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samedi 14 novembre 2020

La lecture c'est l'aventure (6)

Ma libraire, acculée par la faim à me vendre un livre, a chopé le Covid.
Si elle avait écouté Castex, on n'en serait pas là. 

Pour Noël, le gouvernement a enfin tranché : les cadeaux seront roses pour les filles, et bleus pour les garçons. On pourra les retirer dans les librairies, toujours fermées pour cause de pandémie, mais réquisitionnées par un décret publié la nuit prochaine, et habilement rebaptisées Les Républicains Magasiniers (LRM). 
Les personnes issues de la minorité LGBTQAI+ seront priées de se faire dépister à l'accueil, Micron et Cachetext leur bricoleront bien un petit quelque chose pour qu'elles ne repartent pas les mains vides. 
Pour les petites villes dont les librairies ont été depuis longtemps réduites en cendres par la Fnac, Internet, les salons de massage, les cinémas multiplexes et les brasseries artisanales, plusieurs quincailleries-drogueries, aussi closes que certaines maisons d'avant-guerre pour ne pas nuire au tout-puissant Monsieur Bricolage, ont été sélectionnées au hasard pour pallier ce défaut de maillage du territoire par un comité de 9 Sages ayant revu récemment l'armée des 12 Singes. 
Parmi les divers présents proposés par l'équipe gouvernementale composée de Croquignols, de Ribouldingues et autres Filochards, les Rois Mages Magasiniers en CDD, on est toujours mieux là que chez Amazon, ma femme a choisi "Martine médite sur les joies du Discours de la servitude volontaire de La Boétie", une malicieuse parodie des blagues pourries (parce qu'enfantines) de Martine, qui connaissent à nouveau un vif succès auprès des plus âgés parmi les moins jeunes de nos aînés qui peuplent encore les Ehpads, anthologies de blagues de Martine republiées en versions toutefois expurgées pour ne pas se laisser griser et attraper la tête qui tourne, à nouveau disponibles dans la bibliothèque rose et préfacées par Christophe André, et non, je ne vous mets pas la couverture, vous la découvrirez vous-mêmes en allant chercher vos cadeaux. Comme ma femme est elle-même prénommée Martine, le livre la fait déjà bien sourire par avance, à lèvres déployées, comme une négresse blanche, et par les temps qui courent, ou plutôt qui se trainent avec plusieurs bastos dans le buffet, c'est déjà ça. 
J'ai opté quant à moi pour l'édition collector de « Hold-up » ce documentaire chaudement recommandé par les Décodeurs du Monde et dont tout le monde parle à la télé-caféteria de l'entreprise, qui prétend dévoiler la face cacher de l’épidémie, et qui attribue facétieusement l'invention du Covid-19 aux conspirateurs de tout poil, et même sans poil du tout.

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/11/12/covid-19-les-contre-verites-de-hold-up-le-documentaire-a-succes-qui-pretend-devoiler-la-face-cachee-de-l-epidemie_6059526_4355770.html

https://www.franceculture.fr/medias/hold-up-a-partir-de-faits-le-documentaire-est-bati-comme-une-vraie-entreprise-de-desinformation

Enfin, pour l'instant j'hésite encore entre ce DVD (dont j'attends beaucoup, surtout du bêtisier dans les bonus cachés) et le troisième tome du Shaolin Cowboy de Geoff Darrow, qui vient de paraitre chez Futuropolis, et qui a l'air au moins aussi magnifique que les deux précédents, désormais fleurons de ma bibliothèque, enfin quand elle sera remontée, parce que par solidarité avec les libraires, j'ai benné tous mis mes livres au garage, de façon à ne pas concurrencer le Super U, me condamnant à effeuiller de tristes livres virtuels empruntés dans des officines clandestines et compulsivement injectés dans ma tablette http://planete-bd.org/ 
En truandant un peu ma dérogation, comme la couverture du Shaolin est bleue, ça peut passer. Je ne sais pas pourquoi, je n'arrive à lire que des bédés, en ce moment, parce que lire me fatigue, et puis je ne peux pas taquiner ma muse graphomane d'une main et charrier des cartons de l'autre en même temps.


Au prochain déconfinement, s'il arrive un jour,
j'aurai jamais le courage de tout remettre en rayon.
Je crois que je vais faire un lot sur le bon coin à 10 €,
ça va être vite vu.
Si l'idée de vous faire imposer vos cadeaux de Noël par le gouvernement vous emplit d'une terreur indicible, ayez une pincée de compassion pour les gens qui croient qu'on va leur injecter des nanoparticules agissant comme des cookys liquides avec le vaccin du Covid, et dites-vous bien que ça aurait pu être pire : si on n'avait pas été en démocratie, on aurait pu, comme en Biélorussie, recevoir pour Noël et par la poste, enveloppée d'un hideux papier kraft, la bande-son de Saw 6, un vrai gâchis parmentier et auditif. Et là, c'eut été gore.
Ou la réédition de Fahrenheit 451, parce que c'est tendance.

dimanche 1 novembre 2020

Picsou-Magazine : 2000 blagues sur Mahomet

Demandez à votre libraire (s'il n'est pas fermé)
l'édition spéciale : "2000 blagues laïques et républicaines"
Macron a demandé un petit coup de main à Blasphémator® pour aider les enseignants à évoquer, sobrement mais dès demain lundi (jour de rentrée des classes) l’assassinat de Samuel Paty, la laïcité et la liberté d’expression aux enfants de 6 ans et plus.

https://www.lemonde.fr/education/article/2020/11/01/rentree-scolaire-un-hommage-et-des-inquietudes_6058070_1473685.html  

Parmi les téraoctets de matériel pédagogique à ma disposition, pieusement engrangés chaque nuit que je choisis de consacrer à la veille technologique, j'ai finalement décidé de soulager Manu de ses petites angoisses au bureau en diffusant plus largement auprès des écoles le petit recueil de saynètes humoristiques qu'on trouvait jusqu'ici sous le manteau, encarté dans le supplément illustré de Picsou-Magazine : "2000 blagues contre l'islamo-gauchisme, l'islamo-fascisme, l'islamophobie et l'islamo-islamisme", dont j'extrais l'histoire qui suit. Allez en paix.

La discrimination scandaleuse

Un instituteur à l’école, classe de CM2 :
– Dis-moi Benoît, qu’est-ce que tu as fait pendant la récréation ?
– J’ai joué dans le bac à sable, monsieur.
– Très bien, Benoît. Viens au tableau. Si tu arrives à écrire « sable » correctement, tu pourras rentrer une heure plus tôt à la maison… voilà, c’est très bien, Benoît.
– À ton tour Bastien, qu’est-ce que as fait pendant la récréation ?
– J’ai joué au bac à sable avec Benoît, monsieur.
– Eh bien, Bastien, si tu arrives à écrire « bac » correctement au tableau, tu pourras rentrer en même temps que Benoît… c’est parfait.
– Et maintenant Mouloud, qu’est-ce que tu as fait à la récré ?
– Euuuuh, mooi, mossu, ji l’a volu jooéé a bac à sable, ma Benoît i Bastien zon pa voolu, tu compris ?
– Mais, quelle horreur, c’est une discrimination scandaleuse d’un groupe ethnique minoritaire dont l’intégration sociale pourrait être mise à mal, et en plus, dans ma classe ! Écoute, Mouloud, si tu écris correctement « discrimination scandaleuse d’un groupe ethnique minoritaire dont l’intégration sociale pourrait être mise à mal » au tableau, tu pourras rentrer chez toi aussi !

