Cyberdépendance virtuelle, auto-addiction, rédemption de l’objet fascinatoire, progrès dans l’intention de pratiquer le bouddhisme.
dimanche 19 octobre 2008
pop culture
Hier soir j'ai enterré dans le jardin la pop culture avec Indiana Jones 4, parce que c'est vraiment "Harrison Ford contre la soupe froide qu'on lui sert à l'hospice" (et il a perdu dans les 20 premières minutes.)
Bon Spielberg a le droit d'être fatigué, il a bien oeuvré pour le cinéma populaire de qualité quand il était plus jeune.
La semaine dernière, Hancock c'était bien affligeant, aussi. On sent l'épuisement des formes culturelles, qui contraint les scénaristes à tenter des greffes bizarres entre groupes sanguins assez dissemblables. Au moins Indiana Jones c'était de l'auto-greffe, ça reste propre. Nul et vide mais propre, là où Hancock est violent et pitoyable dans son assassinat en direct de bonne idée de départ.
Bref je me suis endormi d'ennui devant mon écran plasma ultra-consumériste, ouah la louze.
Je connais quelqu'un qui faisait des critiques brillantes de films qui m'apparaissaient stupides, et j'aurais bien postulé pour essayer de faire l'inverse, mais le dernier film qui m'est apparu génial c'est Les Fils de l'Homme, et ça ne serait pas lui rendre service que de l'encenser avec mon imitation de mongolito.
Il y a aussi Jennifer Shiman qui vous fait sombrer dans une sorte de nihilisme cinématographique : après avoir visité son site, on ne peut plus regarder un film de fiction traditionnel sans l'imaginer réinterprété en 30 secondes par des lapins crétins...
Ca sent le nivellement par le bas.
Mais ce midi j'ai dû redéterrer d'urgence la culture pop, en plus je me rappelais plus où je l'avais inhumée, j'ai fait des trous partout dans le jardin mais ça valait le coup, parce que j'avais prévenu mes gosses qu'il y avait des séances de ciné à 4 euros jusqu'au 21 octobre (des fois je suis un bon père), et qu'ils m'ont trainé voir Kung Fu Panda, et que c'est un tel bonheur esthétique de voir la culture asiatique absorbée/digérée/recrachée avec de nouvelles épices, avec dissolution du corps du Maitre en Corps d'arc-en-ciel et tout, et je dis pas ça du tout pour qu'une certaine personne aille le voir, que c'était comparable en plaisirs et en intensités diverses à Ratatouille ou Monstres et Compagnie, et du coup c'était vraiment c'était une bonne journée à goûter des joies simples.
C'est la vie.
samedi 18 octobre 2008
un truc avec la mère (2)
Deuxième vague de feuilles mortes kamikazes endiguée sur la pelouse et refoulée dans le bois. Les vagues 3, 4 et 5 sont attendues jusqu'à fin décembre.
Dans ma tête aussi, les feuilles mortes se ramassent à la pelle.
Qu'en faire d'autre ? du compost.
Mon père m'envoie cette photo de ma mère, je suppose que le message caché c'est "Venez donc à la Toussaint, sinon j'lui crève l'autre."
Ou alors indignité et ignominie sont des vocables inventés rien que pour notre famille, sans vouloir faire de lexicocentrisme. Il y a une certaine tendance à exhiber des blessures, dont ce blog n'est d'ailleurs pas exempt.
Je les appelle, mais non, tout va bien, c'est juste les conséquences normales de l'opération de la cataracte.
Je suis traumatisé par cette campagne d'information sur les conséquences de l'alcool au volant "Pour que des telles choses n'arrivent plus, prenez conscience que boire saoul peut briser votre vie."
Boire saoul, comme je l'ai trouvé texto sur un site tellement bidon qu'il donnerait honte de faire partie des buveurs d'eau. Boire saoul doit donner envie de fumer des cigarettes électroniques.
Christophe le note dans son déroutant journal : "Sur internet j'ai trouvé : 'aigri : qui a eu trop d'expériences amères. Je cherche encore et je trouve : l'amer / la mère. Ok c'est clair non : je suis aigri à cause de la relation très mauvaise que mon enfant intérieur a avec les mères en général."
