lundi 7 décembre 2015

La course contre la honte (3/4)

"Les dérives de la pornographie dans notre société."
 dis-tu...
Ca n'existe pas, ça. 
Dès qu'il y a trois ronds à faire avec quelque chose, le capitalisme se jette dessus comme la vérole sur le bas clergé breton, c'est tout. 

Je serais à sa place, je ferais pareil.


Le porno n'est pas un besoin ou une pulsion "en soi" mais une façon pathologique de répondre à un besoin naturel : la pulsion sexuelle. 
Notre appétence pour le porno est une habitude acquise, construite, et non un besoin.

"Je redis encore que c'est surtout les premiers temps qui coûtent et ensuite, plus le temps passe et plus c'est gérable. Je suis vraiment l'exemple du gars qui a eu du mal à décrocher (tu peux relire mes témoignages pour preuve) donc si moi j'y arrive après être passé par des phases de grand désespoir je pense que beaucoup d'autres peuvent y arriver. J'ai essayé, essayé encore ...Je crois que l'important malgré la tristesse et le désespoir qui nous submerge parfois c'est de ne pas de décourager et de ne pas baisser les bras. 
Chaque jour de pris est un jour de gagné. 
Trois jours c'est trois jours, une semaine c'est une semaine de gagnée et un jour ou l'autre les circonstances extérieures font que l'abstinence dure plus longtemps, voire peut être pour toujours...mais ca on ne peut jamais en être sur ! Courage a toi ! 
Ne renonce jamais. Quoiqu'il t'arrive. A bientôt."



Il me semble que tu prends le problème à l'envers : que tu déduis de ton comportement (rechutes) que tu n'es pas très motivé. 
C'est l'erreur de tous les dépendants. 
C'est pas parce qu'on s'est cassé la gueule du vélo qu'il faut en conclure qu'on sait pas en faire, au contraire, y'a plus qu'à remonter dessus et réessayer.


La colère, ou n'importe laquelle des émotions perturbatrices, est dangereuse pour les pornoïques et peut les rapprocher de la rechute "par dépit" et vain espoir de consolation infantile. 
Et nous ne sommes plus des enfants.

Ou alors de vieux enfants tristouilles, qui rêvent d'une dernière petite pipe de la Mère Noëlle (avec ses bottes, de préférence)



Je crois que j'ai eu une putain de chance, car dans le fond je suis resté cyber-addict (le forum/mon blog/mon taf sur ordi), mais le motif du papier peint mental de ma cellule capitonnée ne s'orne plus de cravates (de notaire) au goût douteux.

Les fondamentaux sont effectivement sur le site d'Orroz.
Les cycles d'appétence (envie d'aller se faire sauter la rondelle sur tel ou tel site) et de soulagement (vraiment plus aucune envie de s'emmerder à se retrouver le froc baissé devant sa bécane, l'humiliation ultime) réduisent leur amplitude.

Moi aussi j'ai un dévorant besoin de reconnaissance, mais pour aujourd'hui la mienne me suffit - et attention à l'autosatisfaction.

La reconnaissance il faut l'entendre dans tous les sens : je me re-connais en tant que dépendant en sevrage, et j'éprouve de la gratitude envers vous tous qui avez rendu cela possible.

Faut vraiment faire le grand ménage dans ses marque pages...normalement, ça suit dans la tête, et ça s'efface, à condition de remplacer par quelque chose de plus nourrissant pour l'imagination que les démons qui nous font tripper au-delà du réel.
"Et comme chacun sait, les démons trouvent à s'accrocher là où on les rejette. C'est cela qui les nourrit et les renforce. Inversement, si on les embrasse, ils n'ont pas 36 solutions, se dissoudre ou s'enfuir en criant kai kai. - Il y a aussi la possibilité où l'énergie du démon est très puissante, et là il est absolument impossible de les embrasser, on a soi-même le sang glacé et on est vidé de tout. Je pense que l'habitude aidant, on peut en subjuguer des plus en plus gros."
c'est un effet secondaire des hallucinations pornoïques : on prend les femmes pour des bouquins pornos et réciproquement. 
On est totalement à côté du réel. 
Et le signe qu’on est envouté, c’est qu’on ne pense pas à demander de l’aide.


