Cyberdépendance virtuelle, auto-addiction, rédemption de l’objet fascinatoire, progrès dans l’intention de pratiquer le bouddhisme.
lundi 27 juillet 2009
lundi 20 juillet 2009
Internet rend-il bête ?
Comment notre cerveau s'adapte-t-il au Net ?
Certains craignent l'avènement d'une pensée zapping et la mort de la lecture “à l'ancienne”.
Un scénario que d'autres estiment alarmiste.
Télérama / Le 23 juillet 2009 à 10h00
« Ces dernières années, j'ai eu la désagréable impression que quelqu'un, ou quelque chose, bricolait mon cerveau, en reconnectait les circuits neuronaux, reprogrammait ma mémoire. Je ne pense plus de la même façon qu'avant. C'est quand je lis que ça devient le plus flagrant. Auparavant, me plonger dans un livre ou dans un long article ne me posait aucun problème. [...] Désormais, ma concentration commence à s'effilocher au bout de deux ou trois pages. [...] Mon esprit attend désormais les informations de la façon dont le Net les distribue : comme un flux de particules s'écoulant rapidement. Auparavant, j'étais un plongeur dans une mer de mots. Désormais, je fends la surface comme un pilote de jet-ski. s» En écrivant ces lignes dans un article du magazine The Atlantic de juin 2008, l'essayiste et blogueur américain Nicholas Carr a déclenché un immense débat, qui n'en finit pas de rebondir sur la Toile et à la une des magazines. Son article s'inspirait de son expérience personnelle de lecteur, pourtant averti, à l'ère de la révolution numérique. Peut-on généraliser cette expérience ? Sommes-nous en train de devenir des obèses mentaux, gavés d'informations, au sens où notre cerveau serait en train de subir les mêmes effets que nos corps déformés par la surconsommation et la malbouffe ?
On objectera qu'à chaque révolution technologique ressurgissent les mêmes questions : avant Internet, l'invention de l'écriture avait, déjà, soulevé les craintes des penseurs. Ainsi, dans le Phèdre de Platon, le personnage de Socrate se livre à une attaque en règle de l'écriture. Il reconnaît bien sûr que celle-ci présente l'avantage de faciliter la remémoration. Mais il craint que l'on se repose de plus en plus sur les mots écrits, sur la masse de ces informations « stockées » sur le papier comme substitut à la connaissance réelle. C'est ce que Platon appelle un pharmakon : c'est-à-dire à la fois le poison et le remède, le problème et la solution. Le spécialiste des technologies de l'écrit Alain Giffard a justement entrepris d'évaluer, loin des querelles entre pro- et anti-Internet, ce nouveau pharmakon qu'est le Web, et a livré ses conclusions dans un vivifiant chapitre du recueil Pour en finir avec la mécroissance.
Entre les mails, les alertes, le relevé de nos fils RSS…,
nous sommes bel et bien entrés dans l'ère
de la distraction perpétuelle.
C'est un fait : lorsque nous sommes connectés au Web, nous lisons. Mais de quelle lecture s'agit-il ? Certainement pas de celle entendue comme exercice spirituel préparant à la méditation, telle que Sénèque la décrit dans la Lettre 84 à Lucillius, où il conseille de recopier sur des tablettes des extraits des textes lus, de les classer, de bien les digérer, afin de les faire passer « dans notre intelligence, non dans notre mémoire ». Il ne s'agit pas non plus d'une simple consultation comme sur un écran de distributeur d'argent pour contrôler des opérations, mais d'une lecture d'un genre nouveau, qu'Alain Giffard nomme « lecture numérique ». Votre lecture se fait alors avec un temps plus long consacré à la navigation, à la lecture « en diagonale », non linéaire, à base de liens hypertextes, plus sélective et parfois en interaction avec d'autres lecteurs. Une lecture qui est aujourd'hui assistée par de nombreux petits logiciels, filtres ou agrégateurs de nouvelles (Netvibes, Google Reader). Une lecture où vous pouvez mettre en commun vos marque-pages et vos notes.
Or, chacun d'entre nous en a fait le constat : entre les mails, les alertes et, pour certains, le relevé de nos fils RSS et des messages sur les sites de partages sociaux (Twitter, Facebook...), nous sommes bel et bien entrés dans l'ère de la distraction perpétuelle. La lecture ayant une influence déterminante sur les structures d'activité dans notre cerveau, on ne peut alors s'empêcher de se demander : est-ce grave, docteur ?
