans les films normaux, qui devient très tendance. D’un côté c’est louable d’arracher la représentation de la sexualité aux griffes du porno qui en détenait le quasi-monopole, de l’autre y’a pas mal de dépendants qui vont flipper s’ils vont au cinéma ces temps-ci. Excellente occasion pour repérer les éventuelles émotions qui s’élèvent dans le cadre d’une fiction non-pornographique, ou le cas échéant de tester ses capacités à évacuer la salle en cas d’incendie.
08 juin 2006 Publié dans deux doigts dans la prise de tête |
mercredi 7 juin 2006
Un truc avec la mère
Ayant pris avant-hier l’initiative courageuse d’aller acheter des sandales d’été à ma fille, je me retrouve dans la galerie commerciale d’Auchan. Tiens, je vais acheter des clopes, n’ayant pas encore tenu ma promesse de restopper, même si j’ai vaguement l’impression que ça nuit à mon intégrité. Auchan est le seul centre commercial du coin à intégrer un tabac-journaux en son sein, loué soit-il.
Me voici au rayon des revues. La couverture de l’Echo des savanes du mois de juin arbore “la copine du mois”, une black qui a l’air ravissante de dos et qui a tôt fait de raviver le souvenir enfoui guère profond d’une autre dont j’ai pu croire il y a quatre ans qu’elle allait me permettre de voir “le nombril des femmes d’agent” sans en mourir comme dans la chanson.
Oh là là, heureusement que ma fille me tire par la manche, j’ai failli ouvrir ce magazine pour voir si elle ressemblait à celle que j’ai failli voir de très près en 2002.
Je suis con moi ou quoi ? Si je commence à ne plus accepter mon impuissance devant un stimulus qui me rentre dedans comme dans du beurre, je suis mal barré.
D’ailleurs, c’est quoi ce délire avec les blacks ? Cette fixation, je peux la dater précisément : en 94, j’ai noté quelque part “Croisé une Valérie P. noire dans le métro ce matin. J’ignorais qu’elle existait aussi dans ce coloris. A l’angle d’un couloir, elle s’admirait dans une grande glace murale, visiblement très satisfaite de son apparence. Comme je la comprends ! ”
Et c’était parti. La Blackette n’était pas plus inaccessible que Valérie P., mais pas moins. Valérie P. avec qui j’ai entretenu une relation épouvantablement coupable et clandestine pendant des années, et je n’ai jamais pu me faire à sa rouerie candide, mais je n’ai jamais pu m’en défaire non plus, Dieu me tripote. J’ai toujours pensé que si je m’engageais dans une vraie relation avec elle, au bout de trois semaines elle m’arracherait le coeur avec un couteau à huitres sans se départir de son adorable sourire, alors j’ai préféré passer mon temps à me le lacérer tout seul à force de ne pas tenter quelque chose. Et puis, j’étais déjà engagé ailleurs, avec quelqu’un qui avait l’air d’avoir la tête sur les épaules, et c’était plus rassurant. Vouloir concilier les besoins d’aventure et de sécurité est une mauvaise idée sur le plan affectif.
J’ai rompu tout lien avec Valérie P. depuis quelques années, comme si je m’extirpais d’un cancer, mais avec moins de soulagement.
Etre aimé d’une femme noire imaginaire, alors que je suis même pas foutu d’être aimable par la mienne, qui est blanche et réelle.
Quelle blague ! ça me fait penser à un vieux sketch des monty python.
Bref, ma dernière rechute date de huit mois, mais j’ai l’impression que c’était la semaine dernière. J’ai peut-être découvert sans le vouloir le secret de l’éternelle jeunesse, qui se confond alors avec celui de l’éternelle puberté, ce qui expliquerait tous ces conflits d’intérèt avec mon fils de 14 ans.
Ce matin la première pensée qui s’est pointée c’est “j’ai plus d’intimité avec mes souvenirs qu’avec ma femme, pas étonnant qu’elle n’ait pas souvent envie de faire l’amour alors qu’eux sont toujours prêts à tout”. Ca ne me préoccupe pas plus que ça, je veux dire que c’est là, à clapoter quelque part, avec tout le reste, et que ça ne mérite pas l’attention que je lui consacre sauf à vouloir augmenter la hauteur des vagues.