Je m'aperçois que je l'avais noté il y a 20 ans, mais c'était inexploitable.
alors que là, ça va au moins me faire reconsidérer mes rapports avec la mère de mes enfants. Sans parler de mes vacances de Toussaint, en attendant qu'un de ces jours la Toussaint et la fête des mères tombent le même jour.
Dans ma tête aussi, les feuilles mortes se ramassent à la pelle.
Qu'en faire d'autre ? du compost.
Mon père m'envoie cette photo de ma mère, je suppose que le message caché c'est "Venez donc à la Toussaint, sinon j'lui crève l'autre."
Ou alors indignité et ignominie sont des vocables inventés rien que pour notre famille, sans vouloir faire de lexicocentrisme. Il y a une certaine tendance à exhiber des blessures, dont ce blog n'est d'ailleurs pas exempt.
Je les appelle, mais non, tout va bien, c'est juste les conséquences normales de l'opération de la cataracte.
Je suis traumatisé par cette campagne d'information sur les conséquences de l'alcool au volant "Pour que des telles choses n'arrivent plus, prenez conscience que boire saoul peut briser votre vie."
Boire saoul, comme je l'ai trouvé texto sur un site tellement bidon qu'il donnerait honte de faire partie des buveurs d'eau. Boire saoul doit donner envie de fumer des cigarettes électroniques.
Christophe le note dans son déroutant journal : "Sur internet j'ai trouvé : 'aigri : qui a eu trop d'expériences amères. Je cherche encore et je trouve : l'amer / la mère. Ok c'est clair non : je suis aigri à cause de la relation très mauvaise que mon enfant intérieur a avec les mères en général."
Je m'aperçois que je l'avais noté il y a 20 ans, mais c'était inexploitable.
alors que là, ça va au moins me faire reconsidérer mes rapports avec la mère de mes enfants. Sans parler de mes vacances de Toussaint, en attendant qu'un de ces jours la Toussaint et la fête des mères tombent le même jour.
vendredi 17 octobre 2008
la cigarette électronique ta mère
J'ai été récemment taggué par un spybot qui m'invitait à fumer des cigarettes électroniques.
Dure vie que celle du bloggueur auto-addicté, soumis à tant de tentations... Abasourdi par l'audace du robot vaguement humanoïde à la solde des labos enivrés d'autosatisfaction à l'idée d'avoir mis au point un produit si stupide, je me rends sur leur site. C'est là qu'on comprend les limites de l'approche techniciste, pourquoi la Bourse s'effondre, pourquoi Jesus ne sauve pas toutes ses ouailles... Bref, c'est l'instant de triomphe où les épiciers se prennent pour Néron, c'est l'instant de triomphe où les Anglaises se prennent pour Wellington.
Comment un fumeur peut-il croire qu'il va renoncer à son vice en se livrant au simulacre ritualisé d'introduire dans sa bouche un cylindre de plastique dont l'extrémité comporte une LED qui rougeoie dans le chuintement de vapeur d'eau qui s'en échappe ? Sa duplicité ne le cède en rien à la roublardise de celui qui lui propose un tel substitut, sans doute en vente uniquement dans les pharmacies. Aussi ridicule qu'elle soit ainsi vidée de sa teneur nicotinique, l'habitude funeste est reconduite.
La cigarette électronique est à la clope ce que le cybersexe est à l'amour, ce que le blog est à la littérature, la cigarette électronique pue des pieds, bref je crois que je préfèrerais refumer que tomber victime de cette merde.
Fin de notre rubrique "gagnez de l'argent avec de la publicité sur votre blog."
des robots un peu plus sympas, il y en a là.
jeudi 16 octobre 2008
le rhinocéros de Monsieur Seguin
"Comme je l'ai déjà remarqué la semaine dernière, prends garde à la tentation de l'hermétisme, frêre. Elle comble assez bien la pulsion grégaire (car on se veut complice, et on l'est malaisément seul) et la soif d'élitisme, mais on n'est plus compris de grand monde, et j'ai cru comprendre que tu souffrais surtout d'isolement."
P'tain comment y cause, mon frêrot, on voit qu'il a fait des études.
