mardi 2 novembre 2021

Feu mon voisin pyromane (Pourrir peut attendre)

A l'issue de l'harcelante campagne d'automne de l'encyclopédie en ligne qui n'a toujours pas de publicité sur la figure, je viens d'envoyer 15 € à wikipédia. J'esmère que vous aussi. (je viens de retirer j'espère de mon vocabulaire, puisqu'il y a père dedans, et que je l'ai banni de ma vie autant que c'était possible sans lui nuire ni faire tort à d'autres). 
Sinon, vous pouvez me les envoyer à moi, je les transmettrai à Jimmy Wales (qui m'écrit à chaque fois un petit mot de remerciements plein de saveur, bien que je ne puisse pas défalquer mon don de mes impôts, et pourtant wikipedia c'est vraiment une oeuvre de salubrité publique pour ma tête et de manière plus générale pour la connaissance humaine.)
On s'y attend pas forcément, assis dans son salon,
mais quand c'est l'heure, c'est l'heure. Et couic !
Ou à la veuve de mon voisin d'à côté, mort subitement il y a quelques jours. Dans son fauteuil. Sa tête s'est inclinée, il est parti en avant, en saignant du nez. Terminé. Le jour de ses soixante-dix ans. Le cardiologue trouvait que tout allait bien, et il était soit-disant rétabli d'un cancer du foie, qui lui avait occasionné pendant quelques mois une jolie couleur jaune Homer Simpson, avant que les métastases diffusent un peu partout, mais l'oncologie a beaucoup progressé, j'en sais quelque chose, et l'a maintenu en vie et de mauvaise humeur pendant quelques années supplémentaires par rapport à son espérance de vie biologique attendue, vu comment il avait abusé de la boisson. Enfin, dans sa période jaune Simpson, on ne donnait quand même pas cher de sa peau, on avait bien cru le perdre dans la semaine où on l'avait croisé au bureau de vote, en 2019. Et puis non, il s'était remis. 
Nous étions loin d'être proches, dans tous les sens du terme, vu la taille des parcelles, nos maisons sont distantes d'une cinquantaine de mètres, on n'est pas les uns sur les autres, à l'époque où nous avons acheté les propriétés faisaient souvent plus de 1000 m2, c'était avant que les collectivités locales s'aperçoivent de l'hérésie du Plan d'Occupation des Sols, qui leur coûtait une blinde en assainissement, en voirie, en transports scolaires... cet "étalement urbain énergivore", comme je le lis aux cabinets dans le télérama de la semaine d'aujourd'hui en me demandant ce que je vais bien pouvoir télécharger.
Il y a dix ans, mon voisin avait tardivement vendu la moitié de son terrain, il avait besoin de sous après une longue période de chômage, acceptant qu'un primo-accédant bâtisse sa maison quasiment sur son seuil, la division parcellaire c'est une tendance de fond dans nos quartiers périurbains (en fait, la proche campagne, qui chez nous se résume au vignoble, mais on dit périurbain parce qu'on est sur le territoire de la commune et à trois kilomètres du bourg) où les permis de construire ne sont plus distribués comme qui rigole. Bien que la moindre bicoque en ruine se soit vendue comme des petits pains depuis la pandémie, et que les nouvelles constructions et rénovations sortent de terre plus vite que les champignons, parce qu'il n'est pas tombé d'eau en octobre, et que de toute façon comme on n'a pas eu d'été, l'automne aussi est en retard. 

Dans le temps, feu mon voisin
s'enflammait pour un rien.
Quand on a acheté la maison du ferrailleur, on a vite découvert que notre voisin était un enculé alcoolique qui à l'occasion tabassait sa compagne, alors on n'a pas cherché à copiner plus que ça, déjà qu'il était souvent là à l'heure de l'apéro, comme moi j'étais déjà abstinent d'alcool en arrivant dans la région, on n'avait pas grand-chose à se dire. Même si entre temps, il s'était racheté une conduite, et avait discrètement cessé de boire vu ses problèmes de santé, on n'en a pas profité pour mettre à jour notre relation, on se saluait de loin, sauf la fois où j'avais fait du feu dans le petit bois derrière chez moi un 15
août venteux où il faisait très sec, il était sorti de chez lui et m'avait engueulé comme si c'était moi l'enculé alcoolique, titubant et balbutiant comme s'il était encore ivre, j'avais eu toutes les peines du monde à le dissuader de me dénoncer aux flics, c'était déjà interdit de brûler ses déchets verts, j'avais fini par le calmer en lui montrant l'arrosoir plein, la prudence du chacal, le côté développement soutenable de mon incendie potentiel. 
En effet, je fais partie des vieux cons qui n'ont ni attache-remorque ni remorque pour transporter leurs déchets verts jusqu'à la déchetterie, et que le progrès a relégués au rang de pollueurs casse-couilles ennemis jurés de la planète, car je brûle derrière chez moi ce que je ne parviens pas à composter, avec beaucoup moins d'ardeur et beaucoup plus de discrétion qu'il y a vingt ans, uniquement quand le vent du nord charrie la fumée vers les hectares de vigne inhabitée sans incommoder aucun voisin, de préférence le soir, quand le risque de délation est moindre. 

Ma centrale à charbon / incinérateur de jardin, dans le petit bois derrière chez moi.
Quand j'ai bien laissé sécher les feuillages, mon feu ne dégage même pas de fumée.
On distingue mes deux assistantes à l'arrière-plan.

Quand j'étais gamin, j'allumais des petits feux d'herbe sèche derrière chez moi, ça avait fini par m'inquiéter, cette pyromanie rampante, et surtout l'excitation émotionnelle induite (les risques d'embrasement généralisé étant quand même faibles au vu de la pluviométrie dans les Côtes d'Armor dans les années 60/70), au point que j'avais fini par aller tout avouer à ma mère. 
La coutume d'avouer ses fautes à quelqu'un d'autre est fort ancienne, découvrirai-je bien des années plus tard dans le 12 étapes/12 traditions des Alcooliques Anonymes. Les psychiatres et les psychologues font valoir ce besoin profond qu'éprouve tout être humain de rentrer concrètement en lui-même, d'identifier les faiblesses de sa personnalité et d'en discuter avec une personne compréhensive et digne de confiance. 
Je ne me rappelle plus de ce qu'a dit ma mère, sur le moment je crois qu'elle était surtout gênée par mes aveux qui écornaient l'image du fils parfait qu'elle s'était forgée (alors que ma grand-mère, à la fin de sa vie, n'y allait pas par quatre chemins pour dire que mes parents auraient mieux fait de me montrer à un psychiatre) mais ma confession compulsive et lacrymale à maman sur le thème "je sais pas pourquoi je fais ça mais c'est plus fort que moi" a bien refroidi mes ardeurs de pyromane.
Mais puisqu'on vous dit que c'est interdit.
Après les dictatures numérique et sanitaire, voici l'environnementale.
Pour protester, on peut toujours cramer son ordi devant la déchetterie,
en méditant sur les 6 phases de la dictature mondiale.
https://bouddhanar.blogspot.com/2021/10/les-6-phases-de-la-dictature-mondiale.html
Quel dommage que ce monsieur bouddhanar (de droite)
soit un conspirationniste de la plus belle eau trouble, 
il a de l'énergie à revendre.

Ces dernières années, je brûle sans enthousiasme, presque sans flamme, et généralement dans un incinérateur de jardin plutôt qu'à même le sol, ce qui me vaudra peut-être un tarif dégressif en cas d'amende; qui se monte de base à 750 euros. 
J'ai beaucoup progressé en techniques de compostage, et parviens à recycler presque tous mes déchets verts, sauf les yuccas et les framboisiers. Je fais sécher des semaines tout ce que je ne peux recycler, de façon à ce que ça dégage le moins de fumée possible, et qu'on ne vienne pas me faire suer avec mon empreinte carbone, j'en dégage dix fois plus en brûlant du chêne dans la cheminée du salon d'hiver devenu mon bureau, et ça c'est toujours autorisé.
Mon voisin pyromane alcoolique a longtemps brûlé dans un bidon métallique tout ce qui lui tombait sous la main, même les feuilles et les branches tombées dans le petit bois derrière chez nous, en se foutant éperdument de la direction du vent quitte à nous enfumer, et sa dernière compagne appréciait moyennement que je benne dans le sous-bois déjà abondamment feuillu les brassées de feuilles mortes qui se déposent sur ma pelouse entre octobre et janvier, où mes dizaines de brouettes sont ratissées, absorbées, et lentement converties en humus, la feuille de chêne ne se décompose pas très vite, il faut bien deux ans. Pourrir peut attendre. Et en plus ça étouffe l'herbe naissante. C'est ça qui lui déplaisait. Mes brouettes de feuilles mortes, elle aurait aimé que je les brûle; voilà des gens auprès desquels il n'est pas difficile de se croire un écologiste sensible aux exigences de l'avenir, même sans envoyer 15 euros à wikipédia et sans acheter ni remorque ni broyeur de jardin.

