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mardi 20 octobre 2020

La lecture, c'est l'aventure (2)

2 géants au pied de mon lit,
dont un sur la couverture.
Malgré la frugalité spirituelle des programmes Netflix, en plus c'est comme sur arte.tv, y disent jamais à quelle heure ça passe, y'a quand même de quoi faire des fictions stimulantes en Amérique, j'veux dire, Trump est une dystopie à lui tout seul pendant encore au moins 16 jours, mais quand Barack Obama adoube le nouveau recueil de nouvelles de Ted Chiang, l'espoir peut renaître, même pour ceux tombés du côté obscur de la lecture, i.e. ceux qui ne lisent plus beaucoup parce qu'ils regardent trop de films et de séries... rien ne contraint les producteurs à se cantonner à des calvaires doloristes à servantes écarlates ou des extinctions civilisationnelles feutrées, bien que légèrement anxiogènes car filmées en très basse lumière grâce à notre nouvelle génération de caméras hypersensibles, comme Tales from the Loop
Au temps jadis, les productions de l'imaginaire risquant d'engendrer des lésions cérébrales, les films et les séries pénibles, c'était ma nourriture, ma came et mon pied, maintenant ça m'ennuie vite, et je trouve ça toxique.
Et les films coréens violemment nihilistes et désespérés ont plus de vitalité que les feuilletons à la mode. Même quand il y a trop de sauce piquante, comme chez Na Hong Jin. Par exemple dans 황해 et aussi dans 곡성, encore plus tordu et malaisant dans sa méditation sur Le Mal, sa permanence, ses horaires d'ouverture. Alors, constatant les impasses de l’imaginaire industriel d'aujourd’hui, incapable de me féconder utilement, alors que le mélanome y parvient sans peine, je me suis re-tourné vers la littérature spéculative, comme quand j'étais petit et qu'il n'y avait que les livres pour geeker. Je me rappelle tout d'abord d'une histoire de temps figé un peu plus affûtée que celle de Tales from the loop, ce qui est une référence à peine voilée à la première partie de cet article dont le résumé prendrait plus de temps que la relecture.

Le secret de la hideur de ces couvertures
s'est perdu dans l'abîme du Temps
.
J'exhume alors mon exemplaire fossile de L'invention de Morel, écrit dans les années 40, l'auteur est adoubé par Borges dans la préface, excusez du pneu, mon édition papier est jaunie et cassante, mais la texture du récit reste sans équivalent sur terre. Ca ferait sans doute un bon épisode de Black Mirror, mais le livre se suffit à lui-même, la narration à la première personne exsude suavement des trésors de malignité et de torvitude, mot qui ferait mieux d'exister dans les meilleurs délais. On tutoie un pur bloc idéal d'imaginaire. Ensuite, toujours taraudé par l'obscur besoin d'histoires cherchant des noises à la temporalité, j'ai envie d'approfondir ma connaissance de Christopher Priest, un auteur anglais que je ne connais pas très bien, mais j'ai oui-dire qu'il n'a pas son pareil pour semer la ribouldingue dans les flux causaux et/ou spatio-temporels; je lis d'abord Futur Intérieur : on dirait un Philip K. Dick inédit des années 60, un peu raté, comme certains des meilleurs Philip K. Dick des années 60, mais c'est très frais de le découvrir maintenant. Je me rappelle alors d'un blog spécialiste de Priest qui s'appelait « l’armurerie de Tchekhov », dont l'absorption me permettrait sans doute de me la péter au-delà du mal que ça me fait déjà, en mémorisant ce qu'on peut penser de Priest sans en avoir lu un traître mot, mais pour l’instant le site est down.

C'est son livre le plus connu, 
grâce au film qu'en a tiré Nolan.
Mais beaucoup d'autres sont troublants,
du point de vue de la "défaillance narrative",
comme il le dit lui-même.
Peut-être que Tchekhov nettoyait son arme, et que le coup est parti. Si Tchekhov est mort, casse la noeud tienne, j'ai les moyens de le ramener à la vie, puisque le futur c'était mieux avant, moi aussi j'ai une grosse machine à remonter le temps, puis le laisser suspendu à sécher sur le fil à linge, non mais sans blague. Je passe d'abord quelques minutes au bord de sa tombe, assis les jambes ballantes dans le trou fumant, puis me revient en mémoire la fameuse Internet Wayback Machine, qui restituait jadis en trois clics l'état du Web à la date de votre choix. (pour les états du Web antérieurs à 1930, prévoir un devis + un délai de livraison, quand même.)
Allez, un petit tour dans la machine : 
Le problème de ce Tchekhov, c'est qu'il semble assez affûté sur son sujet, mais qu'il divulgâche sans vergogne tous les romans qu'il chronique. Désireux de conserver une certaine fraicheur aux défaillances narratives de Priest, je me tourne alors vers un site semi-pro dont j'ai un bon souvenir, le cafard cosmique, lui aussi disparu en mer virtuelle :
Je fais semblant de me rappeler plein de trucs depuis tout à l'heure, mais le retour à la lecture, surtout sur papier, me fait prendre conscience de mes troubles de l'attention et de la mémoire, et entreprendre par là même un début de rééducation. Cela fait une bonne quinzaine d'années que j'ai perdu mon appétit de lecteur, j'achète encore des livres, mais ils s'entassent le plus souvent au pied du lit.  Faut dire qu'avec toutes les séries que je me tape à la télé quand ma femme est éteinte, sans parler du temps passé à trackquer les pépites dans les cyberbosquets, je n'ai plus guère le temps de lire. 

