lundi 6 avril 2009

Confessions d'un mangeur d'opium du peuple, tome LXVIII


Ce que j'aimais bien chez mon papa, c'était Dieu. J'ai été très krist quand Dieu a quitté papa. (d'ailleurs quand mon fils veut se moquer de moi, il me dit oh papa l'est krist ? au lieu de triste, réactivant sans le savoir un maléfice ancien)
A moins que ce soit papa qui ait quitté Dieu, c'est un peu confus, j'étais assez jeune et la colère paternelle a progressivement perdu ses attributs divins, la nature émotionnelle des conflits contribuant à leur délégitimation par ma conscience naissante. Et puis l'Ancien Testament, à la maison c'était le programme commun d'union de la Gauche de 1972, et le Nouveau, l'Huma Dimanche. Yahvé beaucoup de grumeaux et pas beaucoup de purée.
J'en ai beaucoup voulu à Dieu d'avoir lâché papa, ou vice versa donc, sans comprendre que papa avait ses propres singes à nourrir (expression employée par William Burroughs pour désigner l'incoercible besoin du toxicomane à recourir au produit).
D'ailleurs, aujourd'hui encore, quand je retrouve en moi les intonations et les contenus de papa, je ne sais pas trop comment réagir : le faisceau de câbles qui me permettrait de remonter de la créature au Créateur (Attention à la Marche) a été endommagé par de gros courts-circuits, et tranché nets par endroits. Sans parler des fissures du réacteur.
Et puis, à la puberté, les attributs divins, ... en tout cas la partie sympa (amour inconditionnel, omnipotence) se sont retrouvés projetés sur les filles, à la faveur d'une dérivation enthousiaste de tout mon réseau EDF.
Vaste programme, qui promettait de nombreuses réjouissances futures, comme dirait PlineJunior.
J'ai pas été déçu.
Pour une fois que je comprends quelque chose à un de ses articles... (quand je fais l'effort de les lire jusqu'au bout, c'est vrai que ça aide), ça s'arrose.

lundi 30 mars 2009

un peu d'air

Ma chère est à l'étage et j'ai lu tous mes blogs

Comment ai-je pu passer à côté de Donnie Darko ou Les Fils de l'Homme quand ils sont sortis, et ne tomber dessus que par hasard ? Là, au bout d'une semaine, j'en ai éventé les charmes, mais il y a 25 ans, j'aurais adulé ces films pour au moins 20 ans.
La réponse est simple : je ne suis plus dans les confidences de la presse spécialisé, et mon avidité excède mes capacités digestives, ce qui fait que je passe beaucoup de temps à sélectionner mes téléchargements parmi une offre surabondante, à trier et entretenir mes disques durs, danseuses fantasques, mais il me reste ensuite fort peu de temps pour visionner ou écouter ce que je chope. Un peu comme quand on lit Télérama aux cabinets, après on n'a plus ni le temps ni l'envie de regarder la télé.
Il semble donc que l'avidité contienne son propre châtiment, plus sensé que la loi Hadopi.
Et pourquoi ne tombé-je jamais sur de tels sites à la maison ? question de perspective, y'a que quand je suis au bureau et que je cherche à me rafraichir, et après ça, mon chef de service trouve des Steve Roach jusque dans les fichiers clients (nos ordis sont en réseau).
Bon, c'est pas vraiment de la musique anti-limaces, mais au moins on garde les mains ouvertes au lieu de serrer les poings.

Dans un rêve de cette nuit j'ai filé mon numéro de téléphone (le vrai, en plus) à une femme qui se plaignait de ce que son mari ne parvienne pas à s'arrêter de boire, en la prévenant quand même que s'il n'était pas motivé, ça ne servirait à rien, mais que s'il avait un désir sincère d'arrêter, il pouvait toujours m'appeler... et au réveil je me disais que ça serait marrant qu'il m'appelle.
As far as I am concerned, le costume de sauveur ne sauve que celui qui l'endosse.
Et encore, à condition qu'il ne se prenne pas les pieds dans son égo, et qu'il s'enracine fermement dans une dynamique d'échange et de partage. Car comme le disait Flo en parlant d’autre chose, "le problème, c'est d'arriver à gérer l'orgueil bien réel qui résulte du sentiment de sa propre nullité, car plus une personne se trouve nulle, plus en général elle aura développé de l'orgueil par-dessus pour arriver à survivre. "