Non seulement brûler émet des particules comme c'est pas permis,
mais en plus le mec s'y est vraiment mal pris,
il a complètement étouffé son feu en bourrant son bidon
avec des trucs pas secs. L'erreur du débutant.

Et les histoires sur Patrick. 
La fois où il était tellement saoul qu'il a fait un délit de fuite au rond-point, et où les flics sont venus le cueillir chez lui parce qu'ils savaient très bien à qui ils avaient affaire. 
Et celle où un soir, soit-disant en ratissant des glands dans son allée, glands dont les chênes très féconds nous bombardent généreusement à l'automne, il avait glissé, et s'était fait une fracture ouverte, et qu'il est resté des heures à brâmer dans le noir avant que quelq'un le secoure (ici c'est la campagne).
La fois où il avait attaché sa copine au radiateur (c'est elle qui nous l'a raconté après) et voulant lui mettre son poing dans la figure, elle l'a esquivé et il s'est juste pété la main en cognant le radiateur (quelques jours après, on l'a effectivement vu avec la main bandée, il nous a dit qu'il avait fait du bricolage qui avait mal tourné)
La fois où les flics sont venus sonner parce que quelqu'un avait appelé pour dénoncer des violences conjugales en cours, sous les yeux du brigadier je me suis tourné vers la cage d'escalier et j'ai demandé à Loukoum, à l'étage, "dis donc, chérie, c'est toi qui as appelé les flics parce que je te tapais ? - ah ben non, c'est pas moi ! - Ok c'est bien ce que je pensais, il y a une erreur, allez donc voir à la maison d'à côté, au 34... "

Les meilleures blagues de Mezzo
dans Picsou Magazine
La fois où... Malgré toutes ces blagues sur Patrick, qui rempliraient un supplément gratuit à Picsou Magazine, et qui maintenaient notre relation de voisinage au point mort du strict minimum d'une cordialité distante et respectueuse, en fait méprisante et vaguement narquoise, et parce que ces dernières années nous avions surtout affaire à sa compagne qui faisait quotidiennement admirer nos poules de jardin à son épagneul tibétain qui en restait muet d'admiration derrière le grillage, et qu'elle était plutôt inoffensive, lui on ne le voyait plus, entre ses séjours à l’hôpital, ses cures de chimio, ses retours fatigués, nos échanges forcément décalés sur le cancer, quand je le voyais devant chez lui sur ses béquilles et que j'allais échanger trois mots, à cause de toutes ces circonstances soudain atténuantes au décès qu'on n'attendait plus de l'infréquentable voisin malgré sa rédemption clandestine, nous nous sommes rendus à ses funérailles, dans un petit cimetière au nord de l'agglomération, un radieux samedi de début septembre. 
Nous sommes restés entre nous, je veux dire nous et les voisins d'en face, qui le tenaient aussi en piètre estime mais qu'on avait embarqués dans l'histoire, ça leur faisait une sortie, à 80 ans sans vaccin ni passe sanitaire on ne sort plus beaucoup, nous ne connaissions personne parmi ses proches, à part le viticulteur du coin, mais on entretient avec lui les mêmes rapports distants qu'avec Patrick, et ma femme ne boit pas de son muscadet, il est trop pas bon. 
Les employés des pompes funèbres ont un peu foiré les intros et outros des chansons d'Aznavour et de Pascal Obistro diffusées pendant la cérémonie, mais les éloges funèbres par sa fille, avec qui il avait été longtemps brouillé, et par sa dernière compagne, qui l'avait réconcilié avec sa fille, en tout cas c'est ce qu'elles ont dit dans leur petit discours, ont été sobres et émouvants, elles ont dressé avec des mots très simples un tableau du disparu qui rayonnait soudain de qualités humaines insoupçonnées, le courage, la probité, la ténacité, l'humour, toutes ces vertus que nous n'avions pas su capter de notre voisin en choisissant de vivre à distance autant que faire se pouvait, et maintenant, évidemment, c'était un peu tard. Au point de me troubler, et de lui consacrer ce billet.
Images d'archives D.R.
En pénitence d'avoir pensé du mal d'un chouette gars qui avait un peu trop picolé pour ne pas être rattrapé par ses excès passés, mais qui a quand même œuvré pour la réduction de mon empreinte carbone en me faisant vivre dans la terreur d'une dénonciation quand il m'arrive de brûler des déchets végétaux dans le bois, quelques jours plus tard je suis allé faire les vendanges bénévolement, pour un ancien collègue en cours de reconversion comme vigneron bio, mais qui démarre modestement, et n'a pas de quoi pour l'instant salarier ses vendangeurs. Je me suis d'abord dit "nan mais il est un peu chié de me solliciter, il sait bien que je ne bois plus" et puis quand même après j'ai réfléchi "nan mais en fait y s'en fout de ta problématique d'alcoolo, il a juste besoin d'un coup de main, et quel plus beau geste pour toi que de donner de ton temps pour un gars avec qui tu n'as pas vraiment d'attaches ? "

Merci Liberatore !
Dans le muscadet, cette année y’a eu le gel, la grêle, le mildiou, et les récoltes sont perdues à 80 %. Alors son raisin a été vite ramassé, j
'ai passé un week-end dans les vignes avec que des 
quadras, c’est là que tu vois dans leurs yeux que tu ne l’es plus. Comme avec mon voisin, il y a une certaine distance qui s'établit spontanément, mais au moins, t'es en contact avec le monde, un monde post-Covid où les programmateurs de spectacles de jazz et de world music se reconvertissent dans la menuiserie. On s'est retrouvés à discuter de cinéma coréen avec un gérant de label musical de la région qui m'a proposé d'assister à un concert de rock psyché la semaine suivante en laissant une place à mon nom à l'entrée de la salle, ça fait toujours plaisir. Mais je ne suis plus très branché rock psyché. J'esmère simplement récupérer quelques bouteilles de muscadet pour ma femme si Pierre réussit sa première vinification. Réponse dans quelques semaines. Faut qu'ça fermente. Sauf qu’à force de me justifier dans les vignes et au cours des repas de vendangeurs « nan mais moi je bois plus depuis 29 ans », j’avais l’impression de proclamer l’inverse de ce que je prétendais, à savoir de prouver mon attachement hors d'âge au produit, et que si j’avais vraiment envie de me la péter avec mon abstinence, les quadras du cru n’en avaient rien à battre, et j’avais qu’à retourner m’en vanter en réunion Alcooliques Anonymes, ce que j’ai aussitôt fait. 
Même après 10 ans d'absence, les AA t'accueillent toujours comme si t'étais venu la semaine précédente. Et leur chaleur n'est pas feinte. J'y retourne aussi parce que j'ai une collègue de bureau à qui j'aimerais bien transmettre un peu de ce que j'ai reçu quand j'ai poussé la porte du mouvement pour chercher une solution à mon problème avec la boisson, et que j'ai un peu oublié les rudiments d'une transmission efficace.
En relisant parallèlement mes comptes-rendus de séances de psychothérapie de l'époque, il m'apparaît que je picolais pour cause de narcissisme déficient, c’est à dire pour me consoler de n’être « que » ce que j’étais, pas vraiment à la hauteur de mes ambitions. Je me décevais beaucoup, quoi. Le recours au médicament liquide n'arrangeait rien, mais anesthésiait la douleur. Et malgré tout mon blabla, rien ne m'interdit de transférer le programme de rétablissement qui m'est suggéré dans d'autres domaines de ma vie. C'est même recommandé.

Selon ma femme,
je vais pas tarder
à être dans un beau Drap.
Epilogue

La vie continue.
2 Novembre. 
Fête des Trépassés. 
Bonne fête Patrick ! 
C'est ta première, je sais, ne t'inquiète pas, ça va bien se passer, on est là, comme des voisins redevenus vigilants depuis ton départ.
Je me renseigne, sans passer par Wikipedia sinon il va encore me taper 15 balles.
En Occident, la Fête des Morts ou la «Fête des trépassés » est une célébration d'origine celtique qui, étendue ensuite aux peuples européens, a été réaménagée par les Églises chrétiennes depuis le XI° siècle sous le nom de « jour des Morts » dont la célébration est fixée au 2 novembre de chaque année. 
Ça fait bizarre, chaque fois que je vais pisser dans le jardin, et à mon âge c'est souvent, d'observer tes volets qui restent obstinément fermés. Sauf quand ta fille vient de Marseille pour finir de vider la maison. Depuis que tu as quitté ton corps, nous la surveillons. Pas ta fille. La maison. Ta fille, nous ne la connaissions pas, mais elle est sympa. Sa mère aussi. L'autre jour, peu après ton décès, je suis allé l'engueuler parce qu'elle brûlait des papiers sans doute hyper-secrets dans un brasero et que toute la fumée venait sur moi qui étais en train de ramasser des framboises dans ma parcelle, alors avec mon infection pulmonaire je toussais beaucoup, et je trouvais ça scandaleux de me faire enfumer, et elle était désolée, mais il fallait vraiment faire disparaitre ces papiers sans pouvoir passer par la déchetterie, ma femme m'a engueulé que je sois allé lui râler dessus, moi qui il y a vingt ans empuantissais tout le quartier avec mes incendies raisonnés® sans que ça me pose de problème moral ni avec les flics, j'ai beaucoup changé mais apparemment le souvenir de mes méfaits perdure. 

