mercredi 18 mars 2015

L'art, sa valeur, sa copie, l'émotion authentique et l'imprimante 3D

Un ami bien intentionné me transmet « 2 beaux articles dans Télérama que vous aurez peut-être déjà lus, sinon ce serait dommage de les rater » après les avoir religieusement scannés.
L’un est une interview d’un sociologue sur l’émotion esthétique et la valeur de l’art, l’autre relate la genèse du clonage des Noces de Cana, le plus grand tableau du Louvre, et surfe sur la vague du vertige engendré par la copie numérique.
Je déchiffre ses pdf richement enluminés des illustrations parues dans le journal, en méditant sur la pulsion prosélytique, celle-là même qui nous pousse à diffuser le fruit de nos découvertes, puis je commence à lui répondre, avec cette hideuse outrecuidance du gars qui sait et à qui on ne la fait pas :
tout d’abord, je lui signale qu’en général les articles publiés dans l’édition papier sont diffusés sur le Net, avec une semaine de décalage pour ne pas nuire au canard. Je dis pas ça pour vexer mais pour instruire, c’est quand même plus facile à lire que des scans.
Je l’ai découvert incidemment en voulant publier mon propre article à base d’itv parue dans télédrama. »

De fait, les articles qu’il m’a transmis sont là :
le papier sur la reproduction du chef d’oeuvre de Véronèse :

Ensuite, j’atomise son enthousiasme :
« J’ai trouvé tout cela absolument fantastique, m’écrit-il. C'est aussi un curieux pied-de-nez aux barbares qui brisent des œuvres millénaires... Leur geste devenant inutile puisque maintenant nous pouvons tout parfaitement copier. »
Heu… d’accord sur le principe, mais vaut mieux scanner les statues avant leur destruction, sinon tu ne recopies que des gravats, quand même. 
T’as le triomphe un peu facile sur ce coup-là. 
Tu te serais pas fait enfumer par des vendeurs d’imprimantes 3D en regardant les Noces de Cana-bis (la copie, donc) après avoir testé sur toi-même, au mépris du danger, ton nouveau savon parfumé au chanvre ? (il est savonnier de son état)
Et si oui, je peux passer quand pour prendre des échantillons au labo R & D ?
Sinon, sur l’art dernier refuge du sacré après le cassage de gueule des religions et des idéologies, ok. 
L’homme ne vit pas que de pain dans la gueule, sauf en Syrie. Il lui faut aussi du divin, que le téléchargement compulsif de photos de muqueuses génitales ne comble qu’imparfaitement.
Sur le trouble métaphysique engendré par la perfection des copies numériques, ok.
Mais quid de la destruction programmée du sentiment du sacré par les petits DAECH de l’art contemporain ?
"L'art classique est là pour incarner les lois de l'harmonie universelle, alors que l'art moderne manifeste les disharmonies individuelles. C'est malheureusement très clair. Quand on regarde les peintures dans les églises italiennes, on se dit que même si l'artiste avait des problèmes persos, ça ne transparaît pas dans ses toiles, s'il peint la vie de Jesus, il fait de son mieux pour s'effacer. Dans l'art moderne, c'est le contraire, on ne peint que soi-même, c'est à dire qu'on ne représente que l'erreur. Peut-être que ça peut inspirer des sentiments à ceux qui sont aussi déséquilibrés, mais c'est sûr qu'il manque une porte de sortie puisque l'absolu est écarté de facto. »
c’est pas de moi, mais je ne m’inscris pas en faux.



Le bonus multimédia avant que mon article parte chez l'imprimeur :
le making off de la copie du Véronèse.

Voilà, un petit P.S. vaut mieux qu’un long discours du FN.
Blasphemator® va encore se faire plein de nouveaux amis sur internet.

vendredi 13 mars 2015

Vacuité de la Plénitude, Plénitude de la Vacuité

Les secrets de la longévité, et aussi de la maitrise du lâcher prise :



2/ regarder le soleil en face pendant 5 ans et compiler les 200 millions de photos prises sur site
(n'oubliez pas de mettre vos Ray-Ban, quand même)

3/ lire ce blurg régulièrement

4/ s'abonner au Monde.fr pour y lire de chouettes articles réservés aux abonnés :











Pour la Vacuité et la Plénitude, faut pas rêver, c'est pas ici que vous en verrez, et de toute façon dans ce domaine, chacun voit midi à sa porte à quatorze heures.

mercredi 11 mars 2015

Intelligence et humilité

J'ai trois potes cancéreux, à des stades divers de la maladie, bien que le pronostic vital soit engagé, et tous en disent "je fais moins le malin", comme s'il fallait une bonne maladie grave pour revenir à la raison.

Comme dans la vieille blague de Flo :

Objet : [conscience-lucidite] Re : 2012?

