samedi 21 février 2015

Will Self : “Une société sans diable n’existe pas”

Vous sentez-vous Charlie depuis le 7 janvier dernier ?
La rhétorique qui émane des défenseurs des valeurs de la République me met en colère. Il y a beaucoup d’hypocrisie derrière tout cela. Si la France était aussi attachée à sa liberté d’expression, pourquoi ne pas l’avoir protégée plus fortement ? Je me souviens, du temps de la fatwa lancée contre Salman Rushdie, des moyens de sécurité incroyables qui ont été déployés en Angleterre pour le protéger. Tout ça pour un seul homme ! 
Si la France considérait vraiment la liberté d’expression comme valeur suprême de la République, ce n’est pas un policier qu’il fallait mettre devant le siège de Charlie Hebdo ces dernières années, mais deux cents ! Je trouve qu’on a une vision très réactionnaire de cet attentat. On se réfère au passé, en arguant que la liberté d’expression est un droit de longue date. Mais c’est une idée du passé qui est totalement reconstruite. Il y a encore peu de temps, le blasphème était puni par la loi dans nos pays. Aujourd’hui, le Home Office peut très bien entrer dans cette maison, et nous dire d’arrêter cette interview, pour des raisons de sécurité. Ce serait légal. Donc la liberté d’expression totale est une illusion. Cela n’existe pas.

(...) On dit que le bon journalisme réveille les nantis installés dans leur confort, et réconforte les affligés. C’est pareil pour les caricaturistes. Comment les dessinateurs de Charlie Hebdo ont-ils pu croire qu’ils allaient réveiller les fondamentalistes avec leurs dessins et les faire revenir à la raison ? Ces attentats ont un lien avec la mondialisation. A l’heure d’Internet, de la liberté de circulation des informations, si on s’exprime publiquement, on prend la responsabilité d’être entendu n’importe où sur la planète, avec les conséquences que cela implique. La liberté d’expression n’est donc plus un simple enjeu national. Il faut prendre en compte ses répercussions dans le monde entier. Cela ne justifie bien sûr en rien la barbarie des terroristes. Mais cette barbarie ne pourra jamais être comprise. Elle vient de l’emprise du diable sur les hommes.

(...) Avez-vous déjà senti le diable prendre les commandes chez vous ?
Presque, quand j’avais sombré dans la drogue. Je trouvais alors que le diable avait un côté très glamour. Et en même temps, je me sentais proche de Dieu. L’être humain n’est qu’un animal. La drogue lui fait croire qu’il est Dieu. J’ai côtoyé personnellement des dealers, des gangsters, des tueurs, qui me fascinaient parce qu’ils étaient à mes yeux de véritables anarchistes. Au lieu d’être régis par la loi, ils étaient régis par leurs propres désirs. Or notre culture va­lorise les gens qui écoutent leurs envies profondes. Tout le monde a un rapport ambigu avec la violence. Quand elle a lieu dans les locaux de Charlie Hebdo, on la qualifie de barbarie, et quand elle s’expose dans les séries télé à 7 heures du soir, on appelle ça du divertissement. Si vous interrogez les spectateurs, ils diront qu’ils aiment seulement regarder cette violence, mais en réalité, au fond d’eux-mêmes, s’ils sont honnêtes, ils savent qu’ils aimeraient faire l’expérience de cette violence pour de vrai. Il y a une forme de pornographie là-dedans.

(...) Vous avez fait des séjours en hôpital psychiatrique. Quelle différence faites-vous entre l’emprise du diable et la folie ?
Certaines folies impliquent le diable, mais pas toutes. Le diable est toujours à l’intérieur de nous, et surgit si on n’est pas vigilant. Or la maladie mentale diminue la vigilance de l’individu. Mais en même temps, elle met un tel désordre dans l’esprit qu’il n’y a plus de place pour le diable. Savez-vous que le taux de criminalité chez les psychotiques est nettement plus bas que dans la population normale ? Si vous avez des voix dans la tête, vous êtes tellement désorienté que vous n’avez pas de temps à accorder au diable.
(...) Pour résister à la folie, il faut être honnête sur ce qu’on sait et ce qu’on ne sait pas. De ce point de vue-là, la France est une société bien meilleure que l’Angleterre. Votre culture prend la philosophie très au sérieux. La nôtre, non. L’Angleterre est une nation naïve, pleine de gens qui croient que le monde est tel qu’ils le perçoivent, ce qui est finalement assez proche de la folie. 

http://www.telerama.fr/livre/will-self-une-societe-sans-diable-n-existe-pas,122519.php

De Will Self, je n'ai lu pour l'instant que sa Théorie quantitative de la démence, ainsi que Les Grands Singes, ma foi plein de surprises.
Je m'attaquerais bien au Livre de Dave, qui a l'air auto-blasphématoire comme je les aime.

