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lundi 27 décembre 2021

Le Père Noël bosse dans l'obsolescence programmée, et c'est vraiment une raclure

Mauricette a la soixantaine bien tassée, et son petit plaisir, c'est de compiler ses photos de famille et de vacances dans des albums virtuels avec un logiciel en ligne plutôt pas mal fichu, CEWE. Après, elle les fait imprimer et elle les reçoit par la Poste, elle en a déjà réalisé une bonne quarantaine, qu'elle m'a montrés dans sa bibliothèque réelle. 
Elle ne comprend pas pourquoi quand elle copie-colle ses photos depuis le logiciel "Photos" vers le logiciel CEWE, celui-ci les refuse en disant qu'elles sont "corrompues". 
C'est assez récent. Elle dit que c'est depuis la dernière mise à jour de l'OS, qui a fait basculer son iMac vers le système d'exploitation "Big Sur".

Ces mises à jour réclamées par des infobulles qui s'affichent régulièrement, à chaque fois qu'elle allume son ordinateur, et qu'elle assimile à du "harcèlement" avant de finir par céder à leurs injonctions, sans trop savoir si c'est ça qu'y fallait faire, ou pas. 
Elle ne comprend pas non plus pourquoi les performances de son ordinateur se dégradent avec le temps, malgré ces fréquentes mises à jour de l'OS, censées améliorer ses performances.
Quand j'arrive sur site, tout empli de l'esprit de Noël, je vois bien que son Imac 20 pouces de 2014 est à genoux. Pourtant, c'est pas vieux, 2014. Mais entre deux opérations demandées par l'utilisateur, la petite roue multicolore n'en finit plus de tourner. Pour soulager la machine, il faudrait faire l'inverse d'un upgrade, c'est-à-dire la downgrader vers Yosemite ou Sierra, des OS antérieurs, moins dévoreurs de ressources et de mémoire vive, une procédure longue et fastidieuse, réservée aux amateurs éclairés, impliquant une sauvegarde intégrale des données avec un logiciel ad hoc, un reformatage du système, le transfert délicat et au goutte-à-goutte des données sauvegardées, la collecte et la réinstallation des logiciels précédemment exploités dans des versions plus anciennes, etc... bref, des heures de rires en perspective.
Mauricette n'a pas de connaissances particulières en informatique, mais comme beaucoup, elle a bien été obligée de s'adapter à la digitalisation du monde libre, et elle se débrouille. 
Du moins le pensait-elle, jusqu'à ce qu'elle soit mise en difficulté par son logiciel d'albums photos, qui prétend qu'il y a désormais quelque chose de corrompu au royaume de ses jpeg de vacances.
Elle se débrouillait, c'est-à-dire que de la science informatique, elle n'avait appris que ce qu'elle pensait correspondre à ses besoins. 
Et comment se douter que les précieuses photos qu'on croit être en train de manipuler dans le dossier "Documents" du Mac sont en réalité cachées dans une bibliothèque masquée appartenant à l'application "Photos", (un peu comme dans Matrix 4, en moins pire) sinon dans la douleur de ne pas récupérer leurs méta-données lors du transfert ? 
Et si on n'a pas souscrit de contrat de maintenance avec une société spécialisée, il ne reste plus qu'à solliciter l'aide d'un Warsen qui passe à proximité, et qui découvre l'hideuse vérité, et qui vous tance vertement pour votre façon d'organiser la hiérarchie de vos dossiers dans votre ordinateur, mais il est alors bien tard.
Et pourquoi Mauricette aurait-elle cherché à apprendre à modifier les réglages du serveur d’envoi dans Mail sur Mac, tant que ça marchait à peu près, et qu'elle n'était pas dans la merde ? Et ce genre de choses.

Pendant les fêtes, contaminé par la fièvre pédagogique, j'ai tenté d'inculquer
à Catwoman les subtilités de l'OS Yosemite (MacOS 10.10.5)
elle est morte les yeux ouverts et le bloc-notes à la main au bout de 8 heures.
Je ne m'en suis aperçu que le lendemain, quand elle n'a pas réclamé ses croquettes.
So long, Catwoman. Tu as été incinérée dans la plus grande intimité
que pouvait t'offrir mon incinérateur de jardin depuis la mort du voisin.
https://johnwarsen.blogspot.com/2021/11/pourrir-peut-attendre-feu-mon-voisin.html

Car Mauricette n'a pas de gendre au chômage qui connaisse un peu le système Macintosh, et qui puisse lui prodiguer quelques conseils de maintenance sur la gestion de son arborescence; et personne ne l'a prévenue, par exemple, que les mises à jour successives du système d'exploitation sur une même machine sont toujours plus gourmandes en ressources, et qu'à un moment donné il vaut mieux cesser les mises à jour pour ne pas nuire à la bécane, qui sinon menace de s'égarer en ralentissements et dysfonctionnements; sur PC, ça doit être un peu la même chose, mais j'ignore s'il y a des pop-up en formes de point d'exclamation qui surgissent du néant quand tu t'apprêtes à faire une connerie qui va bien niquer ton système.
On s'est tous fait avoir, moi aussi j'ai passé l'upgrade de trop, moi aussi j'ai flingué le disque dur d'un copain en venant pour le réparer, mais j'ai des milliers d'heures de vol, et j'ai appris de mes erreurs. Tiens, maintenant que j'y pense, ça fait vraiment longtemps que je n'ai plus flingué d'ordinateur. Je flingue encore mes nuits devant, mais c'est autre chose, entre la cyberdépendance virtuelle et l'auto-addiction. Pour la rédemption de l'objet fascinatoire et les progrès dans l'intention de pratiquer le bouddhisme, je vais laisser passer les fêtes. 

Comme la mienne, la prison de Mauricette
n'a qu'un seul barreau, en plus maintenant
c'est des souris sans fil qu'on nous vend
pour nous asservir aux piles rechargeables.
Va essayer de t'étrangler avec une souris sans fil :
plus question d'endosser la posture victimaire.
Pas de doute, ILS sont vraiment malins.
Comme j'ai l'air de m'y connaitre, Mauricette et son mari nous ont invités à un dîner de travail : on répare, on mange, on re-répare, on remange un petit coup, etc.
Mais des fois en informatique comme ailleurs, il y a des torts qui sont longs à redresser. 
La soirée de remise à niveau, qui a pourtant commencé tôt, s'étire en longueur. J'essaye en même temps de remettre d'équerre la messagerie, et d'autres trucs qui n'ont pas l'air très casher dans sa machine. 
Le ton monte entre la poire et le fromage, les esprits s'échauffent, et on finit par se convaincre mutuellement de l'aspect scandaleux de ce chantage permanent entretenu par les fabricants, les développeurs d'applis, les vendeurs de machines neuves, les fournisseurs d'accès, pour nous contraindre à passer des mises à jour qui au final détériorent nos appareils et dégradent leurs performances, de cette intimidation diffuse et constante en vue de nous faire changer de machine, cette course absurde à l'obsolescence programmée des systèmes d'exploitation. 
Dans le monde merveilleux des smartphones, c'est pas mieux, et c'est des problèmes de riches, bien sûr. Mais on trouve ça dégueulasse, d'inviter des presque vieux à mettre à jour des machines à qui ça va nuire, on se la jouerait presque victime en reprenant du dessert. Et bien sûr, personne n'en parle dans les médias. C'est l'omerta, et seuls quelques gauchistes luddites résistent encore, dans le Lubéron et la Drôme. 
L'Ardèche est récemment tombée, ainsi que l'Ariège.
Quand je mesure l'intrusivité de Google, maintenant que j'ai un smartphone et que je m'amuse à connecter différents services entre eux, j'ai envie de pleurer, comme devant les Illuminations de Noël projetées sur la cathédrale de Nantes jusqu'au 31. 
Je vois bien la malfaisance potentielle d'un acteur monopolistique du secteur, qu'il ait accès à mon historique ou pas.
Quel monde de merde, quand même, à ce point dominé par des filous et des voraces, on a beau s'être endurci au contact de la vie, ça fait mal aux miches pour les autres, j'avoue. 
Bien sûr, on peut aussi laisser l'ordi éteint. 
Ou n'allumer que wikipédia et le site de la Banque Postale.
S'interdire d'utiliser les capacités infiniment séduisantes de stockage dans le cloud on-line du Google Drive. 