A tous les coups, ma femme se rappelle
du temps où je trempais ma trompe dans le bol
mieux que je ne saurais le faire.
Ahlala Akbar. Ça nous rajeunit pas.
La semaine dernière, en rentrant d'une virée en vélo, on a vu que y'avait du monde, et ma femme s'est arrêtée devant chez toi pour lier la conversation avec ton ex-épouse et ta fille, moi j'ai pas osé vu que je les avais engueulées début septembre, et c'est comme ça qu'on a su que ta maison allait être vendue au beau-père du second fils du viticulteur du coin, dont j'enfume parfois les vignes, du coup ma femme me prédit des difficultés grandissantes à faire du feu dans le bois, je m'en fous, l'autre matin il y avait du brouillard et j'en ai bien profité, j'ai berné tout le monde, le voisin d'en face est sorti parce qu'il trouvait que le brouillard avait une odeur suspecte, mais il n'a rien pu prouver et il est rentré chez lui.  


[EDIT]

Une amie m'envoie ce commentaire et me remet sur la voie de la raison :
Pour les déchets verts, nous allions à la déchetterie avec nos remorques. Mais j'ai acheté un broyeur, et je répands sur le terrain, aux pieds des arbres, dans les haies, et même sur nos mini carrés de potager. Mes pieds de tomates, concombres etc, je les ai arrachés et tout simplement laissés dans le potager. Les vers de terre et autres bactéries recyclent tout, et cela nourrit la terre. donc même si tu déposes tous tes végétaux dans la forêt, ils se décomposent. Je fais de même avec les épluchures etc....tout revient à la terre ou au hérisson. Pour les feuilles, soit on fait un tas autour des plantes, ou sur le potager, et cela les protège un peu de l'hiver et se décomposent avant le printemps, soit on les laisse.... de même pour celles qui pourrissent dans les gouttières. Tout peut revenir à la terre, pas besoin de brûler.

J'étais en train de penser la même chose de la crémation. Quel gaspillage !

samedi 2 octobre 2021

Loukoum et Tagada contre Mindhunter

L'affiche me fait penser à Richard Corben.
Qui n'a pourtant rien à voir.
Y aura-t-il une saison 3 de Mindhunter, la glaçante série de David Fincher sur le profilage des tueurs en série dans les années 60 ? La controverse ne me passionne pas. 
Je veux dire, il faut éviter de se nourrir uniquement de cochonneries toxiques. Les deux premières saisons sont bien menées, mais malaisantes à souhait. Après avoir joué les otages consentants des séries télé pendant une vingtaine d'années, le sortilège qui nous liait s'est un soir défait, évanoui dans l'azur, un soir de pandémie où j'avais perdu la foi dans les vertus du téléchargement, après une énième série dont les promesses, susurrées par les journalistes spécialisés, n'engageaient que ceux qui y croivaient.
Depuis, le soir, on est au lit, et on lit des livres. 
Tagada me récite à voix haute un passage de "Criminologie", de Maurice Cusson, que je lui ai trouvé sur l'extraordinaire librairie en ligne "Ali-baba et les 40 bibliothécaires en rut" : https://fr.1lib.fr/ pour nous éviter la ruine bibliographique depuis qu'elle a repris ses études après son départ à la retraite. (Depuis que j'ai écrit l'article, les antipirateures ont rendu le site inopérant, mais à l'heure où je mets sous presse, ils sont relocalisés par ici : https://fr.b-ok.cc/ mais sont susceptibles de disparaitre à nouveau du multivers. Auquel cas il faudra les rechercher à partir de l'argument "Partie du projet Z-Library. La plus grande bibliothèque électronique du monde entier" dans google.)

Entre 1935 et 1960, la criminologie de langue française est dominée par la figure d’Étienne De Greeff. Médecin anthropologue à la prison de Louvain à partir de 1926 et professeur d’anthropologie criminelle à l’Université de cette ville dès 1929, son influence se fait sentir notamment sur J. Pinatel, C. Debuyst, A. Hesnard et M. Fréchette. De Greeff prend ses distances avec les positivistes en se délestant de leur lourd déterminisme et en s’efforçant de voir les criminels comme ils se voient eux-mêmes. Dans une œuvre très riche qui déborde la criminologie, deux thèmes retiennent l’attention : le processus de l’acte grave et le sentiment d’injustice subie du criminel.
Chez de très nombreux meurtriers, De Greeff (1935-1942 ; 1948-1955) étudie de l’intérieur la maturation psychologique qui débouche sur le crime passionnel. Il insiste sur le fait que le processus du passage à l’acte s’étale dans le temps. La plupart des hommes qui en viennent à tuer la femme qu’ils disent aimer mûrissent leur crime pendant des semaines, des mois, quelquefois même des années. Leur évolution se déroule en trois stades. Elle commence par l’assentiment inefficace. L’idée que leur compagne pourrait disparaître s’infiltre peu à peu dans leur esprit sans qu’ils n’osent admettre devenir eux-mêmes les agents de cette mort. Dans un deuxième stade, la possibilité qu’ils suppriment la femme s’impose à leur esprit et ils en arrivent à l’accepter : c’est l’assentiment formulé. Puis vient la crise ; la décision, pour ou contre, est imminente. Écartelés, ils sont dans un état de tension extrême ; ils dorment mal ; mangent mal ; leur contact avec la réalité se détériore ; ils souffrent. Finalement, il suffit d’une maladresse ou d’une provocation de la part de l’éventuelle victime pour lever brusquement les dernières inhibitions. Le champ de conscience se rétrécit alors ; ils entrent dans un état de transe. Ils attaquent avec sauvagerie et, souvent, portent des coups répétés à la femme (De Greeff, 1942 : 243-7).
Cette issue fatale n’est rendue possible que par une évolution qui a conduit le meurtrier à se détacher de la femme qu’il prétend aimer et à se désintéresser de son propre avenir. C’est le « processus suicide ». De plus en plus désespéré, le meurtrier éventuel perd le goût de vivre. Il se désengage de tout ce à quoi il était attaché. L’idée de finir ses jours en prison cesse de lui faire peur. Devenu indifférent à tout, il devient capable de tout.
Parallèlement, au cours de ce que De Greeff appelle le « processus de revendication », le criminel projette tout le blâme sur sa future victime pour se sentir ensuite autorisé à se venger : elle a abusé de sa confiance ; elle l’a épousé par intérêt ; elle l’a humilié ; elle l’a honteusement trompé. Pour se persuader que la femme qu’il prétend aimer mérite la mort, il la dévalorise, l’accable de tous les torts et la réduit à une caricature haïssable.
De Greeff a aussi décrit la personnalité du criminel. Il a surtout insisté sur le sentiment d’injustice subie. L’homme engagé dans le crime nourrit des griefs contre l’univers entier. Il est convaincu d’avoir subi une longue succession de préjudices immérités. Il affirme qu’il a dû lutter durant toute sa vie contre les iniquités et les injustices. De ce fait, il adopte vis-à-vis d’autrui une attitude revendicatrice et justificatrice qui débouche sur le refus de pactiser. Convaincu que ses propres crimes sont des actes de justice, il les légitime en se persuadant qu’il est plus juste et plus honnête que ses juges. 
[...] Disciple de De Greeff, Pinatel présenta, en 1963, puis en 1974, une systématisation qui devait exercer une réelle influence sur la criminologie de langue française sans pour autant échapper à la critique. Selon Pinatel, il n’y a pas de différence de nature, mais de degré, entre les criminels et les autres. Ils se distinguent des gens normaux sur quatre dimensions du « noyau central de la personnalité criminelle » : l’égocentrisme, la labilité, l’agressivité et l’indifférence affective. Ces quatre traits doivent tous être présents pour qu’un crime grave soit possible.

