Le meilleur tracker P2P francophone privé plie les gaules fin juin, victime d'obscures dénonciations.
Adieu G*s, je vais enfin avoir du temps pour regarder tous les films et séries empruntés chez toi.
Mais des transfuges m'invitent sur un de ses successeurs, apparemment fréquenté par la crême des traducteurs, des développeurs, des encodeurs et des sous-titreurs, qui se proposent de mettre le meilleur des films indés à la disposition des happy few.
De ces demi-dieux qui décident si vos sous-titres seront incrustés ou non dans les séries que vous récupérerez sous le manteau, si elles seront visibles sur vos lecteurs de salon ou s'il faudra vous contenter de les visionner sur votre ordinateur parce qu'un Régis aura confondu le H264 avec le codec YUV Planar 4:2:0.
D'un côté je suis flatté : il m'a suffi d'échanger quelques viles boutades avec un ou deux membres, et me voilà enrôlé vers de nouvelles casernes tantriques où l'ombre des plaisirs filmiques s'allongera toujours plus loin vers l'inconnu.
De l'autre, je sais que l'avidité à voir des films aussi bath qu'inédits n'a jamais été chez moi qu'un paravent à une forme malsaine d'avidité déplacée, puisque la réalité, la beauté et la vérité ne sont pas des trucs à télécharger alors que, bon sang de bois, y'a que ça de vrai.
Et qu'il y a longtemps que j'ai quitté l'illégalité joyeuse pour m'enfoncer dans l'empilement absurde.
Bon an mal an, j'arrive à regarder 5% de ce que je prends ici et là.
Au départ, avec le P2P, j'étais stupéfait de l'abondance de l'offre.
Trackers publics ou privés, tout ce qui a un jour été publié ou diffusé sur le mode payant était certain de se retrouver piraté, offert en partage, sur 5,10, bientôt 200 offres illégales, download pur, streaming, et j'en découvre chaque jour davantage sur la face cachée de l'iceberg.
Non seulement l'offre continue à être pléthorique, mais elle s'accroit de façon exponentielle en se diversifiant, et les bons endroits se traquent, s'échangent sous le manteau et se méritent, comme partout, en tout cas c'est ce qu'on prétend une fois qu'on y est rentrés.
LE PARTAGE ! L'ECHANGE ! c'est ce que me serinent les bandes de jeunes délinquants qui me haranguent sur les cyber-trottoirs pour que je fréquente leurs douteuses échoppes, fréquentation qui leur fournira la justification nécessaire à la poursuite de leurs activités. Il faudrait des batteries de sociologues pour déminer ces concepts emblématiques d'une jeunesse perdue dans les limbes de la transgression hadopiesque.
Après tout, j'ai moi-même vécu de belles années sous l'emprise du fantasme de partage total, à étaler des peintures rupestres sur les murs de ma caverne électronique.
Et j'ai toujours ce problème de vouloir remplir mes disques durs, ma télé et mon cerveau avec des fichiers / films / pensées qui ne sont ni à moi ni de moi, bien que je sache par ailleurs que mon moi n'est qu'une fiction issue du cerveau d'un séminariste fatigué.
De ces demi-dieux qui décident si vos sous-titres seront incrustés ou non dans les séries que vous récupérerez sous le manteau, si elles seront visibles sur vos lecteurs de salon ou s'il faudra vous contenter de les visionner sur votre ordinateur parce qu'un Régis aura confondu le H264 avec le codec YUV Planar 4:2:0.
D'un côté je suis flatté : il m'a suffi d'échanger quelques viles boutades avec un ou deux membres, et me voilà enrôlé vers de nouvelles casernes tantriques où l'ombre des plaisirs filmiques s'allongera toujours plus loin vers l'inconnu.
De l'autre, je sais que l'avidité à voir des films aussi bath qu'inédits n'a jamais été chez moi qu'un paravent à une forme malsaine d'avidité déplacée, puisque la réalité, la beauté et la vérité ne sont pas des trucs à télécharger alors que, bon sang de bois, y'a que ça de vrai.
Et qu'il y a longtemps que j'ai quitté l'illégalité joyeuse pour m'enfoncer dans l'empilement absurde.
Bon an mal an, j'arrive à regarder 5% de ce que je prends ici et là.
Au départ, avec le P2P, j'étais stupéfait de l'abondance de l'offre.
Trackers publics ou privés, tout ce qui a un jour été publié ou diffusé sur le mode payant était certain de se retrouver piraté, offert en partage, sur 5,10, bientôt 200 offres illégales, download pur, streaming, et j'en découvre chaque jour davantage sur la face cachée de l'iceberg.