Les suppléments illustrés de la revue de presse maléfique, pack méga-bonus à 9,99 € :



Un article sur DSK

Un autre article sur DSK

Un troisième article sur DSK

Un quatrième article sur le libre libertin et ses honteux serviteurs, mais franchement, je trouve votre insistance un peu pénible et pour tout dire suspecte.

Commentaire lu dans le premier article :
Hier soir Paul, mon voisin et ami, regardait sa boîte à lettre inquiet, il craint d'être licencié, son entreprise va mal. 54 ans deux enfants au chômage , une femme partie, un loyer à payer des bouches à nourrir. Quand il est venu chez moi on parlait de DSK à la télé et de ce procès concernant " ces personnes pleines de relation, qui ont de l'argent et qui ont pris les décisions que nous subissons" comme il dit. 
Muet il a regardé la télé, serré les points et c'est mis à pleurer en sanglots"



"50 nuances de gore", le Billet de Sophia Aram (feat. François Morel), qui me redonne espoir dans les satiristes : 
http://youtu.be/36b0wXmyrL0

Démon de Charlie vs démon de midi

DSK vs Jean-Cule LaHaie

et pour finir, le coin du petit auto-enculé, pour complaire à nos lecteurs les plus skates hauts, qui m’observent et me jugent sans doute au travers du miroir de leur propre voyeurisme  :
Plantu (dans son Q), un billet brocardant Plantu brocardant Charb avec une mauvaise foi réjouissante ou affligeante selon le point de vue du lecteur qui s'aventurera à faire l'effort intellectuel insensé d'y apporter ses lumières intérieures.
Pour ma part, je ne comprends pas même pas le dessin de Plantu inséré dans l'article, alors j'avoue que le rédactionnel m'échappe quelque peu.


Un glorieux ancêtre de Blasphémator®
tentant d'apporter un peu de lumière intérieure
sur cette ténébreuse affaire (vue d'artiste)

vendredi 20 février 2015

Le coin du petit cinéphile : « Black Coal, thin ice »

Cinquante nuances d'anthracite


« Black Coal, thin ice » m’a profondément secoué, moi qui souffre déjà d’une santé psychologique en dents de scie, au point que j’ai dû en interrompre fréquemment la projection, qui s’est finalement achevée hier soir devant un bol de soupe phở fumante, après 18 sessions de 5 minutes 35 secondes harmonieusement réparties sur une période de trois mois, car j’avais besoin d’assimiler et de relier entre eux les éléments qui m’étaient données à voir, mais aussi et surtout ceux qui m’étaient ostensiblement masqués, et qui n’ont de cesse de bouillonner et d’agiter leurs tentacules grisâtres dans le hors-champ du film, toujours un peu au-delà des limites de la vision périphérique, jamais filmés mais minant et contaminant sans trêve ni relâche une trame narrative justement relâchée et par moments franchement absconse, un peu comme dans les vieux Wim Wenders, me faisant ressentir de plein fouet la fausse honte du spectateur occidental plein de la suffisance et de la morgue héritées d’idéaux démocratiques périmés chez lui et absurdement exotiques dans ces contrées chinoises et inhospitalières, spectateur qui cherche son chemin à tâtons au milieu des décombres de l’Empire du Milieu tout en sachant qu’il ne le retrouvera jamais, dans ces dédales d’une Chine industrieuse à laquelle il restera toujours étranger, muni des pièces d’un vieux puzzle dont il ne peut percevoir le motif global, puisqu’il est rédigé en mandarin alors qu'il a choisi allemand première langue, néanmoins prêt à demander sa route à l’autochtone croisé par hasard si celui-ci semblait disposé à le renseigner et s’il avait l’air un peu moins patibulaire, rugueux et pour tout dire franchement remonté contre nos méprisables faces de plâtre, autochtone bourru et vindicatif qui nous soupçonne d'être tous abonnés à Charlie Hebdo et des valets d’Obama, l’homme blanc à peau noire qui accueille le Dalaï-lama et qui a le toupet de s’ingérer dans les affaires intérieures chinoises au lieu de s’occuper de ses fesses blanches à peau noire et de l’économie de l’Amérique périclitante et criblée de dettes par des créanciers chinois peu scrupuleux mais habiles en négoce, l’Amérique qui à ce train-là n’en a plus pour longtemps avant d’être légitimement rétrogradée au rang d’une économie du tiers monde et susceptible d'être envahie par le péril jaune, comme le faisait justement observer récemment Fluide Glacial.
Mais n’anticipons pas.
Heureusement que j’avais déniché il y a 3 mois une copie 1080p de « Black Coal, thin ice » avec hardcoded chinese subs et sous-titres amovibles en anglais, belle et rebelle plutôt que moche et remoche, mystérieuse comme un hexagramme du Yi King, j’ai pu ainsi prendre une avance salutaire sur mes éventuels poursuivants, qui me permet de rendre cette chronique à l’heure où nous mettons sous presse.

