vendredi 17 octobre 2008

la cigarette électronique ta mère










J'ai été récemment taggué par un spybot qui m'invitait à fumer des cigarettes électroniques.
Dure vie que celle du bloggueur auto-addicté, soumis à tant de tentations... Abasourdi par l'audace du robot vaguement humanoïde à la solde des labos enivrés d'autosatisfaction à l'idée d'avoir mis au point un produit si stupide, je me rends sur leur site. C'est là qu'on comprend les limites de l'approche techniciste, pourquoi la Bourse s'effondre, pourquoi Jesus ne sauve pas toutes ses ouailles... Bref, c'est l'instant de triomphe où les épiciers se prennent pour Néron, c'est l'instant de triomphe où les Anglaises se prennent pour Wellington.
Comment un fumeur peut-il croire qu'il va renoncer à son vice en se livrant au simulacre ritualisé d'introduire dans sa bouche un cylindre de plastique dont l'extrémité comporte une LED qui rougeoie dans le chuintement de vapeur d'eau qui s'en échappe ? Sa duplicité ne le cède en rien à la roublardise de celui qui lui propose un tel substitut, sans doute en vente uniquement dans les pharmacies. Aussi ridicule qu'elle soit ainsi vidée de sa teneur nicotinique, l'habitude funeste est reconduite.
La cigarette électronique est à la clope ce que le cybersexe est à l'amour, ce que le blog est à la littérature, la cigarette électronique pue des pieds, bref je crois que je préfèrerais refumer que tomber victime de cette merde.
Fin de notre rubrique "gagnez de l'argent avec de la publicité sur votre blog."


des robots un peu plus sympas, il y en a .


jeudi 16 octobre 2008

le rhinocéros de Monsieur Seguin

"Comme je l'ai déjà remarqué la semaine dernière, prends garde à la tentation de l'hermétisme, frêre. Elle comble assez bien la pulsion grégaire (car on se veut complice, et on l'est malaisément seul) et la soif d'élitisme, mais on n'est plus compris de grand monde, et j'ai cru comprendre que tu souffrais surtout d'isolement."
P'tain comment y cause, mon frêrot, on voit qu'il a fait des études.
"Et n'oublie pas que l'avidité et la jouissance sont incompatibles par nature."
Bien bien bien, alors aujourd'hui on va pas faire dans l'ésotérisme.
J'ai imaginé que la poignée de branleurs repentis qu'on était sur le forum dépendance sexuelle, on était un peu dans la position de Monsieur Seguin, on élève des chèvres en les sermonnant sur les dangers qu'il y a d'aller dans la montagne, où le risque de se faire bouffer par le grand méchant loup pornoïque est grand. Un jour ou l'autre, elles finissent toutes par ronger leur corde, et on n'en entend plus guère parler. Peu d'entre elles nous rassurent plus tard comme vient de le faire Spirit, à coups de cartes postales lénifiantes sur les merveilleuses vacances qu'elles passent à la mer, même si le verso de la carte s'orne d'un dessin épouvantablement grivois emprunté aux pires heures de Kiraz.

On ferait peut-être mieux d'élever des rhinocéros : bigleux, sourd, cuirassé comme mon pote Emkine,
le rhinocéros est relativement indifférent aux grands méchants loups pornoïques.
Mais d'un autre côté, dans ce cas-là, pas plus de Lettres de mon moulin que de beurre en branche.
Faut faire des choix.

mercredi 15 octobre 2008

Hyper-alcoolisation des (plus très) jeunes et krach boursier

Crise des subprimes : une explication très simple pour ceux qui essayent encore de comprendre.

Alors voilà, Mme. Ginette tient une buvette à Bertincourt, dans le Pas de Calais. Pour augmenter ses ventes, elle décide de faire crédit à ses fidèles clients, tous alcooliques, presque tous au chômage de longue durée.
Vu qu'elle vend à crédit, Mme Ginette voit augmenter sa fréquentation et, en plus, peut augmenter un peu les prix de base du "calva" et du ballon de rouge.

Le jeune et dynamique directeur de l'agence bancaire locale, quant à lui, pense que les "ardoises" du troquet constituent, après tout, des actifs recouvrables, et commence à faire crédit à Mme. Ginette, ayant les dettes des ivrognes comme garantie.

Au siège de la banque, des traders avisés transforment ces actifs recouvrables en CDO, CMO, SICAV, SAMU, OVNI, SOS et autres sigles financiers que nul n'est capable de comprendre.
Ces instruments financiers servent ensuite de levier au marché actionnaire et conduisent, au NYSE, à la City de Londres, au Bourses de Francfort et de Paris, etc., à des opérations de dérivés dont les garanties sont totalement inconnues de tous (c.à.d., les ardoises des ivrognes de Mme Ginette).

Ces "dérivés" sont alors négociés pendant des années comme s'il s'agissait de titres très solides et sérieux sur les marchés financiers de 80 pays.

Jusqu’au jour où quelqu'un se rend compte que les alcoolos du troquet de Bertincourt n'ont pas un rond pour payer leurs dettes.

La buvette de Mme. Ginette fait faillite.