Non seulement l'offre continue à être pléthorique, mais elle s'accroit de façon exponentielle en se diversifiant, et les bons endroits se traquent, s'échangent sous le manteau et se méritent, comme partout, en tout cas c'est ce qu'on prétend une fois qu'on y est rentrés.
LE PARTAGE ! L'ECHANGE ! c'est ce que me serinent les bandes de jeunes délinquants qui me haranguent sur les cyber-trottoirs pour que je fréquente leurs douteuses échoppes, fréquentation qui leur fournira la justification nécessaire à la poursuite de leurs activités. Il faudrait des batteries de sociologues pour déminer ces concepts emblématiques d'une jeunesse perdue dans les limbes de la transgression hadopiesque.
Après tout, j'ai moi-même vécu de belles années sous l'emprise du fantasme de partage total, à étaler des peintures rupestres sur les murs de ma caverne électronique.
Et j'ai toujours ce problème de vouloir remplir mes disques durs, ma télé et mon cerveau avec des fichiers / films / pensées qui ne sont ni à moi ni de moi, bien que je sache par ailleurs que mon moi n'est qu'une fiction issue du cerveau d'un séminariste fatigué.
Bref, franchement, je ne sais pas ce que je fous sur cette nouvelle Mecque du cinéphile exigeant.
Même si je suis ravi d'y être.
Ca a beau être le Saint des Saints, la nouvelle Babylone où l'un des membres peut signaler à la cantonade la sortie d'une version HD du film SF de l'été avec Scarlett Johansen une semaine avant sa sortie en salles et un second lui refiler l'adresse pour trouver les sous-titres dans la foulée, ils m'ont tous l'air un peu obsédés à l'idée de produire du contenu avec leur nouveau joujou de forum au nom du fun et du partage; j'avoue que je croyais m'y entendre, alors que souvent je ne comprends pas un traître mot des messages qu'ils échangent entre eux.
Normal : d'une part c'est une guilde hyper-spécialisée avec ses codesvestimentaires de tchatche et son vocabulaire fait d'impénétrables acronymes, d'autre part comme me le disait un pépé de 86 printemps croisé l'autre matin en faisant mon jogging, ici je suis subitement un vieux con.
On est toujours le vieux con de quelqu'un, et c'est l'occasion d'une salubre remise enforme question.
Même si je suis ravi d'y être.
Ca a beau être le Saint des Saints, la nouvelle Babylone où l'un des membres peut signaler à la cantonade la sortie d'une version HD du film SF de l'été avec Scarlett Johansen une semaine avant sa sortie en salles et un second lui refiler l'adresse pour trouver les sous-titres dans la foulée, ils m'ont tous l'air un peu obsédés à l'idée de produire du contenu avec leur nouveau joujou de forum au nom du fun et du partage; j'avoue que je croyais m'y entendre, alors que souvent je ne comprends pas un traître mot des messages qu'ils échangent entre eux.
Normal : d'une part c'est une guilde hyper-spécialisée avec ses codes
On est toujours le vieux con de quelqu'un, et c'est l'occasion d'une salubre remise en
Autant je comprenais la franche camaraderie qui règne sur les forums de partage d'images et de vidéos pornos, autant ici, le dévouement au service de la cause du film qu'il est bon, qu'il est peu connu et encore moins diffusé, me stupéfie par son incongruité humaniste.
Est-ce qu'il n'y aurait pas un peu d'anhédonisme éclairé là-dessous ?
Si tu ne peux te soustraire à l'outil, deviens l'outil ?
Quand on travaille dans les nouvelles technologies d'un peu trop près, qu'on est professionnellement condamnés à s'emmurer vivants entre des falaises de code, n'est-on pas tenté, à un moment donné, de compenser cette existence virtuelle par la volonté d'y acquérir le prestigieux statut de fournisseur de contenus, comme un Netflix gratuit ?
Il n'y a qu'à voir ce que le créateur du nouveau forum hyper-secret a gravé au frontispice (dessus) :
- ** Qu'est-ce que c'est ? -- C'est un forum, tout simplement. Au sens étymologique du terme, un forum est un lieu où l'on se rencontre et où l'on commerce. Historiquement, un forum se trouve au centre d'une cité, mais dans le néant virtuel nommé Internet, après l'effondrement des cités et des états (ou de ce qui est digne de s'appeler un Etat), ce mot a pris le sens de lieu où l'on partage "librement". ** est donc un lieu de partage, sans cité ni état d'où provienne ce qu'on partage et sans les contraintes habituelles qui régissent le partage, mais avec d'autres dispositifs de contraintes beaucoup plus insidieux et sadiques.