Tout d'abord, posons-nous la question de Clémenceau :
De quoi s’agit-il ?
Il y a la version officielle, la trame du récit filmique approuvée par les autorités locales de cette province reculée dont nous ne saurons jamais le nom :

- Un cadavre, ou plutôt des fragments d'icelui, disséminés façon puzzle, sont retrouvés dans une usine de conditionnement de charbon.

- Dans une chambre, un homme joue aux cartes avec une femme, avec laquelle il fait bientôt l’amour, puis ils se quittent sur le quai d’une gare après qu’elle lui ait remis son livret de divorce.

- L’homme fraichement divorcé est chargé de l’enquête « qui a tué Charlie ?» à l’usine de charbon.

- Un banal contrôle de routine dans un salon de coiffure de la pimpante petite ville de province tourne à la boucherie hyper-casher.

- Devant tant de revers de fortune, le policier doit être hospitalisé au CHU du bled.

- L’énigme semble bien partie pour piétiner un moment dans l'antichambre de sa résolution, mais soudain, au cours d’un de ces plans-séquences dont ces damnées faces de citron ont la recette de l’ingrédient secret, la barrière spatio-temporelle est franchie sans plus de salamalecs, et on retrouve notre ami 5 ans plus tard, il vient de se prendre une super-murge dans un tunnel et gît, hagard et réduit pour le dire sobrement à l’état d'une sympathique épave bientôt prête à rejoindre le paradis des enculés alcooliques, sur le bas-coté d’une autoroute de l’information. 
D'ailleurs il est tellement déchiré du kimono qu’il se fait piquer sa mobylette quantique sans pouvoir lever le petit doigt, et le spectateur ne peut s’interdire d’éprouver le délicieux frisson de la justice divine immanente à deux vitesses, une en terrain plat et une pour les courses de côte.
Si vous ne me croyez pas, vous n’avez qu’à regarder le film, vous verrez que tout ce que je raconte est issu d’une observation froide et rationnelle des évènements qui s’y déroulent, même qu’il m’a fallu prendre frénétiquement 8 pages de notes après chaque tranche de visionnnage de 5 minutes 50 pour rédiger ce compte-rendu.

On l’aura deviné, le polar annoncé par la presse n’est pas le vrai sujet du film, à égale distance hautaine et irrévérencieuse des blockbusters chinetoques à base de poignards volants que des hongkonneries multivitaminées.
L’intrigue n’est qu’un prétexte de façade, courageusement dénoncé par Jean-Luc Mélenchon dans l’indifférence coupable des pouvoirs en place sur son blog hyper-secret, pour nous entrainer insidieusement vers une enquête sordide sur la condition humaine qui reste la même, à Heilongjiang comme à Ouagadougou,  menée de main de maitre par un Zola des faubourgs qui ne se fatigue pas à nous faire croire qu’il se prend pour le Raymond Chandeleur de la Mandchourie, malgré son aisance à retourner certaines situations comme des crêpes flambées au Mei Kwei Lu Chew, cet abject tord-boyaux qui faillit coûter la vue à l’auteur de ces lignes, et lui permit nonobstant à s’abstenir d’absorber de l’alcool sous forme liquide, solide, gazeuze, depuis de nombreuses années, pourvu que ça dure, et merci qui ? merci le Mei Kwei Lu Chew.