« Plus que tout autre organe, le cerveau est conçu pour évoluer en fonction de l'expérience - une fonctionnalité appelée la neuroplasticité », rappelle Roland Jouvent, qui dirige le Centre émotion du CNRS, à la Salpêtrière, et qui vient de publier Le Cerveau magicien. De même qu'il s'est adapté à l'arrivée de la radio, du cinéma, de la télévision, il se modifie sous l'effet de nos pratiques de lecture en ligne. On sait généralement que les capacités d'apprentissage sont spectaculaires chez l'enfant, mais elles peuvent l'être tout autant chez l'adulte. Une étude récente réalisée chez des chauffeurs de taxis londoniens a montré que les zones de leur cerveau qui contrôlent la représentation de l'espace sont particulièrement développées. C'est que, pour obtenir leur licence, ces chauffeurs doivent passer un examen très sévère afin d'évaluer leur connaissance des milliers de rues de la ville. En ce qui concerne Internet, nous disposons déjà d'une étude pilotée en 2008 par Gary Small, de l'université de Californie. Selon le centre de recherche sur la mémoire et l'âge, la lecture et la navigation sur le Web utilisent le même mode de mémorisation et stimulent les mêmes centres d'activité du cerveau. Mais la recherche sur Internet stimule également des secteurs liés à la prise de décision et au raisonnement complexe. Ce qui constitue à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle : avec l'âge, surfer sur la Toile vous aidera à entretenir et à aiguiser vos capacités cognitives, un peu comme les mots croisés.
Les sollicitations par le biais du Web - une information
par e-mail ici, une vidéo sur YouTube là, un twitt ailleurs -
nous permettent de cliquer toute la journée à la poursuite
des meilleures récompenses...
A tous les Cassandre du Net annonçant l'effondrement total de l'attention et l'avènement de la pensée morcelée, il suffirait donc de rappeler la nécessité d'apprendre à bien diriger et à moduler son attention. Mais en sommes-nous vraiment les maîtres ? Une nouvelle donnée est venue bouleverser le paysage ces dernières années : vous n'en avez peut-être pas pris conscience, mais la lecture est devenue une industrie. Et c'est avec ce nouvel environnement, « l'espace des lectures industrielles », qu'il faut aujourd'hui compter, explique Alain Giffard. Un espace régi par le modèle économique de Google, lequel repose ni plus ni moins sur la commercialisation des actes de lecture et permet le financement du Web par la publicité. « Le moteur de recherche est une machine de lecture automatique, quasi universelle, qui pratique une double lecture : lecture des textes et lecture des lectures. » Grâce aux cookies implantés sur les ordinateurs des internautes, il peut enregistrer les parcours de lecture et constituer automatiquement des profils individualisés qu'il peut revendre aux annonceurs. Ainsi, son service de publicité contextuelle AdSense se caractérise par sa proximité non seulement avec le texte, mais aussi avec le type de concentration spécifique à l'activité de lecture. On se souvient de la célèbre expression de Patrick Le Lay : « Nous vendons du temps de cerveau disponible. » Aujourd'hui, la lecture commercialisée devient elle aussi le support d'orientation du temps de cerveau disponible. Mieux : elle vend du temps de cerveau actif. Sur le Net, ce qui vaut de l'or, ce n'est pas votre disponibilité, mais votre attention. A partir d'informations sur vos lectures, Google tire des informations sur vous, lecteurs, qu'il échange contre de la publicité. Dans cette logique, chaque acte de lecture est considéré comme un « hit » : c'est la quantité qui produit la qualité. De la sorte, une majeure partie de la concurrence entre les grandes entreprises présentes sur le marché Internet a pour enjeu la rapidité du flux d'informations, nous amenant à cliquer plus pour penser moins.
Les plus jeunes, qui ont grandi devant un ordinateur,
risquent de prendre la lecture industrielle
comme lecture de référence.