“Une photo de facture donne le mal du pays” chantait Jonasz. C’est à peu près ça. Du coup, je suis allé trainer sur un vieux blog de Flo, et j’ai ramené ça :
Ted écrit :
En fait, le remède au sentiment de fusionnalité, comme tu l’appelles, serait peut-être, de se convaincre de l’impermanence des phénomènes. Faire une sorte de cure de désintoxication pour comprendre et expérimenter que notre attente d’une identité “qui dure” sera déçue tôt ou tard.
Quand on constate que le lien de l’attachement pend dans le vide, la souffrance est au rendez-vous. On revient dans la ville de son enfance et la vieille ferme près de laquelle on jouait a été rasée. On souffre. Alors, on recrée un objet d’attachement mental, un souvenir qu’on idéalise. On écrit un roman : “la vieille ferme”. La critique hurle au génie. Ca y est : on a réussi son coup et immortalisé l’objet d’attachement en le rendant vivant dans la mémoire de cent mille personnes.
Mais en fait, ce n’est jamais qu’une représentation qu’on s’en fait dans notre cerveau. Nous sommes attachés à des objets mentaux en 3 D qui tournent doucement sur leur axe quelque part dans notre tête.
Gautama conseillait de méditer près d’un charnier. En fait, la Voie royale est peut être celle de l’acceptation, accepter ce qui arrive, accepter ce qui repart. Vivre à 100 % l’instant présent et ne pas se lamenter quand la roue tourne.
Dormir dans un palace le lundi et dans un taudis le mardi, en s’adaptant sans état d’âmes, en acceptant.
ETRE SANS ATTENTES.
Par exemple, il semblerait qu’accepter pleinement la perspective de sa mort inéluctable aide à apprécier pleinement la vie.
Quoi qu’il arrive : accepter, accepter, accepter.
Se battre pour faire aboutir un projet, mais accepter toutes les issues possibles. Agir ! mais sans attentes.
Bon, c’est un avis tout a fait personnel, mais il me semble que quand on accepte totalement les phénomènes qui se présentent, une sorte de système presque immunitaire se met en place qui adouci les situations extrêmes et réalise les voeux non exprimés.
Flo répond :
Le problème n’est pas tant l’attachement aux objets matériels qu’aux objets imaginaires. Comme tu le dis “ce n’est jamais qu’une représentation…”. Bien sûr. Mais l’attachement est l’attachement à une représentation, les “objets” sont très secondaires dans cette affaire. Voir qu’ils disparaissent, ça ne change rien. Le palace et le taudis, on s’en fout, puisque l’imaginaire peut faire ce qu’il veut.
Hier, un ami me disait :”Les gens peuvent penser ce qu’ils veulent de moi, ça ne me dérange pas”. Je lui ai répondu :”Pour sûr, tu vis dans ton imaginaire. Tu as juste décalé le problème”. Là, il n’a plus rien dit, et pour cause.
Pour accepter, comme tu dis, on s’appuie sur l’imaginaire. Tout le monde le fait. La pauvre fille qui a une vie de merde se vit en Reine de la Nuit, et tout est réglé. Et cet imaginaire est dans l’instant présent, il n’est ni demain ni hier. C’est ce qu’on appelle s’appuyer sur l’instant présent, ce que font parfaitement les femmes, les enfants et les animaux. Le problème, c’est que le Bouddha ne s’appuie sur rien, et surtout pas sur l’instant présent. Le problème n’est pas de passer de demain à aujourd’hui. Il est de passer de aujourd’hui à rien du tout. Il n’est pas celui d’une identité qui dure dans son objet, mais d’une identité qui dure dans son principe. La saisie saisit des tas d’objets différents mais elle est toujours la même.
C’est pour cette raison que la mort et la réalisation sont très voisines, et que les gens ne veulent pas mourir. Tu me dis qu’accepter la mort aide à apprécier la vie. Ce que je vois autour de moi, c’est des gens qui ne savent pas qu’ils vont mourir, pas des gens qui acceptent la mort.