Les plus déprimés, les plus à plaindre justement se plaignent tellement qu’ils en deviennent égoïstes. A ceux-là, on ne peut que leur souhaiter d’avoir l’idée d’aller faire du bénévolat dans une association caritative ! ils semblent se murer dans le malheur : ils ne veulent plus lâcher leur bout de charbon. Je crois bien qu'Eckart Tolle leur a rêglé leur compte, mais ils ne sont pas au courant. J'y vois aussi une forme de chantage infantile et inconscient à Dieu, en tout cas c'est ce que je m'étais auto-diagnostiqué.
Au plaisir !

lundi 16 mars 2009

Bashung, c'est bâché

C'est sûrement le genre d'astuce à la con que Libération a placardé en page 1 ce matin.
Je préfère pas savoir.
"Putain, merde, Bashung" comme disait Michel Desjoyeaux en parlant de Jean Le Cam qui venait de perdre sa quille dans le Vendée Globe.
"C'est un prince qui ce soir nous a quittés, un immense poète, un chanteur engagé", a écrit Nicolas Sarkozy dans un communiqué, samedi 14 mars, au soir du décès d'Alain.
Quand on voit ce que Bashung avait dit de lui, on pense à la chanson de Brassens "le temps passé" :
il est toujours joli le temps passé/ une fois qu'ils ont cassé leur pipe/on pardonne à tous ceux qui nous ont offensé/les morts sont tous des braves ty-y-pes...
Bashung n'était pas un brave type, mais il s'est consumé avec moins de morbidité que Gainsbourg.
C'est vrai qu'on imagine bien Nicoshark fredonner "Gaby" sous la douche avec Carlita, tant il incarne la rock'n'roll attitude du dandy délétère dans sa gouvernance radieuse et studieuse du pays.
En apprenant la nouvelle dimanche matin en allant bosser dans mon véhicule à combustible fossile, je me suis mis à chialer en pensant au narcissisme et sa fausse compassion qui n'est que frayeur anticipatrice.
Et allez donc.
Le midi même, je m'en suis vanté auprès de ma chérie, comme si c'était une preuve d'humanité de ma part.
"M'enfin, bilou, ce type ça fait 30 ans que je vis avec, c'est normal que je pleure, non ?
-T'as raison, moi ça fait que 20 ans, je sais même pas si tu chialerais à mon enterrement."
Du coup avant de retourner bosser, j'ai fait du repassage et du jardinage, comme si ça pouvait rattraper quelque chose.
Je me rappelle que le rédacteur en chef de Culture Rock, un reubeu à la dentition en clavier de piano parfumé à l'abbaye de Leffe, m'avait raconté comment il avait sangloté sur la tombe d'Elvis Presley, j'avais trouvé ça ridicule.
Je me rappelle que lors de la sortie de l'album "Osez Joséphine", j'avais été tellement frappé ( = j'avais fait tant de saisies et de projections) par la chanson "Madame rêve" que j'avais acheté un lecteur de cédé audio portable rien que pour l'écouter en boucle, et j'ai erré trois jours dans Paris casque stéréo vissé sur le crâne, tellement saoul que j'ai dévissé le lecteur pour changer les piles, et je trouvais ça pas pratique du tout. J'ai jamais retrouvé les vis, évidemment.
J'ignore si c'est un bon souvenir.
Bashung disait que c'était une chanson sur l'insatiabilité de l'occident.
Il n'a pas chanté la femme, mais les affres du désir, et la confusion mentale et émotionnelle, avec beaucoup d'élégance. Artistiquement, il a toujours fait ce qu'il a voulu.
C'était le seul à faire sonner le français comme de l'anglais, équivoque jusqu'à l'os.


les films de chtrouille sans y aller

Au travail, un ami geek me parle de "Martyrs", un film d'horreur français qui a défrayé la chronique l'an dernier, c'est à dire qu'il a sans doute fait la couverture de Mad Movies deux fois d'affilée. Il me dit avoir été profondément éprouvé émotionnellement par ce film et me le recommande.
C'est le lendemain de la découverte d'un enfant de 7 ans, séquestré par ses parents dans une chambre depuis plusieurs années à Millau.
Je lui dis que c'est une raison suffisante pour s'épargner ce genre de films.
C'est trois jours avant le massacre de Stuttgart.
Je ne lui dis pas parce que je ne suis pas devin.

Une photo du film suffit à se dire "on s'y croirait".
Et de fait, au cinéma, quand on s'y croit, c'est qu'on y est.

