samedi 18 février 2012

Le club des supporters bourrés


    Je "couvre" une manifestation sportive pour une chaine régionale.
Pour une fois, je vais sur le terrain, avec un MacBook Pro, un lecteur XDCam, une mixette et deux caisses de rallonges.
Riche de mon expérience dans le privé, qui me permet de ne craindre aucune peur, alors qu'il y a trois mois j'ai failli me flinguer pour une mission moins complexe et moins improvisée, mais j'étais dans mon état.
Passons.
C'est l'occasion d'être au contact de tous ceux qui gravitent autour du sport professionnel.
Moué j'ai déjà pas trop le temps de faire du sport, alors en regarder à la télé, vous comprenez que ça me dépasse un peu.C'est pas des gens que j'ai l'occasion de fréquenter, bien qu'en principe, rien de ce qui est humain ne me soit étranger.
Je trouve donc sur place le mélange auquel je pouvais m'attendre de basketteurs longilignes, d'entraineurs dépressifs, de supporters bourrés, de stars déchues la bite à l'air sur des parkings de nuit, de techniciens vidéo trentenaires cocaïnomanes, et de gens qui d'une façon ou d'une autres se la pètent un peu, pour éviter de voir combien leur situation est pathétique (ça plairait à Flo, ça, comme remarque).
Je ne déroge pas à la rêgle, du haut de ma petite cinquantaine d'années dont vingt cinq dans le monde merveilleux de la télévision.
Difficile d'échapper aux clichés, même si à l'oeil nu les détails humanisent un peu la vue d'ensemble. 
Tiens, celles qui ne se la pètent pas, c'est les femmes de ménage et les hôtesses d'accueil à l'Etap Hotel de Roanne, parce qu'elles n'ont aucune raison de se prendre pour ce qu'elles ne sont pas.
Entre deux matches, et quand je n'ai aucun feed à traiter pour le Moloch de l'actu, j'uploade sur mon tumblr, et je regarde quelques vidéos.
C'est pas ça qui manque.


Celle-ci, hé bien mon Dieu j'ai trouvé que musicalement ça faisait beaucoup penser à Amon Tobin, et puis finalement je l'ai retrouvé au générique. Quant au traitement anthropomorphique des moeurs insectoïdes, c'est un écueil qu'on évite rarement une fois qu'on s'est inscrit à concourir dans le genre et dans la catégorie.

vendredi 17 février 2012

Prestige de l'uniforme

     Purée, j'allais un peu vite dans cette descente en sortie d'agglo... ah flûte, les flics de la police... ils étaient bien planqués dans le virage, ces salopiauds... encore 100 bornes avant Roanne, je suis à la bourre grave... bon, restons zen, de toute façon ça répond à la question que je me posais en tâche de fond, à savoir si les limitations de vitesse sur les petites départementales du Centre France étaient respectéees et respectables... appliquons la tactique traditionnelle, reconnaissons nos erreurs et constituons-nous prisonnier... 
à combien j'allais, messieurs ? 
Aah, quand même, 84 km/h au lieu de 50 ? 
vous êtes sûr ? 
bon, ok, je me gare là, un peu plus loin ?
.... et le gendarme me dévisage, j'ai sans doute l'air flapi et sorry, y'a un vieux liévaux transfo qui suinte de l'autoradio, et ce brave pandore me fait un large sourire, et me dit "c'est bon, allez-y, mais faites attention quand même..."
Hallucinè-je ? Aurais-je absorbé sans le savoir quelque substance psychoactive qui projette sur le réel des flashs d'une candeur woodstockienne qui me fait voir des flics rayonnants de compassion au lieu des 3 points en moins et des 150 € d'amende qui me sont dûs pour cette infraction ?
... et à ce moment-là, je prends conscience que je suis à bord d'un Scénic arborant les couleurs d'une grande station de télévision régionale, et que le gendarme me voit sans doute comme un "collègue" travaillant comme lui pour le service public...
Cool !

mardi 14 février 2012

Merci Zopiclone®

Actuellement victime consentante d'une expérience de chimie amusante, je varie les produits et dosages pour retrouver des biorythmes compatibles avec mes activités diurnes et nocturnes.
J'ai un programme rédactionnel chargé, et il faut me remettre en forum heu pardon en forme car mes employeurs ont prévu des missions en regard de mes nouvelles compétences, sans aucune négociation préalable avec les partenaires sociaux.

vendredi 10 février 2012

Les Cassandres du courrier des lecteurs de Télérama

Comme le rappelle Geoltg (j'ignore son nom de famille mais s'il est aussi difficile à prononcer, heureusement que sur le Net tout le monde se tutoie et s'apostrophe du clavier sans façons), le Courrier des lecteurs de Télérama est plein de ce bon sens qui semble faire défaut à la plupart des commentateurs médiatiques, qui sont pourtant payés pour faire de l'analyse plutôt que du résumé de texte.
Sauf peut-être François Morel, salarié de Philippe Val.
A preuve cette brève, relevée dans le numéro 3237, lu dans le bus 4 à 9h28 du matin :

"Gueule de bois"
Bling-bling hollywoodien kitsch, cocooning individualiste régressif, ultralibéralisme anglosaxon numérique, malbouffe plus fast que food, real-politic shows évènementiels, surproduction donc surconsommation, donc surmenage mortifère (ou l'inverse), patient travail de sape de la mémoire vive au profit du "tout et tout de suite"déculturé, tapageuses publicités sadomasochistes pour impouissants de l'imaginaire... Chère vieille Europe, tu te rêvais américaine. Tu vas te réveiller chinoise."
David Anquetil, Vannes

jeudi 9 février 2012

Ubik cuité



"Mon Dieu, mais tu es partout !"
t'es-tu exclamé en fuyant la cafeteria dans un grand bruit de plateau-repas froissés, cafeteria qui jouxte providentiellement l'usine à pixels où nous nous étions croisés plus tôt dans la matinée et où tu me croyais encore, inconscient parce que peu au fait de mes nouveaux super-pouvoirs, sur lesquels la presse internationale est restée d'une discrétion exemplaire, et parmi lesquels cette vitesse de déplacement supra-luminique que tout le monde m'envie, sauf les rares pisse-froids que ça commence à agacer, cafeteria où tu avais cru trouver refuge loin de mes yeux au regard fatigué mais perçants, de ma gouailleuse morgue, qui jouxte providentiellement mon blog tombal, cafeteria encore où Edgar le bel Hidalgo pas ibère pour deux sous nous régale par son amour du travail bien fait et ses bons petits plats, mais plus grand-monde de la station ne s'y rend déjeuner tellement c'est débectant de voir un gars comme ça prendre son pied et rester humble en faisant simplement son travail le plus correctement qu'il peut chaque jour que Dieu fait, même quand Il est Peu Motivé, au vu de nos peu performantes performances, à moins que nous ne soyons qu'une bande de virus auto-réplicants échappés d'une éprouvette cassée dans Son Labo alors qu'il cherchait quelque chose d'un peu plus viable à long terme.

"Mon Dieu, mais tu es partout !"
Expression frappée au coin du bon sens et de ta bonhomie peu feinte, qui m'a donné envie de te répondre du takotak "c'est un pléonasme que tu viens d'émettre, le sais-tu mon bon Arnaud ?" car tel n'est pas ton prénom, que nous avons détruit afin de préserver ton anonymat.
"Et puis, tu peux m'appeler John", aurais-je ajouté en découvrant mes crocs jaunis et miséricordieux, sauf les trois qu'on m'a prélevés début janvier, mais tu étais déjà loin.
Tu ne perds rien pour attendre, j'ai l'adresse.