c'est pas de la SF de tapette
Bon, j'ai quand même lu trois ou quatre Priest empruntés à une bibliothèque virtuelle dans mon iPad l'an dernier, ou peut-être était-ce l'année d'avant. Tout va si vite, maintenant. Il me reste quelques images dérangeantes du Prestige, de la Fontaine Pétrifiante et des Extrêmes, mais j'ai tout oublié de la Séparation, et du recueil de nouvelles composant l'Archipel du Rêve. A tel point que je relis la même nouvelle qu'il y a six mois, quand j'ai lâché l'affaire, avec le même ravissement épouvanté. 
Le Monde Inverti, dans mon souvenir, est stupéfiant, mais semble scénarisé par Peeters et dessiné par Schuiten. C'est une vraie honte mémorielle.
Avec son concept de défaillance narrative, bien pratique aussi pour finir ses histoires de façon décevante, Priest me fait penser à la névrose expérimentale, ce phénomène découvert par l'école pavlovienne qui se produit lorsqu'un animal est amené au-delà de ses capacités de discrimination, c'est-à-dire lorsqu'il est confronté à deux stimuli différents, mais tellement similaires qu'il ne lui est pas possible de les distinguer. 
Quand le chien n'est plus capable de discriminer l'ellipse du cercle, il présente une névrose expérimentale. Soit il est très abattu, soit il aboie très fort tellement ça craint dans son esprit de chien, soit il mord l'expérimentateur. C’est souvent ce qui arrive aussi au lecteur de Priest, confronté à des versions contradictoires et non-miscibles des événements. 
Qui croire ? l'un des narrateurs décrit un cercle, l'autre une ellipse. Et le récit s'acharne à ne pas trancher. C'est pourquoi il vaut mieux emprunter ses livres sur internet, plutôt que de risquer de mordre un libraire. Lire des romans brindezingues sur écran tactile sans mettre mes doigts partout pour tester la validité de l'énoncé, c'est un challenge Lunes d’Encre inédit.

(à suivre)

mercredi 7 octobre 2020

La lecture, c'est l'aventure (1)

"Peut-être que notre erreur, c'est d'avoir allumé la télé." m'avait dit ma femme quand je l'ai éteinte.
La télé, pas ma femme. 
J'avais trouvé ça magistral, comme réponse, d'autant plus que jusque-là, je n'avais encore posé aucune question, on avait juste regardé une série décevante, genre la saison 3 de Killing Eve, pathétique pantomime vidée de sa substance, et je ne me doutais même pas qu'on avait un problème, alors j'avais continué à télécharger comme un sourd. 

Eddie "Pandémiaou" Van Halen au Hellfest

(collection privée)

Faut dire que j'ai tant d'acouphènes que j'ai chaque jour l'impression d'être allé voir AC/DC hier soir, surtout à tribord, ce qui me rajeunit quelque part mais pas là où je pense, alors que la dernière fois que je les ai vus en vrai c'était en 1980, et que musicalement parlant j'aurais mieux fait d'aller voir Van Halen, dont le guitariste vient de nous quitter à 65 ans après « un long combat » contre le cancer, c'est ça les guitar-heros, moi j'ai un copain chanteur pas connu (mais pas oublié par ses potes, ni par ses potesses, poétesses plus ou moins azimutées car lui-même était beaucoup plus fractal qu'il ne le laissait croire) qui vient de nous quitter après une longue maladie qui fut plutô (chien de mickey, comme il avait coutume de dire) courte, certes il y eut combat mais je crois bien que mon copain l'a gagné, renonçant à son corps (parti en live vers l'amor) plutô qu'à ses idées sur la médecine, c'est peut-être pour ça qu'il n'a pas fini dans le journal, sauf dans le mien, j'en parlerai ailleurs, ou pas, anyway, pour l'instant, assez d'décès ! pourrait-on s'exclamer dans le Haut-Karabakh comme dans le Bas, sur la Terre comme au Ciel.

"Le désert n'ayant pas donné de concurrent au sable, grande est la paix du désert" disait Henri Michaux. Partout ailleurs, ça crisse et ça coince. C'est ce que je vois dans ma télé. Mais "peut-être que notre erreur, c'est d'avoir allumé la télé" : je m'en souviens, c'est ma femme qui m'avait mis la puce à l'oreille. Dit comme ça, il était clair qu'il ne restait à notre couple que très peu de séries à vivre. Voire même de mini-séries. Ils font ça maintenant, c'est bien pratique, on n'est pas obligé d'en regarder 5 fois 10 heures pour savoir s'ils se moquent du monde. Ou pas, comme le suggèrent les formateurs dans les stages de méditation de pleine conscience. Je dis ça sur le mode victime, mais devant une télé allumée on est souvent une victime consentante. Quand elle est éteinte, déjà moins.
Ma femme, pas la télé, est toujours d'une exquise délicatesse, et je lui en sais gré, quand elle explique à nos amis que tel le chasseur du Néolithique, je ne peux consommer dans ma télé que ce que j'ai rapporté de ma chasse, parce que c'est quand même un peu embarrassant, pour elle comme pour moi. Sans parler des invités, qui s'enfuient alors en hurlant/ricanant. Mais je ne me lancerai pas pour autant dans la rédaction d'un précis de psychopathologie du téléchargement. 
Je n'ai pas pied.
Mieux vaut la laisser éteinte.
La télé, quand elle se prend pour ma femme.
Elle a quand même été bien contente (ma femme, pas la télé) quand, bravant mes présupposés culturels, je lui ai fait montrer projeté Big little lies, par exemple, qui n'est finalement pas du tout un Desperate Housewives de bord de mer, comme y disaient dans Télérama, mais une étude plutôt bien écrite et joliment réalisée sur les violences conjugales, avec de très bons acteurs et actrices, et une épatante bande-son. 
Mais il faut disposer de 7 fois 50 minutes à investir en temps de cerveau disponible. 
Et qu'est-ce qu'on va faire de ça, si on n'est pas branché violences conjugales ?
Je voulais voir Big little lies pour Jean-Marc Vallée, qui avait signé Sharp Objects, il y rendait la laideur jolie, et pour Monterey, où on était allés avec ma femme et les enfants, mais sans la télé. 