"On peut effectivement choisir sa dépendance. La seule chose qu'on ne peut choisir, c'est de ne plus avoir de dépendance, pour cela il faut faire une ascèse. Mais je témoigne pour ma part avoir eu de multiples dépendances, et que rien n'est plus facile que de remplacer l'une par l'autre. On prend en général ce qui est le plus pratique : on ne se créera pas une dépendance au vélo si on habite à Lille. Mais à Cannes ou dans les Alpes, ça le fait bien. Si on n'aime pas le sport, on a le choix entre les séries télé, la lecture, les jeux videos, la bouffe, les animaux familiers... (je parle ici de dépendances de célibataires, je ne connais pas les autres). D'ailleurs j'ai justement un ami qui a décidé de couper certaines dépendances, et il a constaté que son esprit en retrouvait d'autres aussi vite. C'est pour ça que les cyberdeps en cours de sevrage me font marrer. Ils croient qu'ils vont être libres, alors qu'ils ne font que remplacer leurs chaînes pour d'autres plus pratiques et moins visibles.
"
Et le propriétaire du blog sur lequel a eu lieu cette déclaration ajoute :

"John, bien sûr que c'est un petit diablotin très malin qui m'a soufflé ça à l'oreille. 
Tu ne crois pas que l'ado qui fume sa première cigarette n'est pas au courant que ça entraîne une dépendance ? 
que celui qui se plante une aiguille ne sait pas où ça va le mener ? 
Et pour aller plus loin, tu ne penses pas que celui qui se branche sur un site de Q ne se doute pas un peu qu'il est justement trop attiré par ce genre de choses ? 
Que le type qui paie un abonnement à World of Warcraft s'imagine que c'est pour une semaine ? 
Ou que si tu sors avec une fille, tu as 99% de chances de te retrouver sept ans plus tard avec une maison et une tripotée de bambins ? J'ai vraiment du mal à croire l'hypothèse de Kiki avec sa surprise totale.
En plus, si tu regardes les sociétés tribales, ou même certaines civilisations proches, la plupart sont tous camés jusqu'à la moëlle. Et chez nous, c'était l'alcool au début du siècle et la cigarette et le café maintenant.
A partir du moment où ça titille les voies du plaisir et de la récompense dans le cerveau, et à partir du moment où il y a habitude ou accoutumance, il y a dépendance. Alors soit c'est chimique et c'est la merde grave. Soit c'est psychologique et on peut remplacer plus aisément - je suppose du moins - une dépendance inutile par une autre utile. Il y a les dépendances qui sont valorisées socialement - et qui sont vraiment des dépendances car sitôt que ça s'arrête, c'est la cata - genre le boulot, le conjoint, les bambins. Aussi je pense que ceux qui choisissent une dépendance dévalorisée le font un peu exprès.
En bref, dans l'ensemble, je pense que ce qu'on appelle une dépendance, c'est plutôt un manque de variété dans les dépendances. 
Et qu'il y a problème à partir du moment où l'une d'entre elles bouffe toutes les autres. Je pense aussi que certaines personnes ne veulent pas être dépendantes à certaines choses, parce qu'ils sentent qu'ils prendraient une trop grosse gamelle en cas de pépin, donc ils vont se choisir une dépendance ailleurs.
Maintenant, il faudrait demander l'avis d'un psychologue ou d'un neurobiologiste. 
Je peux très bien me planter."



La connaissance des causes de notre maladie peut nous la rendre plus "acceptable" (dans le sens où la haine de soi, le dégoût et la culpabilité nous feraient plutôt reculer qu'avancer vers la guérison) mais ne nous est pas d'une grande aide pour passer de cette culpabilité - qui nous a mené ici, louée soit-elle ! - à la responsabilité; je précise ça, parce que comme on dit aux AA, je ne suis pas responsable de ma maladie, mais de mon rétablissement.


On a tous contourné l'écueil du "difficile de rester concentré sur la négation d'une chose sans retomber sur la chose" : on s'est focalisé sur autre chose.


"La pornographie mène au viol et au meurtre en série" est une proposition logique où le lien causal est moins évident que dans "fumer tue". 
Ce qui est certain, c'est que la pornographie mène à la confusion mentale, à la dégradation de (l'image de) la femme, et à une frustration et un dépit auprès de laquelle celle de l'écureuil Scrat dans le film L'âge de glace (celui qui n'arrive jamais à bouffer sa noisette) n'est qu'une contrariété passagère. 
D'un autre côté, si on n'utilisait pas des arguments comme cela, personne ne réfléchirait à ses liens intimes avec la merchandisation des corps. 
La pornographie semble augmenter la dose de malheur globale de ses usagers, et nous sommes de base déjà suffisamment mâles en poing pour refuser ça.