La maintenance informatique au coin du feu, 
c'est à la fois les charmes du nucléaire et ceux de la bougie.
Mais combien de Mauricettes dans le monde, qui ne parviennent pas à éditer leurs albums photos, et encore moins à remplir leurs déclaration d'impôts en ligne ? 
Toute une génération de boomers va s'éteindre avec le sentiment d'être profondément largués devant cette emprise de la technologie sur leurs vies, engendrant un dépit d'autant plus amer à l'idée de ne pas comprendre pourquoi c'est devenu si compliqué, et pourquoi l'esclavage moderne à la technologie déchaine un tel enthousiasme chez les jeunes, encore plus atteints que nous.
Pour finir ce petit conte de Noël dans la dignité et l'espoir qui n'est pas un steak, je précise que je ne suis pas allé le coucher avant d'avoir transmis à Mauricette un savoir-faire lui permettant d'engendrer de nouveaux albums photos. Je lui en ai même remis une couche le lendemain matin au cours d'un splendide tutoriel vidéo concocté dans la fièvre pédagogique mais vite fait quand même parce qu'il fallait que je parte au travail,  ayant imaginé dans la nuit des procédures plus simples et moins chronophages. Ce faisant, j'ai même appris des trucs, c'est le privilège des formateurs :

bonjour madame
suite à notre folle soirée geek d’hier, j’ai fait des tests sur mon mac.
J’ai Photos version 3.0 (information que tu peux trouver dans le menu déroulant en haut à gauche quand tu es dans le logiciel : Photos > à propos de Photos, cf ma capture d’écran 
et je suis sous Mac Os High Sierra, tralala.
Or, quand je fais comme toi un « copier-collé » d’une photo depuis l’intérieur du logiciel Photos vers un dossier extérieur, j’obtiens exactement le même résultat : réduction drastique du poids du fichier.
Ca ne vient donc pas de Big Sur.
Tu m’as menti.
Les raisons de ta perfidie, je m’en fous, ce qui compte c’est de trouver une stratégie pour contourner cette limitation du Finder, de l'OS, ou que sais-je.
Alors j’ai ouvert le  logiciel Photos tout en laissant un petit bout du bureau dépasser sur la droite, et j’ai glissé-déposé la photo sur le bureau.
 cf ma capture d’écran : je prends une photo de C** et la glisse vers le bureau.
oh pis tiens, je te fais une vidéo, ça sera plus pratique
(..) t'as vu : la photo fait toujours 5 Mégas, et n'a pas été réduite à quelques centaines de Ko.
ça t’ouvre pas des nouveaux horizons, ça  ???
hein ???

Sur l’impact du numérique sur notre cerveau et sur nos vies, une suggestion de lecture :

dimanche 5 septembre 2021

Vaccination pour tous et remèdes de grand-mère : le point sur la recherche

Ma sœur possède deux chevaux, à qui elle donne de l'ivermectine pour les débarrasser des parasites. Ca ne lui viendrait pas à l'idée d'en prendre elle-même pour se vermifuger de la Covid-19, après en avoir entendu parler sur les réseaux sociaux. Moi qui vis à la campagne et qui n'ai ni twitter ni facebook, sinon je ne ferais sans doute que ça, j'apprends en léger différé que ce médicament issu de la médecine vétérinaire fait l'objet de recherches thérapeutiques ciblant l’hôte, ce qui est une des stratégies visant à désarmer le virus, en même temps que tout un tas d'autres molécules, comme c'est expliqué ici.


Il fait aussi l'objet d'une foire d'empoigne sur Internet et dans les media, un baston perpétuel à la violence virtuelle inouïe, et potentiellement fratricide dans la Réalité Réelle Ratée, entre adversaires irréconciliables : ceux qui croivent encore en la Science, et qui attendent les résultats des recherches pour s'autoriser à en penser quelque chose, et ceux qui croivent que leur sachoir issu des réseaux sociaux est une arme contre ceux qui croivent encore en la Science.

Emile Zola, taille 44.

Par exemple, mes voisins d'en face : certes, ils ont 163 ans à eux deux; certes, Françoise a toujours été très portée sur la médecine naturelle et la radiesthésie. Et Jean-Pierre, lui, barre quelque peu en sucette, en nous laissant son corps et des fragments de sa personnalité passée en gage, il fait un début d'Alzheimer, tout en restant discret et gentil, sans violence ni démence, juste un effacement progressif de sa mémoire immédiate ET à long terme. Mais quand j'apprends lors d'un dîner improvisé chez eux qu'ils refusent de se faire vacciner et prennent eux aussi de l'ivermectine en prévention de l'infestation au Covid_19, je fais un pronostic plutôt pessimiste, si le virus emprunte la route qui sépare chez eux de chez nous, habilement dissimulé dans une voiturette Google Maps et faisant semblant de cartographier le paysage périurbain. Et le variant indien a l'air de se sentir chez lui partout, mais surtout dans l'être humain. Même vacciné. Et puis lui, je veux dire Jean-Pierre, mon voisin d'en face, c'est vrai qu'il est un peu parti, la laissant seule aux commandes de la politique sanitaire du foyer, et quand il nous raccompagne à la grille de sa propriété, il me demande où on s'est garés, parce qu'il a oublié qu'on habitait en face depuis 22 ans, alors je sais pas si la Science les retiendrait comme échantillon significatif. Elle est chiante, pour ça, la Science, elle a des protocoles inamovibles, et des expériences en double aveugle randomisées, elle prétend que c'est le prix de la validité de ses résultats. En fait, la vérité scientifique est très relative, elle vient toujours amender l’ignorance précédente. Ainsi de nos connaissances sur le Covid, qui ont quand même permis d’élaborer un vaccin, dont les vertus sont très contestés par ceux qui ne croient plus en la science suite aux abus de pouvoir du Pouvoir. Jusqu'au jour où ils se retrouvent contaminés, et là ils croivent que c'est la faute à pas d'bol. Disant cela, je suis certainement de parti pris : la science vient de me guérir d'un cancer. Je ne vais pas cracher dans la soupe, surtout si c'est pour la reboire après. 
Et puis, il y a aussi l'aspect dictature sanitaire, tout aussi désagréable. J'avais totalement oublié de m'en scandaliser, avant de tomber sur ceci :

 

Dictature numérique et sanitaire :
Les Gauchistes ont la Peau dure
et Les Idées Longues,
puisque le livre date de 2007.