Autre exemple : après avoir regardé la mini-série Devs en me disant que j'avais globalement perdu mon temps, que ça aurait pu tenir dans une nouvelle de SF de 150 pages, je me suis entêté, et j'ai voulu essayer Tales from the Loop, autre mini-série estampillée SF, mais là je me suis rapidement senti glisser le long du plan incliné d'une entreprise crapuleuse exploitant chichement la pente savonneuse de postulats rebattus comme de la viande froide :
"et si le temps s'arrêtait ?" 
"et si une gamine faisait un saut de 30 ans dans le futur et s'y retrouvait confrontée à elle-même plus âgée ?" 
"et si on pouvait intervertir les âmes et les corps ?" 
"et si Jonathan Pryce, l'immortel interprète de Sam Lowry dans Brazil, jouait un physicien quantique, vieillard neurasthénique arrivé au bout du bout, et qui le sait ? mais dis donc, la vache, il est aussi vieux que ça maintenant Jonathan Pryce ? mais alors, quelle heure il est-il donc ??"

Riven était une balade contemplative
à la recherche de ses clés de bagnole
Qu'il est doux et vénéneux de regretter l'époque où le progrès technique était synonyme d'avancée humaine : l'imagerie rétrofuturiste de Tales from the Loop, douillette et luxueuse, m'a de plus évoqué pour pas cher de l'heure des jeux vidéo tombés dans l'oubli comme Myst et sa suite Riven, souvenirs très chaleureux vu qu'on ne croisait âme qui vive dans ces mondes virtuels, sinon des fantômes, qui pullulent aussi de manière infectieuse dans Tales from the Loop.
L'esthétique années 80 nimbe l'uchronie mélanco-ramollo d'une patine contemplative qui finit par se confondre avec le message lui-même : le futur est fichu, nous ne retrouverons jamais ce que nous avons perdu, fuyons vers le passé, et restons-y, sous une forme ou sous une autre.
Est-ce là le message que l'Amérique veut s'envoyer à elle-même et partager aux abonnés payants des sites de téléchargement illégal qui croient niquer Babylone à peu de frais ? 
Autant Devs creusait sobrement son sillon dans l'essai cérébral sur le déterminisme et le libre arbitre en restant sec sur l'émotionnel, autant Tales from the Loop en dégouline, et pas du meilleur, je ne sais pas si vous avez déjà été dépendant affectif, je ne vous le souhaite pas, mais en visionnant les premiers épisodes, qui sont autant de petites historiettes autonomes et tristouilles, j'ai ressenti l'appel discret mais vibrant de la super-glu du chagrin, je n'ai pas pu dépasser l'épisode 4, série trop déprimante quant à la splendeur ternie du positivisme, sous couvert de fabulettes poétiques en spleen mineur. Et la lecture, dans tout ça ? j'y viens, j'y viens. Ce sont quand même toutes ces histoires d'amour ratées avec ma télé qui m'ont ramené vers les livres.

dimanche 19 avril 2020

Jean-Jacques Crèvecœur : poète et martyr, escroc et charlatan

J'étais en train de rédiger un article sur ces gens qui vous balancent d'un simple clic des conférences gesticulées de youtubeurs au milieu de la e-conversation que vous étiez en train d'avoir avec eux, ce qui la transformerait en soirée télé si on laissait Lucie Faire, et puis là, non, c'est trop, je suis obligé de remettre cet article à plus tard; j'ai reçu deux "conversations" de Jean-Jacques Crèvecœur, inconnu au bataillon, envoyées par deux personnes sans doute bien intentionnées, issues de deux milieux étanches l'un à l'autre, sans mode d'emploi, tiens, prends ça dans ton temps de télétravail, ça sent un peu la conspiration, je suis obligé d'aller voir.