C’est vrai qu’il y a eu autour de moi des gens qui ont cru qu’ils allaient mourir, assez récemment, et qui n’ont pas eu peur. Je pense simplement qu’ils n’ont pas de conscience de ce qu’est la mort. Je me range assez volontiers à ce que dit Chepa à ce sujet : “la rigidité cadavérique provient de la très grande peur qu’a eu la personne en mourant. Le corps des maîtres reste souple quand ils meurent”. Tu en connais beaucoup toi, des cadavres qui ne sont pas devenus rigides ? Faudrait demander à des médecins légistes, mais à mon avis, il y en a très peu.
Ignorer le problème n’est pas le résoudre, et pour moi les données sont simples. Quand on a pleinement accepté la mort, la vraie, celle du moi, on est pleinement dans l’état naturel, et si on n’est pas encore un bouddha, on va le devenir très vite. Je connais plein de gens qui disent accepter la mort et aucun qui soit même loin d’être un bouddha (je ne parle pas des lamas et autres enseignants du genre). Il me semble qu’il y a là une très grande inconscience, rien de plus. Comment tu fais, toi, pour défusionner de ton imaginaire ? Est-ce que tu as essayé ?
mardi 30 mai 2006
Attentes
Du jour au lendemain, le forum "bonsaï" consacré à la dépendance sexuelle a disparu du Réseau. Il avait été créé par Spirit, jeune padawan des pornodeps et sa compagne, Espoir, qui l’animaient depuis quelques mois dans une relative solitude au milieu d’une poignée de cas désespérés, mais je le fus aussi. Voici leur dernier message : "Espoir et Spirit, fondateurs et administrateurs du forum Bonsaï, ont réfléchi beaucoup ces derniers temps et ont réalisé que leur vie était beaucoup trop virtuelle: forum, blog, etc. Si bien que nous en sommes venus à ne plus voir nos enfants grandir, à vivre la majeure partie de nos journées devant un écran d’ordinateur, chacun dans son monde. Nous avons donc décidé de revenir à une vie plus authentique, plus proche de nos valeurs, plus proche de l’humain. Dans cette optique nous avons donc décidé de fermer le forum Bonsaï de façon définitive."
Je leur ai répondu ça : "c’est pas trop tôt
combien de fois me suis-je retenu de vous suggérer de plier la boutique !
c’était terrible de voir votre acharnement. Mais ce n’était pas mes oignons.
pour l’instant, pour vous deux internet semble un remède pire que le mal (si c’est possible) puisque vous avez réussi à rester "stationnaires" et à vous y enfermer "par amour" l’un pour l’autre et pour en sauver d’autres.
Que vous soyiez arrivés vous-même à la conclusion de l’inefficacité de la démarche me soulage."
Spirit avait recommencé un blog après une ixième rechute, et me demandait un coup de main en mp : "Ce matin, je lisais la littérature des Sexoliques Anonymes et je suis tombé sur cette notion de Parrain. Puisque tu me vois probablement déjà venir, je vais donc aller droit au but: J’apprécie ce que tu écris, j’apprécie ta franchise et ta capacité à évaluer objectivement les choses, j’apprécie ta propension à ne pas ménager outrageusement les illusions d’autrui…. donc j’apprécierais beaucoup que tu acceptes d’être mon parrain.
Vois-tu, je me sens seul, malgré la multitude, je me sens seul malgré les forums, malgré mon épouse, malgré tout. Je ne connais pas beaucoup de sexoliques qui ont fait un bon bout de chemin. Or j’ai besoin d’une personne qui pourra me donner son avis, qui pourra m’accompagner pour que je cesse de me raconter des salades. Sens-toi libre à 200% de décliner cette offre. Peut-être as-tu besoin de te centrer sur ton propre cheminement et je comprendrais cela. Mais si tu considères ma demande, sache qu’elle n’a rien d’un contrat ou d’une obligation. J’ai simplement besoin d’un frère à qui je pourrai écrire dans des moments difficiles (ou heureux) pour partager, demander un avis.
Ne t’inquiète pas, je ne te considère pas comme un sage, un thérapeutre ou un guru… je sais que tu n’as pas toutes les réponses et je présume que tu demeures vulnérable et sujet aux tentations. Mais il reste que tu as fais plus de chemin que moi et en ce sens, ton expérience me serait profitable."