 "Bienvenue en Chine occidentale ! L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande que les États s’emploient à convaincre de l’utilité - incontestable - du vaccin contre le Covid-19 plutôt que d’user de la contrainte. Mais M. Emmanuel Macron en a décidé autrement. Ce président qui ne cesse de pourfendre l’« illibéralisme » ne conçoit les libertés publiques que comme une variable d’ajustement. D’ailleurs négligeable, et destinée à s’effacer derrière toutes les urgences du moment - médicales, sécuritaires, guerrières. Interdire à des millions de personnes de prendre le train, de commander un plat en terrasse, de voir un film en salles sans avoir prouvé qu’elles n’étaient pas infectées en fournissant le cas échéant, dix fois par jour, une pièce d’identité que le commerçant devra parfois vérifier lui-même nous fait entrer dans un autre monde. Il existe déjà. En Chine, précisément. Les agents de police y disposent de lunettes de réalité augmentée qui, reliées à des caméras thermiques placées sur leurs casques, permettent de repérer une personne fiévreuse dans une foule. Est-ce cela que nous voulons à notre tour ?" Ce n'est pas un fleuron de la mouvance antivax qui débagoule, c'est le patron du Monde Diplomatique, Serge Halimi, qui s'énerve un peu contre la Dictature numérique, et s'insurge de la méthode employée par le gouvernement pour hâter l'amélioration de la couverture vaccinale dans le pays. La fin justifie-t-elle les moyens ?


Il est de bon ton, parmi les gens comme moi et mes amis, vieux quinquas ou jeunes sexagénaires doublement vaccinés et bien nourris, de s'indigner du vent de mesures liberticides qui s'est levé cet été, et qui les empêchent d'accéder aux expositions temporaires d'art décadent et aux terrasses des restaurants quand ils ont oublié leur téléphone à la maison avec leur QR Code dedans. 
Le 15 juillet, Emmanuel Macron a condamné à la marginalisation sociale tous les Français non-vaccinés dès le mois d’août, alors qu'il était jusque-là impossible à des gens normaux (non-à-risques, non-prioritaires, non-vieux...) d'accéder au vaccin, et que tout le monde était parti en vacances, c'était malhonnête, expéditif et pour tout dire indigne d'une démocratie, malgré le bien-fondé de la cause sanitaire. Et depuis qu'il a pissé dedans au nom de l'intérêt général, le puits démocratique est empoisonné, et le débat malaisé à organiser : les antivax sont stigmatisés comme préférant l’intérêt individuel à l’intérêt général. Bouhouhou, au ban les vilains garnements; pourtant, on peut ergoter sur la manière de faire, mais pas récuser l'impératif vaccinal, le seul truc qui pour l'instant marche face au virus.
« Entendre parler de liberté individuelle alors que dans la balance se trouve la vie de milliers de personnes est assez dérangeant, estime Stéphane Hergueta. [...] Au lieu de critiquer des décisions difficiles, dans un contexte impossible, il serait temps de soutenir les actions en faveur de la survie du plus grand nombre. »  


Ou, comme l'explique le sociologue Jean-Claude Kaufmann, sans doute soudoyé par le lobby des feux rouges : 
« Dans de nombreux pays, et particulièrement en France avec les nouvelles manifestations du samedi, des oppositionnels se regroupent autour d’un slogan clair et mobilisateur : la défense de la liberté, supposée menacée par la montée d’un autoritarisme étatique, voire, pour certains, d’une dictature sanitaire. « J’ai le droit de ne pas me faire vacciner, c’est ma liberté ! » Face à cette importante minorité ancrée dans ses convictions, médecins, scientifiques, journalistes ou politiques, malgré la solidité quasi irréfutable des arguments en faveur du vaccin, non seulement ne parviennent pas à convaincre ceux qui ne veulent rien entendre, mais de plus sont eux-mêmes envahis par un malaise qui rend parfois leurs propos hésitants. Car il n’est jamais aisé de prendre position contre la liberté individuelle dans une société qui l’inscrit comme un principe fondateur. Nous sommes tellement grisés par notre sentiment d’autonomie individuelle que nous refusons de voir qu’il se déploie à l’intérieur de cadres de plus en plus contraignants, spécialement pour tout ce qui touche à la santé ou en cas de crise (ce que nous sommes en train de vivre résumant les deux). Les mesures disciplinaires actuelles n’ont donc rien de surprenant ; elles s’intègrent dans un irrépressible mouvement historique.Se positionner abstraitement pour la liberté n’a donc aucun sens, de même qu’il est ridicule (et dangereux) de revendiquer le droit de rouler à gauche ou de passer au feu rouge plutôt qu’au vert. « C’est ma liberté ! » ne peut s’appliquer n’importe quand et n’importe comment. Pour savoir si la revendication est ou non recevable, il est nécessaire de définir précisément le contexte et d’analyser l’impératif supérieur qui, au nom du bien commun, impose une restriction des libertés. [...]  Ici, le débat doit effectivement s’ouvrir, car de nombreuses dérives autoritaires sont possibles, des instrumentalisations du risque pour intensifier abusivement une contrainte disciplinaire facilitant l’exercice du pouvoir. Nous avons à la fois besoin d’un intense débat démocratique, et d’un débat précis, argumenté. La liberté pour l’essentiel se gagne à petits pas, dans les détails.
Hélas, les nouvelles conditions du débat dans la société des convictions personnelles portent au contraire à des prises de positions extrêmes, intransigeantes et passionnées, spécialement dans les mouvances complotistes antisystème. Or ceux qui croient ainsi lutter au nom de la liberté ne font qu’accentuer les clivages et renforcer les tenants d’un autoritarisme plus marqué. Il serait sans doute urgent de comprendre que ce si beau principe de la liberté individuelle s’exerce en fait dans un périmètre infiniment plus étroit que ce que nous imaginons ; il faut arrêter de rêver et regarder la réalité en face.»  


C'est bien joli, tous ces rappels au bon sens, mais une fois qu'on a dit ça, comment faire entendre raison à ceux qui nous ont justement contraint à prendre des mesures liberticides et socialement handicapantes pour les inciter à aller se faire vacciner, et plus vite que ça, parce que c'est pas bien de ne penser qu'à soi ?
Il faudrait aussi sortir de l'hystérie de l'anathème complotiste concernant les antivaccins, ne pas leur balancer du hashtag infâmant et clivant, écouter leurs arguments (quand ils en ont) et établir le dialogue avec eux quand le hasard nous en fait croiser. Sinon, on réussira juste à se coincer la crispation identitaire dans le tiroir du bureau.
Et justement, une collègue de bureau avec qui j'ai pris le temps d'en discuter cinq minutes m'envoie sur ma demande un bouquet de liens pleins d'infos soi-disant décapantes, à tester. Alors je teste. Quitte à rendre cet article illisible. Même en se prenant pour un aventurier du cyber de l'extrême, ce qui n'est plus mon cas, et sans aller mettre le pied sur le champ de bataille des réseaux sociaux, j'hésite à m'aventurer sur le terrain du débat sanitaire sans biscuits, tant le terrain est miné, et tant que je ne suis pas malade du virus,  qu'est-ce que ça peut me faire de montrer mon QR_Code au restaurant ?  Pourquoi aller chercher plus loin ? Ces histoires de vax et d'antivax, c'est la jungle, avec très peu de signalétique urbaine. Mon premier réflexe, et souvent mon seul décodeur, c'est le Monde, parce que je suis abonné, et que j'ai accès à l'intégralité des articles. Ils n'ont pas la science infuse, mais les infos sont censées être recoupées; En principe. Est-ce que ça va me suffire pour intelliger tout ça ? me le rendre compréhensible ? On verra bien.
Allez, j'attaque la pile de liens transférés par ma collègue, et je les passe au tamis de ma jugeote biaisée par mes parti pris.
Et je mets en rouge le nom des médicaments, ça fera plus joli.

