Devant moi, une black entre à la Fnac, traînant derrière elle une énorme valise tachetée façon léopard. Mû par une impulsion naturelle, je la rejoins et lui propose de porter sa valise. Elle me dévisage sans mot dire, m’abandonne son lourd bagage et se dirige vers les rayons. Je tente de la suivre mais elle me sème rapidement. Je me dis que je suis condamné à revenir hanter ce rêve jusqu’à ce qu’elle puisse récupérer sa malle, préposé à la consigne onirique. Je regarde la valise, qui est maintenant d’une ignoble teinte beigeasse, comme celle de mes grands-parents quand ils venaient chez nous en week-end dans les années 60. Sur la fin de sa carrière, mon grand père a fait de longs séjours en Afrique pour le compte du BIT (on ne rit pas du Bureau International du Travail) et nous envoyait du Cameroun des cartes postales pleines d’éléphants, de zêbres ou de crocodiles, qui nous laissaient rêveurs. Au réveil, je pense que maintenant que je sais à qui appartient réellement cette valise, je ferais mieux de l’ouvrir plutôt que de la trimballer partout. Mais ça va pas être facile : il y a quelques jours, j’ai rêvé de mes grands parents, j’étais dans le salon de leur maison de C** et ils se présentaient à la porte de la terrasse. Pas de problème avec ma grand-mère, mais j’étais saisi d’une terreur glacée à l’idée de laisser entrer mon grand-père dans sa propre maison; dans le rêve, j’ai clairement conscience qu’il est mort et enterré, donc que celui que je vois est un fantôme affamé, dont je sens la malveillance rayonner comme de la radioactivité autour de lui (en me remémorant le rêve, je sens qu’il est possible que sa propre terreur à se voir réincarné en fantôme, lui qui fut un indécrottable matérialiste, soit à l’origine du rayonnement maléfique) et je lui envoie à la figure le verre en pyrex que je tiens à la main ; il s’éclate contre le chambranle de la porte, des éclats volent en tous sens et lui interdisent de franchir le seuil.
C’était un article de thérapie transgénérationnelle, reste plus qu’à trouver le thérapeute.
Cyberdépendance virtuelle, auto-addiction, rédemption de l’objet fascinatoire, progrès dans l’intention de pratiquer le bouddhisme.
samedi 19 janvier 2008
Démons (8)
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J’aime bien la chute de la BD. Je vois qu’à propos de thérapie transgénérationnelle, on a subi le même type de chantage idiot.
Rédigé par: Dado | le 23 janvier 2008 à 17:54| Alerter Rédigé par: Dado | le 23 janvier 2008 à 17:54| AlerterPour ne pas faire d’erreur d’interprétation, peux-tu s’il te plait développer cette notion de chantage idiot et me dire à qui elle s’applique ? parce que pour tout te dire, j’ai déjà du mal à savoir de quoi je parle, et pourtant j’essaye de clarifier tout ce qui peut l’être, même si mon rappel de rêves est très fragmentaire et leur interprétation tragiquement freudienne, et je ne cesse actuellement de reprocher à certains leur tentation pour l’hermétisme, alors qu’ils ne font sans doute que “résumer” leur pensée dans des termes qu’ils croient à la portée de leur interlocuteur, présumant un référent implicite commun, bref je ne vois pas.
Rédigé par: john warsen | le 24 janvier 2008 à 13:30| Alerter Rédigé par: john warsen | le 24 janvier 2008 à 13:30| Alerter>> peux-tu s’il te plait développer cette notion de chantage idiot et me dire à qui elle s’applique ?
Quand j’étais petit et que je voulais pas manger ma soupe, ma môman me disait : pense à tous ces petits biafrais qui meurent de faim…
Rédigé par: Dado | le 25 janvier 2008 à 20:29| Alerter Rédigé par: Dado | le 25 janvier 2008 à 20:29| Alerterah oui, c’est furieusement transgénérationnel de reproduire le même genre d’argument débile…
Rédigé par: johnwarsen | le 25 janvier 2008 à 23:37|