Mais la situation est bien différente pour le lecteur débutant, même si l'on manque de recul pour mesurer les conséquences de ce phénomène. Les plus jeunes, qui ont grandi devant un ordinateur, risquent de prendre la lecture industrielle comme lecture de référence, ce qui devrait entrer directement en conflit avec les exigences de l'école. Pour prévenir ce danger, Alain Giffart, Bernard Stiegler et toute la communauté qui s'est formée autour de l'association Ars Industrialis - une « association internationale pour une politique industrielle des technologies de l'esprit » - en appellent à l'intervention de la puissance publique. Pour l'instant, les politiques se sont limitées à favoriser l'accès à Internet et à offrir des débits de connexion toujours plus importants. Mais pour quoi faire ?
Sophie Lherm
A lire :
Pour en finir avec la mécroissance, Quelques réflexions d'Ars Industrialis, de Bernard Stiegler, Alain Giffard et Christian Fauré, éd. Flammarion, 20 euros.
The Shallows, Mind, memory and media in an age of instant information, de Nicholas Carr, (à paraître à l'automne). Le Cerveau magicien, De la réalité du plaisir psychique, de Roland Jouvent éd. Odile Jacob, 23 euros.
Numéro spécial juillet-août de la revue “Books”, “Internet rend-il encore plus bête ?”
Le blog d'Alain Giffart : http://alaingiffard.blogs.com/
lundi 13 juillet 2009
Peur d'une planète vide
Oh là là à cause de mes épanchements incoercibles sur mon autre blog j'ai découvert un groupe qui fait aujourd'hui du métal progressif (semi-dur) après être passé par bien des stades de pinkfloyderies semi-molles.
Rien que leur histoire, dont on peine à distinguer le vrai de la rumeur auto-entretenue, semble un concentré de simulacres qui récapitule l'histoire du buzz rock'n'rollien aussi surement que l'ontogenèse récapitule la phylogenèse.
Encore un groupe qui "traite du mal-être de la jeunesse actuelle, accro à la Ritaline, à la violence banalisée, aux jeux vidéos et à Internet" avec une musique triste et anxiogène à se la mordre qui renvoie au même univers que celui qu'il dénonce.
Prout.
Il fut un temps où la western culture n'était pas ce cimetière de poisons.
A ce propos, notons les différences d'attente entre lui et lui.
Bien qu'à un certain niveau c'est uniquement une divergence de moyens et une convergence des besoins qui s'exprime.
(et devinons lequel des deux j'ai trouvé sur le blog de Jerry Frissen, chantre lui de la culture western en direct de Los Angeles)
Il y a de la candeur chez les deux, mais ils ne cherchent pas dans la même direction.
La candeur, ou l'innocence, c'est le premier truc qui disparait quand tu regardes du porno, comme la dignité est le premier truc qui disparait quand tu es SDF.
On n'est pas au bon endroit. Il n'est pas utile de continuer à subir cet Hiroshima émotionnel.
C'est Todd Rungren qui s'exclamait Oops ! Wrong Planet !
Dommage que ça soit l'excuse facile pour ne faire que le minimum.
D'ailleurs je devrais être en train de faire les valises pour l'Ile De Beauté au lieu d'hébéfréner ici.
lundi 6 juillet 2009
Pense-bête trouvé dans une poubelle
lundi 29 juin 2009
La vie d'un homme
chantait Maxime Le Forestier sur l'album Saltimbanque, grâce à qui je viens juste d'apprendre simultanément ce que c'était que le point de Godwin et découvrir que le mien est ridiculement bas : à une époque récente, chaque fois que j'entendais quelqu'un dire "je n'ai pas le choix", je lui répondais "c'est ce que disaient les nazis en 44" ... je me lassai tout seul du jeu, qui ne m'amusait même pas, quand je compris en un éclair chocolaté que faire prendre conscience aux gens des absurdités auto-carcérales qu'ils profèrent ne peut se faire avec violence.
Bref.
Plus je vois des gens en prison (s) plus j'apprécie ma liberté relative.
Il y a des domaines de ma vie où j'ai été libéré sur parole, grâce aux groupes éponymes (les groupes de parole, comme on dit dans le jargon) d'autres où je suis libérable, d'autres où y'a pas grand chose à gratter pour aujourd'hui.
En passant, de l'utilité de demander à Dieu de me donner un coup de main pour ce qui peut être fait, lui que je ne pense pas croiser dans le bus prochainement mais sans qui, resté seul avec mon égoïsme, je risque fort d'avouar le dessous dans cette étrange mêlée.
Ce qui est sans doute une façon assez égoïste de concevoir Dieu, mais bon, apparemment c'est mieux que de ne pas le concevoir du tout.