Renseignement pris, uh-uh, je n'ai pas cru si bien dire, le film de mon copain c'est l'histoire épouvantable d'une enfant séquestrée qui se fait plus tard justice toute seule..."Sur vague fond de secte vouée au sado-masochisme, un déferlement de violence, de tortures, de manipulations. Plus écoeurant encore qu'effrayant." dit une critique aisée, alors que l'art est difficile.
"Le problème n'est pas que certaines scènes soient insupportables de violence et de cruauté. Après tout, c'est ce que l'on demande à un film gore. Ce qui est impardonnable, c'est l'ineptie d'un scénario prétentieux aux relents misogyno-religieux."
dit une autre dont on se peut se demander ce qu'elle a retenu du catéchisme.
"Un postulat d'une navrante bêtise, prétexte à peine voilé pour se rincer l'oeil et assouvir au passage quelques fantasmes sadiques."
enchaîne une troisième, peu réceptive au cinéma de genre.
C'est bien, Allociné, à condition de commencer par les critiques du bas de page, celles qui ont le moins d'étoiles, on gagne un temps précieux quand on voulait sortir.
Bon, sans avoir vu le film, je vois le genre, la dégradation progressive du substrat psychologique des films d'horreur, allant du grand-guignol pour ados qui s'ennuient (Halloween) vers l'escalade actuelle, l'acharnement à montrer l'inmontrable, pour qui aucune atrocité ne peut sembler irréaliste au vu de l'actualité des faits de société, fournit des films de malades pour un public captif.
On se soigne de la dégueulasserie du monde en lui opposant une fiction encore plus abjecte.
Je pense à Irréversible, de Gaspard Noé, à Calvaire, d'un de ses disciples... les films qu'on peut regretter d'avoir vu, sauf si on surcompense le dépit par le récit de l'expérience "trouble et dérangeante" que ça a constitué.
Des films qui nous créent des sensations : leur disparition est un de ces foutus problèmes de riches qu'on a souvent sous nos latitudes.
Tiens, le producteur de Martyrs est le même que celui de Noé, c'est une petite bande de joyeux lurons... Pascal Laugier, le réalisateur : "Je voulais que chaque coup soit douloureux, non par quelque discours moral sur la représentation de cette violence, mais parce que c'est le sujet même du film : au bout, tout au bout de la violence, est-ce qu'il y a quelque chose ? Je crois qu'au fond, c'est le genre de questions que posent tous les films d'horreur que j'aime; en quoi et pourquoi la condition humaine est-elle aussi atroce ?"
Tous ces mecs, ils devraient se pencher sur le bouddhisme, qui répond de façon moins hésitante que la philosophie occidentale sur la question du Mal.
Mais bon, va tourner des films d'horreur bouddhiste après...
Alors on se spécialise plutôt dans le genre « survival », explorant soi-disant la nature humaine, alors qu'il ne met en scène que la bestialité larvée en chacun de nous. Qui ne demande parfois qu'à sortir, car comme le dit mon voisin quand il me voit scarifier à la main la mousse de ma pelouse, "il faut bien que tout le monde vive." et tout ce qui vit potentiellement aspire à se déployer, ça c'est sûr, madame Chaussure.
Dans ce cinéma bis du survival dont Délivrance est revendiqué comme l'ancêtre inspiré, Calvaire, Saw, The Descent et autres semblent revendiquer une filiation, je ne tiens qu'un quart d'heure.
"Partageant l'opinion commune selon laquelle le cinéma a été inventé pour photographier en gros plan la mort de jolies femmes"
, il me semble que tout cela a été traité dans le film de Michael Powell "Le voyeur" en 1959.

J'intuite que mon copain, ce qui lui a plu, dans ce film, c'est d'être l'otage consentant du sadisme du réalisateur. Ce genre de pulsions, ça marche mieux en tandem.
Un qui montre l'immontrable, et l'autre qui dégueule. Etre plongé dans l'intimité d'une barbarie que rien n'excuse, d'ailleurs le jour où la barbarie a besoin d'excuses, vous m'appelez, dans un enfer moral en sachant qu'il prendra fin après 90 minutes, permet de participer émotionnellement à des expériences extrêmes sans se sentir impliqué moralement.
C'est Nietzsche qui disait "Si tu plonges longuement ton regard dans l’abîme, l'abîme te regarde aussi, et n'oublie pas de ramener du pain".
Et Borges a dit la même chose de façon un peu différente : "On finit toujours par ressembler à ses ennemis".
L'hypocrisie consiste à broder dessus un baratin sur la transgression en prétendant vivre une expérience émotionnelle, sensorielle et spirituelle intense, baroque, crépusculaire,... comme j'ai pu le lire dans les réactions des internautes qui masque plus ou moins habilement nos ruses d'egos à nous nourrir de l'adrénaline exsudée par ce genre de films.
J'aimais bien Cronenberg, mais je peux pas voir un film de Haneke.
Suis-je pour autant un vieux con, et si oui, qui en a quoi que ce soit à fichtre ?



