mardi 20 décembre 2005

film d’horreur pour techniciens vidéo

Hier soir j’ai dirigé (on dit "modérer" et ça dit bien ce que ça veut dire) une réunion AA + Alanon (les conjoints des dépendants, qui viennent se soigner de la maladie de l’autre) de 45 personnes. D’avoir dû maintenir mon attention flottante pendant ces 2 heures a nettement amélioré les qualités perceptives de mon rève de cette nuit, dans lequel j’assemble les différents éléments d’un programme télé de prévention contre l’alcoolisme, habilement dissimulé en émission destinée à la jeunesse, comme j’ai pu le faire pour Dorothée ou M6 il y a une décennie; le montage a lieu dans un car vidéo prété par un important prestataire audiovisuel régional, réputé dans l’exoréel pour sa pingrerie et son stakhanovisme*: nous sommes dimanche matin et je découvre au fur et à mesure que les reportages ne sont pas encore dérushés, les dessins animés à insérer ne sont pas correctement identifiés, les magnétoscopes ne fonctionnent pas comme ils devraient… et l’émission doit être diffusée à 13 heures ! c’est que hier soir, ce car vidéo jaune citron déglingué a servi pour une prestation payante qui s’est finie hyper-tard, et que toute l’équipe est claquée… le responsable du car s’est couché à 4 heures du matin et ne sera pas là avant midi, je dois donc me débrouiller tout seul : l’enthousiasme des bénévoles ne peut rien contre l’obsolescence des équipements, l’abstinence récente de mes collaborateurs de fortune ne les sortira pas par miracle de l’amateurisme obscurci. Je vois l’heure tourner, les problèmes s’accumuler sans parvenir à les résoudre, mais c’est pas grave, je dois continuer : les circonstances antérieures dont je ne suis pas responsable rendent impossible l’achèvement de la tâche qui m’a été confiée, ce qui ne doit pas me faire baisser les bras. Mon pote super-technicien finit par se pointer et confirmer mon diagnostic réaliste : on ne sera jamais prêts à temps. Je suggère une redif. Pas de blâme. C’est exactement l’attitude qu’il me faut cultiver de jour : la ténacité.
Le fait que dans ce rêve j’exerce les talents que réclame mon activité diurne, suivre d’un doigt de gynécologue des lignes d’instructions électroniques pour y déceler l’erreur de code, appuyer sur des boutons qui refusent de déclencher la moindre action, visionner des images qui n’éveillent qu’un intérèt professionnel, finit par provoquer un ennui profond car ce songe est très réaliste sur le plan visuel et kinesthésique. Du coup je m’éveille en maugréant que si c’est ça la lucidité onirique, c’est mortellement chiant : ayant eu un doute pendant le rêve suite à son exceptionnelle qualité perceptive, j’ai focalisé sur des affiches de bédé qui ont refusé de se dissoudre ou de devenir n’importe quoi, d’où j’ai hâtivement mais fermement conclu que j’étais bien dans le réel. Damned ! Encore raté !
(*discours qui prétend que le fait de travailler sous pression produit un meilleur travail. Peut aussi être appliqué à un individu/une compagnie/un pays qui produit en très grande quantité, au détriment de la santé ou de la liberté.)

Commentaires

Salut John !
je viens de mettre le lien vers ton blog sur la page du Forum de mon site, et les liens pour écouter l’émission radio et celle de On ne peut pas plaire :
http://www.orroz.net/videosexe.htm
Bravo et merci pour tous !

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