C’est bien de la démentielle accélération chinoise qu’il est question ici, même si elle est paradoxalement traduite par des plans d’une lenteur et d’une fixité qu’on dirait héritées d’un autre âge, celui de la dynastie Han, à jamais enseveli sous les 6,6 gigatonnes de ciment que la Chine a coulés durant les trois dernières années, plus que ce que les Etats-Unis ont utilisé au cours du dernier siècle.
Aussi élégante que désespérée, la fresque s’étire, erratique, flambant neuve et déjà vieillie par un usage intensif, hargneuse et cafardeuse, richement éclairée par une lumière très chinoise, dominée par les rouges et les verts. 
La bande-son, elle, s'en sort miraculeusement indemne de la compilation de musique pseudo-traditionnelle à faire se retourner Tchouang-Tseu dans sa tombe qui sévit dans de nombreux restaurants asiatoques et vietcongs, déjà interdite dans 39 pays suite aux malaises, vomissements et crises de folie meurtrière qu’elle a engendrés chez les infortunés clients de passage, attirés par l'odeur des nouilles au gingembre.
Mais un bruit de fond constant, sourd et oppressant sous-tend les dialogues du film comme dans les meilleurs cauchemars de David Lynch, musique ambiente idéale pour cette Chine qui ne dort jamais et qui ne saura trouver le repos avant d’avoir bétonné le dernier arbre, pollué la dernière rivière et roulé le dernier nem.

A signaler encore sur la forme sinueuse que prend le récit, un sens de l’humour particulièrement tordu : certaines séquences débutent avec un argument apparent, dérivent soudainement vers « autre chose » puis sont interrompues en pleine action, comme dans ces rêves où vous commencez vos travaux d’approche envers l’être aimé, ça semble prometteur, puis vous vous retrouvez sans transition à contempler d'un oeil vide un tas de chaussettes sales dans la panière d’un lavomatic 24/24 situé en terre inconnue, simplement vêtu d’un haut de pyjama taché, sans pouvoir comprendre où ça a merdé, et en plus le distributeur de lessive est cassé. C’est pas grave, de toute façon, votre portefeuille a disparu.

Funeste sortilège que celui de ces songes, analogue à la logique irrémédiablement endommagée de « Black Coal, thin ice » comme dans les meilleurs romans de Phil "tu nous manques" Dick : à nous de combler les gouffres béants et les ellipses, à nous de tenter de nous identifier aux deux personnages principaux pour en percer les secrets, ces personnages qui crèvent l’écran par leurs silences explosifs, qui gisent terrassés par une fatalité dont la cruauté nous dépasse à jamais à l’arrière de voitures garées n’importe où, personnages qui trottinent hébétés dans des rues désertées de Dieu et de l'Homme avec leurs semelles qui font sfroutch sfroutch sur la neige sale et verglacée comme jamais on n’a entendu des semelles faire sfroutch sfroutch au cinéma, ces personnages qui sont la proie de leurs erreurs passées dont ils trainent le boulet à travers l’existence sans pouvoir nourrir le moindre espoir de rédemption, enchainés à leur devoir qui s’oppose à leur Etre de mille et une façons, jusqu’au bouquet final énigmatique, en direct du bar de sinistre mémoire et fort justement nommé Feu d'artifice en plein jour, alors forcément on n’y voit pas grand chose, à nous de deviner, en fait, tout ce que l’auteur n'a voulu - ou pu - que suggérer.
C’est du cinéma pas baisant, et c’est pour ça qu’on l’aime.


La soupe phở telle qu'on peut la confectionner soi-même,
(ou la savourer toute faite au Da Lat, Paris 20ème) 
pour la noyer ensuite de sauce Sriracha
surnommée par les gourmets "le Destop du côlon"
jusqu'à en pleurer des yeux de sa mère morte.



Crédits et remerciements :

- l'Odieux Connard que je bombarde de mais auto-promotionnels et qui ne me répond jamais, c'est vraiment un Odieux Connard, cet Odieux Connard.

- l'équipe de rédaction du blog cinéphile ilaosé qui n'a pas osé pour l'heure chroniquer ce film, ce qui m'a contraint à m'y coller toutes affaires cessantes, dans le respect de l'esprit et sinon de la lettre, de mes glorieux prédécesseurs.
- allociné et Wikipedia, pour leur somptueuse documentation.