-- Qu'est-ce qu'on partage sur ** ? -- Du vent. Des oeuvres de la culture numérisées réduites en un nombre minimal de bits faits pour être transférés d'un disque dur à l'autre à des cadences inhumaines. Certaines personnes souffrant de carences affectives liées à un déficit d'attention parentale ont développé un lien si fort avec certains de ces amas de donnés qu'ils ont décidé de créer un forum dédié à leur numérisation, à leur conservation et à leur partage, à ces amas-de-données-là et non à d'autres. Elles ont nommé l'objet de leur obsession morbide des films "indépendants" (suggérant qu'ils l'étaient eux-même, indépendants, les grands garçons). Ils les ont opposés aux films mainstreams. Bref ils ont créé le forum où tu es.
-- Pourquoi ce forum ? -- Ce forum naît d'une observation: les films indépendants subissent mal la compétition avec les blockbusters. Les blockbusters sont nommés ainsi parce qu'ils sont largement diffusés, font beaucoup d'entrées, et par conséquent, sont les plus partagés et les plus seedés dans les endroits où on les télécharge. Ils ne le méritent pas. L*H, KIN*MA et d'autres sont les noms des groupes d'amateurs, aussi nommés des "teams", qui se sont consacrés à encoder ces films dans le but de les promouvoir. Au moment de la fermeture de g*s, en se rendant compte du constat sus mentionné, ces membres ont décidé de partager directement sur ce forum. De cette manière, ils espèrent s'améliorer mutuellement, être plus proches de ceux avec qui ils partagent, et éviter la débandade qui aurait lieu si ce forum n'existait pas.
-- Maintenant, j'ai un doute... Est-ce que vous êtes une secte ?
-- Non... en tout cas pas une secte millénariste. Nous ne proclamons pas la fin du monde pour une date donnée (même si certains films diffusés le font). Par contre nous révérons tous une idole, le x264, et nous vivons dans l'attente de jours meilleurs pour le monde du P2P francophone. Si nous étions une secte, nous serions donc beaucoup plus proches des juifs dans le désert plutôt qu'une des sectes orgiaques du New Age. Oui, je sais, désolé...
Enfin, ce forum n'a pas vocation à se faire connaître des importuns. Evite donc toute publicité dans des endroits inadéquats, par exemple, dans les toilettes de ton lycée ou sur le forum doctissimo. Pour autant, les amateurs de bons films sont les bienvenus. Si tu repères un spécimen, généralement reconnaissable à son allure globale décatie (même quand il est jeune) et à sa faculté d'analyser la réalité sur le mode cinématographique (même sans s'en rendre compte), libre à toi de l'inviter en utilisant l'onglet d'invitations, et ce après lui avoir soutiré une adresse mail valide (préférablement gmail) en lui promettant tout ce qu'il pourra trouver ici et/ou ici(et même un peu plus, car ils sont souvent naïfs). Attention, ils se laissent facilement approcher (ils aiment la flatterie et le goût du sucre) mais, étant lâches, ils fuiront dès qu'ils croiront qu'il y a une embrouille. Ne parle donc surtout pas du bunker souterrain, ni de la sélection des femelles.
Est-ce qu'il n'y aurait pas un peu d'anhédonisme éclairé là-dessous ?
Si tu ne peux te soustraire à l'outil, deviens l'outil ?
Quand on travaille dans les nouvelles technologies d'un peu trop près, qu'on est professionnellement condamnés à s'emmurer vivants entre des falaises de code, n'est-on pas tenté, à un moment donné, de compenser cette existence virtuelle par la volonté d'y acquérir le prestigieux statut de fournisseur de contenus, comme un Netflix gratuit ?
Il n'y a qu'à voir ce que le créateur du nouveau forum hyper-secret a gravé au frontispice (dessus) :
- ** Qu'est-ce que c'est ? -- C'est un forum, tout simplement. Au sens étymologique du terme, un forum est un lieu où l'on se rencontre et où l'on commerce. Historiquement, un forum se trouve au centre d'une cité, mais dans le néant virtuel nommé Internet, après l'effondrement des cités et des états (ou de ce qui est digne de s'appeler un Etat), ce mot a pris le sens de lieu où l'on partage "librement". ** est donc un lieu de partage, sans cité ni état d'où provienne ce qu'on partage et sans les contraintes habituelles qui régissent le partage, mais avec d'autres dispositifs de contraintes beaucoup plus insidieux et sadiques.