Je lui ai répondu ça : " putain j’allais juste mettre un commentaire sur ton blog, fait chier !
je l’ai lu vite, j’avais envie de te dire que tu y faisais trop d’honneur à ta part sombre, en la jouant dolby stéréo sensurround au lieu de lui couper les vivres.
Que tu n’aies pas de problèmes pour exprimer brillamment tes idées est peut-être ce qui te baise le plus.
ce fut le mien jusqu’à ma premiere rechute sur orroz.
Ca deviendra un avantage plus tard, ou ça tombera tout seul. Depuis, stylistiquement je ne suis plus que l’ombre de moi-même mais mon rétablissement est moins branlant
pour l’instant, je crois que l’expérience te dit de lâcher la souris, non ? quitte à la reprendre plus tard.
si l’hopital est trop près du bar à putes, faut en chercher un autre.
Je continue à m’éloigner de mon ordinateur, qui me fait toujours remonter dans les tuyauteries les mêmes symptômes de fuite du réel, avec ou sans porno.
Alors bien sûr, évacuer le symptôme ce n’est pas résoudre le problème, mais ça va déjà mieux.
Je ne peux être ton parrain : un parrain SA est ce qu’il te faut, mais il faut que tu le déniches dans un groupe SA dans lequel tu iras confronter physiquement ta problèmatique à celle de tes condisciples.
Faut que la souffrance soit plus forte que l’égo pour lâcher prise, et c’est tout le mal que je te souhaite. Sinon, tu peux m’envoyer un mail de temps en temps, ça c’est jouable.
Si ça m’inspire une réponse, elle viendra.
si elle t’aide, tant mieux.
mais j’aurai beaucoup de mal à cesser de me branler à ta place.
Tu comprends ce que je veux te dire ? tu as déjà toutes les infos, et tu les as ressassées plus qu’assez. Si les forums, les mails et le virtuel n’arrangent pas ta situation, je vois pas en quoi mes mots te protègeraient de tes dysfonctionnements.
Tu connais mes gourous : Orroz et Flo. Au moins, avec eux c’est difficile de faire des projections émotionnelles. Lui a démonté les mécanismes intérieurs qui sous-tendent la soumission du cyberprolo envers l’usine à fantasmes, elle ne cesse de pointer ceux qui sous-tendent l’Ego Moderne (qui ressemble fort à l’Ancien).
Je n’ai guère cessé de raconter mes salades : grâce à eux j’y crois un peu moins, c’est tout."
Je leur ai posté ces réponses, mais leurs adresses e-mail ont été prises dans la Grande Dissolution.
Alors je les mets là, au cas où ils se ravisent.
Il est évident que les attentes perdurent bien après la cessation de la consommation du produit. Et alors ? Comme dit Flo, "Internet n’est qu’un symptôme. Si on ne traite pas les causes, avec ou sans internet, ça ne changera pas grand-chose."
Quand je suis devant mon ordinateur, je suis évidemment affairé à me nourrir avec des choses qui n’ont aucune énergie intrinsèque, que ce soit des forums, du mail ou du téléchargement compulsif de produits culturels. Si la soif se pointe, elle sait que ce verre ne sera jamais assez plein, et qu’elle n’arrivera pas à le vider. Essayer de me faire croire que j’ai une responsabilité envers les lecteurs de ce blog, envers moi-même, comme me le soufflait John B Root en parlant du sien ? Sur son blog, on a toujours raison, et c’est pas bon signe. C’est du cinéma mental, qui n’est pas de nature différente de celui de la vie diurne et nocturne, même si son intensité particulière permet de mieux le percevoir.
Si je reste conscient de l’aspect illusoire de toutes ces productions de l’imaginaire, j’en suis un peu plus libre. Elles finissent par se fatiguer, et l’imaginaire va chercher des filons plus rentables, bien qu’il aime rester à couvert.
Et tout ça, c’est des problèmes de riches. La seule chose que nous puissions raisonnablement attendre sans peur d’être déçus, c’est la mort, précédée d’une terreur indicible.