T'as une certaine propension à faire dériver la réflexion vers le débat d'idées.
A chaque fois que j'ai essayé de "la ramener" avec un débat d'idées, ça laissait les mains libres à ma dépendance pour m'en foutre un bon coup par derrière, voire même par-devant : j'étais occupé à débattre, c'est à dire à me débattre.
Et plus on se débat, plus on se fait abattre. C'est l'histoire du piège à singes, qui consiste à couper une noix de coco en deux, à la vider de son liquide et à y déposer quelques grains de riz avant de la refermer. Alléché par ces fruits suspendus aux arbres et aux clôtures, le singe plonge la main dans la noix de coco pour s'emparer du riz. Piégé par la noix de coco qui se referme, il se met à gémir et à crier, alors qu'il serait si simple de laisser le riz, de retirer sa main et d'ainsi échapper aux chasseurs.
Les opinions c'est les grains de riz, et j'éviterai d'ironiser sur les noix de cocos.


Jean Klein disait : « vous devriez observer les pensées comme vous observez une mouche » ce qui ne veut pas dire qu'il faut chercher à les enculer, et pourtant je m'y entends. 
Les opinions c'est même pas des pensées, c'est des résidus de pensées des autres coagulées, et elles ont un coût exorbitant. 
Je tolère mes opinions quand elles ne contrecarrent pas mon rétablissement, c'est à dire quand elles ne réclament pas à être reconnues, encore moins à triompher. 

"Les émotions sont causées par les idées et non par les évènements" plus précisément par nos réactions aux évènements =>perçus de façon erronnée = > si on veut percevoir l'évènement sans l'interprétation qu'on lui colle dessus (ce que les bouddhistes appellent "la saisie"), la seule façon c'est de déconstruire notre réaction en ses composants intimes avant que la main mette l'allumette sous la mèche qui est fichée dans le baril de poudre.
C'est pour ça qu'on le fait avec quelqu'un : tout seul, le rituel est ancré, la machine bien huilée et on a bien souvent perdu l'espoir de démonter le mécanisme.
Avant Orroz, j'ai passé trois ans à cumuler des 30/45 jours de sevrage avec un psychiatre. 
Il y a un an, j'ai pigé que j'avais "très peu de chances de m'en sortir", malgré le forum, qui joue son rôle de néocodion ou de programme méthadone, mais ne remplacera jamais un gros "lâchage de paquet" auprès d'un être humain en chair et en os et j'ai fait une thérapie de 6 mois avec une thérapeute (elle était très jolie d'ailleurs) qui m'a permis de me stabiliser.

On ne peut pas s'envoler en tirant sur ses lacets.

D'autant plus que sur la planète Branlor, la gravité est très forte.

Etre l'esclave de nos appétits, avec ou sans l'illusion de les maitriser, c'est la promesse sans cesse tenue (et payée cash) de la damnation à la petite semaine.










Refrain de fin d'épisode :
Marchand de rêves 
Avec ta barque creuse 
Entourée de femmes malheureuses, 
Marchand de rêves
Au bord du lac de sang,
Y a plus personne debout
Quand le soleil descend
Et tous les enfants jaunes
Aux yeux de faune
Comme des ballons qui crèvent
Marchand de rêves.


dimanche 6 décembre 2015

"Petits" partis aux élections régionales d'Île de France

Le parti d'en rire

Le parti d'Henri

Le parti du pire, too pire (bon là je mets pas de lien, le choix est vaste...)

On s'y perd un peu, d'ailleurs.

Heureusement qu'un homme veille à la diffusion de la Connaissance.

Dans mon enveloppe électorale et républicaine de Loire Atlantique, il y a de subtiles variantes par rapport à la sienne, mais globalement c'est du même tonneau de morues dessalées.
J'irai pourtant voter tout à l'heure, je ne vois pas quoi faire d'autre.

Pour me motiver, je regarde la journée d'un fasciste, par Luis Rego.



Ca n'a pas vieilli.
Le Pen a vieilli, Rego a vieilli, mais leur oeuvre reste.
Même si tout cela ne vaut pas une bonne bataille de boudin blanc à la veille de Noël.
J'aime bien aussi le boudin noir, sauf Dieudonné, nuisible non comestible.



D'autant plus que les enjeux des régionales ont été complètement occultés, voire passés carrément Allah Trappe, depuis les attentats de Paris.
Où sont les grands débats politiques d'antan ?

samedi 5 décembre 2015

Retrouvé dans ma poubelle

Si Daniel fait mes poubelles pour écrire ses posts, je ne vois pas pourquoi je me gênerais.
J'ai assez longtemps recyclé les siennes.
Donc voici un post de 2011, publié à compte d'auteur sur un forum de branleurs abstinents hyper-secret.
 