Lien 1

bon là, c'est facile, le site est amateur et mal mis en page, et la question « Est-il « complotiste » de dire qu’on nous prive de traitements qui marchent ?" dégage un parfum de biais cognitif bien chelou, et c'est le Professeur Perronne qui est à la manœuvre.

Feu Charb aurait pu faire la même blague
en mettant le complotisme à la place du racisme.
Toi y en a comprendre ?

En 3 clicks je suis renseigné :

Facile à débusquer. Éliminé. Il faudra quand même surveiller les études sur l’ivermectine, quand il s'en publiera de sérieuses. Je veux bien tout entendre sur des médicaments efficients occultés par les labos qui ont vendu le vaccin, mais que les études soient des vraies études et les chiffres des vrais chiffres.
Allez, un autre.

Lien 2
https://www.20minutes.fr/sante/2972239-20210208-coronavirus-certains-antidepresseurs-pourraient-proteger-contre-formes-graves-covid-19?fbclid=IwAR10BfNB8m4UTn3sVskRRf3FHWyOxOhQUL-K_xow8KDEjBlfBS1siPPUrzg


Résumé : un psychiatre français, Nicolas Hoertel, s’est étonné de voir, dès la première vague, ses patients en psychiatrie à l’hôpital Corentin-Celton (AP-HP) peu touchés par l’épidémie. Après étude observationnelle sur plus de 7000 patients, il observe que les patients sous antidépresseurs font moins de formes graves. Réduction du risque entre 42 % et 78 % pour cinq antidépresseurs – fluoxétine (Prozac), paroxétine, escitalopram, venlafaxine et mirtazapine. Pour d’autres antidépresseurs en revanche, il n’y a pas d’effet protecteur. 
Selon le Figaro, qui recoupe l'article de 20 Minutes, un essai clinique a été lancé par l'AP-HP avec plusieurs centaines de patients et l'emploi du Prozac.... sans compter que ça plairait à Macron, de mettre tout le monde sous Prozac avant 2022... nan, je déconne, mais quand même, cette piste de traitement alternatif est curieuse.

Lien 3

https://www.larevuedupraticien.fr/article/covid-un-effet-protecteur-des-antidepresseurs?fbclid=IwAR0K0SmcwnPiem-ccb5RX1orGqMxkJ7oEfd-kkVS3K9NaMg36NGNjtw_fu8


La même, version "Revue du praticien". Je ne sais pas si ça accroît la crédibilité de l'info. C'est quand même souvent beaucoup de bruit pour rien, ces essais cliniques qui sont "en cours", ces médicaments pour autre chose qui se révèlent soudain "prometteurs" comme pouvait l'être l'hydroxychloroquine.
D'ailleurs même France Culture s'y intéresse sous cet angle. C'est pas un gage d'anguille sous roche, ça ?


https://www.franceculture.fr/emissions/radiographies-du-coronavirus/deux-nouvelles-molecules-prometteuses-contre-le-covid


Lien 4

https://www.lepoint.fr/sante/covid-19-un-anti-inflammatoire-teste-pour-contrer-les-formes-graves-16-08-2021-2439054_40.php?fbclid=IwAR0J-enhivwpVTSM78GJ-GG4u8E16loumOeTt_ejEVX34bd5JMhPZfnpe6Y


Test en cours du Roactemra, un anti-inflammatoire, pour contrer les formes graves. Pourquoi pas ? sans doute moins d'effets secondaires qu'avec le Prozac. Recherche en cours, premiers résultats en octobre.

Lien 5

https://cebedia.co/etude-cbd-inhibe-replication-covid-19/?fbclid=IwAR2oc9k1iOdE7Yx_aUS4WouXR_vaY_RtA2ssOxo2n8ZouApooh0Tebg_tWo


Etude en cours : le CBD inhiberait la réplication du SARS-CoV-2 (Covid-19) dans les cellules pulmonaires humaines. Personne ne m'avait 'spliqué que l'acronyme du CBD (que je prenais jusqu'ici pour de la fausse beuh pour gogos puisque sans THC) était là pour cannabidiol, un des nombreux cannabinoïdes du cannabis.
Les chercheurs ont prétraité des cellules de carcinome pulmonaire humain A549 exprimant ACE-2 (A549-ACE2) avec 0-10 μM de CBD pendant 2 heures avant de les infecter avec le SARS-CoV-2.
L’analyse des cellules 48 heures plus tard a montré que le CBD avait fortement inhibé la réplication virale dans les cellules.
Ils préconisent des essais cliniques contrôlés par placebo soigneusement conçus avec des concentrations connues et des formulations hautement caractérisées afin de définir le rôle du CBD dans la prévention et le traitement de l’infection précoce par le SRAS-CoV-2.
Nous aussi. N'hésitez pas à mettre un peu de skunk avec, si ce n'est pas assez probant. Faut ce qu'y faut, et des fois je refumerais bien un stick d'herbe en écoutant Steve Roach, si je n'étais pas certain que ça me ramènerait directement au tabac.

Lien 6

https://www.pasteur.fr/fr/espace-presse/documents-presse/ivermectine-attenue-symptomes-covid-19-modele-animal

https://www.lefigaro.fr/sciences/covid-19-l-ivermectine-traitement-miracle-ou-enieme-fausse-piste-20210715


C'est clair que l’ivermectine (un antiparasitaire) atténue les symptômes de la covid-19... chez les animaux. Chez les humains, résultats non significatifs. Ou plutôt, foire d'empoigne des antivax sur ce médicament, qui aurait été utilisé massivement en Inde en prévention, avec des résultats spectaculaires.

Et que dit Le Monde ?


https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/04/13/l-ivermectine-traitement-miracle-contre-le-covid-19-ou-mirage-therapeutique_6076630_4355770.html

L’antiparasitaire fait l’objet d’un regain d’intérêt dans la lutte contre l’épidémie due au SARS-CoV-2. Mais son efficacité reste encore à prouver. Et ses défenseurs sont issus de tout ce que la fachosphère et l'ultradroite produisent de sportif et de sain. Je ne sais pas si vous avez accès à l'article, mais c'est croquignolet. Ca ne jette pas le discrédit sur le produit, mais l'ivermectine gagnerait à se trouver de meilleurs défenseurs. 
Commentaire d'un lecteur du Monde, les articles sont autant trollés qu'ailleurs mais c'est parfois de bon niveau :
"Dans l’article, la présentation de l’ivermectine n’est pas exacte. Elle a d’abord et avant tout été utilisée contre de graves parasitoses tropicales, les filarioses et ensuite seulement contre la gale, maladie parasitaire universelle de l’insalubrité. L’indication contre le paludisme (due là encore à un parasite) n’en est qu’aux essais. Je ne sais pas si l’ivermectine est efficace ou pas contre le Covid, ni par quel mécanisme précis elle agirait, mais l’ivermectine est peu toxique (ce qui n’est jamais dit dans l’article) car agissant sur une cible du parasite absente chez l’Homme. Comme toute l’histoire de l’ivermectine (qui a valu le Nobel de médecine 2015 à ses découvreurs) est presque un conte de fées (cf le livre Drôles d’histoires de médicaments d’origine naturelle), on aurait envie d’y croire dans le Covid. Alors, oui à de nouvelles études sur cette molécule permettant enfin de trancher sur son intérêt ou pas dans le Covid et on se fout des populistes et des complotistes."
Polémique sans fin aussi sur les blogs de Mediapart, qui n'engagent pas la rédaction du journal :