Publié dans porno macht frei |
Commentaires
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“Je leur ai posté ces réponses, mais leurs adresses e-mail ont été prises dans la Grande Dissolution. Alors je les mets là, au cas où ils se ravisent.”
Rédigé par: orroz | le 03 juin 2006 à 16:46|
Grâce au “téléphonarabduWeb” j’ai tout su par Bruno et là j’ai lu ton commentaire, donc pas grand chose à ajouter, sauf que je me réjouis de voir que les animateurs de Forums en arrivent aux mêmes conclusions que moi. A un moment donné, il faut lâcher la souris et regarder un peu la vie en vrai se dérouler sous nos zyeux zébahis…
La raison de ces mails perdus dans la nature : ma nouvelle adresse email : orroz@orroz.net
Merci John ! Salut John,
Bon je vais pas te faire tout un roman ici, apparement Orroz te fera suivre un mail que je lui ai envoyé.
Juste pour te dire que j’ai mis un lien vers ton blog sur le mien:
Et voir avec toi si c’est ok.
Rédigé par: Dora | le 05 juin 2006 à 12:47|
Merci!-
ben y’a pas de problème. Mais tu sais, les blogs ça tourne un peu en rond
Rédigé par: john | le 06 juin 2006 à 00:43| -
pour une fois qu’un truc tourne (en) rond, on va po s’plaindre! ;0)
Rédigé par: Dora | le 06 juin 2006 à 19:30| -
Salut John,
“si l’hopital est trop près du bar à putes, faut en chercher un autre”.
Délicieuse comparaison. J’ai passé près de 5 jours sans stopper devant mon PC et sans surfer. Et, constat ahurissant: je ne suis pas mort. Mes idées deviennent plus claires et je réalise à quel point j’étais dans un cul-de-sac en m’acharnant sur ce forum.
J’ai eu à maintes reprises l’envie de le fermer mais j’avais l’impression que je pouvais aider des gens, oubliant sans doute qu’un aveugle ne peut conduire un aveugle.
J’en suis à considérer des théories très radicales du genre: Internet ne peut absolument rien faire pour le dépendant.
Je crois que le changement s’opère loin de l’écran, près du coeur. Et il arrive lorsqu’il doit arriver. On ne stimule pas le changement en distribuant des Bonsaïs d’or mais en touchant au paroxysme de l’écoeurement face à un comportement inutile et destructeur.
Merci pour ton texte. On garde le contact
Rédigé par: Jean (alias Spirit) | le 07 juin 2006 à 02:04
vendredi 26 mai 2006
Exister
Quand des émotions anciennes émergent alors que je les croyais disparues, je me rappelle la phrase de flo : "Il y a deux façons d’exister : être une star, ou une victime. Les deux à la fois c’est encore mieux. (…) Il y a aussi des gens qui se font des cancers pour ça, pour avoir le plaisir de montrer à tous que leur situation est vraiment terrible, et qu’en plus, ils survivent." En général, après ça va mieux, bien que l’effet lénifiant de telles lectures ne puisse s’inscrire dans la durée. J’essaye de ne pas trop me projeter dessus : des fois, lire flo c’est comme lire un dictionnaire médical quand on est hypocondriaque. Pas le truc idéal. Des fois aussi j’analyse ma réaction à ses articles en repensant à ce qu’écrivait un lecteur de Libé à l’annonce de la mort d’untel : "Je préfèrerais qu’il soit mort du sida car j’ai 43 ans et je fume beaucoup."
Publié dans le bouddhisme pour les nuls |
Tiens, toi aussi t’es un fan d’Hypérion ? Tu as lu Endymion je suppose. Je crois que je l’ai préféré au 1er, j’en fais encore des cauchemars la nuit…
Rédigé par: flopinette | le 26 juin 2006 à 02:48|Merdeu… ce machin avait gardé mes anciennes coordonnées.
Rédigé par: flopinette | le 26 juin 2006 à 02:49|Balloté entre la fantasmatique femme noire et la spiritualité bouddhiste, tu me fais penser à cette phrase de Siddharta dans “Little Bouddha”, dans la scène où, après de années de privation et de méditation acharnées, il entend un prof de harpe dire à son élève: “Si tu ne tends pas assez la corde elle ne sonne pas, si tu la tends trop elle risque de se casser”.