-- Qu'est-ce qu'on partage sur ** ? -- Du vent. Des oeuvres de la culture numérisées réduites en un nombre minimal de bits faits pour être transférés d'un disque dur à l'autre à des cadences inhumaines. Certaines personnes souffrant de carences affectives liées à un déficit d'attention parentale ont développé un lien si fort avec certains de ces amas de donnés qu'ils ont décidé de créer un forum dédié à leur numérisation, à leur conservation et à leur partage, à ces amas-de-données-là et non à d'autres. Elles ont nommé l'objet de leur obsession morbide des films "indépendants" (suggérant qu'ils l'étaient eux-même, indépendants, les grands garçons). Ils les ont opposés aux films mainstreams. Bref ils ont créé le forum où tu es.
-- Pourquoi ce forum ? -- Ce forum naît d'une observation: les films indépendants subissent mal la compétition avec les blockbusters. Les blockbusters sont nommés ainsi parce qu'ils sont largement diffusés, font beaucoup d'entrées, et par conséquent, sont les plus partagés et les plus seedés dans les endroits où on les télécharge. Ils ne le méritent pas. L*H, KIN*MA et d'autres sont les noms des groupes d'amateurs, aussi nommés des "teams", qui se sont consacrés à encoder ces films dans le but de les promouvoir. Au moment de la fermeture de g*s, en se rendant compte du constat sus mentionné, ces membres ont décidé de partager directement sur ce forum. De cette manière, ils espèrent s'améliorer mutuellement, être plus proches de ceux avec qui ils partagent, et éviter la débandade qui aurait lieu si ce forum n'existait pas.
-- Maintenant, j'ai un doute... Est-ce que vous êtes une secte ?
-- Non... en tout cas pas une secte millénariste. Nous ne proclamons pas la fin du monde pour une date donnée (même si certains films diffusés le font). Par contre nous révérons tous une idole, le x264, et nous vivons dans l'attente de jours meilleurs pour le monde du P2P francophone. Si nous étions une secte, nous serions donc beaucoup plus proches des juifs dans le désert plutôt qu'une des sectes orgiaques du New Age. Oui, je sais, désolé...
Enfin, ce forum n'a pas vocation à se faire connaître des importuns. Evite donc toute publicité dans des endroits inadéquats, par exemple, dans les toilettes de ton lycée ou sur le forum doctissimo. Pour autant, les amateurs de bons films sont les bienvenus. Si tu repères un spécimen, généralement reconnaissable à son allure globale décatie (même quand il est jeune) et à sa faculté d'analyser la réalité sur le mode cinématographique (même sans s'en rendre compte), libre à toi de l'inviter en utilisant l'onglet d'invitations, et ce après lui avoir soutiré une adresse mail valide (préférablement gmail) en lui promettant tout ce qu'il pourra trouver ici et/ou ici(et même un peu plus, car ils sont souvent naïfs). Attention, ils se laissent facilement approcher (ils aiment la flatterie et le goût du sucre) mais, étant lâches, ils fuiront dès qu'ils croiront qu'il y a une embrouille. Ne parle donc surtout pas du bunker souterrain, ni de la sélection des femelles.
On est bien en présence d'esprits forts, en tout cas rebelles et mutins, retranchés dans un fortin au large des côtes de la Barbarie. La cause est sans doute noble. Pourquoi est-ce que derrière cette pépinière de talents qui avancent masqués, je ne vois parfois que des individus instrumentalisés par des machines et des processus industriels en quête de destinées humaines à broyer ? Il y a 7 ans, dans une série d'articles un peu mieux inspirés que çui-çi (Demons 1 à 12) je prophétisais qu'un jour j'en viendrais à incriminer la conspiration des tuyaux.
Je crois que j'y suis.
Aussi déglingué que Charlie à la fin de Des fleurs pour Algernon, sans faire usage de produit.
Maman serait fière de moi.
Je crois que j'y suis.
Aussi déglingué que Charlie à la fin de Des fleurs pour Algernon, sans faire usage de produit.
Maman serait fière de moi.
J'ai toujours bricolé mes blogs pour me faire mousser quand j'étais en déficit dans le réel.
Etant entendu que je n'y obtiendrai jamais la reconnaissance dont je rêve, vu que je ne m'y prends pas du tout comme il faut, et qu'en plus si j'y réfléchis 30 secondes, ce n'est pas du tout mon but.
Ok.
C'est entendu.
Mais eux ?
Etant entendu que je n'y obtiendrai jamais la reconnaissance dont je rêve, vu que je ne m'y prends pas du tout comme il faut, et qu'en plus si j'y réfléchis 30 secondes, ce n'est pas du tout mon but.
Ok.
C'est entendu.
Mais eux ?
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