Mes bien chers frères,  avec une vignette pareille,
je vous défie de regarder mes vidéos.
Une allocution de 41 minutes, une autre d'une heure 14 minutes, qui est d'ailleurs la suite de la précédente car elles sont identifiées par des numéros, comme les séries américaines, c'est bien pratique sauf que l'auteur en est déjà à la S03E34, est-ce qu'on va tout comprendre si on prend la série en cours ? et déjà, le type a de l'humour, d'appeler ça des "conversations du lundi" alors qu'il y déblatère tout seul au coin de ce qui semble être sa cabane au Canada tapie au fond des bois, sur la santé, les vaccins, et la nécessité de nous insurger contre nos gouvernants. Je suis irrité, parce que je sais que je ne vais pas regarder ces vidéos, je ne peux pas, le type me met mal à l'aise physiquement, mais du coup je ne pourrai pas dire à mes amis ce que j'en pense. Ca ne serait pas honnête de ma part. Aah ça, pour regarder se trémousser des greluches dévêtues sous les cyber-lampions cassés de la libération sexuelle, je ne compte pas mes heures, mais dès qu'un gugusse veut m'expliquer pourquoi ma fille est muette en un petit clip youtube d'à peine 40 minutes, le journaliste de l'extrême prétexte une allergie pour se fait exempter, bravo, belle mentalité.
Au delà du fait que les gens de ma génération (je suis 57 ans vieux) ont du mal à passer de la civilisation de l'écrit à celle de l'image, image qui engendre une méfiance instinctive quand elle est exhibée comme preuve, parce  qu'en plus du fait qu'on peut leur faire dire n'importe quoi, on sait très bien que sur le plan mémoriel une image chasse l'autre, alors que les écrits restent, et le sens qui était dedans ne s'évapore pas à la lumière de la conscience quand on rallume la lumière... quelque chose dans l'attitude générale de ce locuteur-là me rend tout de suite méfiant. Déjà, rien que le titre de sa conférence : "Coronavirus - se soumettre ou se mettre debout ?" Et j'ai vu récemment des gens que je croyais jouir d'un grand discernement sombrer dans des fantasmes complotistes assez affligeants. 
Donc avant de me faire hypnotiser par ce chaman du Tube, où il est suivi par des centaines de milliers d'adeptes, je cherche à savoir de qui il s'agit, et je déterre quelques nonosses.
Jean-Jacques Crèvecœur n'a pas de fiche wikipédia, mais ça ne saurait tarder, il est très peu référencé sur le net, c'est aussi pour ça que j'écris sur lui, pour lui faire un peu de contre-publicité à mon modeste niveau, parce qu'il est quand même à la tête d'un empire médiatico-youtubesque auprès duquel celui de Rupert Murdoch fait pâle figure, c'est sans doute réconfortant pour les gens qui sont tombés sous le pouvoir de son incessant babil de conspirateur victimisé, mais c'est un peu anxiogène pour les autres, à moins qu'on passe son chemin en haussant les épaules et en ricanant, mais ça serait dommage, parce qu'il a tout du phénomène de société.

Si tu n'as pas tout compris, j'ai fait d'autres vidéos.
C'est le genre d'individu qui prospère et s'épanouit dans les périodes troubles. Il fait partie de la galaxie des conspirateurs anti-vaccination, que je découvre avec vous. Il n'en est pas à son coup d'essai. En 2009, pour lui la pandémie de grippe porcine n’est autre qu’une machination des gouvernements destinée à exterminer une partie de la population. « Un certain nombre de guillotines ont été fabriquées pour équiper les camps de concentration où on mettra ceux qui refusent la vaccination (contre la grippe H1N1) ». 
Son parcours est très bien résumé sur cet article de Conspiracy Watch. Crèvecœur est en fait le disciple d’un médecin allemand, Ryke Geerd Hamer, grand prophète de la « Médecine Nouvelle » selon laquelle les médecines « alternatives » sont plus efficaces pour soigner le cancer que les médicaments ou les traitements fondés sur la chimiothérapie (..) Dénonçant une « conspiration sioniste » visant à le réduire au silence, le docteur Hamer prétend que les Juifs se soignent selon les préceptes de la « Médecine Nouvelle » tout en dissuadant les non-Juifs de faire de même. Je trouve même dans son wiki que que la chimiothérapie et la morphine seraient utilisées par une conspiration juive dans l'objectif d'un génocide de la population non juive. 
A ce niveau-là, il n'est même plus utile de faire des blagues parodiques. Surtout quand on observe ce qui dans sa biographie a pu contribuer à le rendre marteau : un cocktail de malheur personnel et d'hypothèses audacieuses. J'ai aussi un témoignage de quelqu'un dont la mère a été soignée par les tenants de cette "biologie totale" ou "Médecine Nouvelle Germanique", ça n'a pas été une grosse réussite.
Curieusement, je l'ai aussi trouvé référencé parmi "les 5 pires chaines cancer sur Youtube", cette prise de risque éditoriale étant inattendue sur le site, qui ne paye pas de mine question journalisme d'investigation
Bon, vous allez me dire, c'est bon, n'en jette plus, la cour est pleine. C'est accablant, mais tout ça, c'est des racontars de seconde main, ça peut être des rumeurs, des fake news, du chiqué, du buzz. Le mieux avec les complotistes, c'est quand même de recueillir leur parole à la source, avant qu'elle soit déformée par les journalistes, ces valets du pouvoir; et ça tombe bien, pour ça, Internet permet à n'importe quel étudiant en journalisme confiné d'être en contact direct avec les plus gros mythomanes de la blogosphère, et j’ai fini par trouver une ruse pour vaincre mon aversion lovecraftienne envers l'allocution de Crèvecœur en pdf filmé : sa conférence vidéo, qu’une répulsion sans nom m’interdisait de regarder sur youtube, je l’ai convertie en mp3 grâce à 4k youtube to mp3 et je l’ai écoutée en déracinant à la main avec un couteau à beurre des pâquerettes dans la pelouse, une vraie petite messe conspirationniste célébrée pour moi tout seul en ce dimanche matin.