1. L’égocentrisme est la tendance à tout rapporter à soi-même, l’incapacité « de juger un problème moral d’un point de vue autre que personnel » (Pinatel, 1975 : 597) et la propension à réagir à la frustration par le dépit et la colère. L’égocentrisme permet au criminel de se persuader de la légitimité de son forfait et le rend indifférent à l’opprobre qui s’attache au crime qu’il s’apprête à commettre.

2. La labilité est une combinaison d’imprévoyance, d’inorganisation dans la durée et d’instabilité du caractère qui empêchent le délinquant d’être inhibé par la menace de la sanction. Il se laisse asservir par le désir du moment sans tenir compte des conséquences lointaines de ses actes.

3. L’agressivité est l’énergie permettant au criminel de surmonter les obstacles rencontrés au cours du passage à l’acte et la combativité nécessaire pour passer outre à l’odieux de la réalisation du crime.

4. L’indifférence affective est un manque d’émotion altruiste et sympathique qui rend le criminel insensible aux souffrances de sa victime et incapable de ressentir de la culpabilité. Imperméable aussi bien à la pitié qu’à la compassion, il n’est pas retenu au cours de l’exécution du crime par le spectacle du mal qu’il inflige. Cet état de froideur psychologique peut provenir de carences éducatives ou constitutionnelles. Il arrive aussi qu’il soit le résultat d’un processus de désengagement affectif.

La théorie de Pinatel est en même temps une analyse des traits de personnalité qui distinguent les criminels des autres et une description des attitudes psychologiques qui rendent possible l’exécution du crime grave. Et elle est moins une explication qu’une identification des conditions subjectives du passage à l’acte : être indifférent à la réprobation, à la perspective de la peine, à la souffrance de la victime et à l’odieux de l’exécution du crime. À ce titre, elle n’échappe pas tout à fait à la tautologie : ce qui sert à expliquer le crime est contenu dans le crime lui-même.

Mais dites donc, voyez-vous ça, c'est qu'on ne s'embête pas, chez les criminologues. On dirait bien que quand Pinatel regarde l'abîme, Michel Fourniret le regarde aussi. Des défauts de caractère, des ruminations un peu poussées, comme chez les gens normaux mais en plus intense, et puis un jour de marée haute pulsionnelle, CRAC, passage à l'acte. Et COUIC, dans le journal. Et re-CRAC, au gnouf. Ou pas. Tagada me glisse gentiment que je présente au moins 3 des 4 conditions psychologiques requises pour passer à l'acte. Elle est bien gentille, mais moi, Loukoum, j'ai checké pendant sa lecture à voix haute, et j'ai bien les 4. Sur le moment, on rigole comme des jeunes mariés. Le lit, insuffisamment rigidifié, commence à grincer, et le chat, mécontent du barouf, se barre de sur nos pieds. Plus tard, quand elle me parle d'autre chose le dos tourné, dans la cuisine, et que j'ai l'épluche-patate à la main, une sorte de vertige me prend, mais c'est un flash forward, c'est depuis qu'elle m'a lu l'article. Je me dis qu'en fait, mon père présente les 4 traits de manière flagrante, mais au fond, je sais bien que ce qui me déplaît chez lui, c’est que je lui ressemble beaucoup.  Même si je n'irais sans doute pas faire chez lui ce qu'il vient de venir faire chez nous et dont je ne dirai rien, par décence tardive, après trois ans de mise à l'écart pour cause de pénibilité. Et pas question de botter en touche en usant du subterfuge de Flopinette, qui disait jadis sur un forum disparu que j'ai bien mis 5 ans à déterrer dans les cyber-gravats : 
Et même lorsqu'il y a offense, il faut savoir que les gens sont rarement conscients de faire des offenses. Comme qui dirait, c'est "inconscient", et la part de l'inconscient dans le comportement humain est énorme. J'ai une expression pour ça : "ils sont de mauvaise foi de bonne foi". Et cela, tu n'y peux absolument rien. Si leur économie psychique nécessite qu'ils ne soient pas conscients de l'offense, ils auront des hallucinations plutôt que de voir le mal qu'ils font. Le mal n'est jamais conscient. [...] Où as-tu vu que je condamnais J. ? Ton imagination se révèle fertile. Je dis simplement qu'il doit avoir quelques problèmes relationnels et que s'il se demande d'où ils viennent, la réponse est simple. Mais son karma n'est pas le mien, et ne peut pas le devenir, tant que je ne le condamnerai pas. Et je ne le condamne pas, car pour sûr je ne le souhaite pas."

J’ai longtemps trouvé ça bien vu, mais aujourd’hui je me dis : qu’est-ce que c’est que cette croyance que ne pas condamner autrui va me préserver du sort de celui que je dénigre ? ça sent le pharisien pas libéré, qui se retient de médire pour éviter le retour de boomerang karmique, un truc qu'il a intégré dans ses croyances; si j'évoque un effroyable connard qui n'a rien capté à sa vie, même si c'est mon père, ce n'est pas de le dire qui va y changer quelque chose, ni pour lui, ni pour moi. Sauf si je le lui dis en face, mais je m'expose alors à des troubles que je préfère éviter. Ce type a passé sa vie à nous inférioriser, mon frère et moi, il ne pouvait exister qu’en nous enfonçant, en entrant en compétition avec nous, et en se dévoilant à lui-même comme le meilleur, comme si nous le menacions, alors que nous étions ses enfants, pas ses concurrents. On peut se demander pourquoi il n'a pas trouvé d'autre solution pour avoir l'impression de vivre, mais c'est une autre histoire. Je ne parviens à l’apprécier ni comme homme ni comme père, il a le don de me perturber émotionnellement comme toute bonne relation toxique, mais au fond je ne peux rien lui reprocher qui ne ressemble comme un frère de ta soeur aux remarques blessantes dont il a parsemé notre éducation, moi et mon cadet. Or, Jésus et Flopinette ont dit « Aime ton ennemi » , pas « deviens comme lui ». C'est un pervers narcissique incurable, il est trop tard pour l'en prévenir car tout son système d'auto-conservation est maintenant solidifié. La rencontre n'a pas eu lieu, et vu les mécanismes de protection à l'œuvre, elle n'aura jamais lieu. Il m'arrive encore de le regretter, et c'est là que je suis fragile, et susceptible de me refaire baiser. Je peux juste me tenir au large et faire des choix différents des siens. Le puis-je vraiment ? A la lecture de mes interactions avec mon fils depuis une quinzaine d'années, pas tant que ça. Mais je peux continuer d'essayer. 

(Loukoum et Tagada® sont une création John et Jeannette Warsen®)

vendredi 10 septembre 2021

Vaccination pour tous (2)

 Il y a d'abord eu cet article dans Télérama.


Au moins, ils ont résolu le problème de la cyber-addiction. 
Ex-aequo avec les talibans, qui lapident les e-gamers qui n'ont pas fui à l'étranger.
Et admettons que les Chinois n'aient pas d'addicts au porno parmi leur population, jeune ou vieille, puisque leur Internet n'est qu'un gros Intranet d'entreprise, mais imagine, en Europe ou aux USA, un hologramme tout verdâtre de Macron qui jaillit de ton écran et qui vient te couper ta connexion quand tu te branles plus de cinq minutes sur un site coquin, qui te met une petite tape sur le cul et t'envoie gentiment au lit (il t'appelle par ton prénom puisqu'il t'a identifié grâce à la reconnaissance faciale.)
Les objecteurs de pass sanitaire auraient tôt fait de hurler à la mesure liberticide.
Je suggère vivement à tous nos lecteurs pornoïques de continuer à se branler comme des sourds tant que c'est encore possible (moi-même, je ne sais pas ce qui me retient, à part que j'ai les mains prises par la rédaction de cet article) parce que la reconnaissance faciale, j'ai vu des enquêtes sur Arte, c'est sûr qu'on y va aussi, même si on y va masqués vu que c'est encore un peu interdit par la loi mais que la techno est déjà là.
Justement, j'ai reçu récemment de la part d'un collectif de techniciens intermittents du spectacle (qui ignorent que j'ai un CDI depuis début juin) un message m'invitant à une insurrection polie mais révoltée et surtout juste.

"Nous nous sommes réuni·e·s hier soir pour une AG de lutte.
Beaucoup de sujets ont été inscrits à l'ordre du jour mais la question du pass sanitaire et de ses effets inhumains, liberticides et dévastateurs a occupé une importante partie du débat.
Beaucoup d'entre nous se sentent acculé·e·s face à cette mesure gouvernementale ; pris·e·s en étau entre la position individuelle, la nécessité de travailler et le besoin de faire front collectivement contre cette mesure inacceptable. 
Nous ne sommes pas dupes, le pass sanitaire est un outil du gouvernement pour contrôler nos vies, masquer les vrais sujets et mettre en place un système d'auto-flicage des citoyens.