Une pensée et une respiration aussi pour ceux qui sont en prison, pas celle qui n'a qu'un seul barreau autour duquel nous tournons, l'Autre.
Et un merci aux auteurs de ce récit multimédia :
Le corps incarcéré.
lundi 22 juin 2009
Les Nouveaux Prolétaires
"MAROC • Sexe sans frontières"
Les plates-formes téléphoniques à destination de la France, de la Belgique et de l’Espagne emploient plus de 25 000 personnes au Maroc. Elles ont trouvé un nouveau créneau avec les services érotiques.
“On te voit le bout des seins à travers le chemisier ?” Henri, un Français d’une cinquantaine d’années vivant à Lyon, envoie ce SMS à un numéro de téléphone abrégé. Cela lui coûte 1 euro. Son destinataire est une belle brune qui vient de lui transmettre par MMS une photo d’elle vêtue d’un haut blanc très moulant. Henri entame alors une conversation érotique, via des textos tapés sur le clavier de son téléphone, avec une femme qu’il croit être une Française de 32 ans, nommée Sylvie et habitant près de sa ville. Mais Sylvie n’existe pas. A l’autre bout du fil, ou plus exactement d’un clavier d’ordinateur, c’est un jeune Marocain de 22 ans, Reda, qui alimente ses fantasmes. Il travaille comme téléopérateur érotique à Casablanca. A ses côtés, une vingtaine de garçons et de filles du même âge sont engagés dans des conversations similaires avec des clients qui se trouvent en France et en Belgique.
Il y a une dizaine d’années, la baisse du prix des télécommunications et les faibles salaires au Maroc ont poussé les sociétés qui offrent des services téléphoniques – renseignements, vente par correspondance et autres – à déménager leurs plates-formes dans ce pays. Selon des sources proches de cette industrie, elles réduisaient ainsi leurs coûts de 30 % à 40 %. Les premiers à débarquer ont été les mastodontes français du secteur. Puis les espagnols Atento et Grupo Konect ont ouvert des sièges à Tanger, à Tétouan et à Casablanca. Aujourd’hui, on trouve au Maroc 140 plates-formes, qui génèrent 25 000 emplois.
Les téléopérateurs sont payés 1,90 euro de l’heure
Il y a quelques années sont venues très discrètement de France d’autres sociétés du même secteur, mais spécialisées dans ce que les Français appellent la “messagerie rose”. Elles se sont enregistrées comme fournisseurs de services téléphoniques, sans préciser qu’elles se consacraient à la messagerie érotique. Il ne leur a pas été facile de recruter des salariés dans un pays musulman, où elles ne pouvaient pas passer d’annonces dans la presse. “C’est par le bouche-à-oreille que j’ai appris qu’elles embauchaient”, se souvient Reda, étudiant en économie, engagé il y a deux ans. “On m’a proposé de passer un test pour un emploi dans les télécommunications culturelles, mais il était très clair qu’il s’agissait seulement de parler de sexe, poursuit-il, bien qu’aujourd’hui nos services se soient étendus à l’astrologie et à la voyance par SMS.” Reda, un garçon costaud et jovial, et Samira, une frêle étudiante en pharmacie de 23 ans, sont les seuls téléopérateurs qui aient accepté de me parler. Mais à condition que je ne publie pas leur vrai nom ni celui de leur entreprise. Les contrats qu’ils ont signés interdisent de divulguer le contenu de leur travail, que leurs parents ignorent aussi. “Je ne l’ai dit à personne, même pas à mes meilleures amies, avoue Samira. J’ai honte.”
“Pour le téléopérateur, c’est comme s’il était sur Messenger, explique Reda. Il y a des filles et quelques garçons virtuels, avec un profil préétabli incluant un nom, un âge, un lieu de résidence, des mensurations et, bien entendu, des photos de gens séduisants, mais pas trop beaux, pour rester crédibles. Les clients s’adressent à eux et nous leur répondons comme si nous étions dans leur peau.” Il faut leur envoyer au moins 150 SMS par heure pour exciter leur libido “et obtenir le taux de réponse le plus élevé possible – il ne dépasse jamais 90 % –, faire durer la conversation et se débrouiller pour qu’ils demandent, par exemple, qu’on envoie sur leur portable des vidéos où leur interlocutrice fait un strip-tease”, au prix de 3 euros l’unité. “Les clients sont de tout type, en majorité des hommes frustrés ou immatures, qui cherchent du sexe virtuel, mais aussi parfois de la tendresse, précise Samira. Il y a aussi des gays et quelques femmes qui, souvent, se sentent seules. Ce sont les seules qui préfèrent se connecter à notre salon ‘soft’ pour des discussions moins crues.”