Rhhhôôô... Si le Monde est entaché de biais cognitifs, où va le Monde ? L'argumentation de ce monsieur Enzo Lolo est intéressante, et cohérente. Mais c'est un défenseur acharné de l'ivermectine. Vais-je pour autant confier les clés de ma santé à un type qui prétend s'appeller Enzo Lolo, et qui me suggère de renoncer aux vaccins, qui pour l'instant marchent bien, contre un antiparasitaire pour chevaux dont la seule légitimité est assise sur celle d'influenceurs auto-proclamés ? L'influenza, c'est une grippe causée par certains virus ARN. Qui touche les oiseaux et certains mammifères dont le porc, le phoque et l'être humain. Moi, ça ne me dérange pas, d'être en si animale compagnie. Arf. Ici, je ne cultive d'autre prétention que celle de m'influencer moi-même, ou de témoigner de réflexions pouvant mener à des modifications comportementales intimes. Mais Enzo Lolo, qui mime la Raison Pure et la Revue Médicale, alors que c'est un bloggueur sous pseudo ? Son organe de presse est plein d'articles intéressants, où il pourfend les fake news des médias mainstream, quand ceux-ci usent des mêmes arguments que les moulins à bobards. Et comment vérifier les infos qu'il diffuse ? Sur l'Inde par exemple, je n'ai pas lu grand-chose d'aussi instructif que chez lui. Si c'est avéré, bien sûr. Et par qui ? Il faut que ça soit validé par Le Monde, ou Wikipédia pour que t'y croies ? Si oui, tu ne vaux guère mieux que les cyber-cerbères, d'un côté ou de l'autre de la barrière vaccinale. Hormis les arguments issus de l'exercice de l'entendement. Il faudrait approfondir les recherches, encore et encore. Journaliste de contagion, c'est vraiment un boulot à plein temps. Envoyez des sous, sinon je passe à autre chose.


Par exemple, faudrait comparer avec le wiki : "Controverse autour des traitements à l'hydroxychloroquine ou à l'ivermectine contre la Covid-19" qui fait un chouette résumé factuel des bastons en cours.

 
Et sinon, ma collègue me balance aussi ça : 

Lien 7

" L’Inde pourrait être le premier pays à poursuivre en justice un scientifique de l’OMS pour avoir déconseillé l’Ivermectine contre Covid-19". Article assez mal écrit et invérifiable. Et qu'est-ce que ça prouve ? Suspicion de complot de la part de l'OMS, qui supprimerait des données importantes relatives au traitement de Covid19. Ouhlàlà, c'est trop tordu pour moi. Je vais regarder comment se porte l'infection en Inde.
La science avance. Mais la vérole cosmique pandémique aussi.
Pour en savoir plus sur les causes, lisez "La fabrique des pandémies".
Pour en savoir plus sur les traitements qui marchent, 
on a écrit des bibliothèques entières sur les vertus de la prière.  


Donc, l'Inde, c'est vrai qu'ils ont morflé au printemps 2021, mais que dans les média mainstream, une information chassant l'autre, on n'en a plus entendu parler, parce que quand même, c'est loin, et que c'est pas des gens comme nous. Comment ont-ils jugulé l'épidémie, si ce n'est pas en se bourrant d'ivermectine ? Mmmmh ? Bien malin qui le saura sans aller enquêter sur place.

Autre chose nous est proposé :

Lien 8

https://www.santemagazine.fr/traitement/medicaments/ou-en-est-la-recherche-de-traitements-contre-la-covid-19-879025


Santé Magazine fait le point sur tous les médicaments en cours de tests. C'est vertigineux. Il ne manque que la chnouffe et la Badoit. Aah non, la chnouffe on l'a faite, entre le Prozac et le CBD.

Lien 9

Encore un article élogieux sur un médicament générique hypolipidique, le fénofibrate.
Je n'en pense rien, continuez les recherches, les gars, et je m'informe sur la source, car j'ai vécu jadis à Belleville, juste au dessus de la synagogue, et les intégristes loubavitchs me fatiguaient avec leur racisme antigoy, mais Les décodeurs du Décodex ne pensent rien de i24news.tv, sinon que c'est une chaîne de télévision israélienne d'information en continu, diffusée à l'international, propriété du milliardaire Patrick Drahi. Objectif revendiqué en 2012 par ce dernier : « Montrer le vrai visage d'Israël au monde, sans être un instrument de propagande. » Dans les faits, certains observateurs jugent la ligne de la chaîne plutôt déséquilibrée en faveur d'Israël.

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Bon, comme promis, j'ai réussi à rendre cet article illisible en moins de trois quatre six heures, c'est cool. on ne m'ôtera pas de l'idée que beaucoup de gens cherchent de vieux remèdes à de nouvelles maladies, comme si "on" leur avait caché la panacée universelle, et cherchent la petite bête aux vaccins rien que pour faire chier. Les enjeux politiques mettent un bazar monstrueux dans les débats. Avec les variants, qui vont continuer à muter et à devenir de plus en plus costauds, s'il faut se revacciner tous les 9 mois, peut-on encore parler de protection vaccinale ? on est vraiment dans de l'inédit, du disruptif. De l'intersectionnel.
Une tribune dans le Monde, l'autre matin : le démographe Hervé Le Bras prend un peu malgré lui la défense du sociologue de la criminalité Laurent Mucchielli, réputé sulfureux sur les questions Covid, à la suite d'une controverse lancée par celui-ci :
Selon les rapports de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), les professionnels de santé ont constaté entre janvier et juillet 2021 un millier de morts en France parmi les personnes ayant subi des troubles à la suite de l’injection de l’un des quatre vaccins contre le Covid-19.
Mucchielli estime que l’ensemble de ces morts a été causé par les vaccins. Tout le CNRS lui tombe dessus en lui reprochant de sortir de son champ de compétences.



Hervé Le Bras : "La pandémie ayant déjà tué 120 000 personnes en France, ce qui représente au minimum 12 millions de contaminés, les projections estiment que la majorité des non-vaccinés seront atteints par le Covid-19. En supposant toutefois que 50 % échapperaient à la contamination, le risque d’attraper la maladie puis d’en mourir serait seulement divisé par deux, donc encore 250 fois supérieur au risque couru à cause de la vaccination."
Toujours le même argument, que le bénéfice l'emporte sur le risque ? in fine, oui, et c'est un bon argument en faveur du bien commun, n'en déplaise aux familles des victimes du vaccin (l'étudiant en pharmacie décédé de thrombose à 26 ans est le plus cité) à qui nous adressons nos sincères condoléances.
Apparemment, ce monsieur Mucchielli roule pour le gang des rassuristes, un sous-groupe de conspirationnistes pas aussi rassurants qu'ils le souhaiteraient. Ils minimisent l'impact de la pandémie. Dans quel but ? il faudra que j'approfondisse.


Mais qui s'occupe trop de clés devient serrure, dit-on en Turquie.


Tiens, les gars de Conspiracy Watch le tiennent aussi à l'oeil.