Un mal entraîne un bien, et un bien entraîne un mal.
Quelqu'un qui souffre entame une ascèse. Son ascèse le rend meilleur. Devenant meilleur il se la joue et devient puant. Etant puant ça lui retombe sur la figure, et il souffre. Souffrant, il a un accès d'humilité. Son humilité le rend meilleur. Devenant meilleur il redevient puant...
Où est l'éveil dans tout ça ?
Les amis, il serait temps de voir que ça n'a pas de fin.


De mon côté, pas encore de cancer, mais j'y travaille activement.
Et mon hyper-activité actuelle est toute relative, elle n'est que le pendant de mon hyper-immobilisme avant mon burn-out de 2011.
Ma bipolarité garde donc des proportions modestes.
C'est tant mieux, car mon ego en prendrait vite ombrage.
J'aimerais juste trouver un peu de temps pour finir d'écrire les aventures de Blasphémator®.

Et continuer à trouver le geste juste, dans tous les domaines de ma vie.
Comme par exemple quand je dois migrer mes données de mon vieil Imac vers mon nouvel Imac, et que je me débrouille pour ne plus pouvoir réinstaller Yosemite en ligne.

Y'a de quoi devenir antiYosemite.



Le laboratoire hyper-secret de destruction des Imac flambant neufs


Mais je pense à ce rescapé des attentats de Charlie Hebdo, qui n’a plus beaucoup de voix, ni de visage autour, et je relativise.
Apparemment, son intelligence reste entière.
C’est toujours ça de pris.



vendredi 6 mars 2015

jeudi 5 mars 2015

Blasphemator® n’aime pas Prometheus

Blasphèmator® aime bien la SF.

Blasphèmator® aime bien Alien, il se rappelle qu'il avait 16 ans quand il a vu le film en salle, et qu'il a failli être malade sur son voisin de devant tellement la mort de Ash l'androïde était a-dégueulbif.

Blasphèmator® a été affreusement déçu par Prométhéus, même si le potentiel blasphématoire du film est d'une kolossale finesse :
Les "Ingénieurs" qui sont à l'origine de Toute Vie sur Terre ne nous ont créés que pour pouvoir joyeusement nous exterminer, sans doute pour le fun.

Pour une fois, je trouve justifié le palimpseste de l'Odieux Connard pour nous détourner de cette horreur.

C’est pire que Blasphèmator® quand il est voluptueusement pessimiste, c’est pire que Jean Rostand quand il achève ainsi un de ses livres : 

« Alors l'espèce humaine passera comme ont passé les Dinosauriens et les Stygocéphales. Toute vie cessera sur la Terre qui, astre périmé, continuera à tourner sans fin dans les espaces sans bornes. Alors, de toute civilisation humaine ou surhumaine, découvertes, philosophies, idéaux, religions, rien ne subsistera. En ce minuscule coin de l'univers sera annihilée pour jamais l'aventure falote du protoplasme, aventure qui déjà peut-être s'est achevée sur d'autres mondes, aventure qui en d'autres mondes peut-être se renouvellera. Et partout soutenue par les mêmes illusions créatrices des mêmes tourments, partout aussi absurde, aussi vaine, aussi nécessairement promise dès le principe à l'échec final et à la ténèbre infinie. » dont on pourrait résumer la pensée en un minimum de mots : 
« Merde !» 

Ce qui nous ferait gagner un temps précieux pour :
1/ aller voir des bons films
2/ poursuivre notre autodestruction sans nul besoin de Dieu fâché, un usage pervers de la religion y suffisant amplement.







Le manuscrit de l’arabe dément Ibn Djihad Jack-One-Lung Ben Dartan, dont a été exhumée la citation de Rostand.

mardi 3 mars 2015

Le Darknet pour les Nuls

Changeons-nous la tête avec le Darknet :
c'est là qu'on découvre le monde merveilleux des gens qui ont raison d'avoir Tor.

Et l'épisode 2 :
https://www.youtube.com/watch?v=-0p_ILUXvgg

dimanche 1 mars 2015

à partir d'un dessin de Voutch



J'avais posté ce dessin ici :
C'est un de mes articles les plus visités, plus de 10 000 vues selon le Ministère, alors que mes petits exposés dépassent très rarement les 100 vues, snif.
Voutch parvient en quelques mots à rendre dérisoire toute aspiration « méditative » chez les Occidentaux, à décrire la vacuité égotiste, et à montrer la brutalité des rapports de classe chez nos dirigeants névrosés. Chapeau.
Heureusement, ce pauvre Pichonneau va sans doute se jeter de l'immeuble ou déprimer grave du fait de la méchanceté imméritée de son patron, alors que moi qui vous cause, j’ai l’impression de vivre l’inverse d’un burn-out (un burn-in ?) en ce moment, sans trop de ricanements - après quelques accès de cynisme ces dernières semaines, ça va plutôt mieux. 
Donc je crois que je suis bien en train de me préparer à ma session de MBSR.