Culotte ignifugée
(modèle pour goy et non-goy)
Au final, peu de scoops : c'est l'habituelle psalmodie en vers libres de petites vérités de bon sens données pour faire passer de gros mensonges, avec les thèses qu'on retrouve à peu près dans toutes les crèmeries conspis du moment, le vaccin obligatoire dans lequel il y aura une puce pistée par la 5G, les hôpitaux vides, la révolte violente et nécessaire contre nos dirigeants qui se moquent de nous (des anathèmes assez giletsjaunesques pour le coup, on sent le gars qui a travaillé son contact avec le #Peuple), et allez, on est dans l'ère de la post-vérité, profitons-en, bien que si elle suit l'ère de la vérité, ça m'a pas frappé sur le moment... en tout cas si j'étais juif j'irais racheter des culottes ignifugées, parce que ça va bientôt être leur tour de porter le chapeau, comme à chaque grande épidémie.





Voilà, c'était ma Conversation du dimanche #354. 
Quelle purge !

mardi 1 octobre 2019

L'avocat du diable


extraits de mails
Objet: question
Date: 24 septembre 2019 à 11:40:23 UTC+2
À: b**@byronmetcalf.com

Hello
I’m a french fan of your works and owe many CD’s of yours
I dare ask a maybe dumb and overanswered question but could’nt find the answer by myself.
I was watching the TV Show « Hannibal » 
a bad and sick TV Show indeed, about people having codependent relationships.


Anyway, during the third season, a character from the novel « Red Dragon » appeared, and pretended to be « Byron Metcalfe, Hannibal Lecter's lawyer ».
It made me smile, because I thought the screenwriter took the character's name from yours, a crooked joke like a tribute from evil to virtue. (Everyone is very ill, spiritually speaking, in the show)

screen capture from the TV Show
But I found the same name in the original novel (1981).
Which seems anterior to your career’s beginning.
So my question is : did you take your pseudonym from Thomas Harris’s books ? It’s not a big thing, but i’m actually a bit disturbed by this discovery.
Does it mean anything to you ?
Thanks in advance
Christophe

Le 25 sept. 2019 à 17:24, Byron Metcalf a écrit :
Hi Christophe,

My music career actually began in the early 60's so no I did not borrow the name as a pseudonym.

I'm so sorry, Lord Byron ;-)
I read that info on your P.al site "Starting in 1988, Byron began focusing his musical talents toward the healing arts, creating musical sequences for Holotropic Breathwork workshops,… » so I took it for real.

I recall reading Red Dragon right after it was released and was pretty freaked out when I got to 'my' name!

I feel guilty enough for watching the macabre opera Bryan Fuller created from Thomas Harris novels, so I won’t try to reread Red Dragon for knowing what fascinated me long ago, and what you’re doing in there. 
Your name, erupting like reality into fiction. 
Same impression you must have had when you read your name in the book. 
Like if you’ve been caught into the Necronomicon without giving any consent.
Lovecraft beaten by Harris !
and it’s no coincidence  (or a strange one) that you act in the world of « healing » music, because it’s no mystery Hannibal Series Soundtrack musicians work in the spheres of sick & unwell sounds, which are another kind of industry and need to be rebalanced.
(Dark ambient is not allowed as a response)
https://youtu.be/7Ow8ne4iD8Y

Interestingly you are the only person to ask me about this which is surprising given the popularity of the Hannibal Lecter character. Silence of the Lambs is one of my all time favorite films.

Maybe you’re not popular at all, except in my neighborhood ?
;-)))
I often see details and coincidences others don’t see (but I also often miss the Big Picture). 
Unconveniences of geek culture.
Or maybe the people who read Thomas Harris don’t listen to Byron Metcalf.
Anyway, I was curious to see if the TV show would build a theoretical justification for Hannibal’s behaviors. 
It does'nt : in the show, Lecter kills and eats people thats displeases him by their vulgarity.
His own intelligence and refinement are self-consumed and justify at his own eyes his predator’s instincts, and he feels really satisfied with that, so it’s maybe terrifying metaphorically speaking upon Ego strategies, but the character appears hopefully absurd and artificial to me, despite lttle jokes on empathy. 
Will Graham : « Extreme acts of crualty require a high degree of empathy ».
Bedelia Du Maurier (answers) : « You just found religion. Nothing is more dangerous than that. » 
Ha ha.
If Thomas Harris see things like this, it’s hopefully harmless and far less credible than what others novel writers theorize upon evil, from Nick Tosches (in Trinities) to Russell Banks.
The idea of your name, emerging as a fragile counterpoint to the torrents of insanity and madness which oozed from the 39 episodes, is precious (and a bit hilarious too, because I endured the three seasons of the show without knowing why I was doing it, until I saw your name on the screen)
So if you don’t know why Thomas Harris borrowed your name and turned it into « the devil’s attorney » you should perhaps ask him quickly, he’s turned 78.
He’s smart : “ I don’t make anything up. So look around you,” he says. “Because everything has happened.
He said he’s been inspired by Ted Bundy, and his relationship with Robert Keppel, an American former law enforcement officer who wrote many books wich gave birth to « Mindhunter », a TV show from David Fincher much more impressive than Hannibal, where detectives are confronted with real serial killers.
(Pardon my french) 
(I’m French)
and pardon my bla-bla, i’ve rare opportunities to exchange in english with people I listen carefully the music to.