"Et n'oublie pas que l'avidité et la jouissance sont incompatibles par nature."
Bien bien bien, alors aujourd'hui on va pas faire dans l'ésotérisme.
J'ai imaginé que la poignée de branleurs repentis qu'on était sur le forum dépendance sexuelle, on était un peu dans la position de Monsieur Seguin, on élève des chèvres en les sermonnant sur les dangers qu'il y a d'aller dans la montagne, où le risque de se faire bouffer par le grand méchant loup pornoïque est grand. Un jour ou l'autre, elles finissent toutes par ronger leur corde, et on n'en entend plus guère parler. Peu d'entre elles nous rassurent plus tard comme vient de le faire Spirit, à coups de cartes postales lénifiantes sur les merveilleuses vacances qu'elles passent à la mer, même si le verso de la carte s'orne d'un dessin épouvantablement grivois emprunté aux pires heures de Kiraz.
On ferait peut-être mieux d'élever des rhinocéros : bigleux, sourd, cuirassé comme mon pote Emkine,
le rhinocéros est relativement indifférent aux grands méchants loups pornoïques.
Mais d'un autre côté, dans ce cas-là, pas plus de Lettres de mon moulin que de beurre en branche.
Faut faire des choix.
P'tain comment y cause, mon frêrot, on voit qu'il a fait des études.
"Et n'oublie pas que l'avidité et la jouissance sont incompatibles par nature."
Bien bien bien, alors aujourd'hui on va pas faire dans l'ésotérisme.
J'ai imaginé que la poignée de branleurs repentis qu'on était sur le forum dépendance sexuelle, on était un peu dans la position de Monsieur Seguin, on élève des chèvres en les sermonnant sur les dangers qu'il y a d'aller dans la montagne, où le risque de se faire bouffer par le grand méchant loup pornoïque est grand. Un jour ou l'autre, elles finissent toutes par ronger leur corde, et on n'en entend plus guère parler. Peu d'entre elles nous rassurent plus tard comme vient de le faire Spirit, à coups de cartes postales lénifiantes sur les merveilleuses vacances qu'elles passent à la mer, même si le verso de la carte s'orne d'un dessin épouvantablement grivois emprunté aux pires heures de Kiraz.
On ferait peut-être mieux d'élever des rhinocéros : bigleux, sourd, cuirassé comme mon pote Emkine,
le rhinocéros est relativement indifférent aux grands méchants loups pornoïques.
Mais d'un autre côté, dans ce cas-là, pas plus de Lettres de mon moulin que de beurre en branche.
Faut faire des choix.
mercredi 15 octobre 2008
Hyper-alcoolisation des (plus très) jeunes et krach boursier
Crise des subprimes : une explication très simple pour ceux qui essayent encore de comprendre.
Alors voilà, Mme. Ginette tient une buvette à Bertincourt, dans le Pas de Calais. Pour augmenter ses ventes, elle décide de faire crédit à ses fidèles clients, tous alcooliques, presque tous au chômage de longue durée.
Vu qu'elle vend à crédit, Mme Ginette voit augmenter sa fréquentation et, en plus, peut augmenter un peu les prix de base du "calva" et du ballon de rouge.
Le jeune et dynamique directeur de l'agence bancaire locale, quant à lui, pense que les "ardoises" du troquet constituent, après tout, des actifs recouvrables, et commence à faire crédit à Mme. Ginette, ayant les dettes des ivrognes comme garantie.
Au siège de la banque, des traders avisés transforment ces actifs recouvrables en CDO, CMO, SICAV, SAMU, OVNI, SOS et autres sigles financiers que nul n'est capable de comprendre.
Ces instruments financiers servent ensuite de levier au marché actionnaire et conduisent, au NYSE, à la City de Londres, au Bourses de Francfort et de Paris, etc., à des opérations de dérivés dont les garanties sont totalement inconnues de tous (c.à.d., les ardoises des ivrognes de Mme Ginette).
Ces "dérivés" sont alors négociés pendant des années comme s'il s'agissait de titres très solides et sérieux sur les marchés financiers de 80 pays.
Jusqu’au jour où quelqu'un se rend compte que les alcoolos du troquet de Bertincourt n'ont pas un rond pour payer leurs dettes.