En ce moment je lis "2666", un roman de Roberto Bolano qui prend pour cadre la ville mexicaine de Ciudad Juarez ( plus de 400 femmes assassinées dans des conditions atroces depuis 1994 et peu d'affaires résolues ), plus de 1200 pages en folio, curieusement écrites avec un détachement émotionnel absolu... J'ai laissé tomber les Ellroy et plus généralement les polars, je trouvais ça inutilement affreux et mal écrit, un truc pour effrayer le bourgeois à peu de frais, peu d'intérêt nutritionnel (c'est important de trouver de quoi se mettre sous la dent sur le plan spirituel dans ce qu'on lit), là je me demande si je ne me suis pas fait enfler par mon libraire sous le couvert de littérature générale et exotique.
Depuis un an ou deux, je reviens à mes premières amours : avant d'être un geek, j'étais un gros cannibale lecteur de romans, trapus et parfois peu engageants, redécouvrant que la littérature et ses mensonges ciselés, y'a vraiment que ça de vrai, à partir du moment où tu acceptes le pacte implicite passé avec l'écrivain de rentrer dans son univers, lui pénétrant dans le tien…alors que j'ai 1500 films et séries téléchargées dans mon disque dur qui n'attendent que d'être vues d'un simple click...
Je résiste à cette saloperie de "vie digitale intense" telle qu'elle est décrite dans la dernière publicité d'Orange. Dépéchons-nous de lire du papier avant qu'ils nous mettent des livres électroniques jusque dans les chiottes !En plus on peut facilement lire dans les chiottes.Alors que pour se torcher le cul avec un  e-book…
Bref. Du coup je retombe sur le webdocumentaire produit par Upian sur Ciudad Juarez et sur le site d'Upian, j'en découvre d'autres, dont un assez réussi, et ça me fait penser que le support cd-rom est devenu obsolète avant que les plate-formes soient prêtes pour en accueillir les contenus, et finalement c'est tout fluide sur l'internénette haut débile…
Autre genre, la Science Fiction va mal, rongée par une crise du lectorat, qui vieillit, passe à autre chose, meurt… et les éditeurs passent à la fantasy ou à la bit-lit, qui n'est pas ce que vous pensez et qui se vend mieux que Philip K. Dick (dont tout pornographe repenti devrait avoir lu Le Dieu Venu du Centaure, au minimum.)
Je lisais beaucoup de SF quand j'étais petit.
Sur le forum du cafard cosmique, des auteurs reconnus et des lecteurs tenaces échangent des propos acidulés et décalés dont cet échange à propos des excès de la vie digitale : 
"Le fait qu'il y ai de bons acteurs pourrait encore à la rigueur donner envie d'aller voir le film afin qu'ils soient rémunérés en conséquence, et que cela leur donne la motivation de continuer, mais l'écart entre leurs bénefs et ceux des grands pontes est tellement terrifiant que je préfère garder mon fric. Toutefois ce n'est pas pour ça qu'il ne faut pas aller le voir, j'ai toujours bien aimé les Harry Potter....Téléchargés.
- Je ne comprends pas... Tu ne veux pas payer pour les films Harry Potter, mais tu les aimes bien? Genre tu vas aux putes, tu t'amuses bien, et au moment de payer tu t'enfuis en sautillant, le pantalons sur les chevilles, parce que les macs c'est vraiment des connards ? je suis choqué."
L'esprit souffle où il veut et l'intelligence est toujours un régal pour l'intelligence, où qu'elle se manifeste. 
C'est comme si la conscience se reconnaissait elle-même et se saluait.

vendredi 4 décembre 2015

Quand les Américains s'essayent à la "French Touch"



Je lisais l’autre soir dans le courrier des lecteurs de Télérama :

« Les medias, je vous en prie, gardez l’anonymat des bourreaux et mettez un visage sur les victimes.
« Le martyre, c’est le seul moyen de devenir célèbre quand on n’a pas de talent » (Desproges) »

Hé ben les mecs du Los Angeles Times, ils doivent lire Télérama, dis donc.

http://www.latimes.com/local/lanow/la-me-ln-san-bernardino-shooting-victims-htmlstory.html


Pour l'instant, on mène encore la partie : 130 à 14.
Mais il faut rester prudents, la FIFA a du plomb dans l'aile, et les Ricains savent faire les choses en grand quand ils sont motivés.
De mémoire, pris dans un orage dans l'Utah, mon fils avait finement observé que "même les gouttes d'eau étaient plus grosses" (sic)

http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/visuel/2015/11/25/enmemoire_4817200_4809495.html


Et la Bonne Bière rouvre ses portes, lol.