Sincerely Yours
Christophe


De: Byron Metcalf
Objet: Rép : question
Date: 27 septembre 2019 à 17:50:56 UTC+2
À: Christophe P.

Thanks Christophe! Your 'rant' put a big smile on my face. You're a good writer! 👍


Le 27 sept. 2019 à 18:02, Christophe P. a écrit :

If I didn’t read your name in Hannibal, there would have been no rant, so thanks for your music ! 
I’m just listening right now to your last album with Eric Wollo.
My rant is under control, and my psychiatrist is hopefully vegan
;-)))
Christophe

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Bon. Si l'intéressé lui-même n'est pas au courant, c'est râpé pour comprendre pourquoi le Byron Metcalf réel s'est trouvé aspiré dans le vortex littéraire de Thomas Harris et ses déclinaisons audiovisuelles. Quant à savoir pourquoi j'ai regardé 3 saisons de cette chose glauque, cauteleuse et hypnotique, c'est tout aussi insondable. Si ça vous tente de siroter 35 heures de Madds Mikkelsen en psychiatre cannibale, roi de l'emprise et de la manipulation mentale, petit maitre de la jouissance par le meurtre gastronomique et baronnet des plaisirs raffinés, vous ne pourrez pas dire que je ne vous ai pas prévenus. Le plus terrifiant dans la série, c'est bien la soumission presque joyeuse de tous les personnages secondaires à la volonté d'Hannibal, qui tord littéralement l'univers autour de lui, comme un petit trou noir sans poil autour car il a sans nul doute l'anus aussi lisse que le visage.
https://youtu.be/AucdcgZsUb4
Alors, il y a l’horreur « folklorique » de Hannibal, la charge s'exerçant à coups redoublés sur la psychanalyse, et dont le scénario pourrait avoir été écrit par un patient trop longtemps baladé par un psy qui a décidé de s'en venger dans les grandes largeurs, avec outrance et délectation, puisque tous les psys de la série sont aussi détraqués que les malades qui la hantent, et il y a l’horreur "psychologique" un peu plus réaliste des relations d'attachement/dépendance qui engluent les protagonistes de la série. 
C’est à ce titre que je trouvais la présence fantomatique de Byron Metcalf, auto-canonisé chamane guérisseur sur son site holotropique, plus que justifiée par la noirceur de l'univers fictionnel déployé.
Comme si le Diable avait besoin d'un avocat !


Déçu par Hannibal, je me tourne alors vers Midsommar, réputé gorgé d'horreur folklorique suédoise.
Hélas, il y a beaucoup de Grand-Guignol dans ce clip institutionnel profondément désobligeant envers les cultures païennes, commandité à ce qu’il reste des Monty Python par le ministre du tourisme suédois pour débarrasser définitivement le pays des touristes américains, d'ailleurs dépeints en termes assez grossiers.
Le résultat est profondément émouvant : Terry Gilliam n'avait pas été aussi acide depuis "Brazil". Et le suicide d'Eric Idle se jetant de la roche Tarpéienne en mimant le stoïcisme d'Edward G.Robinson dans "Soleil vert" me laisse tout vibrant d'émotion contenue.
Mais cet épandage sauvage de culture cinéma ne fait pas un bon film de trouille.
C'est le sous-texte sur l'emprise, le délitement de la culture moderne et la tentation du collectif comme substitut à la famille, qui est intéressant.


Mais bon, question horreur suédoise,  le réalisme de Greta T. bat tous les imaginaires, et c'est en elle que le Réel met une grosse ratatouille au cinéma d'épouvante.
Elle est la Byron Metcalf des effondrologues, car elle nous dit que nous pouvons éviter l'apocalypse annoncée en mettant un frein à l'immobilisme, dans ce monde où nous sommes tous convaincus de la nécessité d'adopter des comportements plus vertueux au volant de notre nouveau SUV.
En plus, l'avantage de Greta sur Byron, c'est qu'il n'y a même pas besoin d'acheter son disque pour que ça marche.
D'accord, pour l'instant, la pythie nous saoule de bande-annonces de désastres attendus, elle nous joue le pitch du film catastrophe qui enterrera tous les autres parce que là ça sera pas pour de rire, mais son scénario (haut et bas, mais les experts du GIEC parient plutôt sur le haut) est prêt à tourner, et son cliffhanger a l'air bien au point.

L'effet "inéluctable" de la courbe n'apparaitra qu'aux petits-enfants de nos petits-enfants.
Pas de quoi en faire une maladie.

samedi 13 janvier 2018

Les supermarchés de l'hypertélie (10)

Résumé des chapitres précédents : 
Nous voici déjà parvenus au bout de cet interminable tour d'horizon imaginaire et partial des cas de figure dans lesquels l'auteur a cru voir un excès de ceci ou de cela, prétendant y déceler le trait commun de moyens qui ont dépassé leurs fins.