La buvette de Mme. Ginette fait faillite.
Et le monde entier l'a dans le cul....
Alors voilà, Mme. Ginette tient une buvette à Bertincourt, dans le Pas de Calais. Pour augmenter ses ventes, elle décide de faire crédit à ses fidèles clients, tous alcooliques, presque tous au chômage de longue durée.
Vu qu'elle vend à crédit, Mme Ginette voit augmenter sa fréquentation et, en plus, peut augmenter un peu les prix de base du "calva" et du ballon de rouge.
Le jeune et dynamique directeur de l'agence bancaire locale, quant à lui, pense que les "ardoises" du troquet constituent, après tout, des actifs recouvrables, et commence à faire crédit à Mme. Ginette, ayant les dettes des ivrognes comme garantie.
Au siège de la banque, des traders avisés transforment ces actifs recouvrables en CDO, CMO, SICAV, SAMU, OVNI, SOS et autres sigles financiers que nul n'est capable de comprendre.
Ces instruments financiers servent ensuite de levier au marché actionnaire et conduisent, au NYSE, à la City de Londres, au Bourses de Francfort et de Paris, etc., à des opérations de dérivés dont les garanties sont totalement inconnues de tous (c.à.d., les ardoises des ivrognes de Mme Ginette).
Ces "dérivés" sont alors négociés pendant des années comme s'il s'agissait de titres très solides et sérieux sur les marchés financiers de 80 pays.
Jusqu’au jour où quelqu'un se rend compte que les alcoolos du troquet de Bertincourt n'ont pas un rond pour payer leurs dettes.
La buvette de Mme. Ginette fait faillite.
Et le monde entier l'a dans le cul....
une archive incroyable mais vraie de l'époque où j'étais peu solvable, sauf dans l'alcool.
dimanche 12 octobre 2008
Expérience #53 : Devenir le média
J'ai vu cette lueur dans l'oeil de James Woods, dans Videodrome de David Cronenberg (Où finit la chair ? Où commence la manipulation du réel ? Qui décide réellement de ce qui est et de ce qui semble ?) : deviens le média.
Je l'ai revue dans l'oeil du rédacteur en chef de la station de télévision régionale où je travaille épisodiquement, lui qui a tout misé sur sa carrière, y compris sa femme et ses gosses, et qui s'y croit tellement que sa vie a beau craquer aux entournures, il continue d'être workholic et quand on lui avoue qu'on n'a pas regardé le journal du soir, au risque de ne pas avoir l'esprit d'entreprise, il nous regarde d'un air hébété. Deviens le média.
Je l'ai aperçue aussi dans l'interview de la nympho dans l'enquète sur la génération porno sur Arte quand elle disait qu'avec ses copains-copines elle essayait de reproduire des films pornos, sans trop bien savoir pourquoi : deviens le média.
Et puis pour faire bonne mesure, je la sens dans mon oeil quand j'écris sur ce blog, que j'avais ouvert pour faire comme vous - savez - pas - qui - mais - moi - j' m'en - doute, avec les résultats qu'on imagine. Deviens le média.
Comme si devenir le média allait nous délivrer momentanément de la nécessité d'être soi - ce qui dit comme ça ne veut pas dire grand chose - et de résoudre l'énigme que l'univers nous propose à chaque instant.
Il faudrait développer l'article vers la fusion/confusion, mais je roule un peu sur la jante.
Ce matin j'ai couru 17 km et j'ai passé l'après-midi à la mer.
Y'en a qui s'embètent pas.
Le Marshall McLuhan des temps post-modernes a failli naître.
vendredi 10 octobre 2008
la grande classe
"Taxidermia : Gyorgy Palfi's grotesque tale of three generations of men, including an obese speed eater, an embalmer of gigantic cats, and a man who shoots fire out of his penis!"
Comme un malheur n'arrive jamais seul, c'est Amon Tobin qui a fait la musique, avec son habituel big band fagoté au rayon électroménager.
Réservé aux amateurs de Fellini sous acide.
C'est ce qu'on appelle un public ciblé.
Le lien est dans les commentaires comme Jésus est dans l'hostie, comme le lièvre est dans ce pâté.
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