Beaucoup de questionnements ont été soulevés :
Le pass nous permet-il d'exercer notre métier dans les conditions habituelles ?
Ça veut dire quoi ce pass dans ma vie ?
Ça veut dire quoi ce pass dans mon travail ?
Quels moyens on se donne pour agir ?
Acceptons-nous d'appliquer un pass qui permet à certain·e·s adultes d'accéder à une vie sociale démasquée pendant que nos enfants ont l'obligation d'être masqués à l'école du matin au soir ?

Plusieurs moyens d'action sont envisagés :
Interroger les programmateur·rice·s et directeur·rice·s des structures culturelles de l'agglomération nantaise qui pour la plupart ont mis en place le pass sans même un échange avec leurs salarié·e·s.
Boycott collectif
Se poser la question du pass revient à envisager la question de la grève.
Le recours juridique et la question du secret médical
Rejoindre le mouvement "contrôler n'est pas notre métier".
Créer un kit anti-pass
Mettre en place des brigades d'interventions anti-pass
Interroger les politiques en cette période pré-électorale"
Il me semble qu'ils s'acculent eux-même dans l'impasse. Que peuvent bien leur répondre les programmateurs de structures culturelles sur le sujet du pass, à part leur servir le brouet gouvernemental ? Que de violence verbale en perspective. Misère. Le plus affreux, bien sûr, c'est cette atroce écriture inclusive, Que Bernard Pivot nous en préserve.
Pendant ce temps, ce matin même, à l'autre bout de la planète, et quasiment en direct de notre envoyé spécial permanent en Nouvelle-Calédonie, où un reconfinement venait d'être décidé :

Bon ben ça y est, on est tombés dedans.

Découvertes des premiers cas locaux lundi, aux 4 coins du pays (premier cas sur l'île de Lifou !!), ce qui signifie que ça faisait au moins 3 semaines que le virus circulait, mais sans cas grave ni symptomatique, il est passé sous les radars le temps de bien s'installer un peu partout. Et c'est du Delta indien, de la bonne.

Ironie du sort, vendredi dernier avait été votée la vaccination obligatoire par notre gouvernement local, ce qui avait donné lieu à une manif le lendemain samedi de plus de 1000 personnes antivax (bonjour les contaminations) juste en bas de chez nous, devant le siège du gouvernement...

Et de fait, on part sur les chapeaux de roues : 3 cas avérés lundi, 9 mardi, 66 mercredi, 117 jeudi (au total).  7 cas sont en réa, et premier décès ce matin. (le monsieur était certes porteur de nombreuses comorbidités et âgé de 75 ans... mais il était aussi vacciné depuis le mois de mars ! ) C'est la ruée sur les vaccinodromes généralisés depuis 2 jours partout et sans rendez-vous, 5000 doses ont été injectées dans la seule journée d'hier. Il était bien temps, mais il est déjà trop tard. Avec 26 % de vaccinés seulement et 70% de la population en surpoids ou obèse, ça va être le scénario polynésien (pire qu'aux Antilles), un vrai carnage, ça sent la fosse commune.

On prévoit d'ici 15 jours la saturation totale de l'hôpital et des cliniques qui étaient déjà en déficit de personnels depuis des mois avec le départ de nombreux toubibs rentrés en métropole (on a perdu 10.000 habitants ces 5 dernières années, et ce ne sont pas des kanaks de tribus...) que notre gouvernements ou les institutions idoines ont été incapables de faire remplacer. On est donc très mal préparés, je dirais même plus : très mal tout court.

Les gens sont assez négligents ici : peu de vaccinés depuis février malgré les fortes incitations par l'assurance que le bouclier sanitaire ne tiendrait plus longtemps face au delta ; malgré les mises en garde par rapport aux taux d'obésité et de comorbidité d'une population gavée de malbouffe, d'alcool et sans aucune hygiène de vie ; malgré l'exemple catastrophique des cousins tahitiens ; malgré l'info qu'une douzaine de connards avait fait annuler leur septaine obligatoire à leur retour de métropole par la justice alors qu'on sait que même vaccinés on peut être porteur, malgré, malgré, malgré... Rien n'y a fait.

En revanche, ils sont aussi très obéissants : tout le monde respecte le confinement strict, les masques sont partout, les rues désertes, etc... La peur a remplacé d'un seul coup le "casse pas la tête"; comme les enfants... La communauté kanake chez qui les cérémonies coutumières de deuil durent un mois va être particulièrement affectée.

Ce qui est sûr, vu le départ en flèche de l'épidémie, c'est que nous ne redeviendrons certainement plus jamais "covid free", c'est mort de chez mort comme me disait mon garagiste parlant de l'embrayage, et qu'on est encore moins près de partir en vacances. On attend des annonces concernant un report éventuel du referendum du 12 décembre...

Nos zélus/crétins ont déjà demandé des bataillons de personnels médicaux en renfort à la métropole... Vive l'indépendance !

C'est la Kanakpanik ! 

PS/ j'oubliais : nous avons dans ce pays de magnifiques spécimens de chauves-souris particulièrement efficaces pour créer des variants bien mortels (genre Nipah, cf un de mes mails en 2020), on vous renvoie le variant kanak dès que c'est prêt...

A noter donc que la vaccination obligatoire votée par le gouvernement local entraine une manif des antivax ET la ruée vaccinale simultanée. Si ça se trouve, c'est les mêmes, qui sont farcis de défiance à l'égard du Pouvoir, et qui vont se faire vacciner quand ils y sont contraints. Puis retournent manifester contre les mesures liberticides. Putain, ça y est, je suis mûr pour regarder Zemmour. L'étanchéité aux faits des réfractaires au vaccin est à pleurer, mais faudrait surveiller le taux de conversion des antivax une fois qu'ils sont contaminés. Les sombres Tristus ne deviennent sans doute pas des Rigolus pour autant, mais ça doit quand même leur en mettre un coup au moral.
En France il s'est publié d'excellents podcasts sur les mécanismes du complotisme et de la malveillance supposée des gouvernants et des soignants, sur la 5, France Inter et/ou France Culture, je ne sais plus mais je vais les coller sous ce paragraphe dès que je les aurai retrouvés... le problème c'est que les complotistes ne sont pas très clients de podcasts expliquant le complotisme, puisque les journalistes sont les valets du pouvoir à la solde des media mainstream...








Ecouter des podcasts sur le complotisme, j'y passerais ma vie, mais qui s'occupe trop de clés devient serrure (proverbe soi-disant turc, lu sur un forum de pornodeps en 2006)
Pour ma part, j'ai involontairement contribué à l'éradication des vecteurs de la pandémie (& de la dictature numérique associée) en réinventant bien malgré moi le piège à frelons asiatiques, ces damnées faces de citron comme les appelait affectueusement Buck Danny (en fait il parlait des Japonais, mais chut !)
J'avais vidé au compost une trentaine de pots de confiture périmés, et guêpes, abeilles, mouches et frelons sont venus en toute amitié y butiner pendant quelques jours; j'avais laissé les pots dehors, les insectes les nettoient aussi. Là-dessus, une petite pluie est tombée, et seuls les frelons asiatiques se sont retrouvés noyés dans les bocaux, dans trois centimètres de vieille confiture réhydratée à l'eau de pluie. J'ai bien retrouvé une trentaine de cadavres. Alors qu'il y a trois jours, j'avais médité un coup de pelle sur ces avatars du péril jaune, mais c'est clair que j'en aurais tué deux, puis aurais été piqué par dix, or je suis allergique. Ca se serait pas bien mis. Alors que là, responsable d'un génocide par hasard et à la tête d'un charnier d'insectes que j'exècre, j'exulterais presque. 
Vous allez me dire, j'ai le triomphe facile. 
On se la pète avec ce qu'on peut.



dimanche 5 septembre 2021

Vaccination pour tous et remèdes de grand-mère : le point sur la recherche

Ma sœur possède deux chevaux, à qui elle donne de l'ivermectine pour les débarrasser des parasites. Ca ne lui viendrait pas à l'idée d'en prendre elle-même pour se vermifuger de la Covid-19, après en avoir entendu parler sur les réseaux sociaux. Moi qui vis à la campagne et qui n'ai ni twitter ni facebook, sinon je ne ferais sans doute que ça, j'apprends en léger différé que ce médicament issu de la médecine vétérinaire fait l'objet de recherches thérapeutiques ciblant l’hôte, ce qui est une des stratégies visant à désarmer le virus, en même temps que tout un tas d'autres molécules, comme c'est expliqué ici.