Dommage que la blague soit raciste, vu que Mouloud s'exprime en petit nègre. Oups. Mais du coup c'est un support prometteur pour des instituteurs motivés par des débats de classe qui s'annoncent passionnants. 

à paraitre prochainement, dans la même collection :
Le Blasphème sans peine, par Richard Corben


vendredi 22 mai 2020

Un homme à la mer (exercice de sauvetage tiré des cahiers de vacances du gRRR)

Hier je suis allé à la mer. C’était le seul jour de la semaine où j’étais disponible pour m’y rendre, la fenêtre météo + heure de marée étaient idéales, et après une heure et demie à écouter ce que je voulais sur les petites routes des marais au volant de ma clé mp3, j’ai passé 3h30 à alterner les stations du vieux homard de plus en plus grillé sur la plage et les séances de natation dynamique où je faisais l’amour avec les vagues en essayant de ne pas trop penser à Marie-Louise, mais évidemment formulé comme ça j'y pensais deux fois plus. 
Pour que la Réalité Réelle soit un peu Ratée quand même, j’y suis allé tout seul, à la mer, car personne n’était disponible dans mon entourage proche, constitué :
1) d’une préretraitée acculée à tirer ses derniers feux de détresse périmés à la face des cadres dirigeants de l’association de protection de l'enfance financée par le conseil régional qui fait semblant de remettre l’enfant au coeur du dispositif alors qu’en fait ils sont dans la méconnaissance totale des réalités du métier et font des déclarations à la édouard philippe d’une véracité à se tordre, et
2) d’un jeune travailleur de force dans un foyer pour psychotiques bercés trop près du mur, sans compter ceux qui ont pris feu tout petits et qu’il a fallu éteindre à coups de pelle, qui dit qu’il vient passer la journée, et puis qui ne vient pas, mais par contre y’a 12 kgs de linge sale dans ma bagnole que je lui ai prétée toute la semaine, les papiers du véhicule ont disparu, et je n’ose pas ouvrir le coffre mais pour l’instant aucune odeur suspecte ne s’en dégage.
donc je suis allé à la mer tout seul, sachant pertinemment que tout plaisir non partagé mène à la dépendance, comme le serinait mon bon maitre Orroz à l’école talmudique de Villeneuve-la-Vieille, je me disais que du coup ça allait être une belle après-midi de merde au paradis, essayant par avance de ne pas m’en tenir rigueur, et puis finalement, nécessité faisant loi je me suis un peu dissocié d'avec moi-même de façon à pouvoir me témoigner un peu d’empathie dans ce moment de solitude subie, et entamer un dialogue fructueux sur les phénomènes impermanents en cours, leurs échos du monde d’avant et leurs implications dans le monde d’après, j’ai même fait quelques selfies avec mon téléphone pas smart pour faire bisquer Marie-Louise, mais au vu du résultat, quand le photographe m’a rendu la pochette avec les négatifs et les tirages, j’ai préféré tout brûler au fond du jardin.
J’avais consulté le site du Journal des Femmes /santé avant de partir, y’a moins de hoax que sur celui des hommes, et j’avais découvert horrifiée au chapitre activités interdites à la plage, les mesures sanitaires de l’été 2020 :

  • Les visiteurs des plages doivent respecter le principe de "plages-dynamiques": 
  • sont interdites les activités statiques comme prendre un bain de soleil, construire des châteaux de sable, faire un pique-nique, ainsi que les activités de groupe style badminton. Seules les activités "non statiques" comme les baignades, les balades, le surf, le paddle ou le jogging sont autorisées.

  • Les visiteurs des plages doivent respecter les gestes barrières, notamment le fait de maintenir une distance d'au moins 1 mètre avec autrui.
  • Les regroupements de plus de 10 personnes sont interdits. 

  • Les commerces de bord de mer doivent mettre en place des couloirs de file d'attente pour maintenir les règles de distanciation physique.  

  • Des drones sont également prévus pour rappeler de manière sonore les gestes barrières et les mesures sanitaires en vigueur sur les plages. En cas de non-respect de la loi, les contrevenants risquent une amende de 135 euros.
Ainsi donc, la posture la plus ultra-gaucho de cet été allait consister à s’allonger mollement sur une serviette éponge pour se retrouver en train de bafouer la loi, tout suintant de crème solaire indice de protection 30 ? Une heure de bronzage allait équivaloir à une grosse manif de Denfert à République en scandant un message fort au gouvernement ? et pour commencer, où vais-je pouvoir trouver un maillot de bain jaune fluo avec des bandes réfléchissantes ?
Comme j’avais choisi la plage des Lays, qui me va bien parce que mon corps a été un peu le dindon de la farce pendant le confinement, et à laquelle on n’accède que par un sentier de chèvres au fond d’une forêt perdue, je n’ai pas vu l’ombre d’un gendarme, juste quelques Vendéens qui ne respectaient pas les distances de sécurité. Menacez de supprimer leur grégarité aux Vendéens, et la révolte des Chouans, qui a fait 200 000 morts, n'aura été qu'une promenade de santé.
Aucun drone n’est venu me dénoncer à ma voisine de bain de soleil, naturellement distante d’une dizaine de mètres, ou la prévenir que j’avais entamé une reptation reluquante vers son sac de plage, d’où dépassait un paquet de choco BN.

Les premières victimes des tirs de drones sur la plage des Lays (témoignage exclusif dans notre prochaine édition)
A l'arrière-plan, on distingue une marielouise, qu'il est rare de pouvoir observer dans son habitat naturel.
C'était bien la peine de se miner le moral à regarder Black Mirror, alors que la dystopie s'étale aussi complaisamment sur le sable, avec l'affectueuse familiarité d'un cauchemar lu dans le journal.
Je repensais au dernier message de Louis Julien Poignard, travesti pour l'occasion en Marguerite Duraille : « pour la réalité réelle, ce qui fait son charme c'est justement qu'elle est ratée. insupportable prévisibilité de la réalité virtuelle, son ennui mortel tient à sa réussite. pas de risque, pas de coup de pinceau irrévocable, pas de conséquence fatale. quand tu auras bien révisé les principes du ratage tu pourras tenter le concours d'administrateur honoraire du gRRR. je te souhaite beaucoup de succès. »
Je m’aperçois en nageant que je m’y entraine ardemment, puisque tout mon trouble nait de mon désir frustre de ramener le corps du virtuel sur la plage du Réel.
Quel beau ratage en perspective ! Bien avant que d’être interrompu dans ma besogne par les drones militarisés et les gendarmes assermentés, la sirène qui surfait sur l’onde pixellisée se serait racornie en une triviale morue, puante et couverte de mouches. 
Et voilà pourquoi votre fille est muette ! (expression employée au sujet d’un discours, d’un raisonnement obscur, peu rigoureux, et qui n’aboutit à rien.) 
N'empêche, cette révélation lors de ce bain vigoureux sur plage dynamique est un soulagement, et je me mets à chaleureusement remercier l'univers entre deux brasses coulées, et là encore nul drone ne vient interrompre mon épiphanie liquide.
Allons bon, je voulais t’écrire un mot, et me voici quasiment à la tête d’un nouvel article de blog alors que j’avais juré mes grands dieux. ah tiens non, je m’étais laissé une porte ouverte.
On va dire que le démon de l’ordinateur m’a encore frappé. 
Il parait que pour faire contrepoids, il y a aussi des anges d’ordinateurs, mais qu’ils ne se manifestent que quand il est éteint ! 
les enculés de bâtards de leur mère !