[Edit] : Odieux m'a répondu, je peux mourir en paix.

jeudi 19 février 2015

de la démission des profs considérée comme un des beaux-arts

Soufiane Zitouni :
"Depuis la publication de mon texte intitulé «Aujourd’hui, le Prophète est aussi Charlie» dans Libération le 15 janvier, il y a eu quelques «rebonds» dans ma vie, et certains d’entre eux, très négatifs, m’ont mené à démissionner du lycée musulman Averroès de Lille, lycée sous contrat avec l’Etat où j’ai tenté d’exercer durant cinq mois éprouvants mon métier de professeur de philosophie.
(…)
Je ne pouvais donc plus cautionner ce qui se passe réellement dans les murs de ce lycée, hors caméras des médias et derrière la vitrine officielle, même si je sais pertinemment que les adultes y travaillant et les élèves ne sont pas tous antisémites et sectaires. Mais, j’ai fini par comprendre au bout de cinq mois éprouvants dans cet établissement musulman sous contrat avec l’Etat français (mon véritable employeur en tant que professeur certifié), que les responsables de ce lycée jouent un double jeu avec notre République laïque : d’un côté montrer patte blanche dans les médias pour bénéficier d’une bonne image dans l’opinion publique et ainsi continuer à profiter des gros avantages de son contrat avec l’Etat, et d’un autre côté, diffuser de manière sournoise et pernicieuse une conception de l’islam qui n’est autre que l’islamisme, c’est-à-dire, un mélange malsain et dangereux de religion et de politique."

http://www.liberation.fr/societe/2015/02/05/pourquoi-j-ai-demissionne-du-lycee-averroes_1196424

Blasph' :
Si le scandale d'Averroès est avéré, ça ne fait pas du tout rigoler Blasphemator®, qui n'apprécie que modérément de réchauffer des serpents dans son sein républicain, d'élever des corbeaux pour qu'ils lui crèvent les yeux, et encore moins de nourrir à la petite cuiller des abeilles dans sa manche, parce qu'il a découvert en se faisant piquer alors qu'il se promenait dans la campagne et qu'il était en paix, qu'il était allergique, en plus.
Pamphletor®, un  bon camarade de Blasphemator®, lui a raconté une anecdote véritablement arrivée dans le Réel en 3D live sans Google Glasses, et en tous point identique, sauf qu'il s'agissait d'un prof d'arts plastiques, désespéré de la radicalisation de certains de ses élèves, qui le laissait pour tout dire désemparé.
Ca n'a pas du tout inspiré à Blasphemator® l'idée saugrenue de suggérer à cet enseignant de se recycler tout en poursuivant sa carrière d'enseignant au prix fort modique d'un glissement polysémique vers l'enseignement des arts plastic, très tendance, et d'organiser les épreuves de happening de fin d'année en envoyant ses meilleurs élèves chaudement vêtus d'anoraks en doublure renforcée au C4 se faire exploser au stand boudin du rayon charcuterie du marché de Talensac (Loire-Atlantique), succès à l'examen garanti, le professeur Mamadou te le promet, et retour définitif de l'être aimé garanti aussi par-dessus le marché de Talensac, grièvement blessé et couvert de boudin, mais on n'a rien sans rien.
Non, vraiment, ce n'est pas le genre d'idée qui viendrait à Blasphemator® dans un moment d'une telle gravité.

mercredi 18 février 2015

BLASPHEMATOR®, LE FLIM ! (3)

D'abord, Blasphemator® dire "Bonsoir à touffes", parce que Blasphemator® plus poli qu'il n'y parait.
Ensuite, Blasphemator® annoncer remplacer provisoire John Warsen pour nouvel épisode du débriefing à chaud aventures trépidantes autogérées de lui-même, Warsen malade avec grippe teutonne mutante attrapée au bureau en dérushant interviews en allemand et en écoutant musique ambiente pleine de vent mauvais, pieds nus dans les courants d'air, porte du bureau pas bien fermer et Warsen oublier rabot à la maison, Warsen se croire plus malin que virus, mais principe de réalité plus fort que parti d'en rire, virus petit malin alors que Warsen gros malin, et virus introduit dans organisme hôte, et maintenant Alien 12 être en préparation dans petit studio français indépendant, blockbuster qui tousse et qui tache, vraie curiosité projetée en Mollardrama sans besoin lunettes 3D engendrer sérieux problèmes oculaires et névralgies faciales stigmatisantes, mais pas oublier ciré avant la séance, sinon fini la garantie.

Blasphemator® sincère et humble, vraiment vouloir écrire article qui fait date sous licence Creative Commons everybody et retrouver vrai esprit Internet des pionniers, en même temps Blasphemator® craindre un peu visite du salon de l'autosatisfaction, alors devoir faire attention pas sombrer dans complaisance coupable, sinon après, devoir encore se flageller sur blog Warsen et pisser dans la soupe en tirant sur l'ambulance, et ça demander trop de coordination psychomotrice avec moyens du bord déjà au taquet.


Résumé des épisodes précédents :


Blasphémator® faire résumé plus tard, être attaché aujourd'hui à mieux vivre l'éternel instant présent.