Il fait aussi l'objet d'une foire d'empoigne sur Internet et dans les media, un baston perpétuel à la violence virtuelle inouïe, et potentiellement fratricide dans la Réalité Réelle Ratée, entre adversaires irréconciliables : ceux qui croivent encore en la Science, et qui attendent les résultats des recherches pour s'autoriser à en penser quelque chose, et ceux qui croivent que leur sachoir issu des réseaux sociaux est une arme contre ceux qui croivent encore en la Science.

Emile Zola, taille 44.

Par exemple, mes voisins d'en face : certes, ils ont 163 ans à eux deux; certes, Françoise a toujours été très portée sur la médecine naturelle et la radiesthésie. Et Jean-Pierre, lui, barre quelque peu en sucette, en nous laissant son corps et des fragments de sa personnalité passée en gage, il fait un début d'Alzheimer, tout en restant discret et gentil, sans violence ni démence, juste un effacement progressif de sa mémoire immédiate ET à long terme. Mais quand j'apprends lors d'un dîner improvisé chez eux qu'ils refusent de se faire vacciner et prennent eux aussi de l'ivermectine en prévention de l'infestation au Covid_19, je fais un pronostic plutôt pessimiste, si le virus emprunte la route qui sépare chez eux de chez nous, habilement dissimulé dans une voiturette Google Maps et faisant semblant de cartographier le paysage périurbain. Et le variant indien a l'air de se sentir chez lui partout, mais surtout dans l'être humain. Même vacciné. Et puis lui, je veux dire Jean-Pierre, mon voisin d'en face, c'est vrai qu'il est un peu parti, la laissant seule aux commandes de la politique sanitaire du foyer, et quand il nous raccompagne à la grille de sa propriété, il me demande où on s'est garés, parce qu'il a oublié qu'on habitait en face depuis 22 ans, alors je sais pas si la Science les retiendrait comme échantillon significatif. Elle est chiante, pour ça, la Science, elle a des protocoles inamovibles, et des expériences en double aveugle randomisées, elle prétend que c'est le prix de la validité de ses résultats. En fait, la vérité scientifique est très relative, elle vient toujours amender l’ignorance précédente. Ainsi de nos connaissances sur le Covid, qui ont quand même permis d’élaborer un vaccin, dont les vertus sont très contestés par ceux qui ne croient plus en la science suite aux abus de pouvoir du Pouvoir. Jusqu'au jour où ils se retrouvent contaminés, et là ils croivent que c'est la faute à pas d'bol. Disant cela, je suis certainement de parti pris : la science vient de me guérir d'un cancer. Je ne vais pas cracher dans la soupe, surtout si c'est pour la reboire après. 
Et puis, il y a aussi l'aspect dictature sanitaire, tout aussi désagréable. J'avais totalement oublié de m'en scandaliser, avant de tomber sur ceci :

 

Dictature numérique et sanitaire :
Les Gauchistes ont la Peau dure
et Les Idées Longues,
puisque le livre date de 2007.

 "Bienvenue en Chine occidentale ! L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande que les États s’emploient à convaincre de l’utilité - incontestable - du vaccin contre le Covid-19 plutôt que d’user de la contrainte. Mais M. Emmanuel Macron en a décidé autrement. Ce président qui ne cesse de pourfendre l’« illibéralisme » ne conçoit les libertés publiques que comme une variable d’ajustement. D’ailleurs négligeable, et destinée à s’effacer derrière toutes les urgences du moment - médicales, sécuritaires, guerrières. Interdire à des millions de personnes de prendre le train, de commander un plat en terrasse, de voir un film en salles sans avoir prouvé qu’elles n’étaient pas infectées en fournissant le cas échéant, dix fois par jour, une pièce d’identité que le commerçant devra parfois vérifier lui-même nous fait entrer dans un autre monde. Il existe déjà. En Chine, précisément. Les agents de police y disposent de lunettes de réalité augmentée qui, reliées à des caméras thermiques placées sur leurs casques, permettent de repérer une personne fiévreuse dans une foule. Est-ce cela que nous voulons à notre tour ?" Ce n'est pas un fleuron de la mouvance antivax qui débagoule, c'est le patron du Monde Diplomatique, Serge Halimi, qui s'énerve un peu contre la Dictature numérique, et s'insurge de la méthode employée par le gouvernement pour hâter l'amélioration de la couverture vaccinale dans le pays. La fin justifie-t-elle les moyens ?


Il est de bon ton, parmi les gens comme moi et mes amis, vieux quinquas ou jeunes sexagénaires doublement vaccinés et bien nourris, de s'indigner du vent de mesures liberticides qui s'est levé cet été, et qui les empêchent d'accéder aux expositions temporaires d'art décadent et aux terrasses des restaurants quand ils ont oublié leur téléphone à la maison avec leur QR Code dedans. 
Le 15 juillet, Emmanuel Macron a condamné à la marginalisation sociale tous les Français non-vaccinés dès le mois d’août, alors qu'il était jusque-là impossible à des gens normaux (non-à-risques, non-prioritaires, non-vieux...) d'accéder au vaccin, et que tout le monde était parti en vacances, c'était malhonnête, expéditif et pour tout dire indigne d'une démocratie, malgré le bien-fondé de la cause sanitaire. Et depuis qu'il a pissé dedans au nom de l'intérêt général, le puits démocratique est empoisonné, et le débat malaisé à organiser : les antivax sont stigmatisés comme préférant l’intérêt individuel à l’intérêt général. Bouhouhou, au ban les vilains garnements; pourtant, on peut ergoter sur la manière de faire, mais pas récuser l'impératif vaccinal, le seul truc qui pour l'instant marche face au virus.
« Entendre parler de liberté individuelle alors que dans la balance se trouve la vie de milliers de personnes est assez dérangeant, estime Stéphane Hergueta. [...] Au lieu de critiquer des décisions difficiles, dans un contexte impossible, il serait temps de soutenir les actions en faveur de la survie du plus grand nombre. »  


Ou, comme l'explique le sociologue Jean-Claude Kaufmann, sans doute soudoyé par le lobby des feux rouges : 
« Dans de nombreux pays, et particulièrement en France avec les nouvelles manifestations du samedi, des oppositionnels se regroupent autour d’un slogan clair et mobilisateur : la défense de la liberté, supposée menacée par la montée d’un autoritarisme étatique, voire, pour certains, d’une dictature sanitaire. « J’ai le droit de ne pas me faire vacciner, c’est ma liberté ! » Face à cette importante minorité ancrée dans ses convictions, médecins, scientifiques, journalistes ou politiques, malgré la solidité quasi irréfutable des arguments en faveur du vaccin, non seulement ne parviennent pas à convaincre ceux qui ne veulent rien entendre, mais de plus sont eux-mêmes envahis par un malaise qui rend parfois leurs propos hésitants. Car il n’est jamais aisé de prendre position contre la liberté individuelle dans une société qui l’inscrit comme un principe fondateur. Nous sommes tellement grisés par notre sentiment d’autonomie individuelle que nous refusons de voir qu’il se déploie à l’intérieur de cadres de plus en plus contraignants, spécialement pour tout ce qui touche à la santé ou en cas de crise (ce que nous sommes en train de vivre résumant les deux). Les mesures disciplinaires actuelles n’ont donc rien de surprenant ; elles s’intègrent dans un irrépressible mouvement historique.Se positionner abstraitement pour la liberté n’a donc aucun sens, de même qu’il est ridicule (et dangereux) de revendiquer le droit de rouler à gauche ou de passer au feu rouge plutôt qu’au vert. « C’est ma liberté ! » ne peut s’appliquer n’importe quand et n’importe comment. Pour savoir si la revendication est ou non recevable, il est nécessaire de définir précisément le contexte et d’analyser l’impératif supérieur qui, au nom du bien commun, impose une restriction des libertés. [...]  Ici, le débat doit effectivement s’ouvrir, car de nombreuses dérives autoritaires sont possibles, des instrumentalisations du risque pour intensifier abusivement une contrainte disciplinaire facilitant l’exercice du pouvoir. Nous avons à la fois besoin d’un intense débat démocratique, et d’un débat précis, argumenté. La liberté pour l’essentiel se gagne à petits pas, dans les détails.
Hélas, les nouvelles conditions du débat dans la société des convictions personnelles portent au contraire à des prises de positions extrêmes, intransigeantes et passionnées, spécialement dans les mouvances complotistes antisystème. Or ceux qui croient ainsi lutter au nom de la liberté ne font qu’accentuer les clivages et renforcer les tenants d’un autoritarisme plus marqué. Il serait sans doute urgent de comprendre que ce si beau principe de la liberté individuelle s’exerce en fait dans un périmètre infiniment plus étroit que ce que nous imaginons ; il faut arrêter de rêver et regarder la réalité en face.»  