Ne quittons pas cette île de rêve sans jeter un dernier regard sur les hypertélies artistiques, arbitrairement rangées dans le sous-genre des publicitaires. 
L'Art était autrefois au service de la Religion, et ce n'est que depuis la loi de 1905 qu'il a dû se mettre en quête de nouveaux sponsors.

6/Hypertélies publicitaires
c) Hypertélies artistiques




Moi aussi, je suis esclave de Philip K. Dick,
mais je fous pas le bazar
dans mon bureau pour autant.
"I'm slave to my Dick" : telle est l'énigmatique inscription laissée par Philip K. Dick après avoir radicalement transformé son bureau en pièce de musée d'art post-moderne déconstructiviste, prétendant que c'était l'oeuvre de sa femme de ménage possédée par le démon du FBI. Toute l'oeuvre de Dick tourne autour du pot hypertélique, qu'il appelle dans son jargon "la méthode paranoïaque-critique", feignant d'ignorer que le terme avait été forgé par Salvador Dali, autre grand hypertéleur du monde interlope de l'art contemporain. 
Il a prophétisé la soumission du gouvernement Macron aux chefs d’entreprises tentaculaires quasi-monopolistiques, il a vu par avance que les portes überisées de son appartement de location lui demanderaient 50 cents pour s'ouvrir,  il a pressenti à quel point son œuvre allait devenir mythique bien au-delà de sa pitoyable existence terrestre, il a compris qu'il deviendrait auto-addict à ses dangereuses visions, il a su nous offrir, à partir de cette confusion métaphysique multiple et contradictoire en soi, une clarté authentique qui nous illumine au niveau le plus profond de notre vie spirituelle. Le seul truc qu'il n'a pas prévu, finalement, c'est qu'il allait devoir ranger son bureau tout seul, après la démission de sa femme de ménage.














Cette bande dessinée hypertélique de Daniel Goossens assure la jonction parfaite entre l'art et la publicité.



Street Art I :
la première réponse qui me vient c'est "des nains culés" ?
mais je peux me trumpiner.


Street Art II :
c'est pas mal, parce que c'est de l'hypertélique sobre.
Ca repose un peu.


Street Art III :
Ca redevient flashy, mais pour dénoncer quoi ?
Aids-Toi, le Ciel t'aidsera  ?
L'art moderne me rend réactionnaire.



Les comics, c'est aussi de l'art.
Contre l'überisation de la société de consommation,
Avatar Press invente le coup de poing virtuel 
dans la gueule à Hitler.
Ca ne changera peut-être pas 
le cours de la seconde guerre mondiale, 
mais qu'est-ce que ça détend !



A la suite de la rédaction laborieuse de cet article une fois de plus interminable, mais c'est dû à sa vocation encyclopédique, je reviens au Réel, à l'aide de concepts simples et basiques.
Si tout le monde pouvait en faire autant, je serais ravi.
Amuse-toi à détecter l'hypertélie dans la vie quotidienne, et pose-toi la question : 
Qu'en aurait fait Warsen ?


------   générique de FIN   -----------

Remerciements :
le pilulier du catalogue SHOPIX


vendredi 12 janvier 2018

Les supermarchés de l'hypertélie (9)

Résumé des chapitres précédents : 
Nouvellement acquis aux thèses déclinistes les plus à la mode chez les collapsologues, John Warsen tente de hâter l'effondrement de la civilisation pour aider avec les moyens du bord l'émergence de la suivante.
S'agirait pas de lambiner et de rater le prochain rendez-vous avec nous-même, une fois que Shiva-Dyonisos aura fait le sale boulot.

6/Hypertélies publicitaires

a) les supports de promotion audiovisuelle.
- déjà traité la semaine dernière -

b) Internet : proxys et proxos

Les hypertélies promotionnelles virtuelles, ce sont les plus évidentes.
Sur Internet, y'a qu'à se baisser pour en ramasser.
Pas trop bas, quand même.


Un très joli bandeau web trouvé sur un site nippon un peu chelou.
Très reposant pour l'oeil.




Quand Daech s'inspire des codes publicitaires de l'agro-alimentaire
pour ses cartes de voeux, on touche aux limites du système. 


Un bloqueur de publicité
qui refuse de se bloquer avant qu'on le débloque,
sinon ça bloque un autre truc, 
mais je n'ai pas encore compris si c'était nocif.
L'avertissement est pourtant assez clair,
hypertéliquement parlant.

Donald essaye de singer Jean-Marc le Sage
pour faire remonter sa côte

après avoir traité des pays de merde
de pays de merde.
Est-ce que ça va prendre ?

Malheureusement, c'est que de la com'.

Quand on surligne tout,
ça devient assez peu lisible.
Le webmestre de francetv 
est-il le seul à s'en moquer ?




Si vous avez l'esprit aussi affûté que moi, je suis sûr que vous avez cru lire "Bitcons" à la place de "Bitcoins", auquel cas
1/ vous n'avez pas vraiment besoin qu'on vous explique ce que c'est
2/ vous n'avez pas vraiment envie d'investir dans une monnaie aussi fluctuante, surtout si vous n'êtes plus très loin de l'andropause
3/ il est peut-être temps de songer à consulter un spécialiste de la vision nocturne pour pouvoir continuer à déchiffrer des pourriels la nuit.