Et le monde entier l'a dans le cul....


une archive incroyable mais vraie de l'époque où j'étais peu solvable, sauf dans l'alcool.

dimanche 12 octobre 2008

Expérience #53 : Devenir le média




J'ai vu cette lueur dans l'oeil de James Woods, dans Videodrome de David Cronenberg (Où finit la chair ? Où commence la manipulation du réel ? Qui décide réellement de ce qui est et de ce qui semble ?) : deviens le média.
Je l'ai revue dans l'oeil du rédacteur en chef de la station de télévision régionale où je travaille épisodiquement, lui qui a tout misé sur sa carrière, y compris sa femme et ses gosses, et qui s'y croit tellement que sa vie a beau craquer aux entournures, il continue d'être workholic et quand on lui avoue qu'on n'a pas regardé le journal du soir, au risque de ne pas avoir l'esprit d'entreprise, il nous regarde d'un air hébété. Deviens le média.
Je l'ai aperçue aussi dans l'interview de la nympho dans l'enquète sur la génération porno sur Arte quand elle disait qu'avec ses copains-copines elle essayait de reproduire des films pornos, sans trop bien savoir pourquoi : deviens le média.
Et puis pour faire bonne mesure, je la sens dans mon oeil quand j'écris sur ce blog, que j'avais ouvert pour faire comme vous - savez - pas - qui - mais - moi - j' m'en - doute, avec les résultats qu'on imagine. Deviens le média.
Comme si devenir le média allait nous délivrer momentanément de la nécessité d'être soi - ce qui dit comme ça ne veut pas dire grand chose - et de résoudre l'énigme que l'univers nous propose à chaque instant.
Il faudrait développer l'article vers la fusion/confusion, mais je roule un peu sur la jante.
Ce matin j'ai couru 17 km et j'ai passé l'après-midi à la mer.
Y'en a qui s'embètent pas.
Le Marshall McLuhan des temps post-modernes a failli naître.

vendredi 10 octobre 2008

la grande classe


"Taxidermia : Gyorgy Palfi's grotesque tale of three generations of men, including an obese speed eater, an embalmer of gigantic cats, and a man who shoots fire out of his penis!"

Comme un malheur n'arrive jamais seul, c'est Amon Tobin qui a fait la musique, avec son habituel big band fagoté au rayon électroménager.
Réservé aux amateurs de Fellini sous acide.
C'est ce qu'on appelle un public ciblé.
Le lien est dans les commentaires comme Jésus est dans l'hostie, comme le lièvre est dans ce pâté.

mercredi 8 octobre 2008

la vache qui ouït


Baisse de régime dès la semaine dernière. Du mal à chômer heureux et à geeker serein, surtout après avoir relu la définition du geek.
Après je vais accuser les autres d'hypocondrie, à tous les coups.
Dans le temps, je me faisais une petite compilation bien dépressive, plaisir d'offrir, joie de recevoir. Forme rudimentaire d'auto-érotisme, mais efficace.
Tandis qu'maint'nant, au lieu de râler contre les moyens croissants d'autisme sidéral, je peux monter ma maison de disques virtuelle et publier ma première galette en quelques clics !
Le lien est dans les commentaires.











Sans oublier qu'un jour il faudra lire les bons magazines, et se poser les vraies questions :

mardi 7 octobre 2008

invisibles à plus d'un titre (2)

Les Invisibles sont ©Grant Morrison

Ca fait des années que j'apercevais de temps à autre, en circulant à travers l'arborescence hiérarchique de mes disques durs, une poignée de fichiers coincés dans un sous-dossier invisible inclus dans un alias de disque dur ayant existé... dit comme ça ça n'a pas l'air très clair, mais ça ne l'était guère plus, des fichiers de rendus obsolètes de films compilés avec dvd studio pro, un vieux Steve Roach et même deux ou trois photos de cul, grumeaux témoins d'un passé révolu que je ne pouvais ni ouvrir ni jarter, je n'arrivais pas à cleaner mon install et à m'en débarasser définitivement, vu que la présence de ces fichiers était très aléatoire et ne se manifestait que dans un faisceau de circonstances que je n'arrivais jamais à reproduire exactement quand agacé de leur persistance, je tentais. Donc j'avais lâché prise, évidemment ils se rappelaient à mon bon souvenir de temps à autre, c'est toujours un bon test émotionnel si on monte dans le train d'agacement, et puis au moment de la séance de maintenance de la semaine dernière suite à un gros plantage, au cours de laquelle j'ai fini par découvrir tout à fait par hasard une incompatibilité entre ma nouvelle souris pc et mon ordi mac... j'ai eu un accès de lucidité, des infos qui se sont recoupées, j'ai posé une hypothèse, fait trois relevés topographiques avec les logiciels idoines et me suis débarassé du problème en une bonne après midi (norton antivirus, techtool pro 4 et gros passage dans les répertoires, quand même) et j'ai allégé mon disque interne de quelques gigas de fichiers invisibles mais bien là.
La situation s'est débloquée parce que toutes les causes contributives sont arrivées en gare à la même heure. Arborescences masquées + intuition + moyens habiles = fiat lux.
La prochaine fois que je vois passer dans ma tête des fichiers obsolètes dans des dossiers invisibles, je respire fort et je reste détaché.
Pour l'instant, rien que de réécrire ici, ça me troue.
Faut croire aimer l'hermétisme, ce dont témoigne mon post d'hier, comme le Grant Morrison des Invisibles, qui fait des chichis et des longueurs (pas étonnant que ça se soit pas vendu en France) qui sont peut-être leur propre mesure. Quelqu'un disait que l'oeuvre de GM était un commentaire sur elle-même. Ca m'en rappelle un autre : quant un blog est plein de "Notes Pour Moi-Même", on ne les relit jamais, l'importante est toujours celle qu'on est sur le point d'écrire, et quand on se publie pour que notre génie soit mieux connu, on est très déçu de croupir dans un isolement et/ou un succès d'estime qu'on imagine vaguement sarcastiques.