lundi 23 février 2009

Il faut détruire Carthage ! (tout en sauvant le soldat Schlomo)

Je ne sais pas pourquoi ça me revient, mais au collège, notre prof de latin disait que "Carthago delenda est", ça voulait dire littéralement "Carthage est devant être détruite" ce qui m'intriguait sur le plan spatio-temporel, et puis, déception toute poutinesque, j'apprends dans ce wiki l'dit ce wiki y est, louée soit la connaissance puisqu'elle affranchit des passions, que la citation exacte c'est «Delenda Carthago» qui signifie simplement «Il faut détruire Carthage !» (littéralement «Carthage est à détruire.»)
Au moins ça fait un souvenir de moins à immoler sur l'autel de l'absolu.
("souvenir") /moins/ ("absolu")
Toujours selon la tradition et le wiki, Caton l'Ancien, prononçait cette formule à chaque fois qu'il commençait ou terminait un discours devant le Sénat à Rome, quel qu'en soit le sujet.
L'expression s'emploie aujourd'hui pour parler d'une idée fixe, que l'on poursuit avec acharnement jusqu'à sa réalisation.
Je vais tenter de lancer la mode au bureau, bien que la locution latine y soit peu usitée.
Voilà pour la forme, et le devoir de mémoire, en tout cas quand il se différencie de la crampe identitaire.
Et en ce qui concerne le fond, Johnny Hallyday a eu beau chanter il y a quelques années qu'on avait tous quelque chose de Delenda Carthago, ça n'a pas pris.
Pourtant c'est vrai : quand je vois des couples incapables de se passer le sel à table sans s'agonir d'insultes, ou sur une autre échelle - différence d'intensité, pas de nature - israeliens et palestiniens refuser absolument de s'entendre et de s'écouter alors qu'ils sont condamnés à partager le même espace, je me dis que mes éditoriaux frappés au coin du bon sens auraient largement de quoi les ramener à la raison, parce qu'ils sont un peu coincés dans le Delenda Carthago attitude.
On les soupçonnerait même d'être devenus un peu accros à la baston, depuis 50 ans que ça dure, cf cet article de Jean Daniel avec lequel j'ai failli allumer le feu l'autre jour.
"“A Gaza, il n’y a plus assez de place dans les cimetières”, a expliqué un commentateur israélien. Mais, comme il nous reste encore des tonnes de missiles et qu’il faut bien en faire quelque chose, bombardons les cimetières ! Et gardons-nous de diffuser la moindre image du massacre, vu que les spectateurs sont de grands sensibles. Et envoyons des médicaments aux Palestiniens, avant de bombarder leurs stocks de médicaments.
comme on peut le lire dans la presse.
Y'a pas de gag, l'épilogue c'est que le mois dernier, j'ai reçu un courrier de Handicap International, vu que je parraine déjà quelques amputés dans la Sierra Leone, me rappelant les conditions de vie dans la Bande de Gazés, et j'ai envoyé 30 euros.
Si ça ce trouve, j'engraisse un futur militant du Hamas.
Ils ont une façon de s'envoyer en l'air qui me dit que c'est pas demain que le programme spatial palestinien nous damera le pion quand il s'agira de construire la première base sur la lune ou de terraformer la planète Mars quand on aura dézingué la notre.

