La nostalgie, c’est le regret de ce qui n’existe plus; mais si ça a existé, et si ça avait l’air chouette, ce n’est sans doute pas lui faire honneur que de le regretter. Elle s’en fout, la nostalgie : elle va chercher ses électeurs du côté du manque, et de ce côté-là, ça ne manque pas, justement. L’idéalisme, c’est un peu l’inverse : le regret de ce qui n’existe pas encore, corrélé des efforts pour le faire advenir (là où la nostalgie se contente d’une évocation autocontemplative et brouillonne, parce qu’elle a besoin d’un peu de fumée autour de ses charmes malingres).
L’idéalisme, c’est dans nos gènes, y’a qu’à voir la chair de poule adolescente quand on entend pour la première fois la chanson “When the ship comes in” de Bob Dylan, par exemple. Ce n’est que bien plus tard qu’on entend Joan Baez raconter comment il a écrit cette chanson en une soirée parce qu’il était super-véner après s’être fait refuser l’entrée d’un hotel pour cause de tenue vestimentaire négligée, et on comprend l’importante fonction de sublimation de l’art contemporain, qu’on prenait à tort pour une stase mystique.
Cyberdépendance virtuelle, auto-addiction, rédemption de l’objet fascinatoire, progrès dans l’intention de pratiquer le bouddhisme.
mercredi 24 octobre 2007
Nostalgie de l’idéalisme
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