De quoi faire prendre un coup de sang au gérant du Café Death Porc.





http://johnwarsen.blogspot.fr/2015/01/impunite-sentiment-d.html

Sinon, pour changer d'R :
19/ ouvrir la fenêtre

28 bis/ sortir faire un tour et écouter le chant des oiseaux, qui se fichent bien de nos petites combines & autres arrangements avec les Morts et les Vivants

44 ter / lire Piketty.

127 / prier pour Scott Weiland, sans doute encore en pyjama dans les bardos à l'heure où nous mettons sous presse.


Edit : 

les nouvelles du soir.


Pour ne rien vous casher, elles ressemblent à celles d'hier comme une vieille pute défraichie se ressemble à elle-même.
(je m'excuse s'il y a parmi mes lectrices des v.p.d, je peux parfois avoir des propos stigmatisants à l'insu de mon plein gré)
J'hésite quand même à voter nuisible dimanche, je fais assez de mauvais esprit comme ça.
Serais-je en train de m'asculer du côté absconobscur de la Farce ?
Ma mère m'avait bien dit de ne pas lire le Néonomicon.

Allahin Soral me vienne en aide.

http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/12/04/le-front-national-cette-imposture_4824550_3232.html

http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/03/le-fn-en-tete-des-intentions-de-vote-dans-six-regions_4822959_4640869.html

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2015/12/04/tuerie-en-californie-la-femme-avait-fait-allegeance-a-l-etat-islamique-sur-facebook_4824912_3222.html

http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/regionales-l-extreme-droite-contamine-la-campagne_4824098_4640869.html

mercredi 2 décembre 2015

Rions un peu avec Luchien (d'infidèle)


« S’ils sont venus chez lui, c’est qu’il y avait quelque chose »

Pauvre Luchien...






but seriously...
How Will I Laugh Tomorrow 
When I Can't Even Smile Today ?

surtout si je pense à la terrible solitude de la France face à Daech.

Chérie, c'est la guerre !






mardi 1 décembre 2015

La course contre la honte (2/4)

Tu sais maintenant que tu ne trouveras jamais le bonheur dans le porno : ça serait déjà fait.
C'est pas la peine de lutter, c'est perdu d'avance, et c'est en renonçant à ce combat que je sauve mes fesses par tranches de 24 heures. 
Tous, ici, on apprend à faire ça. Même si au départ on s'en croit incapable.
Au début, d'ailleurs, ça nous arrange : quand on tombe, on tombe de moins haut. 
Mais au fur et à mesure que le temps passe, on en voit qui gardent la tête hors de l'eau plus longtemps que d'habitude, et au bout d'un moment on voit pas pourquoi on n'y arriverait pas non plus tellement la méthode est simple : un jour à la fois.
 Une heure à la fois.
 Un instant à la fois. 
S'éloigner de l'ordi, sortir de chez soi, lire, écouter de la musique, faire du yoga, écraser des trolls sur son blog, toutes les actions qui nous éloignent de notre terrible obsession et de la frustration qui nous y replonge.

J'essaye de comprendre ce qu'elles veulent me dire, mes frustrations, elles sont là pour me rappeler d'essayer de mettre dans ma vie ce qui lui manque, au lieu d'aller compulser, ce qui renforcerait la tristesse, le dépit, le mépris de mes besoins réels, enfin bref tout ce qui fait que les marchands de cul nous tenaient par les couilles et que peu à peu l'étau se desserre, et je peux te dire que ça fait du bien.
On respire.


Comme on dit aux AA, tourne tes yeux vers la lumière, même si tu ne la vois pas encore.

Si tu n'y arrives pas tout seul et si tu te noies dans les forums, c'est parce que sur Internet, le problème principal, c'est que le lieu de rétablissement est confondu avec l'objet même de la dépendance, comme le dit bruno69.