Louis Julien m’envoie un nouveau caillou en cours de finitions depuis son atelier de Wuhan.
« un jour calme comme une imposture
un jour de paix comme une grenade mûre a explosé ».
Je vais le prendre à la mer, voir si ces salopiauds de drones sont aussi résistants que le prétend le fabricant.

samedi 15 février 2020

Paris 2020 : Solidarité avec Benjamin Griveaux !

L'exécutif est ébranlé, pire qu'avec Benalla. La rock' n 'roll attitude consiste bien sûr à soutenir la candidature de Benjamin QUOI QU'IL ARRIVE. Pour une fois qu'on a un mec de LREM qui a des couilles... désolé, j'ai pas de maitresse, j'ai fait avec les moyens du bord. Le plus hallucinant dans cette histoire, c'est le parcours du Russe qui a diffusé la vidéo : il revendique son opposition à Vladimir Poutine, mais aussi au monde de la finance; en ce sens, il résonne comme un avatar tordu d'Elliot Alderson, le hacker souffrant de phobie sociale (et d'une haine profonde envers la société) au début de la série Mr Robot, quand il pourfend les pédopornographes... Ceci dit, un homme capable de se clouer le scrotum devant le mausolée de Lénine sur la place Rouge ou de mettre le feu à la Banque de France, un homme qui a prévenu que les publications de son «nouveau média» ne faisaient que commencer, devrait être tenu à l'oeil par les autorités du pays où il a obtenu l'asile. Politique ou psychiatrique, je ne sais plus, il faut que je relise l'article. C'est pour ça que j'ai préféré me dénoncer tout de suite. Comme ça, c'est fait.

[Edit] : Je lis dans les commentaires des articles du Monde, souvent champ de bataille d'un combat inégal et dantesque entre des trolls professionnels déguisés en IA soviétiques et des êtres humains fossiles du siècle des Lumières, que ce Piotr Pavlenski ressemble trait pour trait au Limonov décrit par Emmanuel Carrère dans son livre éponyme. Je reprends l'ouvrage, abandonné l'an dernier sur le bas-coté de l'autoroute de l'information dans mon Ipad de 8 ans d'âge qui n'en peut plus, et de fait, c'est le même genre de gars. Ca passe mieux dans un bouquin qu'en vrai.

dimanche 19 novembre 2017

Le blog de Voutch

Avant de publier le worst-of de ma correspondance hyper-secrête avec Ian Alexander pour me faire un max de pèze comme Christophe Allain pendant que vous perdez votre temps à distinguer ce qui, dans leur dialogue, relève de confortables contre-vérités des arguments tendant à démontrer l'émergence d'une véritable libération de la parole erronée, je vous signale que Voutch, qui est l'auteur phare de mon blog selon Google Stats, tient un blog sur Le Monde.
Voutch, comme Xavier Gorce, est assez intemporel, bien qu'ils décrivent tous deux les travers de nos contemporains, travers qui sont aussi les nôtres.

Flûte, je me mets à parler comme un journaliste de télévision régionale. Faut dire que la télévision régionale est devenu un de mes employeurs principaux depuis que j'ai quitté les boites de prod parisiennes, la cocaïne et les filles faciles à l'arrière des berlines en 1996, et que je viens de comprendre assez tardivement, après 20 ans de CDD épisodiques dans une certaine station de télévision régionale dont je tairai le nom mais c'est pas dur à trouver en relisant mon blog, que si je voulais avoir une chance de m'y faire intégrer afin d'augmenter la modicité relative de mes cotisations retraite, il me fallait prendre mon bâton de pèlerin et faire des missions à droite à gauche, dans d'autres stations de télévision régionale, parce que l'ambiance est à favoriser la mobilité interne et pas du tout à l'intégration de vieux briscards issus du privé même s'ils ont plus d'un tour numérique dans leur sac et des compétences transdisciplinaires que le monde entier leur envie sauf les stations de télévision régionale, et c'est comme ça que y'a 15 jours j'ai couru passer trois jours à Bourges et que pas plus tard qu'hier soir, après mes 50 heures hebdomadaires au bureau auquel je passe bien trop de temps pour avoir une chance d'être intégré dans une station de télévision régionale parce que le patronat s'auto-séquestre au bureau qui jouxte celui de l'unique salarié, j'ai bondi dans mon véhicule à combustible fossile pour rejoindre nuitamment Orléans où m'attendait un chouette week-end d'information de proximité.

Et c'est comme ça aussi, car tout est lié, que ce midi je me suis retrouvé à errer dans la librairie du Leclerc pompeusement rebaptisée espace culturel pour niquer la Fnac, parce que j'avais hésité à manger un kebab devant la tronche carrément patibulaire mais presque des clients assis à la devanture d'un établissement qui avait l'air tout sauf d'être honorable à Charia-Land, car c'est ainsi que les salariés CDI de la station de télévision régionale de Bourges désignent affectueusement les lointains autochtones dont les humbles masures HLM entourent et pour tout dire assiègent la station de télévision régionale d'Orléans, distante d'une bonne centaine de kilomètres, parce que c'est pas des gens comme eux, et que si on ne peut vivre ad vitam aeternam dans le déni on peut quand même dénigrer un peu sinon à quoi bon vivre, et que c'est vrai que dès qu'on sort de la station de Bourges on se retrouve à marcher dans du patrimoine médiéval préservé et restauré, alors que quand on sort de la station d'Orléans c'est vrai d'abord qu'elle est un peu excentrée par rapport à la ville qui a été libérée par la "Pucelle d'Orléans" mais en fait elle n'a été affublée de ce sobriquet qu'à partir du XVIème siècle et elle était née à Domrémy, et que les urbanistes se sont lâchés grave dans cette zône suburbaine déshéritée des dieux sauf d'Allah qui est arrivé un peu tard pour jouer au Grand Architecte de la ZUP, mais de là à l'appeler Charia-Land, quand même c'est un peu abusé, n'empêche que j'ai pas osé entrer dans le kebab parce que j'aurais eu l'impression d'être le seul nêgre au milieu de tous ces arabes, et pourtant une bonne assiette de kebab avec des tomates, de la salade et du boulghour, d'habitude je crache pas dessus quand j'ai l'occasion.