“Beaucoup finissent par demander notre numéro de portable pour avoir un contact plus direct et certains sont si mordus qu’ils vont jusqu’à se déclarer à la fille virtuelle, poursuit Samira. Cela me donne encore plus mauvaise conscience de faire ce travail.” Les garçons et les filles de la plate-forme s’occupent indifféremment d’utilisateurs des deux sexes, “bien que la plupart d’entre nous préfèrent les hommes, parce qu’ils sont faciles à exciter”, ajoute Reda. La durée de travail est de huit heures au maximum par jour et, lorsque le service est terminé, “un collègue prend la relève avec le client échauffé”. Dans le duplex de Casablanca où la plate-forme a été installée travaillent 150 jeunes téléopérateurs, dont seulement un tiers de femmes. Mais il n’y en a jamais plus de 25 à la fois. Ils répondent aux SMS vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept sous la supervision de chefs français. Selon Reda et Samira, il y a à Casablanca deux autres centres de messagerie rose, plus petits.
Les téléopérateurs sont payés l’équivalent de 1,90 euro l’heure de jour et 2,55 euros l’heure de nuit. Une personne travaillant quarante heures par semaine gagne un peu plus de 330 euros par mois, le tiers de ce qu’elle gagnerait en France. Les revenus de Reda avoisinent cependant les 500 euros. “Je me suis reconverti dans les nouveaux produits, la voyance et l’astrologie, qui sont mieux rémunérés”, explique-t-il.
Comment les filles vivent-elles le fait d’avoir cette “spécialisation” dans un pays musulman ? “Pour la majorité, ce n’est qu’une source de revenus, et il y en a même parmi nous qui portent le hidjab [voile islamique], répond Samira. Mais il y en a aussi qui ne l’ont pas supporté et qui sont parties. Pendant la pause, sur la plate-forme, nous nous racontons parfois ce que nous ont sorti les clients. Mais, à l’extérieur, nous faisons abstraction de notre profession.”
Repères
Vous souvenez-vous du 3615 ULLA ? Au début des années 1990, 500 000 visiteurs par mois faisaient les beaux jours de la star du Minitel rose. En vingt ans d’exercice, la blonde sulfureuse a dégagé 12 millions d’euros de bénéfice, imposant sa suprématie éternelle sur tous les autres services Minitel et plaçant la barre bien haut pour les sites de rencontres actuels. ULLA elle-même s’est convertie à Internet, sur le ulla.com. Mais, malgré 1,6 million de visites par mois et 80 000 abonnés payants, la version web de la belle ne rapporte pas autant d’argent.
25.06.2009 | Ignacio Cembrero | El País
...Autant pour le rayonnement intellectuel de la France à l'étranger.
lundi 15 juin 2009
Pornographie spatiale : Fomalhaut' le bas
Sur Vuze, le portail d'un logiciel de téléchargement bittorent qui se prend pour un fournisseur de contenus, on trouve plein de vidéos hd gratoches (dispos aussi ici pour ceux qui sont pas versés dans le bittorent)
Par exemple, celle sur une planète extrasolaire dans le système de Fomalhaut, aux ressources prometteuses, qui m'a fait sourire jaune :
Grâce à la 3D, c'est comme si on y était, et grâce au commentateur, c'est clair qu'on n'est pas près d'y aller :
"Unfortunately, we won't be visiting this planet anytime soon. Although it's actually pretty close to us and the cause makes senses, a spaceship would still take thousand of years to get there. So it's lucky that we have Hubble to give us the next best things : breath-taking images and incredible sights."
J'ai bien peut que papa ait encore raison.
Et le fantasme collectif de recommencer plus loin et mieux ce qu'on est en train de foirer ici-bas a de beaux jours devant lui. Avec une nouvelle planète ou une nouvelle gonzesse, ce n'est qu'une différence d'échelle, pour ce rêve du nouveau départ profondément enraciné en l'homme.