Et c'est moi qui ai dit qu'il ne fallait stigmatiser personne ? Me v'là beau. Heureusement qu'on reconnait un article de blog complotiste au fait qu'il est truffé d'hyperliens bourrés (complètement) d'infos invérifiables (au moins par leur suffocante surabondance) et qu'on n'a pas envie de le lire; je reconnais qu'à ce titre, le mien est gratiné. Même en insérant des blagues dedans, ça nous ramènera pas Steve (celui qui s'est noyé dans la Loire) car les blagues protègent encore moins que le vaccin. C'est peut-être ce que je voulais démontrer.
A vous les studios.

Doublement vaccinée dès 6 ans 1/2 de la main même de Stéphane Blanquer à la sortie de l'école, 
Sophie G. a attendu toute sa vie d'être contaminée par le variant indien
pour voir si ses anticorps la préservaient des formes graves.
Au soir de sa vie, la déception est immense de n'avoir pas été touchée par l'infection.

vendredi 22 janvier 2021

Croire au Linky ou pas

Les changeurs de compteurs
(formerly known as les voleurs de couleurs)
prêts à commettre un de leurs odieux forfaits
Enedis lance une énième campagne de terrorisme intellectuel pour me faire changer mon compteur électrique au profit du nouveau Linky. 
Si je persiste à refuser de laisser entrer chez moi les changeurs de compteurs, comme je le fais en un douloureux cyber-combat à coups de molles lettres recommandées au maire de ma commune depuis plus de 3 ans, il m'en coûtera désormais 90 € par relevé de consommation, deux fois par an. Comme je ne roule pas sur l'or depuis le début de la pandémie, j'ai décidé de faire le tri dans mes connaissances, et de croire ce que j'en lirais dans 60 millions de consommateurs, revue que je ne peux suspecter d'aller à l'encontre de mes intérêts de consommateur-citoyen.
Parmi les torrents d'information militante et exacerbée que j'avais pu capter sur le sujet, les inquiétudes sanitaires suscitées par l'utilisation de courant porteur en ligne étaient inextricablement soudées à l'arc avec des réserves portant sur le traitement commercial de mes données par ErDF. En gros, mon bureau risquait d'être empli d’ondes maléfiques transmises par  CPL, dont les dangers avaient été intelligemment rendus inintelligibles par les conspirationnistes anti-Linky, le compteur intelligent d’ErDF qui cafarde en temps réel au Central Scrutinizer le fait que vous faites une lessive à trois heures du matin en écoutant Wagner - sauf si votre électrophone fonctionne sur piles au lithium, ce qui vous rend intraçable, la machine à laver à piles n'ayant pas encore été inventée) et ensuite ErDF revend cette information assurément juteuse à des industriels aux abois depuis que la pandémie et les cris d'orfraie des effondrologues nous ont placés sur la voie de la décrouassance.
Suite à l'avalanche de fausses nouvelles sur le monde libre depuis le début du rêgne de Trump 1er, qui s'est heureusement achevé ces jours-ci, j'avais développé une forme d'allergie aux harangues vengeresses et à l'hystérie connective.
Je me suis donc rendu en caméra cachée sur un récent numéro de la revue vigilante.
Si tu veux en savoir plus, clique sur les images, n'aie pas peur, ce n'est pas sale.





(source : 60 Millions de Consommateurs Octobre 2020)

Dans le numéro d'octobre, il y a aussi un article détaillé sur "les risques d'ingérence dans la vie privée" du compteur intelligent (l'oxymore à la con). Je ne le mets pas là, parce qu'après les articles sont trop longs, et mes usagers se plaignent. Mais je puis vous affirmer que suite à cette lecture, tous mes doutes ont été levés, j'ai décidé qu'ErDF avait mené sa communication comme une patate, et n'avait ensuite fait qu'envenimer les choses, et j'ai appelé Enedis pour prendre rendez-vous pour le changement de compteur.
A l'heure H du jour J, un technicien affable se présenta à la grille du parc, j'avais prévu de bouiner dans la buanderie pas trop loin de lui, je préparais un chantier de rénovation d'un appartement qu'avait légèrement dégradé un membre de ma famille et il fallait le rafraichir avant de le restituer à ses légitimes propriétaires, et j'avais du rangement à faire dans le garage, comme à chaque fois que je prends conscience de l'état du garage. J'avais aussi prévu de poser quelques questions innocentes à mon avenant sous-traitant d'Enedis, portant sur les risques d'incendie, les problèmes avec les heures creuses et l'exploitation des données, tout ce que j'avais pu lever comme lièvres dans ma culture jusqu'à très récemment anti-Linky, sans pouvoir en affirmer quoi que ce soit par un témoignage de première main.
Le technicien m'a fait sourire d'entrée, m'affirmant qu'il était contre les compteurs Linky, mais il fallait bien qu'il mange; ce n'était pas une question de nocivité, les risques d'incendie étaient avérés en 2017 lors de la première génération d'appareils, mais avaient été résolus depuis, par contre ces compteurs n'avaient aucune utilité concevable pour les utilisateurs équipés de compteurs en parfait état de marche dont rien ne justifiait la substitution. 
Enedis faisait passer sa révolution numérique en force avec un chantage pécuniaire : de 90 €, le relevé de compteur serait progressivement facturé 120, puis 150 €, jusqu'à ce que tout le monde ait rendu les armes devant le coût prohibitif du relevé. 
L'avantage du Linky pour l'exploitant était double : gagner de l'argent en éliminant la phase "collecte manuelle des index" par des techniciens, logement par logement, et les statistiques bâties à partir des  consommations fines relevées en temps réel par des compteurs intelligents et surtout très bavards, de vraies pipelettes numériques, permettrait de mieux prévoir les besoins en production d'énergie, et ne pas ralllumer une centrale nucléaire pour rien, par exemple, je suppose; ce dernier point me semble aller dans le bon sens pour la planète, je n'ai pas l'impression d'avoir baissé mon froc devant les forces de l'oppression numérique, juste d'avoir cessé de suivre un combat d'arrière-garde mené par des obscurantistes, et depuis 3 semaines au moins que j'ai mon Linky qui luit faiblement dans le garage, je n'ai aucun incident à signaler. 

mardi 17 décembre 2019

Rebords et soubassements (7)

"Désirer, c'est la vie. 
Faire une fixette sur l'objet du désir, c'est la mort. 
...ce que j'aime bien dans l'expression "L'objet du désir"
c'est qu'elle fait disparaître le sujet, comme par hasard."