Flûte, je me mets à parler comme un journaliste de télévision régionale bourré. 
On va la refaire.

Voutch, dont j'ai trouvé un recueil des dessins tirés de son blog dans la librairie spatiale culturelle du Leclerc, a le chic pour exprimer son désespoir structurel devant l'inanité des aspirations humaines en nous soutirant un pauvre sourire au passage, tandis que Xavier Gorce, lui, publie très peu de livres mais son blurg sur le Monde est inoxydable, et il annonce avec une imperturbable régularité et il faut le souligner une certaine jubilation, notre disparition en tant qu'espèce condamnée par la férocité de ses appétits à s'auto-dévorer jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien ni personne à bouffer.

Et ils le font en trois petits dessins, ce qui est le comble de l'élégance, contrairement au flic de Sarcelles qui a tué trois personnes ce matin avant de retourner son arme de service contre lui-même, ou à Kim Stanley Robinson qui ne pond aucun bouquin en dessous du demi-million de mots.
Et puis, heureusement que Voutch est là pour donner la parole à ceux et celles qu'on entend très peu - voire même pas du tout - dans les médias.
Comme les cafards, les poissons, les vers annulaires et les dalles de terrasse.
Contrairement à Marine Le Pen, qui est passée hier à Romorantin, et bien sûr on s'en est fait l'écho dans la station de télévision régionale d'Orléans parce qu'on a une mission de service public, et que Marine a quand même acquis une certaine légitimité, même si elle s'est auto-suicidée politiquement lors du débat entre les deux tours, et qu'on peut donc faire des reportages d'une neutralité bienveillante sur cette femme qui n'a jamais été harcelée sexuellement puisqu'elle a fait à la féminité ce que les Nazis ont fait à la Pologne, brisant ainsi le miroir qu'elle tendait à nos voiles émotionnels les plus proches du double rideau (à la fois sur le plan de la teinte, entre rose saumon et vert-de-gris, que de l'épaisseur, celle du mur du bunker d'Adolf)
Même le Pharisien libéré a titré son édition locale de manière un peu plus corrosive que la journaliste de télévision régionale avec laquelle j'ai commis le reportage ô combien consensuel, qui s'adressait sans doute à la ménagère de plus de 70 ans.

Ah, ça fera bien rigoler les historiens de l'an 3000, bien qu'à ce rythme de dégradation de notre biotope, où la productivité de la destroyitude a pris le mors aux dents, y'aura pas plus d'historiens que d'an 3000, parce que les cafards ne savent pas compter jusqu'à 3000, sauf chez Voutch et Xavier Gorce.

Merde, je voulais que mon texte s'arrête en même temps que l'image de gauche, j'ai un peu débordé.
On va la refaire.

jeudi 2 février 2017

Nova Verba, Mundus Novus (7)

Une pile de courrier administratif se sédimente insidieusement sur un coin de mon bureau.
Ca fait plusieurs mois que j’envisage de progresser dans l’intention de la réduire, et c’est pas bien méchant : elle est surtout constituée de fiches de paye, de relevés EDF et Orange, d’impôts divers qui sont pour la plupart prélevés à la source. Tout ce qui était à payer l’a été dans l’instant, c’est juste un peu de classement à faire dans les dossiers cartonnés ad hoc.
Pas moyen de m’y mettre.
C’est d’autant plus rageant qu’au bureau, le flot quotidien de taches administratives qui vient me lécher les pieds chaque matin est écopé dans l’heure en partant du principe que plus vite ça sera fait, plus vite ça sera fait.
Et au bureau, les trucs à faire sont d’une autre trempe : dialogue de sourds avec les robots des organismes de recouvrement des prélèvement sociaux, production de la La Déclaration Annuelle des Données Sociales DADS-U 2016 selon la nouvelle norme N4DS V01X11… c’est pas des challenges de pédé.
C’était programmé pour hier après-midi, le mercredi après-midi j’ai poney et je peux quitter le bureau pour vaquer à des taches subalternes ou préparer des galettes de sarrazin pour le diner du soir, mais une grippe persistante, assortie depuis 2 jours d’une douleur lancinante aux intestins (l’impression de chier du verre pilé est une expérience étonnante, surtout que je n’ai pourtant rongé aucun tesson, ou alors pendant mon sommeil) m’a contraint à une sieste de 4 heures qui a fichu mon programme en l’air.
Trop ballot.
Je me demande si je ne suis pas atteint de phobie administrative, l'excuse vaseuse de ce branleur taré de Thomas Thévenoud en 2014.
Comme il vaut mieux allumer une lampe-torche que brailler dans les ténèbres, en m’attaquant dès potron-minet à la couche superficielle, je tombe sur un courrier de relance d’Action contre la faim : un calendrier 2017 en « Prêt à Culpabiliser » : il semble que les fonds que je leur fais parvenir mensuellement soient insuffisants à résoudre le problème de la faim dans le monde.
Apparemment ça chie en Centrafrique, et un petit coup de pouce supplémentaire serait le bienvenu.
Je ne lis même pas l’argumentaire, c’est le même que MSF ou Handicap International ou toutes ces ONG auxquelles j’ai imprudemment décidé un jour de confier une partie substantielle de mes allocations chômage pour soulager la misère du monde.
Et qu'est-ce qu'ils foutent avec mon pognon ?
Au lieu d'apprendre aux agriculteurs locaux à cultiver du manioc et des topinambours et atteindre ainsi l'autosuffisance alimentaire, ils claquent tout en calendriers quadrichromiques me rappelant à l'envi que "sans moi, l'action s'arrête" pour lever des fonds supplémentaires, vacciner et scolariser des hordes de négrillons qui viendront grossir les rangs de l'assistanat métropolitain (s'ils survivent toutefois à la périlleuse traversée de la Méditerranée à bord de leurs Titanics gonflables).







Bravo les mecs.
Le génie de la re-motivation humanitaire qui a pondu le slogan-choc n'a pas pu s'empêcher de remarquer que "sans vous, l'action s'arrête" fonctionne avec n'importe quoi : une photo de Benoit Hamon, celle d'un hôpital en construction dans les Territoires occupés, d'une nouvelle coopérative produisant des jambonneaux bio en Bretagne selon un cahier des charges responsable et durable...
Mon indignation est sans but véritable, c'est juste une excuse supplémentaire pour ne pas réduire ma pile d'administratif, et elle retombe.
Sans moi, elle s'arrête.
Ca y est, je sais comment je vais me remotiver. Ma pile d'administratif, ça vaut le coup de m'y mettre : il parait qu'en cherchant bien, les enquêteurs ont trouvé un contrat de travail de Pénélope Fillon.
Si ça se trouve, j'en ai un dans ma pile et je peux participer au sauvetage du candidat de la droite républicaine. De ma part, ça serait vraiment de l'humanitaire.
A coeur vaillant rien d’imbécile.

mardi 24 janvier 2017

Nova Verba, Mundus Novus (5)



Vous aimez vivre au présent et changer le monde tout en savourant un grand verre de bière ?