"La trouille, c'est la chtouille de la couille"
Lao-Tseu, "Mao-t'es-king"

lundi 9 mars 2009

plus moche la vie

Dimanche 8/03/2009 y'a eu un numéro de zone interdite sur alcool, pétards, jeux vidéos, porno : nos enfants en danger ! heureusement ils n'ont rien dit sur l'effet de serre, la crise financière et les OGM dans les barres Mars.
Je ne sais pas combien de temps on peut le revoir sur
http://www.m6replay.fr/
mais j'aime bien le flic de marseille dans l'enquête sur les viols entre mineurs, il est moins fadasse et joue mieux que celui qui se prend des bastosses dans "plus belle la vie " que je subis avec consentement tous les soirs à l'heure du repas sur france 3 parce que chez moi, chacun son opium du peuple.

j'ai fait un screener de l'émission, découpé en 2

http://dl.free.fr/getfile.pl?file=/RzLwcVZX

http://dl.free.fr/getfile.pl?file=/HC43eUI9

lundi 2 mars 2009

l'Empire n'a jamais pris fin

Le dimanche, je cours avec un copain qui prépare le marathon.
Du coup, je me retrouve à préparer un marathon que je ne courrai pas; parce que quand on court un marathon on est pris dans le flot, forcé par les autres à se dépasser, et une fois dépassé, on serre une bielle, de plus l'aspect compétition m'indiffère... et serait peu à mon avantage, ayant commencé la pratique régulière du sport vers 38 ans.
Je cours pour les endorphines.
Quand j'arrive chez mon pote à vélo, dans l'aube humide du dimanche matin, je prends un virage un peu serré entre deux maisons qui ignoraient jadis qu'une route les séparerait un jour, et je suis saisi simultanément par la vision d'une statue polychrome de la Vierge enchâssée dans la niche vitrée d'un calvaire breton sur le côté gauche de la route et par une épouvantable odeur de ermde exhalée par un regard d'égout à droite.
C'est de la stéréophonie sensorielle qui renvoie à la stéréophonie spirituelle : ce qui est en haut, ce qui est en bas. Je n'ai pas choisi d'associer l'image de la Vierge et l'odeur de déjection humaine, qui fleure bon la dissonance cognitive, mais je ne me suis pas dérobé non plus à l'association des deux stimuli qui se sont présentés à moi en même temps... co-incidence en laquelle je ne vois nul rappel violent des contrastes terrestres... ou d'autre chose que la présence simultanée d'extrêmes en représentations.
Y'a même pas d'anecdote à bâtir là-dessus, ou alors en terrain glissant, je vois pas pourquoi vous insistez.
Ca ne me fait pas du tout penser à ce dépendant pour qui l'obsession de la pureté est consubstantielle de son obsession sexuelle.
Mais alors pas du tout.
Compassionnons discrètement en privé avec lui et lapidons-le en public sous le prétexte que je viens d'évoquer.
Mais par contre, ça me rappelle certains bouquins de Philip K. Dick, ceux qui sont postérieurs à sa théophanie de 1974, après laquelle il ne voit plus que signes, et écrit des romans sur le fil du rasoir de la ratiocination métaphysique sur un glacis de thèses paranoïdes, de mémoire tout cela est fort élégamment narré dans la formidable biographie que lui a consacré Emmanuel Carrère "Je suis vivant et vous êtes morts" c'est pourquoi je m'abstiendrai de vous le retartiner à la cuiller, bien que ça fait longtemps que je n'ai pas lu un Dick bien dépressif, quand je pense que je me suis flingué le cerveau avec ça du temps où les possibilités de devenir stérile avec le wifi ou stupide avec le téléphone portable étaient trés limitées, je ne regrette rien.
En tout cas, la nouvelle de la publication prochaine d'un nouvel ouvrage de fiction inédit de Dick, qui aurait de quoi faire se pâmer d'aise les ex-fans des dickies, fait plutôt craindre de se rendre compte qu'on s'est fait berner par le prophète halluciné, à qui l'on doit les plus grandes intuitions sociétales des années 60 et 70.
Mais y'a qu'à jeter un oeil aux extraits des 8000 pages non publiées de l'exégèse pour flairer un problème.
A côté des spéculations qui plombent la "trilogie divine", les trois derniers ouvrages anthumes de l'auteur, le plus délirant des sites conspirationnistes peut aller se rhabiller.
De mémoire, depuis sa théophanie, Dick était persuadé que l'Empire romain n'avait jamais pris fin et que Richard Nixon en était un agent infectieux.
Je ne retrouve pas ça dans le wiki, mais à l'époque j'ai tellement trippé que je ne suis pas certain d'être redescendu, comme beaucoup de ses personnages.
L'Empire n'a jamais pris fin c'est une variante de "il faut détruire carthage".
Je me remets à lire de la SF, et trouve qu'au moins la subjectivité de Spin est habitable.
sans oublier les nouvelles gratoches de Lucius Shepard que je mettrai en lien dès que je les aurai retrouvées.
Fais tes Valis, Dick revient !!! ...
p'tain celle là est nulle, mais il faut bien rentabiliser mon docktorat en dickologie.