Rédigé par: orroz | le 26 juin 2006 à 07:37|Flo, je me suis ennuyé sur Endymion que je trouve franchement cent coudées en dessous d’Hypérion, et apparemment, ça ne s’arrange pas :http://www.cafardcosmique.com/Critik/critik/s/Simmons.Dan/simmons.Olympos.html
Rédigé par: john | le 26 juin 2006 à 07:49|Orroz, je ne suis pas ballotté, j’accomode les restes dans ma panoplie de clown triste. Je vide ma barque dans l’océan avec une toute petite écope.
salut johnny (yopyop pour les commentaire a deux rouble sur le blog de flo)…
attend tu va te mettre à deprimé.
ton blog et enorme..
jreviens de la fete du buddhisme (a vincenne) j’ai vue de ces tronches (ya un moment faut consulté quand même!!) entre les pelos qui flash les bonzes qui recites, et les adeptes du new ages.. (j’oubliais les tibetain vrp)… nann sinon beaucoup de gens sympa!!
la clope j’ai arretté… le porno j’ai arretté (cf : casi 4 mois), les medoc j’ai arretté…
m’reste plus que l’arabica..
parais que ca depend de l’experience du produits ce qui fait l’addiction.
arrette la clope hein
c’est pas moins dure (je revise mon jugement) que le porno et vis versa..
allez jvais mfaire un café.
a force de cogité pour du vents, j’ai du vents entre les oreilles…
Rédigé par: roul | le 26 juin 2006 à 10:17|Quelle bonheur de voir que tu le dis quand ça va moins bien! Ca te rend humain et ça légitime notre droit à tous d’avoir des coups de moins bien. Tant que ce n’est pas un espèce d’aspirateur vers le bas et que tu ne te complais pas dedans. Mais ça je te fais confiance. Y a juste un truc qui me chiffonne. Je sens bien qu’alimenter ton blog est quelque peu incongru pour un cyberdépendant et en même temps, bien égoïstement, ça me fait du bien d’y lire tes ch’tiotes contributions. Mais tu sais quoi? Tu fais ce que tu veux!! Allez John, bonne journée et… Merci.
Rédigé par: Viking | le 27 juin 2006 à 12:12|Juste pour info, comme je cherche une nouvelle plateforme de blogs avec catégories, sur Le Monde, tu es obligé de supprimer des tas de spams à la main, alors?
Rédigé par: Dado | le 27 juin 2006 à 16:40|salut viking, vieux pirate… sans le vouloir et tout en voulant ne pas le vouloir, je montre que la physique quantique sexuelle dilate démesurément les objets qu’elle prétendait observer… si on veut observer sa complaisance avec lucidité, on se gourre de flingue et de cible…on s’en doutait un peu. Pire que les regrets illégitimes de n’être ni çi, ni ça et d’être affligé de désirs infantiles : la saisie sur les regrets, les larsens du warsen. Focaliser sur ses incapacités, c’est jamais une bonne idée. Il y a mieux à faire en s’inspirant de la 6ème étape du programme de rétablissement suggéré par les AA : “nous avons pleinement consenti à ce que Dieu élimine tous ces défauts de caractère”
Un gars m’écrivait ça récemment, avec la fougue de la jeunesse :”Tu sais pourquoi je t’aime bien John ? Pourquoi j’aime ton site ? Parce qu’il est fait par quelqu’un d’authentique et ça me plaît de lire tes articles plutôt qu’un bouquin entier sur l’être et le non-être, des textes de “Maître” qui vont bien remplir le mental qui ni une ni d’eux va s’en approprier le contenu pour diriger ta vie, une vie orientée par la croyance d’un autre, par la croyance des autres.
Aujourd’hui le mental ne me fait plus ch***, plus autant qu’avant, il joue son rôle pratique, c’est tout, bien que parfois il revient à l’assaut … mais toujours pour des conneries en somme.