Le livre "Prendre un verre avec Bouddha" vous propose une vision rafraîchissante et originale du bouddhisme qui vous aidera à éveiller votre conscience en douceur.

Prochainement, dans la même collection :

- Se faire un bang avec Krishna

- Fumer du crack shiite avec Mahomet

- Aller aux putes avec Jésus

... complète toi-même la liste.
Les meilleures contributions seront publiées, et qui sait, tu pourras toi aussi écrire un livre de spiritualité vivante nous menant vers une Sagesse moderne et décontractée, briller dans les salons et te faire un max de blé.






 " Prendre un verre avec Bouddha ?
Tous les soirs après mes prosternes ! "
Mathieu R.


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Ma chérie me dit "tu te lèves tous les matins à 5 heures pour écrire des conneries sur un blog que personne ne lit".
C'est ma foi vrai, mais pendant ce temps, je ne pense pas à mal.
Et elle ne se rend pas compte du boulot que c'est de donner au Mundus Novus qui s'annonce le Nova Verba qu'il mérite.
Même si, comme pour le doom métal, la p'tite chanson à Warsen est sans doute plus agréable à chanter qu'à entendre.

mardi 13 décembre 2016

Noël responsable, Noël durable, Noël coupable

Pour Noël je vais me faire offrir un vélo d'appartement ELECTRIQUE.
Moins fatiguant que le vélo d'appartement normal, qui en plus ne produit aucune électricité, sauf dans le déjà vieux film de SF Soleil Vert.
Là, sur mon vélo d'appartement ELECTRIQUE, je consommerai 750 W/h, parce qu'il y aura Internet et la télé dessus, ainsi que le wifi et une glacière réfrigérée pour pouvoir prendre l'apéro en roulant, mais j'en produirai 25, qui seront réintroduits dans le réseau électrique de ma maison, qui deviendra ainsi un domicile vertueux à énergie positive, au moins sur le papier.


Mon vélo électrique me permet aussi de recharger ma lampe de poche anti-agression, pour faire des blagues à mon vieux chat cardiaque la nuit quand il dort sur le canapé et que je me relève pour écrire des conneries sur Internet.

Enfin, j'hésite entre ça et une sélection des meilleurs articles du blog de Jean-Pierre Filiu relié en peau de Syrien lustrée au savon d'Alep.
Je préfère ignorer avec quoi ils font le savon d'Alep maintenant.
En tout cas c'est très tendance.

Jean-Pierre Filiu : "Alep, ce tombeau de l'ONU"
https://www.franceinter.fr/emissions/le-7-9/le-7-9-12-decembre-2016

Dr Raphaël Pitti et Jean-Pierre Filiu répondent aux questions de Patrick Cohen
https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20/l-invite-de-8h20-12-decembre-2016



The Dwarf in the Naze Castle from john warsen on Vimeo.

"Je vais te lui passer un de ces savons d'Alep !
C'est finalement Vladimir PourFaireLaVaisselle
qui le lui a gentiment tendu, 
suivi d'une serviette à la sortie du bain de sang.


mardi 29 novembre 2016

Police partout, Justice nulle part

Quand j’avais 17 ans, je suis allé acheter le vinyle du deuxième album de Police (Regatta de Blanc) au Mammouth de Palavas en vélo, tellement j’en pouvais plus d’attendre sa sortie impatiemment. 22 km aller-retour.
Je me rappelle qu’à la première écoute, le disque me sembla chouette, bien que beaucoup plus élaboré que le premier (Outlandos d’Amour), mais je me rappelle surtout du plaisir de rentrer du Mammouth en vélo avec la précieuse promesse de bonheur musical sous le blouson, en essayant de ne pas l’abimer.
Un vinyle de 30 cm de côté, c’est pas facile, sous un blouson.
Voilà pourquoi la fermeture de What.cd ne m’attriste pas particulièrement, bien que je fus ébaubi d’y être introduit.
Pas plus que je ne pleure celle de Zone Téléchargement.
Le fleuve boueux du mainstream s'y déversait, d'affreux pop-ups y surgissaient, mais de temps en temps on pouvait y attraper un feuilleton ou un film pas trop naze, largement avant tout le monde.
Je vais pouvoir retourner au Mammouth de Palavas en vélo, histoire de retrouver un peu d’émerveillement.
Parce que finalement, si le meilleur moment dans l'amour c'est quand on monte l'escalier, le meilleur moment dans le téléchargement, c’est quand on downloade.

"Quand tu aimes la musique sans la payer, c'est comme si tu allais aux putes, tu t'amuses bien, et au moment de payer tu t'enfuis en sautillant, le pantalons sur les chevilles, parce que les macs c'est vraiment des connards." 

J'avais lu ça sur le forum du cafard cosmique, et ça m'avait bien plu.
Ce genre de remarque promise à l'oubli, car les forums, ça vit et ça meurt, j'aime à les colporter, pour les aider à acquérir la part d'immortalité qu'elles méritent.

[Edit]

vendredi 29 juillet 2016

Prédis le prochain attentat toi-même : mon Imam chez les nudistes

Dans les magazines d'été qu'on achète par faiblesse pour dormir sur la plage, il y a toujours des jeux ineptes et des quizz stupides.
A partir de la lecture de l'article "Portrait des djihadistes ayant frappé en France" et du modèle fourni par Fluide Glacial ci-dessous, tu peux créer un nouveau tableau qui te permettra de deviner où et quand se produira le prochain attentat.
Ca sera ton grand jeu de l'été à toi tout seul.
Les meilleures prophéties seront publiées après-coup.


Remarques : 

1/ plus ça va, plus la réalité ressemble à We are four lions
Quand je pense que le critique de Télérama avait écrit à son sujet : "(...) faire passer le terrorisme pour une activité de fanatiques demeurés, qui avalent la carte SIM de leur téléphone et se font exploser au milieu de moutons, c'est carrément stupide.", j'ai bien envie d'envoyer un message fort à la rédaction et de résilier mon abonnement.

2/  Je suis un peu déçu que le nouveau Détective n'ait pas fait sa couverture sur l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray.


Ils ont sans doute été pris de court, comme Charlie Hebdo quand il arrive un truc méga-grave le mercredi et que c'est trop tard pour changer la une du lendemain.



[Remix Edit du 13 Aout] 




C'est bon, ne cherchez plus. J'ai trouvé où aura lieu le prochain attentat. 
J'avais eu la même idée il y a quelques semaines. 
D'où le constat de l'impossible réforme de l'Islam, parce que là, elle est fantasmée comme une laïcisation outrancière.