lundi 16 février 2009

Le téléchargement rend sourd



Sur un coup de tête, j'ai récemment créé un blog musical où je partage des vieilleries.
Enfin, à l'époque elles étaient neuves, c'est ce que je ne m'explique pas, moi qui suis resté si jeune.
C'est malin, maintenant ça me fait une bouche numérique à nourrir de plus.
Mais bon, ici je parais désormais le lundi, et il me reste la semaine pour me re-sembler.
Evidemment, si on est un représentant de l'industrie musicale, comme un vieux pote récemment recroisé, on s'indignera à juste titre.
Certes, mais ce que je mets en ligne est à priori introuvable ailleurs.
Ce qui est un peu contradictoire avec l'argument de base de l'uploadeur soi-disant philantrope : si vous aimez les artistes, achetez leurs disques une fois que vous les avez écoutés !
L'uploadeur qui met tout ou partie de sa collèque perso sur le réseau, c'est dans l'espoir rarement déçu que d'autres amateurs éclairés mettent la leur en partage : cette variante du communisme, qu'on pourrait qualifier d'égoïsme éclairé, a le mérite de fonctionner dans le milieu très fermé des amateurs (pour de mauvaises raisons) de disques de variétés des années 70, parmi lesquels rêgne un micro-climat de saine é-mulation.
N'empêche que grâce au net, j'ai découvert des gars dont je n'aurais jamais entendu parler autrement.
J'ai acheté le disque de Donis par paiement électronique, et j'ai reçu un super-paquet en recommandé couvert de timbres lithuaniens (quand j'ai reçu l'avis de passage j'ai traîné 15 jours pour aller le chercher à la poste, je croyais que c'était les impôts, et pourtant c'est idiot vu que je les paye) et à l'écoute, le CD audio est incomparablement plus riche, par rapport à la chose compressée en mp3.
Et je ne suis incomparablement plus pauvre que de 21 €, port inclus.
Evidemment, sur mon nouveau blog à moi que j'ai, je me retrouve à écrire de petits articles de présentation, comme si de musicien frustré (parce que feignant), j'étais devenu critique de disques frustré, ce qui représente sans doute une forme de régression.
Bien que je me rappelle avoir entamé l'étude de la guitare dans le but à la fois conscient, trouble et vil de séduire plutôt que de savoir en jouer; l'erreur stratégique était sans doute de commencer par Marcel Dadi et Francis Lalanne.
Bref j'ai remis la main sur l'environnement sonore de mes 16 ans, dont les émois qu'il me procurait était une honnète approche de l'absolu, et dont la distance qui m'en sépare aujourd'hui me permet une saine relecture, et et j'ai aussi retrouvé mes oreilles grâce à une paire de petites enceintes Bose de fort bonne facture bien que tout comme moi elles aient un peu trop de graves.
Quand à la nostalgie, inutile de céder à la tentation de la violence en lui suggérant d'entrer en contact le plus rapidement possible avec la population masculine grecque, car elle n'est débitrice que d'elle-même.
Mais comme je me la pête un peu sur ce nouveau blog, du coup cette nuit j'ai rêvé que j'allais au carnaval du coin (ça ressemblait plutôt à Halloween) avec un masque de gorille plutôt cheap, et je me rendais compte que je n'avais plus l'âge, au milieu de tous ces mioches déguisés en Spiderman, et qu'en plus à travers les trous du masque, on n'y voit pas grand chose, cette dernière phrase étant à prendre au sens littéral puis métaphorique, comme souvent dans mes rêves.


Le journal d'une femme de chanvre, dernier skeud de Benoit XVI.
En vente nulle part.

lundi 9 février 2009

Erin discovers the porn that Joel downloaded on her computer

http://www.roommatingshow.com/

On dédramatise, ce qui ne veut pas dire qu'on légalise ou qu'on justifie.
Très tendance.

lundi 2 février 2009

La loi du genre

En fait de constipation, c'est plutôt la chiasse.


Ce triste ballot de Beigbeder a dit un jour "ce qui serait bien, à présent, pour l'évolution de l'histoire du cinéma, ce serait de tourner un film porno où les acteurs feraient l'amour en se disant «je t'aime» au lieu de «tu la sens, hein, chiennasse». Il paraît que cela arrive dans la vie."
A la vision de cette émission de télé très regardable (et je ne dis pas ça que parce que je joue dedans) sur le phénomène de la cyberdépendance pornographique, on comprend que ce n'est pas près d'arriver, et que si ça arrivait, ça ne serait pas souhaitable.
Attention, images explicites ! comme on dit des lyrics dans les disques de d'jeunz's.
Rappelons d'ailleurs que la question qui devrait hanter le dépendant ado ou adulte, c'est "combien de temps faut-il pour être sevré et pouvoir laisser traîner un regard amusé à la devanture du rayon hot du marchand de journaux à l'idée de ce que la frustration peut faire vendre ?"
On aimerait voir le même genre d'émission en France.
Nul névropathe en son pays.
Marmottan en emporte le vent.
Mais grâce à Internet, on peut quand même la voir.
Merci Internet.