Episode du jour : le bêtisier des meilleures mauvaises blagues de Blasphémator®


D'abord, Blasphémator® redire bonjour à amis choisis par Montaigne et La Boétie, espèrer eux bien dormis. 
Blasphémator® bien digéré son suppositoire au Mein Kamphre hier soir et bien fermé son oeil de verre de la nuit, alors ce matin Blasphémator® pas chômé après s'être enfilé son ami Rocco Ricoré, car c’est dans le besoin qu’on reconnait ses amis, sauf Rocco Ricoré qu'on reconnait sur présentoir PLV de la grande distribution au service du consommateur éclairé par les néons du magasin.
Blasphémator® un peu fatigué pour raconter la suite de ses aventures, attendre inspiration et sommeil rattrapé, alors Blasphémator® faire meilleures mauvaises blagues avec les images, et Postériorité jugera, Blasphémator® pas s'embêter avec jugement moral de l'instant présent au jour d'aujourd'hui.
Blasphémator® pas se croire au delà du Bien et du Mal, simplement Blasphémator® pas trop le temps de s'occuper fioritures éthiques pour l'instant, trop occupé imaginer suite de la fin de l'épisode maniaque.

Franchement, mieux diffuser images détournées que parler procès DSK et Carlton de Lille, Blasphémator® pas besoin intervenir quand Dodo La Saumure hanter le prétoire, lui faire tout le boulot avec surnom assez éloquent pour être roi de la publicité vivante du maquereau fumé au vrai sel de Guérande et de la prostitution en col blanc et slip propre, surnom parler de lui-même tellement évocateur vieux film Michel Audiard, pas besoin soudoyer avocat marron parce que acheté en promotion chez Super U et oublié dans la corbeille à fruits pour prendre défense la Saumure.

Et puis au fond de lui-même, Blasphémator® pas pouvoir jeter l’abbé Pierre à Dodo La Saumure, parce que des fois, Blasphémator® subir tentation du démon du téléchargement illégal, et Blasphémator® se rappeler grande similitude prostitution en bande organisée avec téléchargement illégal, Blasphémator® avoir lu avis pertinent sur la question sur forum Cafard Cosmique et gravé en lettres de feu de trois mètres sur douze dans sa caboche de Breton en silicium depuis bien avant Mahomet souillé sa première culotte  

"Quand tu aimes la musique sans la payer, c'est comme si tu allais aux putes, tu t'amuses bien, et au moment de payer tu t'enfuis en sautillant, le pantalons sur les chevilles, parce que les macs c'est vraiment des connards." 
Après avoir médité avis méga-pertinent bon ami Cafard, Blasphémator® trouver le moyen habile pour repousser avances insistantes du démon de la pute bénévole du téléchargement illégal, en achetant sur Amazon disques préférés et pas disponibles en magasin. Mais Blasphémator® vite se rendre compte engraisser à son insu gros cyber-auto-enculés capitalistes dotés de la nature du Bouddha sur Internet, à nouveau démuni pour savoir comment résoudre dilemme avec ressources intellectuelles limitées.

En plus, pas pouvoir s'enfuir en sautillant du magasin Amazon pour gruger Dodo la Cyber-Saumure avec pantalons sur les chevilles, ça débile croire possible, vite rattrapé par cookies sanguinaires Amazons, et après ça, bénis oiu-ouis et maudits ni-nis de l'UMP envoyer message clair et inintelligible au gouvernement dans le Doubs abstiens-toi et loi Hadopi toujours au service des puissants de la Sacem de la Justice du Tourne-Disques à deux vitesses, et après Ukraine encore payer les pots cassés parce que plus le temps s'occuper vrais problèmes au Parlement Européen quand merde voler partout dans ventilateur.

Et encore, Blasphémator® se retenir d'épiloguer, ça être la face émergée de l'iceberg caché sous la glace, Blasphémator® pas évoquer par pudeur intime ses démêlés notoires du même tonneau avec cybermorues dessalées au sel de Guérande sur Internet, public pas en croire leurs yeux et les bras leur en tomber comme si mordus par scorbut enragé, et Blasphémator® se couvrir de ridicule, pas pouvoir se draper dans toile cirée de la dignité pleine de taches douteuses.

Heureusement, amitié virile et solidarité masculine régner en maitres sur internet, ça vrai esprit des pionniers de la liberté, forums de partage et d’échanges gratuits cybermorues dessalées éclore comme champignons qui font rire le lendemain mort de Charlie, avoir qu'à se baisser vers l'abime pour en ramasser treize à la douzaine et télécharger images de rêve foufounes pixellisées et muqueuses en libre accès, et Dodo La Cyber-Saumure bien l’avoir dans le baigneur pour organiser rendez-vous tarifés pour exploitation cordiale de la misère humaine.