Même si quelques couillons arrogants et dans l’impasse civilisationnelle ont réussi à convaincre d'autres couillons moins instruits que faire le Mal c'était Bien et ce pour la plus grande gloire d'Allah, je ne crois pas qu'il y ait de bête plus féroce que celle qui est tapie au coeur de chaque être humain, et avec qui on fait des arrangements plus ou moins heureux.
Ne reste donc plus qu’à ironiser sur l’arrêt récent du Maire de Nice visant à interdire l’accès aux plages « à toute personne vêtue d’ « une tenue de plage manifestant de manière ostentatoire une appartenance religieuse (...) n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité, respectant les règles d’hygiène et de sécurité des baignades adaptées au domaine public maritime. »

Dans le temps, le gendarme pourchassait les nudistes à Saint-Tropez, on le fait maintenant courir derrière les gens trop habillés. 
Louis de Funès doit bien se marrer.


samedi 23 juillet 2016

Comprendre le Proche-Orient


Le traitement au lithium que je suis depuis 3 mois pour troubles de l’humeur est une vraie réussite. J’ai à nouveau la liberté de choisir mes pensées, en tout cas je m’en suis vanté auprès de mon psy et il m’a cru, à tel point qu’il m'a mis dans la confidence qu’il n’y avait aucune prédictabilité du succès d’un tel traitement; je l’ai alors félicité de ne pas me l’avoir dit avant.
Choisir mes pensées, lesquelles suivre et lesquelles laisser passer sans monter dedans, c’est pas du luxe, mais je n’en étais plus capable depuis plus d’un an, suite à des dépressions à répétitions que j’attribuais un peu masochistiquement à la transgression de règles que je m’étais fixées.
Quel soulagement, et quelle détente soudaine dans les rapports Nord-Sud : il y a quelques semaines encore, un évènement récent comme la Journée de la Malveillance Automobile (sous le patronage du Ministère de la Peur et de la Terreur) par un Arabe à Nice aurait fait sortir Blasphémator® du bois, et on en aurait eu pour des mois.
Ah là là. 
Alors que là, je me dis simplement que s'ils allaient passer leurs vacances dans un camping naturiste musulman, les Arabes ils seraient moins coincés du Q et pêteraient moins les plombs.
Alors évidemment, ça va pas mettre du lithium dans mon sexe a piles, mais je me sens assez ragaillardi pour espérer comprendre un jour le Proche-Orient, avec mon nouvel ami Jean-Pierre Filiu.

jeudi 24 décembre 2015

Adieu Baronne (3)

















Une femme avec qui j'ai échangé des propos un peu acerbes me renvoie par la poste toute ma collection de Prométhéa en V.O. au lieu de me les remettre en mains propres.

Tu feras une rédaction en moins de 20.000 signes sur l'incommunicabilité entre les êtres.



21 mars 2015
Bonjour N*
le ouikende dernier, j’ai fait le truc que je fais jamais : farfouiller dans les vieux cartons de photos.
Je trouve ça intéressant.
a+

22 mars
Salut Mr. K !
C'est une photo retrouvée de plus, ou c'est la même que tu m'avais déjà envoyée? 
En tout cas, on avait des fringues et coiffures bien datées...
J'espère que tu vas bien, pas trop dans l'épuisement?
Je pars à P* pour rdv divers, actes notariés etc.
Te recontacte au retour;
Bizz&à+

5 mai 2015
Salut
c’est la même, mais mieux scannée.
Hé oui oui, nos parents nous habillaient avec goût.
Tu dis que nos fringues sont datées, mais à l’époque c’était le présent, et on avait la classe américaine !
Je dors toujours assez peu, mais c’est mieux que si c’était pire.
J’ai un peu perdu espoir de parvenir à se revoir dans un avenir proche, mais on peut toujours remettre ça à plus tard.
Je suis un peu charette au bureau, ça va pas s’arranger avant les vacances, et le soir je rentre chez moi quand y’a encore des bus.
reste donc le mail, le clavardage des cyberfeignants/feignasses.
J’ai passé 8 jours à P*, j’ai eu très beau temps.
Carte postale en Annexe.
J’y ai lu la moitié de ça
que j’avais volé dans mon ipad.
Je sais, c’est mal et j’irai en enfer me faire mettre par Belzebuth, ce qui me dispense papale cette année encore d’aller au Hellfest.
Le bouquin m’a fait penser à ta mère, que je ne connaissais pas.
Ca change de la SF.
J’ai appris de la bouche de mon oncle de P* que le docteur Meston était mort fou et alcoolique à Bégard.
Faut pas mollir.
Amitiés décalées
Bon courage pour la succession, a+
K.
ps : la côte de granit rose, c'est l'Utah d'cailloux avec un peu de flotte autour, comme dans les vieux films à Warsen.
Ici, avec la scripte, qui n'écrit pas, plantés dans le décor.




6 mai
Salut Mr K.
- Pas grave, on se verra quand on pourra. Je suis encore en train de remonter la pente, énergétiquement parlant.
Je connais un peu Jeanette Winterson, et j'apprécie littérairement parlant, même si je ne lis pas souvent ce genre de bouquins en ce moment en lecture personnelle: je le fais pour de la médiation professionnelle uniquement. Après? Comme tu dis bien, tu ne connaissais pas ma mère: il y a des similitudes avec Ms Winterson, que je ne vais pas développer pour le moment, et sans doute jamais par mail, mais de grandes différences aussi bien sûr, comme j'ai pu le constater et l'apprécier en voyant ma mère évoluer de manière plus douce en vieillissant. Il y avait en elle dans ces dernières années la beauté d'un rosier grimpant obstiné et plein d'épines: aïeuh!!! mais quand même, çà vaut le coup d'approcher.
La "scripte" de la photo, c'est ta chère et tendre? Je ne savais pas pourquoi, je me l'étais imaginée brune. Belle photo pleine de vie, en tout cas.
Dur, ce que tu m'apprends du dr Meston: je l'ignorais. Il a du vivre une terrible solitude à pas mal de moments. c'est un exercice quotidien, je dirais, que de persévérer à apprécier en conscience la beauté du monde. J'arrête, je ne sais pas bien exprimer ce genre de ressenti à l'écrit, sans faire dans le lourdingue.
Je ne repasse sans doute pas à P* avant cet été. Et si je peux, interceltique de Lorient et autres folies musicales du genre, pour respirer et réveiller l'énergie.
Des bises et à bientôt,
N*

Pour l’énergie, tu fais qq chose de spécifique ?
Y’a des yogas pas mal. Le Qi cong et ses avatars.
(dit celui qui ne fait rien de son corps à part déverser des clopes et du café dedans)
Je fais du MBSR.
Je m’y suis inscrit dans le cadre de la prévention de la rechute dépressive, mais le temps que j’aie une place, j’étais en pleine rechute maniaque.
Tanpitanmieux.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que la pratique va à l’encontre d’habitudes bien ancrées.
Tu utilises Winterson pour de la médiation professionnelle ? entre des kids et leurs parents ? 
ça me scotche.
Ma chérie était brune. 
Tu le sais comme je sais des choses sur ta mère sans la connaitre.
Je ne m’étonne plus de rien.
C’est pas pour contredire, mais sur la photo on a l’air un peu morts.
Mais bon, c’est qu’une photo, de l’illusion en boite, quoi.
C’est pas par l’auto-idôlatrie que je vais apprécier en conscience la beauté du monde.
Remarque, sur une photo de moi et ma meuf, le risque est faible. 
Je me comprends, et ne développerai pas non plus par mail.
Ca t’apprendra à esquiver mes rébus fades.
;-)))
a+
K.

