jeudi 23 février 2006

Faux éveils chez Jodo (ce n’est qu’un rêve)

Je suis invité à dormir chez Jodorowski. La chambre est une grande pièce de style rustique sans fenètres, en sous-sol. Des murs chaulés émergent quelques pierres apparentes, dont les reliefs ont été exploités par l’artiste pour suggérer des animaux stylisés à la manière des hommes des cavernes et dont les contours peints "s’appuient" graphiquement sur ces pierres.
Je me couche. Dans la nuit quelque chose m’éveille : une forme ectoplasmique est en train d’émerger au milieu de la chambre. Je n’ose trop la regarder, car j’ai bien peur qu’elle émane de moi. C’est un chasseur du néolithique, vétu de peaux de bêtes, mais il est empreint de quelque chose de maléfique. Maintenant il est totalement formé, et il s’élance d’un bond vers le mur. Au cours de son saut, il se transforme en personnage dessiné en 2D : quand il l’atteint il n’est plus qu’une photo grossièrement découpée qui se colle contre la paroi et dont le téléviseur dans l’angle de la pièce retransmet l’image. Etant devenu graphisme, il peut se lancer à la poursuite du gibier peint qu’il convoitait depuis le début de sa coagulation et qui l’a de quelque manière suscitée : il commence à abattre girafes, sangliers et cerfs qui après être passés au moment de leur agonie par un stade BD, puis réaliste, disparaissent alors du mur. Ceux-ci sont progressivement rendus à leur virginité, et je sens que je vais me faire engueuler par Jodo pour lui avoir effacé sa tapisserie.
Faux éveil 1 : ouf, les animaux sont encore en place, ce n’était qu’un rève.
Faux éveil 2 : les murs sont blancs, j’explique à Jodo comment c’est arrivé en occultant le fait que je suis mystérieuseument la cause du phénomène dont j’endosse la culpabilité sans m’en expliquer la causalité.
Faux éveil 3 : les murs sont maintenant recouverts de bulgom bleu à motifs floraux, cette matière dont on fait les sous-nappes. Le lit a disparu, une table et plusieurs chaises encombrent la pièce et semblent indiquer qu’il s’agit d’une salle à manger. J’explique à Jodo qu’ "Ils" ont modifié le décor et effacé notre mémoire de l’ancienne configuration des lieux pour oblitérer l’évènement dont j’ai été le témoin.
Liste des ingrédients ayant servi à la réalisation de ce songe :
-la veille au soir :
-"Bob l’éponge, le film" : la transformation des animaux est repompée sur la séquence des animaux taxidermisés (prises de vues réelles) qui reviennent à la vie "en dessin animé" quand ils sont réhumidifiés vers la fin du film.
-un documentaire sur les premiers Amérindiens qui seraient venus d’europe il y a 15000 ans.
-15 km de jogging au crépuscule.
dans la semaine précédente :
-alimentation légère, couchage avant minuit, arrèt total du tabac.
-feuilletage du dernier Jodo/Manara au Leclerc Culturel de Basse Goulaine.
les 40 dernières années :
-la peur du Mal (et qu’en plus ça soit de Ma Faute.)

Commentaires

Très drôle cette série de faux-éveils ! J’aime beaucoup ce passage :
>> J’explique à Jodo qu’ “Ils” ont modifié le décor et effacé notre mémoire de l’ancienne configuration des lieux pour oblitérer l’évènement dont j’ai été le témoin.
En plus, il y aussi des vrais bouts de Philip K. Dick dedans, non?

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