J’ai appris à vivre pour moi, à m’aimer, et aujourd’hui tu vois j’aime la vie, j’aime faire l’amour et je m’en donne jusqu’à SATURATION, car ce principe de saturation est primordial, comme dans la dépendance à la pornographie dont ton site traite. La guérison elle viendra de la saturation. Un alcoolique qui arrêtera, dans la plupart des cas, ne le fera pas parce qu’une âme charitable, qui se mettra dans un rôle de “sauveur’ et qui se croit parfaite lui dira “ce serait bien pour ta santé”… non, il le fera parce que LUI-MEME en aura marre, il va saturer. La vie va comme ça - expériences agréables - répétition de l’expérience - saturation et … on passe à autre chose. Les personnes qui sont au fond du trou comme je l’ai été il faut les laisser là, bien au fond, elles ne peuvent que remonter de toute façon, et la remontée nous apprendra une chose : à devenir enfin maître de notre vie, et c’est à ce moment là qu’une révélation te survient de ton esprit, de ton coeur, une sensation : tu es déjà divin à la base. N’est-ce pas une aliénation mentale que de vouloir le redevenir ??!!! Qu’est-ce que je fais sur terre ? Et bien je suis un humain. Et quel est le sens de ta vie ? Bah je fais des expériences d’humain, celles qui me plaisent je les refais, les autres qui sont chiantes, rien ne me pousse à les reproduire, ni les religions, ni la famille, …
Aujourd’hui j’aime la vie, j’adore vivre ici sur terre, et je mourrai sans regrets, car c’est le pire des tourments d’avoir des regrets. Des amis qui suivent encore des voies spirituelles s’empressent de me dire NON tu vis dans l’illusion, un méditant comme toi, comme est-ce possible ? Pourtant je vis bien, je me sens bien, j’ai fait la paix avec moi-même, où est le problème ? C’est là que le mental revient, et s’ils avaient raison ? ahhhhhh me dit mon sage intérieur, ces personnes elles représentent quoi ? euh… le doute. OUIIIIII tes doutes, il faut qu’il sse logent quelque part voyons, ils sont là, ce sont ces gens et ces gens n’aiment pas te voir heureux, n’aiment pas le bonheur, alors qu’en déduis-tu ?”
Oui, dado, et de la main gauche, en plus ! (je suis gaucher)
Rédigé par: john | le 27 juin 2006 à 21:41|de plus, je crois bien que les blogs du monde sont réservés à l’élite des abonnés à la version papier. Tu pourrais demander à Flo de te franchiser
Tu fais bien d’aimer la vie sur terre. C’est une expérience formidable. Certains pensent que la spiritualité interdit la jouissance en cette “vallée de larmes”. Comme si cette vie sur terre n’avait rien de spirituel, comme s’il y avait Dieu et le Monde, comme si Dieu n’était pas omniprésent. D’autres y vont de l’autre extrême, vivant comme si cette vie terrestre était une finalité en soi. Entre les deux, il y a selon moi cet état d’équilibre, où l’homme rend grâce pour la beauté de la vie visible, tout en sachant que quelque chose d’encore plus grand et mystérieux réside au-delà de ce que percoivent les sens.
J’aime bien cette anecdote des deux saints invités à une grande réception. Arrivés devant le buffet, le premier se détourne et refuse de prendre de la nourriture en disant: “Pour la gloire de Dieu”. L’autre, au contraire, prend un savoureux morceau de nourriture et dit: “Pour la gloire de Dieu”.
Bonne journée John, bonne continuation dans ta quête.
Rédigé par: Spirit | le 28 juin 2006 à 22:56|Spirit, merci pour ton histoire, en voici une autre qui met en scène deux saints : c’est une dame qui promène ses deux énormes clébards dans la rue, et elle aperçoit un petit garçon qui la regarde rouge d’envie, alors elle s’adresse à lui : “tu veux caresser mes deux saints-bernard ?”
- oh oui madame, mais je m’appelle pas bernard.
dado, merci d’avoir attiré mon attention sur l’existence du round-up : pour éviter les robots spammeurs, il me suffisait de cocher “Demander l’adresse email des commentateurs non authentifiés”.
Bon, ça n’aura qu’un temps, mais pour l’instant ça marche.