C'est bien joli, tous ces rappels au bon sens, mais une fois qu'on a dit ça, comment faire entendre raison à ceux qui nous ont justement contraint à prendre des mesures liberticides et socialement handicapantes pour les inciter à aller se faire vacciner, et plus vite que ça, parce que c'est pas bien de ne penser qu'à soi ?
Il faudrait aussi sortir de l'hystérie de l'anathème complotiste concernant les antivaccins, ne pas leur balancer du hashtag infâmant et clivant, écouter leurs arguments (quand ils en ont) et établir le dialogue avec eux quand le hasard nous en fait croiser. Sinon, on réussira juste à se coincer la crispation identitaire dans le tiroir du bureau.
Et justement, une collègue de bureau avec qui j'ai pris le temps d'en discuter cinq minutes m'envoie sur ma demande un bouquet de liens pleins d'infos soi-disant décapantes, à tester. Alors je teste. Quitte à rendre cet article illisible. Même en se prenant pour un aventurier du cyber de l'extrême, ce qui n'est plus mon cas, et sans aller mettre le pied sur le champ de bataille des réseaux sociaux, j'hésite à m'aventurer sur le terrain du débat sanitaire sans biscuits, tant le terrain est miné, et tant que je ne suis pas malade du virus,  qu'est-ce que ça peut me faire de montrer mon QR_Code au restaurant ?  Pourquoi aller chercher plus loin ? Ces histoires de vax et d'antivax, c'est la jungle, avec très peu de signalétique urbaine. Mon premier réflexe, et souvent mon seul décodeur, c'est le Monde, parce que je suis abonné, et que j'ai accès à l'intégralité des articles. Ils n'ont pas la science infuse, mais les infos sont censées être recoupées; En principe. Est-ce que ça va me suffire pour intelliger tout ça ? me le rendre compréhensible ? On verra bien.
Allez, j'attaque la pile de liens transférés par ma collègue, et je les passe au tamis de ma jugeote biaisée par mes parti pris.
Et je mets en rouge le nom des médicaments, ça fera plus joli.

Lien 1

bon là, c'est facile, le site est amateur et mal mis en page, et la question « Est-il « complotiste » de dire qu’on nous prive de traitements qui marchent ?" dégage un parfum de biais cognitif bien chelou, et c'est le Professeur Perronne qui est à la manœuvre.

Feu Charb aurait pu faire la même blague
en mettant le complotisme à la place du racisme.
Toi y en a comprendre ?

En 3 clicks je suis renseigné :

Facile à débusquer. Éliminé. Il faudra quand même surveiller les études sur l’ivermectine, quand il s'en publiera de sérieuses. Je veux bien tout entendre sur des médicaments efficients occultés par les labos qui ont vendu le vaccin, mais que les études soient des vraies études et les chiffres des vrais chiffres.
Allez, un autre.

Lien 2
https://www.20minutes.fr/sante/2972239-20210208-coronavirus-certains-antidepresseurs-pourraient-proteger-contre-formes-graves-covid-19?fbclid=IwAR10BfNB8m4UTn3sVskRRf3FHWyOxOhQUL-K_xow8KDEjBlfBS1siPPUrzg


Résumé : un psychiatre français, Nicolas Hoertel, s’est étonné de voir, dès la première vague, ses patients en psychiatrie à l’hôpital Corentin-Celton (AP-HP) peu touchés par l’épidémie. Après étude observationnelle sur plus de 7000 patients, il observe que les patients sous antidépresseurs font moins de formes graves. Réduction du risque entre 42 % et 78 % pour cinq antidépresseurs – fluoxétine (Prozac), paroxétine, escitalopram, venlafaxine et mirtazapine. Pour d’autres antidépresseurs en revanche, il n’y a pas d’effet protecteur. 
Selon le Figaro, qui recoupe l'article de 20 Minutes, un essai clinique a été lancé par l'AP-HP avec plusieurs centaines de patients et l'emploi du Prozac.... sans compter que ça plairait à Macron, de mettre tout le monde sous Prozac avant 2022... nan, je déconne, mais quand même, cette piste de traitement alternatif est curieuse.

Lien 3

https://www.larevuedupraticien.fr/article/covid-un-effet-protecteur-des-antidepresseurs?fbclid=IwAR0K0SmcwnPiem-ccb5RX1orGqMxkJ7oEfd-kkVS3K9NaMg36NGNjtw_fu8


La même, version "Revue du praticien". Je ne sais pas si ça accroît la crédibilité de l'info. C'est quand même souvent beaucoup de bruit pour rien, ces essais cliniques qui sont "en cours", ces médicaments pour autre chose qui se révèlent soudain "prometteurs" comme pouvait l'être l'hydroxychloroquine.
D'ailleurs même France Culture s'y intéresse sous cet angle. C'est pas un gage d'anguille sous roche, ça ?


https://www.franceculture.fr/emissions/radiographies-du-coronavirus/deux-nouvelles-molecules-prometteuses-contre-le-covid


Lien 4

https://www.lepoint.fr/sante/covid-19-un-anti-inflammatoire-teste-pour-contrer-les-formes-graves-16-08-2021-2439054_40.php?fbclid=IwAR0J-enhivwpVTSM78GJ-GG4u8E16loumOeTt_ejEVX34bd5JMhPZfnpe6Y


Test en cours du Roactemra, un anti-inflammatoire, pour contrer les formes graves. Pourquoi pas ? sans doute moins d'effets secondaires qu'avec le Prozac. Recherche en cours, premiers résultats en octobre.

Lien 5

https://cebedia.co/etude-cbd-inhibe-replication-covid-19/?fbclid=IwAR2oc9k1iOdE7Yx_aUS4WouXR_vaY_RtA2ssOxo2n8ZouApooh0Tebg_tWo


Etude en cours : le CBD inhiberait la réplication du SARS-CoV-2 (Covid-19) dans les cellules pulmonaires humaines. Personne ne m'avait 'spliqué que l'acronyme du CBD (que je prenais jusqu'ici pour de la fausse beuh pour gogos puisque sans THC) était là pour cannabidiol, un des nombreux cannabinoïdes du cannabis.
Les chercheurs ont prétraité des cellules de carcinome pulmonaire humain A549 exprimant ACE-2 (A549-ACE2) avec 0-10 μM de CBD pendant 2 heures avant de les infecter avec le SARS-CoV-2.
L’analyse des cellules 48 heures plus tard a montré que le CBD avait fortement inhibé la réplication virale dans les cellules.
Ils préconisent des essais cliniques contrôlés par placebo soigneusement conçus avec des concentrations connues et des formulations hautement caractérisées afin de définir le rôle du CBD dans la prévention et le traitement de l’infection précoce par le SRAS-CoV-2.
Nous aussi. N'hésitez pas à mettre un peu de skunk avec, si ce n'est pas assez probant. Faut ce qu'y faut, et des fois je refumerais bien un stick d'herbe en écoutant Steve Roach, si je n'étais pas certain que ça me ramènerait directement au tabac.

Lien 6

https://www.pasteur.fr/fr/espace-presse/documents-presse/ivermectine-attenue-symptomes-covid-19-modele-animal

https://www.lefigaro.fr/sciences/covid-19-l-ivermectine-traitement-miracle-ou-enieme-fausse-piste-20210715


C'est clair que l’ivermectine (un antiparasitaire) atténue les symptômes de la covid-19... chez les animaux. Chez les humains, résultats non significatifs. Ou plutôt, foire d'empoigne des antivax sur ce médicament, qui aurait été utilisé massivement en Inde en prévention, avec des résultats spectaculaires.