Bref, explications pénibles, douloureuses et confuses, mais nécessaires pour expliquer pourquoi Blasphémator® préférer organiser soirée diapos plutôt que déblatérer sur grand déballage Dodo La Saumure malgré nécessité vitale laver la vaisselle cassée en famille  avec Paic citron sous l'oeil sans complaisance des ténors du barreau, certainement encore accroitre rayonnement intellectuel de la France à l'étranger et augmenter gloire de la démocratie participative, en fait surtout profiter Marine au vrai poivre de Guérande et électeurs dessalés mais plus pour longtemps.

Et maintenant, Blasphémator® dire assez de verbiage, place à l'image.



Blasphemator® est en retard chez son psy

Blasphemator en vacances chez son ami Jerry Frissen dans le désert Mojave

Blasphemator® se fait gauler par la police de la route avec sa mobylette quantique trafiquée par Stephen Hawking

Blasphemator® lit Spirou

Blasphemator® envoie ses voeux à Daech

La photo que Blasphemator® garde dans son portefeuille en cas de crise de foi

Blasphemator® apprécie les bons petits plats

Blasphemator® se touche le Fonds Régional d'Art Contemporain

Il a neigé hier dans le jardin de Blasphemator®,  Blasphemator® en a profité pour sculpter une idole païenne à son image, et puis son homoncule a fait un selfie

Blasphemator® a une idée

Début janvier, Blasphemator® se cherchait encore (mais en février si tu le cherches tu le trouves au bureau)

La collection d'estampes japonaises de Blasphemator®

Blasphemator® au stade du miroir (quand il était petit, alors ça compte pour du beurre)

Finalement, la coloscopie de la femme de Blasphemator® s'est bien passée.

Le mouton de Belzébuth, Blasphemator® lui doit plus que la Lumière.

Blasphemator® aime le cinéma d'auteur à petit budget

Blasphemator® aime le cinéma d'auteur à petit budget (II)

Blasphemator® connait un moyen habile pour se libérer de ses liens dans un film d'auteur à petit budget

Le réveillon de Blasphemator® avec la femme du Prophète
(elle est déjà bien connue des exégètes, celle là, désolé)

Blasphémator® se met un doigt dans le Kurde en recevant une carte postale



Blasphemator® raconter bêtisier à sa femme avant elle partir au travail, mais elle pas tout comprendre, et rester dubitative. 
Blasphemator® prendre râteau galactique, obligé rire tout seul comme d'habitude seconde nature. 
Ca bien triste, en fait.
Blasphemator® pouvoir s'en prendre qu'à lui-même, avoir pas assez médité sur prémisses auto-conclusives de vacuité égotiste de la dérision, que Blasphémator avoir pourtant écrites quand lui petit fou se prendre pour John Warsen.

PS : Blasphemator® croire avoir inventé terme "Postériorité" dans article pseudo-rigolo en visant à stigmatiser inflation des superlatifs en cours dans sphère médiatique en faisant jeu de mots pas trop crado sur "Postérité", mais Blasph avoir lu "Postériorité" dans journal Courrier International quelques jours après, écrit avec beaucoup de sérieux grave.
Blasphemator® stupéfait.

lundi 16 février 2015

Massacre à Charlie-Hebdo : les produits dérivés inondent un marché déjà saturé

1/ Le préquel : Charb et Tariq Ramadan




Blasphemator® se réjouit que comme lui, Paul Amar ne soit pas la moitié d’un con doté de la nature de Bouddha.
Blasphemator® se rappelle avec émotion le jour où Paul Amar avait proposé un débat à Bernard Tapie et Jean-Marie « Charlie Mortel » Le Pen et avait sorti deux paires de gants de boxe cachés sous son bureau pour leur faire une bonne blague, le rateau qu’il s’était pris en direct live.
Blasphemator® n’aurait pu survivre à telle disgrâce qu’en allant se terrer au fond de la Galaxie avec un sac poubelle sur la tête pendant 100 millions d’années, mais Paul Amar a juste fait un peu de méditation vipassana dans un placard doré du service public en compagnie ses amis Connard WC et balai dans le cul, et il est revenu animer une nouvelle émission comme si de rien n’était.
Paul Amar plus fort que Blasphemator®, Paul Amar plus fort que la Mort.