lundi 23 février 2009

Il faut détruire Carthage ! (tout en sauvant le soldat Schlomo)

Je ne sais pas pourquoi ça me revient, mais au collège, notre prof de latin disait que "Carthago delenda est", ça voulait dire littéralement "Carthage est devant être détruite" ce qui m'intriguait sur le plan spatio-temporel, et puis, déception toute poutinesque, j'apprends dans ce wiki l'dit ce wiki y est, louée soit la connaissance puisqu'elle affranchit des passions, que la citation exacte c'est «Delenda Carthago» qui signifie simplement «Il faut détruire Carthage !» (littéralement «Carthage est à détruire.»)
Au moins ça fait un souvenir de moins à immoler sur l'autel de l'absolu.
("souvenir") /moins/ ("absolu")
Toujours selon la tradition et le wiki, Caton l'Ancien, prononçait cette formule à chaque fois qu'il commençait ou terminait un discours devant le Sénat à Rome, quel qu'en soit le sujet.
L'expression s'emploie aujourd'hui pour parler d'une idée fixe, que l'on poursuit avec acharnement jusqu'à sa réalisation.
Je vais tenter de lancer la mode au bureau, bien que la locution latine y soit peu usitée.
Voilà pour la forme, et le devoir de mémoire, en tout cas quand il se différencie de la crampe identitaire.
Et en ce qui concerne le fond, Johnny Hallyday a eu beau chanter il y a quelques années qu'on avait tous quelque chose de Delenda Carthago, ça n'a pas pris.
Pourtant c'est vrai : quand je vois des couples incapables de se passer le sel à table sans s'agonir d'insultes, ou sur une autre échelle - différence d'intensité, pas de nature - israeliens et palestiniens refuser absolument de s'entendre et de s'écouter alors qu'ils sont condamnés à partager le même espace, je me dis que mes éditoriaux frappés au coin du bon sens auraient largement de quoi les ramener à la raison, parce qu'ils sont un peu coincés dans le Delenda Carthago attitude.
On les soupçonnerait même d'être devenus un peu accros à la baston, depuis 50 ans que ça dure, cf cet article de Jean Daniel avec lequel j'ai failli allumer le feu l'autre jour.
"“A Gaza, il n’y a plus assez de place dans les cimetières”, a expliqué un commentateur israélien. Mais, comme il nous reste encore des tonnes de missiles et qu’il faut bien en faire quelque chose, bombardons les cimetières ! Et gardons-nous de diffuser la moindre image du massacre, vu que les spectateurs sont de grands sensibles. Et envoyons des médicaments aux Palestiniens, avant de bombarder leurs stocks de médicaments.
comme on peut le lire dans la presse.
Y'a pas de gag, l'épilogue c'est que le mois dernier, j'ai reçu un courrier de Handicap International, vu que je parraine déjà quelques amputés dans la Sierra Leone, me rappelant les conditions de vie dans la Bande de Gazés, et j'ai envoyé 30 euros.
Si ça ce trouve, j'engraisse un futur militant du Hamas.
Ils ont une façon de s'envoyer en l'air qui me dit que c'est pas demain que le programme spatial palestinien nous damera le pion quand il s'agira de construire la première base sur la lune ou de terraformer la planète Mars quand on aura dézingué la notre.