John W. 04-03-2008 à 14:11


J'ai vendu les droits de ma unsuccess-story
à Danny Boyle, qui a décidé
de réduire mon temps d'incubation,
de 80 à 28 jours, pour d'obscures raisons de pitch.
En me remettant à chercher du boulot, fin septembre, j'ai bien noté que cette interdiction d'exercer à f*cktv Nantes s'étendait aux autres stations régionales de ce grand groupe hyper-secret de l'audiovisuel public; mais ça ne coûte rien d'essayer, et si j'ai trouvé ça un peu débile de ma part, ça ne m'a pas empêché de prévenir les antennes régionales d'Orléans et de Rennes que j'avais un planning très ouvert jusqu'à la fin de l'année. Rennes m'a dit non puisque j'avais attrapé la peste des 80 jours plus tard, Orléans m'a tout de suite proposé de venir  passer un week-end à la station, puis quelques jours en novembre et en décembre, voire carrément le réveillon si j'étais intéressé.
Il faut dire que la station régionale d'Orléans est à 10 km du centre-ville, que c'est une galère absolue pour la rejoindre en transports en commun, et qu'elle est douillettement blottie au cœur d'un écrin de verdure, à égale distance d'une banlieue résidentielle concentrationnaire, d'un échangeur autoroutier et de grands ensembles de petits HLM dans lesquels s'entassent une bonne partie de l'Afrique et un gros paquet de fiches S.
Les candidats à venir bosser dans le coin ne se bousculent pas. N'empêche, j'en reviens pas, d'être accepté là alors que je suis banni à Nantes. Faut croire que nul névropathe n'est prophète en son pays. D'ailleurs, j'y crois pas, et je finis par me dénoncer quelques jours avant l'échéance de ma venue comme porteur sain (pour l'instant) de la peste des 80 jours. Je ne voudrais pas risquer la déconvenue de l'annulation du contrat au dernier moment, vu que je suis en train de réserver l'hôtel. "Heueueu, dis donc, au fait, on n'en a pas parlé, mais je préfère te dire que j'ai atteint les 80 jours travaillés sur 2019, et à Nantes ils ne veulent pas me réembaucher avant 2020. J'ai bien sûr demandé à la RH d'être requalifié CDD historique, mais ça prend du temps, et j'ignore si ça sera fait d'ici ma prochaine pige à Orléans...
- Pas de souci, la RH sait que tu es en carence dès qu’elle fait le contrat, ce qui veut dire qu’à ce moment-là, je t’ai déjà planifié donc elle pourra faire une dérogation, surtout pour 2 jours chez nous.
Cool. Comme les choses se décoincent un peu niveau ouattzeuf*ckTV, je relance Rennes, en arguant du fait que je rebosse à Orléans, d'ailleurs la responsable du planning breton m'avait déjà appelé pour m'engueuler du fait que mon dossier de requalification en CDD historique n'avançait pas alors qu'elle avait besoin de moi, mais la balle n'est plus dans mon camp, j'envoie toutes les semaines un mail de relance à la RH, faudrait pas qu'elle se sente harcelée non plus.
Je comprends l'intérêt pour elle - et à travers elle, le bénéfice pour l'institution - de laisser pourrir la situation puisque quoi qu'il arrive, fin décembre je serai "blanchi" et à nouveau bon pour le service (jusqu'à ma prochaine accession au seuil des 80 jours...)
Mais ce n'est pas le sens de la question que je lui ai posée : comment peut-on passer 22 ans en CDD et ne pas être reconnu collaborateur régulier ? je ne pense pas être victime de mépris de sa part, c’est plus de l'indifférence : tant que la boutique tourne et que A. trouve des vacataire-remplaçants-de-vacataires-en-disgrâce au planning, à quoi bon s'impliquer ?
J'en discute avec un journaliste intégré depuis longtemps dans la boutique, qui me confirme que la gestion des collaborateurs est épouvantable à Nantes. Du coup il me redit, comme je l'entends dire depuis des années, qu'un jour, il va quitter la boite parce que quand c'est trop c'est tropico. Il me fait penser à moi quand je me dis qu'un jour je serai aimé d'une femme noire. 
Avec le temps, je ne vous cache pas que sans devenir nulle, la probabilité recule.
Le paragraphe que je viens d'écrire est assez ennuyant à lire. La vie qui va avec l'est aussi, heureusement qu'à côté de ça il y a des petits bonheurs, comme cette jeune femme (une jeune c'est quelqu'une qui a 10 ans de moins que moi, une vieille dix ans de plus) qui m'appelle pendant mon calvaire de montage dans le privé pour me dire que depuis que je l'ai accompagnée en réunion AA, elle vient de passer un an sans consommer d'alcool, reportage en léger différé ici, ça c'est chouette, et puis notre fille qui n'a même pas 20 ans et qui vient de décrocher le droit de poursuivre ses études de coréen pendant 6 mois à l'Université de Séoul, c'est chouette aussi.
En décembre, ça sent pire, les responsables de planning sont aux abois du fait de cette règle des 80 jours qui les contraint à aller recruter plus loin, on me propose du boulot de partout. Rennes m'accorde des dérogations, Orléans me rajoute des jours, je refuse Le Mans, Clermont Ferrand et finalement Poitiers, pas plus tard qu'hier, parce que mon emploi du temps est plein. La Corse ne me rappelle pas, c'est dommage. Eux non plus n'ont pas dû apprécier que je je me déplace sans chaussures dans les couloirs d'Ajaccio, sans parler du fait de faire sécher mon maillot de bain en salle de montage.
Et finalement, au bout de 2 mois, la RH de Nantes m'écrit pour me dire que ça va pas être possible de me requalifier CDD historique.
Après analyse de votre situation, votre nombre de jours de collaboration est inférieur aux critères validant la reconnaissance de CDD régulier. Sauf erreur de ma part, vous n’avez pas été dans le cas de figure d’une maladie longue durée sur la période 2013-2017. Si toutefois, cela était le cas, n’hésitez pas à me transmettre les justificatifs pour réétude de votre situation.
Je suis donc au regret de vous annoncer que je ne peux donner une suite favorable à votre demande.
En lui répondant, je fais bien attention à modérer mes propos, bien qu'elle puisse difficilement me nuire plus qu'elle ne le fait actuellement.
Je ne m'attendais à rien et je suis quand même déçu.
Il vous a fallu deux mois pour articuler "le règlement c'est le règlement" comme unique réponse ?
En ce moment je travaille beaucoup avec d'autres régions, qui connaissent de gros soucis de planning avec cette règle des 80 jours.
Je vous assure qu'ils ne s'embarrassent pas longtemps pour savoir si mes 22 ans de collaboration valident la reconnaissance de CDD régulier ou pas.
Je coûte évidemment deux fois plus cher à F* T* et donc au contribuable, à être défrayé à 350 km de chez moi plutôt qu’à travailler à Nantes, mais ça tout le monde s’en moque, et personne n’en est responsable, bien sûr.
Je commence même à refuser du travail pendant les fêtes...
Et je suis bien sûr ravi de faire des centaines de km en voiture, (Greta Thunberg en serait consternée), et de dormir à l’hôtel pour prouver ma mobilité et ma volonté d’intégration.
De fait, je passe décembre entre Rennes et Orléans et j’ai refusé du travail au Mans, à Clermont-Ferrand... et hier encore, à Poitiers. Ca fait un an que j'essaye d'entrer au planning de Poitiers, ils ne m'appellent que quand ils sont dans la merde pour le lendemain, mais ça fait aussi un an que j'ai pris un rendez vous chez un ORL spécialiste des acouphènes, ça tombe le même jour, le seul jour de la quinzaine où je suis chez moi, tanpis tanmieux.
J'ai une vie de représentant de commerce, sauf que le produit se confond avec le vendeur.
De l'extérieur, on pourrait carrément dire une vie de con, mais quand je suis en déplacement ça me maintient éveillé, d'une certaine manière. Sauf quand je suis à Orléans, où je me recentre sur les valeurs essentielles :
- le buffet chinois à volonté dans la zone industrielle qui jouxte le Leclerc derrière mon hôtel
- les 459 bouquins accumulés dans mon iPad et qui réclament lecture.
Vu l'activité délirante qu'il y avait dans la station d'Orléans le week-end dernier, c'était l'occasion de papoter avec d'autres CDD, dont une de Poitiers qui a été reconnue comme historique, et qui me dit "aah mais alors c'est toi que je remplace à Nantes la semaine prochaine" démontrant que le jeu des chaises musicales est sans fin dans la maison en l'absence de pilote dans l'avion.
C'est aussi l'occasion de penser à la vieille blague de Patrick Font, sur un vieux disque de Font et Val : " les martiens se sont posés sur le toit de la maison de la radio, ils sont formels : il n'y a aucune trace de vie".
Ce qui est faux, si j'en crois l'article plutôt solidement argumenté d'Usbek et Rika.
...en plus, l'écoute musicale de vieux machins c'est une façon de déserter, de n'être ni là ni maintenant, alors qu'avec vipassana on est là, c'est vrai que parfois c'est pénible mais "c'est" est plus déterminant que "pénible". Il faut que je m'y remette le plus vite possible.
Quand je pense que je me suis fait chier pour des conneries tout au long de ma vie, je n'ai pas l'intention de laisser perdurer cet état.