Va te faire aider. Retourne voir ton psy, cherches-en un autre, débranche ton pécé avant de perdre ce que tu crois posséder mais qui en fait te possède et t'aliène 2, et te donne envie de pleurer, et de crever. Et comme tu ne peux faire ni l'un ni l'autre, tu retournes te planquer dans ton trou. Mais dans ton trou, ça pue, même toi l'odeur te fait suffoquer.
Alors tu reviens sur les forums, et t'as l'impression que l'enquète piétine, bien qu'on connaisse d'avance l'assassin et le mobile du crime.
 Evidemment que c'est facile pour moi de te le dire, du haut de mes 6 mois patati patata. 



Durée d'abstinence mon cul, on est toujours ici à un clic du pétage de gueule.
Pas plus, pas moins.
Essaye de conserver ce click d'avance.
Pour aujourd'hui. 


Aux heures de marée haute de la pulsion sexuelle,
on remet son ciré, et bientôt on voit la crue se tasser. 

Gars, se dégouter c'est préparer la rechute par auto-apitoiement.
J'accepte mon passé sans en être suffoqué : déjà qu'il va mettre un moment à passer, si à chaque fois qu'il me remonte à la gorge je dois vomir, on s'en sort pas.
 Il n'y a que l'abstinence à long terme qui permette de se débarasser de cet encombrant mépris pour soi-même.
Comme le disait Orroz,"ne culpabilise pas. Tu n'es ni un monstre, ni un pervers, mais bien une victime de cette société trop permissive qui s'est laissée avoir par la "libération sexuelle" et l'invasion de la pornographie. Mais tu es aussi une victime consentante, et c'est cela qu'il faut d'abord traiter. Tu as fait le premier pas en venant sur ce Forum, à toi de faire tous les autres en te sevrant."

J'aime bien ce terme de victime consentante : il faut commencer par cesser de consentir.
Et continuer.

Accidentellement, nous pouvons croiser des images.
De loin, et sans réponse de notre part, elles nous rappellent le rapport de dépendance que nous avions avec elles. Pas de blâme, pas d'angoisse : le sevrage fait qu'on se sent détaché de ces représentations. On râle sur l'image de la femme symbole de consommation entre les mains des publicitaires, mais ce n'est plus un problème personnel.

De près, ça veut dire qu'on s'est rapproché, un peu trop sans doute.
Il est peut-être encore temps de prendre du recul : 
ces images ne sont que le support de projections émotionnelles.

Qu'appelles-tu la libération du désir ? ne plus lui être asservi ? L'abus de porno est une bonne occasion de se rendre compte que la nature du désir est de rester inassouvi, ou de changer d'objet : si on croit qu'il appelle sa propre réalisation, hop ! il s'en va se nicher ailleurs.


Quand Orroz dit "18 mois pour être peinard", ça veut pas dire qu'après, tu peux "reprendre une activité normale" avec ces sacrées images.

Imagines-tu un toxico à l'héro qui, longtemps après son sevrage s'offre un petit shoot d'usager "récréatif" ?Plus je me protège, moins j'ai envie de me satisfaire avec de la merde ou devenir l'otage de mon dépit. Et plus j'ai envie de conserver mon énergie pour des choses qui valent le coup.
Et de retrouver le respect de moi et des autres; et les jours où ça me gratte, je me dis que ça me passera, ou je recherche les raisons de cette excitation sexuelle dont je sais qu'elle est passagère (plus on abstine et plus on pige comment ça marche) et je demande à l'esprit de l'univers de me désencombrer de ce truc dont je ne sais que faire.
Je m'en remets à ce dieu farceur qui m'a conçu couillu pour m'apprendre le sens de l'humour...et le lâcher prise.

Avant le porno, je me rappelle cette recherche d'un plaisir partagé, ce besoin d'un échange où l'on donne du plaisir avant de le recevoir. 
La compulsion ayant brouillé les cartes et arraché toute la tuyauterie, cette magie est longue à revenir. 
Quelle que soit la difficulté du sevrage, chercher à "soulager la tension" n'est pas pour moi une raison assez bonne pour m'engager dans un rapport qui ne peut se contenter d'être sexuel (sinon autant continuer à se branler !)

Un des effets secondaires de l'abstinence continue, c'est que ça m'est devenu indifférent (intellectuellement) de faire l'amour ou pas.
Bien sûr j'en ai souvent envie, bien sûr je recherche l'intimité, qui en est le prémisse, mais sachant que les moments où je cherche réellement l'échange me semblent encore rares, j'ai dévalorisé mes propres attentes.
L'abstinence n'est pas une discipline olympique, je ne me prends pas pour un performer de l'ascèse, simplement me rappeler d'où je viens me permet de relativiser l'urgence de ma demande.