Après le sexe sans amour et le cassoulet light, les publicitaires inventent le sel sans sodium.
J'avais pas fait gaffe en l'achetant, c'est quand il m'a fallu vider la boite entière dans mon bol de soupe pour y trouver du goût que j'ai mieux regardé l'étiquette.
Les bâtards. 














L'antiseptique qui ne pique pas. 
Pour les tafioles qui veulent guérir moins vite, mais en ayant moins mal. 
Si Jésus était recrucifié, on lui flanquerait une couronne d'épines qui ne pique pas non plus. 
Autant pour les sceptiques, ainsi que les anti.





Marshall Mac Luhan modélisait le médium nouveau comme ne faisant qu’un avec le message, mais nous sommes passés à une nouvelle ère : grâce aux réseaux sociaux, le « quart d’heure de gloire » s’est transformé en permanence de la mise en scène de chacun, à l'aide d'une bonne perche à selfies en vente sur ce site. Ce nouveau narcissisme conduit à un constat : aujourd’hui, ce sont le messager et le message qui ne font qu’un. Derrière cette liberté apparente se dissimulent les nouveaux outils de contrôle inventés chaque jour par les ingénieurs travaillant sur les algorithmes, introduisant la prédiction de nos comportements comme le nouvel eldorado du marketing.
En ces temps de narcissisme autoconsumériste, ce meug pour pédophiles qui ne font q'un ravira petits et grands.



Le composteur en kit "Ker Main Kampf", acheté à Bakou (capitale de l'Azerbaïdjan) sur Internet et soi-disant constitué de parpaings à base d'anciens nazis recyclés dans une filière éco-responsable, ne correspond pas du tout à la photo que j'ai vue sur le site et qui a motivé mon achat.
En plus je m'aperçois qu'une immigrante clandestine de couleur (noire) s'est glissée dans le colis, et pique un petit roupillon sur MON tas de fumier à moi que j'ai.
Je vais écrire à 60 millions de cochons mateurs, ils vont m'entendre. 




Pour son dernier roman, Maxime Chattam, auteur honnête et un peu volubile, un peu le James Ellroy français si Ellroy était une tafiole catho qui lise l'Express, voulait quelque chose de tout simple en termes d'identité graphique.




Mais la maison d'édition en a décidé autrement, voulant mettre le paquet sur une promo choc, et rafler la mise au passage. 
Entre les mains sales des gars du marketing littéraire, ce récit haletant d’une rédemption de l’objet fascinatoire devient alors un vulgaire paquet de lessive, faisant basculer en quelques clics le roman auto-fictionnel d’un dévouement désintéressé à un narcissisme écœurant.
Le résultat est affligeant de mièvrerie, pour la plus grande joie de son éditeur, et de sa maman. 













Pire encore, si c'est possible : 
comme l'écrivain finlandais Arto Paasilinna se taillait un joli succès d'estime avec de petits romans abscons que les gens achetaient à tire-larigot, séduits par leurs titres farfelus puis les laissaient moisir dans un coin sans jamais les ouvrir, les Chinois ont inondé le marché de grossières contrefaçons (ci-dessous).






















Si on ne fait pas gaffe au nom d'éditeur honteusement pipeauté, on ouvre le bouquin, et là on se retrouve avec l'annuaire des habitants de Shanghai écrit en tout petit, et en mandarin en plus.
Merci Internet.







Pour faire vendre d'odieux tisheurtes, les gars du marketing, encore eux, n'hésitent pas à tronquer et détourner le message d'amour de Jésus.
La citation exacte, c'est que le Christ a dit « aime ton ennemi ». 
Il n’a pas dit « deviens comme lui ».
Si j'étais ado, ce tisheurte exercerait une certaine fascination sur moi, et je pourrais tomber sous son emprise, surtout en le portant 3 mois d'affilée sans le laver.
Heureusement, j'ai maintenant atteint un âge canonique ta mère, et je me souviens de ceci :
Adorer l’apparence à la place de l’absolu est une erreur, mais croire que l’absolu réside en-dehors de l’apparence est aussi une erreur. Je crois que la rédemption de l’objet fascinatoire consiste à voir de quelle manière on peut retrouver Dieu à travers lui. Si on ne le peut pas et s’il y a un refus de se tourner vers Dieu, une préférence pour l’objet, on à une idée du gouffre dans lequel on est tombé, et on peut déjà prévoir que l’événement sera énergétiquement néfaste."


D'ailleurs je viens de rencontrer une jeune femme africaine sur un site de rencontres spécialisé, et je crois bien qu'on est nés pour s'entendre, mais ne nous emballons pas.




Ben, personnellement, quand j'arrêterai de fumer, je commencerai par arrêter de fumer. Dans une autre publicité pour Niquorette, j'ai trouvé ce slogan, sans doute signé du même gars du marketing : "chaque cigarette non-fumée compte." Je comprends qu'avec toutes ces cigarettes non-fumées que je non-fume à longueur de journée, je me tape de si douloureuses quintes de non-toux en fin de soirée. Elles sont heureusement compensées par les effroyables quintes de toux dues au fumage de vraies cigarettes. La France respire. Mal, mais elle respire. Et c'est pas grâce aux gars du marketing et leur non-intelligence.


déjà le sexe normal ça me terrifie, 
alors l'Ultra-sex, je préfère pas savoir.
Ce qui est certain, 
c’est que baver sur la vitrine 
devant des trucs qu’on pourra jamais avoir, 
ça rend fou.