J'ai assez longtemps recyclé les siennes.
Donc voici un post de 2011, publié à compte d'auteur sur un forum de branleurs abstinents hyper-secret.
En ce moment je lis "2666", un roman de Roberto Bolano qui prend pour cadre la ville mexicaine de Ciudad Juarez ( plus de 400 femmes assassinées dans des conditions atroces depuis 1994 et peu d'affaires résolues ), plus de 1200 pages en folio, curieusement écrites avec un détachement émotionnel absolu... J'ai laissé tomber les Ellroy et plus généralement les polars, je trouvais ça inutilement affreux et mal écrit, un truc pour effrayer le bourgeois à peu de frais, peu d'intérêt nutritionnel (c'est important de trouver de quoi se mettre sous la dent sur le plan spirituel dans ce qu'on lit), là je me demande si je ne me suis pas fait enfler par mon libraire sous le couvert de littérature générale et exotique.
Depuis un an ou deux, je reviens à mes premières
amours : avant d'être un geek, j'étais un gros cannibale lecteur de
romans, trapus et parfois peu engageants, redécouvrant que la
littérature et ses mensonges ciselés, y'a vraiment que ça de vrai, à
partir du moment où tu acceptes le pacte implicite passé avec l'écrivain
de rentrer dans son univers, lui pénétrant dans le tien…alors que j'ai
1500 films et séries téléchargées dans mon disque dur qui n'attendent
que d'être vues d'un simple click...
Je résiste à cette saloperie de "vie
digitale intense" telle qu'elle est décrite dans la dernière publicité
d'Orange. Dépéchons-nous de lire du papier avant qu'ils nous mettent des
livres électroniques jusque dans les chiottes !En plus on peut
facilement lire dans les chiottes.Alors que pour se torcher le cul avec
un e-book…
Bref. Du coup je retombe sur le webdocumentaire produit par Upian sur Ciudad Juarez et sur le site d'Upian, j'en découvre d'autres, dont un assez réussi, et ça me fait penser que le support cd-rom est devenu obsolète avant que les plate-formes soient prêtes pour en accueillir les contenus, et finalement c'est tout fluide sur l'internénette haut débile…
Bref. Du coup je retombe sur le webdocumentaire produit par Upian sur Ciudad Juarez et sur le site d'Upian, j'en découvre d'autres, dont un assez réussi, et ça me fait penser que le support cd-rom est devenu obsolète avant que les plate-formes soient prêtes pour en accueillir les contenus, et finalement c'est tout fluide sur l'internénette haut débile…
Autre genre, la Science Fiction va mal,
rongée par une crise du lectorat, qui vieillit, passe à autre chose,
meurt… et les éditeurs passent à la fantasy ou à la bit-lit, qui n'est
pas ce que vous pensez et qui se vend mieux que Philip K. Dick (dont
tout pornographe repenti devrait avoir lu Le Dieu Venu du Centaure, au
minimum.)
Je lisais beaucoup de SF quand j'étais petit.
Sur le forum du
cafard cosmique, des auteurs reconnus et des lecteurs tenaces échangent
des propos acidulés et décalés dont cet échange à propos des excès de la
vie digitale :
"Le fait qu'il y ai de
bons acteurs pourrait encore à la rigueur donner envie d'aller voir le
film afin qu'ils soient rémunérés en conséquence, et que cela leur donne
la motivation de continuer, mais l'écart entre leurs bénefs et ceux des
grands pontes est tellement terrifiant que je préfère garder mon fric.
Toutefois ce n'est pas pour ça qu'il ne faut pas aller le voir, j'ai
toujours bien aimé les Harry Potter....Téléchargés.
- Je ne comprends pas... Tu ne veux pas payer pour les films Harry Potter, mais tu les aimes bien? Genre tu vas aux putes, tu t'amuses bien, et au moment de payer tu t'enfuis en sautillant, le pantalons sur les chevilles, parce que les macs c'est vraiment des connards ? je suis choqué."
- Je ne comprends pas... Tu ne veux pas payer pour les films Harry Potter, mais tu les aimes bien? Genre tu vas aux putes, tu t'amuses bien, et au moment de payer tu t'enfuis en sautillant, le pantalons sur les chevilles, parce que les macs c'est vraiment des connards ? je suis choqué."
L'esprit
souffle où il veut et l'intelligence est toujours un régal pour
l'intelligence, où qu'elle se manifeste.
C'est comme si la conscience se
reconnaissait elle-même et se saluait.