2/ Le crossover : Alain Soral





Si la vidéo n'apparait pas, clique sur le joli lien
au milieu de la boule de neige à tête carrée.
Blasphémator® s'est cru malin de pirater le code d'intégration de la vidéo
qu'Alain a postée sur Youtube, mais à malin, malin et demi, 
Soral préfère rester entre amis.
N'aie pas peur, ce n'est pas sale, c'est Soral.

Alain Soral encore plus fort que Paul Amar, Blasphemator®, son Pote Pol, Galactus, le Seigneur de la Souffrance de l'Eglise Gritchtèque et Sa Majesté la Mort réunis.
A côté de lui, Blasphemator® très humble et respectueux auto-enculé d'envergure nain de jardin en solde chez Jardiland parce que éraflures sur la barbe en plastique.
Alain Soral véritable plus gros auto-enculé de la Galaxie, et pourtant lui aussi doté de la nature de Bouddha.
Et tout aussi pourtant, selon dernière estimation, Galaxie contenir 234 milliards d’étoiles, ça faire un chiffre respectable et paquet potentiel d'auto-enculés extra-terrestres dotés de la nature de Bouddha en puissance.
Eux pas besoin envahir nous, nous déjà bien occupés dans les territoires.
Rien qu’avec star de la victime conspirative de la taille Alain Soral, afficher complet, même.
Même Chuck Norris rendre hommage appuyé, et reconnaitre Alain Soral tellement auto-enculé doté de la nature de Bouddha que creusé à l'intérieur de lui-même vortex hyper-secret, vrai trou noir avec poil autour, dommage pas disparaitre dedans.

3/ Le spin-off : j'ai pas eu le temps de chercher la vidéo qui va bien. Faire offre au journal, qui transmettra.


dimanche 15 février 2015

La moitié d'un terroriste, c'est un mec qui ne sait ni lire

Les terroristes ne savent pas lire.


LE MONDE DES LIVRES | 29.01.2015
 JOEL SAGET / AFP

Le 16 janvier, « Le Monde des ­livres » publiait un numéro ­spécial intitulé « Ecrivains face à la terreur ». Cette édition a rencontré un fort écho, non seulement en kiosque, mais aussi sur Internet, suscitant maints témoignages et courriers. Du reste, les libraires de toute la France voyaient alors affluer de nombreux ­lecteurs, en quête de lumières pour éclairer ces jours d’effroi. Les livres de la « bande à Charlie » (Cabu, Charb, Bernard Maris, Wolinski…), mais aussi des essais sur l’islam, ou encore Le Traité sur la tolérance, de Voltaire : autant d’ou­vrages qui ont connu un vif regain ­d’intérêt durant ces trois dernières ­semaines. Comme si les attentats avaient rendu urgent ce recours aux textes, à leur puissance d’élucidation. Comme si, ­surtout, les ­livres au pluriel constituaient le meilleur rempart face à la ­terreur de ceux qui se réclament d’un ­livre, et d’un seul.
Car ces gens qui tuent le font au nom d’un livre, sur lequel ils voudraient faire main basse. « L’islam se présente comme la religion du Livre qui parachève le judaïsme et le christianisme. Mais la question est de savoir comment on envisage le Livre », notait naguère l’islamologue Christian Jambet dans ces colonnes. De fait, toute la question est là, et les terroristes ne savent pas lire le livre dont ils se réclament. Bien sûr, certains d’entre eux sont bardés de diplômes, et nul ne doute de leur capacité à déchiffrer les mots. Mais ils s’avèrent incapables d’envisager la lecture comme pratique d’interprétation, comme élan vers l’autre, comme geste de vie. Car lire, ce n’est pas vitrifier le langage, c’est le remettre en mouvement. Lire, ce n’est pas idolâtrer un texte, c’est l’ouvrir à l’infinie ­pluralité du sens.

Non, les terroristes ne savent pas lire, à commencer par le livre qu’ils bran­dissent. Puisqu’ils se réfèrent à un livre unique, parions sur la multitude des ­livres. Puisqu’ils prétendent détenir la vérité absolue du texte, misons sur la diversité des lectures possibles. Telle pourrait être l’une des meilleures réponses aux assassins qui confondent le livre avec un manuel de terreur, et la lecture avec une grimace sanglante.

"Les terroristes ne savent pas lire ?
C'est pour ça qu'il vaut mieux leur montrer des images"
Blasphemator® Le Retors


La caverne secrète où Blasphemator® se ressource limpide 
au fond de la grotte pour éviter la crise de foi
(AFP/Reuters)