Et que dit Le Monde ?


https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/04/13/l-ivermectine-traitement-miracle-contre-le-covid-19-ou-mirage-therapeutique_6076630_4355770.html

L’antiparasitaire fait l’objet d’un regain d’intérêt dans la lutte contre l’épidémie due au SARS-CoV-2. Mais son efficacité reste encore à prouver. Et ses défenseurs sont issus de tout ce que la fachosphère et l'ultradroite produisent de sportif et de sain. Je ne sais pas si vous avez accès à l'article, mais c'est croquignolet. Ca ne jette pas le discrédit sur le produit, mais l'ivermectine gagnerait à se trouver de meilleurs défenseurs. 
Commentaire d'un lecteur du Monde, les articles sont autant trollés qu'ailleurs mais c'est parfois de bon niveau :
"Dans l’article, la présentation de l’ivermectine n’est pas exacte. Elle a d’abord et avant tout été utilisée contre de graves parasitoses tropicales, les filarioses et ensuite seulement contre la gale, maladie parasitaire universelle de l’insalubrité. L’indication contre le paludisme (due là encore à un parasite) n’en est qu’aux essais. Je ne sais pas si l’ivermectine est efficace ou pas contre le Covid, ni par quel mécanisme précis elle agirait, mais l’ivermectine est peu toxique (ce qui n’est jamais dit dans l’article) car agissant sur une cible du parasite absente chez l’Homme. Comme toute l’histoire de l’ivermectine (qui a valu le Nobel de médecine 2015 à ses découvreurs) est presque un conte de fées (cf le livre Drôles d’histoires de médicaments d’origine naturelle), on aurait envie d’y croire dans le Covid. Alors, oui à de nouvelles études sur cette molécule permettant enfin de trancher sur son intérêt ou pas dans le Covid et on se fout des populistes et des complotistes."
Polémique sans fin aussi sur les blogs de Mediapart, qui n'engagent pas la rédaction du journal :


Rhhhôôô... Si le Monde est entaché de biais cognitifs, où va le Monde ? L'argumentation de ce monsieur Enzo Lolo est intéressante, et cohérente. Mais c'est un défenseur acharné de l'ivermectine. Vais-je pour autant confier les clés de ma santé à un type qui prétend s'appeller Enzo Lolo, et qui me suggère de renoncer aux vaccins, qui pour l'instant marchent bien, contre un antiparasitaire pour chevaux dont la seule légitimité est assise sur celle d'influenceurs auto-proclamés ? L'influenza, c'est une grippe causée par certains virus ARN. Qui touche les oiseaux et certains mammifères dont le porc, le phoque et l'être humain. Moi, ça ne me dérange pas, d'être en si animale compagnie. Arf. Ici, je ne cultive d'autre prétention que celle de m'influencer moi-même, ou de témoigner de réflexions pouvant mener à des modifications comportementales intimes. Mais Enzo Lolo, qui mime la Raison Pure et la Revue Médicale, alors que c'est un bloggueur sous pseudo ? Son organe de presse est plein d'articles intéressants, où il pourfend les fake news des médias mainstream, quand ceux-ci usent des mêmes arguments que les moulins à bobards. Et comment vérifier les infos qu'il diffuse ? Sur l'Inde par exemple, je n'ai pas lu grand-chose d'aussi instructif que chez lui. Si c'est avéré, bien sûr. Et par qui ? Il faut que ça soit validé par Le Monde, ou Wikipédia pour que t'y croies ? Si oui, tu ne vaux guère mieux que les cyber-cerbères, d'un côté ou de l'autre de la barrière vaccinale. Hormis les arguments issus de l'exercice de l'entendement. Il faudrait approfondir les recherches, encore et encore. Journaliste de contagion, c'est vraiment un boulot à plein temps. Envoyez des sous, sinon je passe à autre chose.


Par exemple, faudrait comparer avec le wiki : "Controverse autour des traitements à l'hydroxychloroquine ou à l'ivermectine contre la Covid-19" qui fait un chouette résumé factuel des bastons en cours.

 
Et sinon, ma collègue me balance aussi ça : 

Lien 7

" L’Inde pourrait être le premier pays à poursuivre en justice un scientifique de l’OMS pour avoir déconseillé l’Ivermectine contre Covid-19". Article assez mal écrit et invérifiable. Et qu'est-ce que ça prouve ? Suspicion de complot de la part de l'OMS, qui supprimerait des données importantes relatives au traitement de Covid19. Ouhlàlà, c'est trop tordu pour moi. Je vais regarder comment se porte l'infection en Inde.
La science avance. Mais la vérole cosmique pandémique aussi.
Pour en savoir plus sur les causes, lisez "La fabrique des pandémies".
Pour en savoir plus sur les traitements qui marchent, 
on a écrit des bibliothèques entières sur les vertus de la prière.  


Donc, l'Inde, c'est vrai qu'ils ont morflé au printemps 2021, mais que dans les média mainstream, une information chassant l'autre, on n'en a plus entendu parler, parce que quand même, c'est loin, et que c'est pas des gens comme nous. Comment ont-ils jugulé l'épidémie, si ce n'est pas en se bourrant d'ivermectine ? Mmmmh ? Bien malin qui le saura sans aller enquêter sur place.

Autre chose nous est proposé :

Lien 8

https://www.santemagazine.fr/traitement/medicaments/ou-en-est-la-recherche-de-traitements-contre-la-covid-19-879025


Santé Magazine fait le point sur tous les médicaments en cours de tests. C'est vertigineux. Il ne manque que la chnouffe et la Badoit. Aah non, la chnouffe on l'a faite, entre le Prozac et le CBD.

Lien 9

Encore un article élogieux sur un médicament générique hypolipidique, le fénofibrate.
Je n'en pense rien, continuez les recherches, les gars, et je m'informe sur la source, car j'ai vécu jadis à Belleville, juste au dessus de la synagogue, et les intégristes loubavitchs me fatiguaient avec leur racisme antigoy, mais Les décodeurs du Décodex ne pensent rien de i24news.tv, sinon que c'est une chaîne de télévision israélienne d'information en continu, diffusée à l'international, propriété du milliardaire Patrick Drahi. Objectif revendiqué en 2012 par ce dernier : « Montrer le vrai visage d'Israël au monde, sans être un instrument de propagande. » Dans les faits, certains observateurs jugent la ligne de la chaîne plutôt déséquilibrée en faveur d'Israël.

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Bon, comme promis, j'ai réussi à rendre cet article illisible en moins de trois quatre six heures, c'est cool. on ne m'ôtera pas de l'idée que beaucoup de gens cherchent de vieux remèdes à de nouvelles maladies, comme si "on" leur avait caché la panacée universelle, et cherchent la petite bête aux vaccins rien que pour faire chier. Les enjeux politiques mettent un bazar monstrueux dans les débats. Avec les variants, qui vont continuer à muter et à devenir de plus en plus costauds, s'il faut se revacciner tous les 9 mois, peut-on encore parler de protection vaccinale ? on est vraiment dans de l'inédit, du disruptif. De l'intersectionnel.
Une tribune dans le Monde, l'autre matin : le démographe Hervé Le Bras prend un peu malgré lui la défense du sociologue de la criminalité Laurent Mucchielli, réputé sulfureux sur les questions Covid, à la suite d'une controverse lancée par celui-ci :
Selon les rapports de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), les professionnels de santé ont constaté entre janvier et juillet 2021 un millier de morts en France parmi les personnes ayant subi des troubles à la suite de l’injection de l’un des quatre vaccins contre le Covid-19.
Mucchielli estime que l’ensemble de ces morts a été causé par les vaccins. Tout le CNRS lui tombe dessus en lui reprochant de sortir de son champ de compétences.



Hervé Le Bras : "La pandémie ayant déjà tué 120 000 personnes en France, ce qui représente au minimum 12 millions de contaminés, les projections estiment que la majorité des non-vaccinés seront atteints par le Covid-19. En supposant toutefois que 50 % échapperaient à la contamination, le risque d’attraper la maladie puis d’en mourir serait seulement divisé par deux, donc encore 250 fois supérieur au risque couru à cause de la vaccination."
Toujours le même argument, que le bénéfice l'emporte sur le risque ? in fine, oui, et c'est un bon argument en faveur du bien commun, n'en déplaise aux familles des victimes du vaccin (l'étudiant en pharmacie décédé de thrombose à 26 ans est le plus cité) à qui nous adressons nos sincères condoléances.
Apparemment, ce monsieur Mucchielli roule pour le gang des rassuristes, un sous-groupe de conspirationnistes pas aussi rassurants qu'ils le souhaiteraient. Ils minimisent l'impact de la pandémie. Dans quel but ? il faudra que j'approfondisse.


Mais qui s'occupe trop de clés devient serrure, dit-on en Turquie.


Tiens, les gars de Conspiracy Watch le tiennent aussi à l'oeil.


Et c'est moi qui ai dit qu'il ne fallait stigmatiser personne ? Me v'là beau. Heureusement qu'on reconnait un article de blog complotiste au fait qu'il est truffé d'hyperliens bourrés (complètement) d'infos invérifiables (au moins par leur suffocante surabondance) et qu'on n'a pas envie de le lire; je reconnais qu'à ce titre, le mien est gratiné. Même en insérant des blagues dedans, ça nous ramènera pas Steve (celui qui s'est noyé dans la Loire) car les blagues protègent encore moins que le vaccin. C'est peut-être ce que je voulais démontrer.
A vous les studios.

Doublement vaccinée dès 6 ans 1/2 de la main même de Stéphane Blanquer à la sortie de l'école, 
Sophie G. a attendu toute sa vie d'être contaminée par le variant indien
pour voir si ses anticorps la préservaient des formes graves.
Au soir de sa vie, la déception est immense de n'avoir pas été touchée par l'infection.