4 septembre

Salut
c’est la rentrée.
As-tu remonté la pente énergétique ?
Je te le souhaite vivement.
C’est pénible, d’être down.
Moi, je l’ai plutôt descendue, mais il faut se rappeler que ces mouvements vont et viennent.
Surtout quand on est down ;-)
Peut-être nous verrons-nous cette année ?

Amitiés
K

23 octobre

K,

Cela fait déjà quelques mois que je voulais t'écrire, sans savoir comment mesurer mes mots. Les mails ne sont pas ma formule préférée d'expression, sauf quand je n'ai pas le choix, et je les préfère informatifs. Du coup, ici, où je rentre dans l'émotionnel, mes mots ne seront pas mâchés, bien que j'y aie pensé longtemps.
D'abord, nous situer dans les cercles d'intimité: nous ne sommes pas amis d'enfance, la vie ne l'a pas fait ainsi, et nous ne sommes pas actuellement amis proches - aucun de nous deux ne le souhaite, me semble-t-il.
A partir de cela, sache que je respecte ton droit aux prises d'opinion, c'est bien le minimum dans un échange. Mais nos humours et nos manières d'échanger ne correspondent peut-être pas et certaines prises de position me blessent - et nous ne sommes pas sur un forum, où il faut éventuellement assumer.
De nos échanges, voici ce que je n'ai pas pu accepter, et je t'invite à relire le fil de mails pour te le remémorer (quant au SMS, je ne sais pas les transférer sur messagerie):
- Tu m'as exprimé un point de vue sur ma mère, je ne conteste pas que tu puisses l'avoir, mais j'ai tenté de te prévenir que c'était un territoire privé, à moi de le gérer comme je veux, et tu as ré-insisté. Même des amis de ma tribu savent ou vérifient quand je ne souhaite pas dépasser certaines limites.
- Je n'ai pas envie de devoir te justifier de ce que je fais pour soigner mon énergie, ou pas : quand j'écris quelques mots, je m'en arrête sciemment à ces quelques mots.
- Je ne souhaite pas devoir discuter par mail de ce que j'appelle "la beauté du monde", pour justifier encore une fois si je suis mystique ou non : cela ne te regarde pas, et je suis fatiguée des provocations.
(..)
- Enfin, tu me demandes si je "t'emmènerais aux Utopiales". Sache que les infos que je t'ai données sont
parfaitement exactes, mais, c'est un peu la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Nous ne sommes pas compagnons, me semble-t-il? Si j'avais eu un ticket bonus, j'aurais commencé par mon cercle d'amis proches, puis de collègues motivés, puis de passionnés fous de SFFF.
Je te laisse réfléchir, on se reparlera dans de meilleures circonstances je l'espère, mais pas tout de suite.
Je te renverrai tes comics par la poste à l'adresse de ton choix.
Yours sincerely,

N*

24 octobre

Bonsoir N*

Pas de problème.
Je suis comme je suis.
Tu es comme tu es.
Désolé si j’ai pu te blesser par mes formules à l’emporte-pièce.
Telle n’était pas mon intention.
Perseverare diabologum.
Et je laisserai dorénavant ta mère en dehors de tout ça, j’ai assez de mal à faire sans la mienne depuis son décès.
J’ai failli me flinguer le mois dernier, je te passe les détails, c’est passé, on s’en branle.
Ca te perturbe tant que ça qu’il n’y ait pas d’enjeu dans notre relation ? 
ou notre non-relation, si tu préfères ?
Pour les Alan Moore, ça peut attendre notre prochaine rencontre.
Plutôt Moore debout que vivre à genoux.
Pour les Utopiales, je pense que tu te fais des noeuds dans le cerveau toute seule.
J’adore la SF, et j’ai rarement le temps de mettre les pieds aux Utops. 
C’est aussi le risque de claquer 200 € de livres qui traineront ensuite au pied de mon lit pendant des années.
Merci de me l’épargner !

a+
K.

24 october

C’est vrai qu’on n’a pas gardé les vaches ensemble.
So what ?
Après, je comprends que mon humour de beauf (on est tous le beauf de quelqu’un, sauf toi qui t’élèves au dessus des partis) te paraisse un peu naze, ou que ça ne soit pas ta tasse de thé.
Des connivences culturelles ne font pas une amitié, et c’est vrai qu’on n’était pas potes au CM1.
Si je te défrise, ne te force pas à fréquenter l’infréquentable.
(..) D’où cet après-coup douloureux (bien qu’il ne se soit rien passé) et le retour pour moi à une culpabilité de dimensions cosmiques (vive la SF) d’où je ne voyais plus comment me dépatouiller à part en me pendant à un arbre dans le petit bois derrière chez moi.
Ce qui m’a retenu le temps que les médicaments fassent effet, trois semaines plutôt pénibles, c’est de me dire qu’il fallait que j’attende mon chèque de fin de mois et mes arriérés Assedic pour mettre femme et enfants à l’abri du besoin.
Pourquoi je te raconte ça ?
Pour te prouver, s’il en était besoin, qu’on a chacun(e) nos béances, nos fêlures et nos disgrâces.
Je confonds peut-être intimité et impudeur.
Je pense te l’avoir déjà écrit, l'intimité, c'est quand on est bien dans une relation avec quelqu'un et qu'on se dit des choses qui ne regardent pas les autres. L'impudeur c'est quand quelqu'un reçoit quelque chose qui ne lui était pas destiné. 
J’ai appris à vivre ma vie au gré de mes fluctuations d’humeur, essayant de me rappeler un jour à la fois que ces états sont transitoires, aussi douloureux qu’ils soient, aussi futiles qu’ils paraissent.
A te lire, je comprends que je te déstabilise.
Tu te demandes peut-être ce que je te veux.
Rien.
Le plaisir est dans l’échange et le partage.
Si y’a pas de plaisir de ton côté, va pas te mettre Charles Martel en tête.

Biz
K

A part ça, j’ai rouvert ma tombe
ce qui prouve bien que les antidépresseurs, c’est de la merde.
a+

Pour t’éviter le douloureux pensum de te taper Promethea si tu as reculé devant l'édifice, je l’ai fait lire à une copine versée dans ces choses.

http://science-mystique.fr/wordpress/?p=1021

On a pas mal échangé sur le sujet, je ferai une synthèse un de ces jours  sur un de mes blurgs.
J’espère que c’était bien les Z’Utops.

