dans la Réalité Pseudo-Réelle (RP-R), les fins justifient les moyens.
Mais nouzôtres, au
Episode 5
Je sens bien que je vais finir par lasser mes plus jeunes lecteurs, avec mon dada hypertélique du moment, dans cette société d'amnésiques consentants où les images ont remplacé les mots.
Et comme une image chasse l'autre, niveau perte de mémoire on est peinards, ça rentre comme dans du beurre et ça ressort par l'autre, et d'ailleurs rappelez-moi votre nom ?
Bref, heureusement que je suis là pour vous stimuler les zones corticales les plus chatouilleuses.
Je vous propose donc aujourd'hui une rubrique tout en images avec des exemples simples issus de ma vie quotidienne de méditant de pleine concierge.
- comme nul n'est censé l'ignorer, la méditation de pleine concierge consiste à parler à tort et à travers à ses amis imaginaires tout en fixant l'écran de son ordinateur comme si on était la gardienne du Temple de l'Usine à Pixels.
1/Hypertélie télévisuelle
Synopsis : "Les Hypertéleurs, ces êtres étranges venus d'une autre planète. Leur destination : la Terre. Leur but : en faire leur univers. D'Avide Warcent les a vus. Pour lui, tout a commencé par une nuit sombre, le long d'une route solitaire de campagne, alors qu'il cherchait un raccourci clavier que jamais il ne trouva(...) Cela a commencé par la rédaction d'un article de blog venu d'une autre galaxie. Maintenant, D'Avide Warcent sait que les Hypertéleurs sont là, qu'ils ont pris forme humaine et qu'il lui faut convaincre un monde incrédule que le cauchemar a déjà commencé...
Mathieu Ricard est un gentil garçon qui a troqué son destin tout tracé de scientifique contre l'austère robe de bure du bouddhisme tibétain, où l'avenir du futur est quand même beaucoup plus incertain. Quand on le voit à la télé il respire la compassion incarnée, mais il écrit des livres effroyablement interminables, surtout vers la fin, pour éveiller les hommes à leur propre humanité.
C'est pas gagné.
3/ Hypertélie au bureau
Modifications demandées par des clientes hypertéliques dans un film de commande, chacune s'attachant à saborder méthodiquement et hypertéliquement le travail de l'autre. C'était pas gagné non plus pour le monteur, qui se situait tout en bas de la chaine alimentaire. Pauvre Warsen.
4/ Hypertélies informatiques
a) messages d'erreur
D'après Marshall Mc Luhan, théoricien des media étudié dans mes vertes années, "le message c'est le massage."
Force est de constater que pour l'un comme pour l'autre, j'attends toujours.
J'aurais dû potasser Epictète.
sans commentaires |
A ce moment précis de grande fragilité psychique, j’ai assez mal pris à titre personnel l’explosion en vol des fonctions de synchronisation automatique de FCPX 10.3.4.
Or il ne faut jamais, au grand jamais, nourrir des griefs inutiles, inutilisables et inutilisés, envers des logiciels ou des ordinateurs qui plantent méthodiquement, mais toujours respirer trois fois à fond en se tournant vers la Mecque de la Siliconne Vallée, puis remonter de la créature au Créateur, et maudire directement jusqu'à la 7eme génération de microprocesseurs les pauvres enculés trisomiques qui se masturbent le cerveau sur des foutaises transhumantes de mes bollocks, et conçoivent et mettent simultanément sur le marché des programmes défectueux et/ou des machines de merde/vérolées.
Je m'en suis alors ouvert à M. G., l'incontournable auteur de "En chaussettes avec FCPXxxX dans mon pyjama en pilou", il n'a pu que me confirmer sous le sceau de l'anonymat la gravity of ze situation.
Heureusement, ne reculant devant aucune mise à jour buggée, Apple annonce rapidement the macOS High Sierra 10.13.2 Update, qui semble-t'il "improves the security, stability, and compatibility of your Mac, and is recommended for all users", enlève tes lunettes et écoute comme ça sent bon, si ça se trouve elle favorise aussi le retour de l'être aimé même si elle ne nous ramènera pas notre jeunesse perdue, Update 10.13.2 que je tente légitimement d'installer en retenant en moi des vagues d'enthousiasme frétillantes, mais qui plante au milieu du gué, o gué.
Et ma carte Nvidia est une fois de plus à la rue, vu qu'ils se moquent comme de l'an quarante des mises à jour de l'OS Apple dont ils ont pourtant truffé de leurs cartes graphiques les bécanes à la pomme pourrie, à une époque où les relations diplomatiques entre les deux mastodontes de l'informatique étaient cul et chemise, mais le torchon finit toujours par brûler, surtout si on le laisse trainer sur la chaudière chez Warsen en se retrouvant pour un apéro dinatoire autour du traditionnel verre de l'amitié.
Et c'est comme ça que je me suis retrouvé à resynchroniser 245 plans audio et vidéo à la main avant d'attaquer le montage de mon film de commande hypertélique à présenter avant-hier, comme si j'avais que ça à faire.
Ca, et raconter des conneries sur Internet : plus qu'un métier, une passion.
Là encore, je comprends pas quelle manipe foireuse j'ai pu faire pour que ça plante. Comme quoi internet c'est vraiment d'la merde, des fois.
b) foutages de gueule
T'as raison Gaston.
Philip K. Dick doit bien rigoler, où qu'il soit.
Ce bandeau orne le fronton d'un nombre considérable de sites et de blogs, nous en masque en partie le contenu, dégueule à droite des marges de mon blog sous prétexte que la promiscuité engendre la familiarité, nous promet que les cookies même sans chocolat c'est bon pour la santé, nous promet que Google fera de nos données ce que bon lui semblera, emmerde tout le monde sur un plan cosmique, et nous oblige à opiner du chef et de l'index en validant ce mensonge d'un simple clic pour le voir momentanément disparaitre jusqu'au prochain blog visité.
Je ne sais pas comment vous avez pu résister jusqu'à présent à l'impulsion vitale de balancer votre clavier dans votre écran en cédant à un accès de rage impuissante mais tellement revigorante, mais il n'est pas trop tard.
Vous n'aurez qu'à dire que c'est moi qui vous ai passé le virus.
Aaah, les mots de passe.
On se dit qu'on va toujours mettre le même, ou approchant, de façon à pas se faire suer à être obligé de les rentrer dans un fichier spécifiquement dédié, ou carrément dans un logiciel genre 1password pour les avoir dans le cloud sans se les faire pirater en ligne.
Et puis on tombe sur le site hypertélique qui nous demande sans rire "au moins 8 caractères, sans espace, comportant au moins un chiffre, une lettre minuscule, une lettre majuscule et un caractère spécial.
Et après, impossible de se remémorer qu'on avait rentré P0rn_Addict*79 rien que pour avoir la paix.
John B. Root doit bien rigoler, où qu'il soit en train de se branler aux cabinets.
Ca tombe bien, ceci n'est pas un article, c'est un pamphlet, un brûlot, un promontoire, un cap, une péninsule.
(à suivre)