dimanche 15 décembre 2019

Rebords et soubassements (6)

Salut les gars.e.s.
Faut que j'vous dise. J'ai pompeusement titré cette série d'articles "Rebords et soubassements", parce qu'au départ j'étais parti à méditer sur ces peintures de façade acryliques et miraculeuses qui ne se périment pas après 15 ans passés dans une cabane de jardin, et aussi parce que je voulais spéculer métaphoriquement sur des qualités intimes en sommeil dans ma cabane de jardin intérieure depuis un grand nombre d'années, que même Francis Cabrel il n'ose pas venir y pousser sa chansonnette "c'était mieux avant" et entre-temps comme j'ai pris mon temps pour vous raconter des trucs que je savais déjà et que ça ait l'air à peu près clair pour d'autres, j'ai bien évidemment été rattrapé par le démon du blog, mais "Rebords et soubassements" c'était aussi pour l'allitération lointaine avec "Stupeur et châtiment" ou "Cris et chuchotements", voire "Chatières et tremblements", implicites mais jamais nommés, les vieux Bergman qui se mélangent dans mon souvenir avec Amélie Nothomb période japonaise, et bien sûr tous les mangas porno que j'ai lus dans mon enfance, à l'époque où ça n'existait pas.

*

Résumé des épisodes précédents :
fin septembre, le planning ftv de Nantes m'informe que je ne peux plus faire de piges jusqu'à l'an prochain, du fait de l'application subite de la règle des 80 jours travaillés maximum par an pour certains cédédés non homologués qui ne peuvent alors plus prétendre au statut envié de collaborateur régulier - cette nouvelle règle sortie du chapeau d'un DRH créatif évitant en principe au groupe ftv de perdre les procès à répétition que lui intentent les collaborateurs de longue date lassés de se voir refuser des CDI après des milliers de jours travaillés et les attaquant aux Prud'hommes pour abus d'intermittence.
Et pourquoi cette guéguerre ? la boite a besoin de cette "variable d'ajustement" que représente un réservoir apparemment inépuisable de cédédés disponibles et mobilisables sur tout le territoire dans des délais très courts. Les cédédés, eux, ont besoin de bouffer, donc se soumettent aux contraintes d'une disponibilité optimale, et jouent le jeu de rester éveillés nuit et jour devant leur téléphone en attendant l'appel du planning, jusqu'au jour où, en vieillissant, ayant contractés conjoints, enfants et emprunts immobiliers, ils aspirent à une vie moins rock'n'roll et aspirent à des postes à plein temps, faute de pouvoir beaucoup y postuler, car à l'intérieur de la boutique, priorité est donnée à la mobilité interne et aux mutations, un peu comme dans l'éducation nationale.
Pour les cédédés qui n'ont pas eu la chance de monter dans le train de l'intégration quand il passait devant chez eux, et qui insistent pour avoir une seconde chance, ça se passe alors au forceps, parce qu'entre partenaires sociaux les rapports se sont durcis, et puis vous savez, ftv n'a pas vocation à intégrer tous les intermittents de France qui ne peuvent plus bosser ailleurs mon pauvre monsieur, comme on m'a dit parfois. Et cette mesure des 80 jours, censée prévenir tout recours des CDD aux Prud’hommes en bridant la fréquence et le volume de leurs interventions, a pour effet premier de les précipiter dans les bras des cabinets d’avocats spécialisés dans ces actions prud’homales contre ftv.

Salvatore, par Nicolas de Crécy
Il y a deux ans, j'ai contacté un de ces avocats, j'ai fait mes comptes, je totalisais à peine 800 jours de travail chez ftv en 20 ans, ça fait une moyenne de 40 jours par an, c'est pas terrible par rapport à beaucoup d'autres, mais j'ai toujours bossé ailleurs en parallèle vu que j'étais un vrai intermittent et que ftv ne me proposait pas beaucoup de boulot... et puis j'ai mis 18 ans à comprendre que si l'on voulait entrer à plein temps dans la boite il fallait "prouver sa mobilité" (sic) et bouger dans les régions ; les avocats spécialisés m'ont suggéré de continuer en CDD, je n'avais pas assez de jours au compteur pour risquer le banco, j'ai obtempéré, aujourd'hui j'en suis à un peu plus de 1000 jours en 22 ans, c'est pas beaucoup plus mais je suis rendu un peu grognon par ma mise à pied que j'estime légèrement abusive sur les bords, tout en sachant très bien que personne à l'intérieur de la boutique ne me méprise ou ne me fait grief de quoi que ce soit pour m'imposer cette mise à l'écart, il n'y a juste pas de pilote dans l'avion et on applique le règlement sans états d'âme, néanmoins un ou deux postes à plein temps vont prochainement se libérer dans le coin, et vu mon âge avancé, je me renseigne auprès des syndicats, sans la menace d'un procès le rapport de force risque de m'être défavorable, il ne faudrait pas que je loupe le coche, ça me fait suer d'aller au conflit, mais j'en vois tellement qui ont obtenu gain de cause par ce biais, il n'y a peut-être pas d'autre voie avec ces gens de ftv. Des gens qui sont capables de te pondre une mesure discriminatoire en pensant qu'ils vont économiser de l'argent alors qu'au final ça leur en fait perdre puisque quand ils sont obligés de fournir le planning en fin d'année il leur faut transgresser la règle qu'ils se sont fixés, et importer à grands frais des CDD Canal Historique d'autres régions. Ou faire des dérogations aux CDD sans foi ni loi comme moi.
Depuis fin septembre que je suis à l'arrêt, ce qui est mieux que d'être aux arrêts, je n'en disconviens pas, tout en acceptant ce temps de rumination et d'interrogation forcée, je positive mon temps libéré, en essayant de pas trop ruminer quand même, je fais de menus travaux chez moi, abattre des arbres, remonter des murs, je réactive mon réseau d'agents dormants sans trop croire que je vais retrouver du boulot ailleurs, celui de la préfecture de Paris qui s'est mis à dessouder ses collègues de bureau l’autre jour c’était une erreur, je l’ai tiré un peu fort de son sommeil, j’essaye de jouer ça plus finement, c'est tenter des trucs ou ne rien faire, ce qui serait black et mortifère pour moi, puis je rebosse un peu, pas beaucoup mais très soudainement dans le privé; je trouve ça difficile, je n'ai plus l'habitude, je commence peut-être à ressembler à un petit vieux qui travaille à Fr***e 3, à un moment donné, ça prend même un petit air de catastrophe industrielle, mais ça finit bien, et en plus, le réalisateur veut rebosser avec moi, par contre, rien que le résumé des épisodes précédents fait déjà la taille de l'article que je voulais écrire, pardon pour la tartine.
Hérodote complètement.

(à suivre...)