4 novembre

- J'entends bien ce que tu dis, enfin je crois, même si je ne peux pas tout comprendre: je ne vais pas me permettre là maintenant de te poser plus de questions sur ce que tu vis, étant donné que je déclare moi-même ne pas vouloir développer certains éléments au-delà de ce que j'ai déjà exprimé.

Tu penses que çà me "perturbe qu'il n'y ait pas d'enjeu" dans nos échanges (celui-là me semble le mot juste, plus que "relation")? Là encore, selon moi, tu "fais ton psy". Sache que je ne nous voyais pas dans une histoire d'amour : aucun de nous deux ne regarde l'autre comme çà, et c'est tant mieux. Je l'ai vérifié une fois en te posant la question quand nous nous baladions ensemble: ta réponse m'a laissée pantoise, parce que même encore maintenant, j'ai la faiblesse d'apprécier que l'on me trouve désirable; mais soulagée (genre ouf! de ce côté-là, çà ne sera pas compliqué). Il y aurait pu y avoir une sorte de construction d'amitié, ce qui pour moi, n'est pas un enjeu: les pièces du puzzle se mettent presque d'elle même en place (ou pas), voilà tout. Là, on est dans le "ou pas", c'est comme çà.
Je ne pense pas que tu sois un grand méchant affreux ou "infréquentable": mais je n'ai pas envie d'être amenée à me sentir devoir résister, me ré-évaluer, face à des expressions de ce qui est peut-être de l'humour ou peut-être un reflet de tes questionnements personnels. Si c'est cela que tu appelles "déstabiliser", en effet je m'en protège, je protège les espaces en moi où j'ai pu établir du calme, vaille que vaille, et "work in progress". Donc, là encore, ne mélangeons pas les niveaux de proximité (ou d'intimité) dans les échanges: je laisse seulement quelques amis proches, je l'ai dit, accéder à mes territoires les plus intimes, et vice-versa, car il y a quelque chose de fortement tissé entre nous.

J'ai répondu en bloc à tes deux mails, et surtout à celui-ci, pour 2 raisons:
-parce que toi-même tu as répondu à ma beuglante: d'autres ne l'auraient pas fait. C'est une forme de courage, ou une manière de s'affirmer en face de quelqu'un, que je respecte.
-parce que ce mail-ci, ou tu parles de toi de manière assez intime, je le reçois comme ayant une intention informative, sans demande de quoi que ce soit. A ce titre, je peux donc l'accueillir, comme venant de quelqu'un qui fait état de là où il en est, à cet instant, dans sa quête de lui-même. 

Il n'empêche que, en laissant du temps, pour toi comme pour moi, je ne ferme pas la porte à se revoir dans le partage: au gré de chacun. 

J'arrête là l'écriture: bond'là, je trouve çà 1000 fois plus pénible qu'une bonne discute.
Prends soin de toi.

N*

8 november

Christophe,
Je te remercie pour tes récents messages, où tu communiques selon moi "en partage", sur des sujets qui peuvent nous intéresser l'un comme l'autre.
Je t'informe cependant que je ne souhaite pas pour le moment continuer à échanger. Je prends une pause, une très longue pause. Je n'ai pas envie non plus de t'expliquer pourquoi. Je veux juste te tenir informé du fait que, dans ma vie, il y a actuellement très peu de place pour les personnes qui tentent d'obliger l'autre à se "retourner sur son ombre".
Je te renverrai tes comics dès que possible.

Yours sincerely,
N*


Fichtre ! Dieu m'est témoin que je n'ai pas voulu ça. Et pourquoi tu ne me ramènerais pas mes comics au bureau ?
K.

Envoyé de mon iPad

11 november

Armistice unilatéral du 11 Novembre qui ne passera pas l’hiver :




Ah ça, pour ne pas boire du thé ensemble, on est là !
;-)
K.

Epilogue :


15 décembre

Elle m’a renvoyé mes Promethea en v.o. par la poste.
Je n’ai pas l’impression d’avoir fait mon Blasphémator, mais apparemment, si.



Et puis j’ai reçu cette appréciation de l’Office Cathodique, à propos d'autre chose :

20 décembre

Je me demande si tu te rends compte d'à quel point tu es "bien-pensant". Enfin c'est pas un problème, mais je me demande si tu le sais. A croire que la couche Blasphemator est juste là pour cacher la couche de bien-pensance qui a du mal à s'assumer (ce qui est logique puisqu'elle désavoue la dépendance etc). Bref bref...

Bonjour à toi

Ah là là
même pas le temps de boire un café avant d’affronter le bulletin de la météo narine à 2n chromosomes...
… pas franchement bonne, d’ailleurs, mais on fera avec…
météo qui se situe toutefois dans la gamme de coloris perceptibles à mon entendement d’aujourd’hui,
ce dont je te sais graisse de cabestan,
météo aux vents défavorables, donc, jadis prédite par l’ami breton de Blasphémator® dont je t’entretins il y a quelques semaines,
quand il s’amusait à ridiculiser le bon sens populaire 
(qui nous donne accès aux évidences vraies et fausses)
et le délit agricole près de chez vous
 à coups de faux proverbes armoricains :

« Tempête en novembre, t’en chies en décembre »
« La pipe qui s’éteint, la marée le lendemain » 
« Mémé qui pétarade, coup de tabac sur la rade » 

[là on est clairement dans un prolongement bienvenu quoiqu’inédit de cette dernière assertion] 

C’est dans ces moments-là que je me rends compte combien tu m’es précieux, comme dirait Sméagollum :

Non semper : 
- en m’aidant à reformuler des choses que je sais déjà mais que je ne parviens pas forcément à ramasser en si peu de mots, 
- j’apprécie ce format minimal compact que je peux punaiser dans ma to do list ou me faire monter en sautoir
- ce qui confirme ma nature profonde d’épicier de la pensée (un chou est un chou, un sou est un sou),
toujours un peu inquiet / jaloux de croître à l’ombre d’un Géant de la Grande Distribution comme toi (gros, demi-gros, détail, collectivités, administrations & grands corps d’Etat)

C'est l'heure où les épiciers se prennent pour Garcia Lorca
C'est l'heure où les Anglaises se prennent pour la Carmencita

(Jacques Braille,

Sed etiam :
- en stimulant mes ressources sans les estourbir d’abord au gourdiin chirurgical.
Dès lors, que te répondre d’autre que « any suggestions » ?

(..)
Donc, pour répondre à ta question, oui, je connais mon côté bien pensant.
Ce n’est pas pour autant que je m’en ouvre au tout venant, surtout si c’est pour essuyer les sarcasmes d’un troll de classe 2 sur mon blog hyper-secret.
On a sa fierté.


22 décembre

Je la croise dans une librairie spécialisée dans la SF, en faisant mes courses de Noël.
Je m'approche doucement, pour ne pas la brusquer, et lui dis " je te promets que je n'ai pas fait exprès."
Je pense qu'elle a du mal à me croire.
So what ?
Bon Noël, ma vieille.