Finalement, le fait d’être addict à mes addictions plutôt qu’à un produit spécifique me dévoile à moi-même en tant que "attaché à tout et surtout à la trouille de se libérer", et y’a même pas de quoi se la mordre, bien au contraire. J’aurais pu m’en douter tout seul, mais franchement c’est bien plus facile maintenant que ce blog constitue le combustible ultime de l’onanisme. Il m’est pénible, puisque je n’ai rien à y dire, mais instructif, puisque je ne puis me résoudre à y mettre un terme. J’ai dit sur l’addiction au porno tout ce que je pouvais dire dessus, sans me géner d’ailleurs pour repomper des bouts de Flo qui n’éclairaient sans doute que moi, dans les 400 messages qui sont vitrifiés dans le plastic 2000 du forum, pour ceux qui se rappellent cette résine translucide dans laquelle on pouvait inclure de petits objets et qui formait un cadeau de noel épatant pour apprentis chimistes dans les années 70. Mais l’addiction au porno n’était que le symptôme d’une croyance animiste dans les pouvoirs de la consomption émotionnelle dont il me reste à traiter les racines. La semaine dernière j’avais tenu à faire expertiser ma relation à mes parents par ma thérapeute avant noel puisqu’ils avaient trouvé moyen de s’inviter pendant les fêtes. Bien m’en a pris : en ayant dépiauté les ressentiments et les attentes en cours, l’inamovible mélancolie ayant été écartée comme alchimie désastreuse, il ne me restait plus qu’à me mettre en écoute, ce qui nous a valu de bons moments. A table, il s’agissait de suivre les conversations sans se laisser emporter, comme quand on sait qu’on rêve et qu’on ne veut pas perdre cette lucidité onirique qui permet une semi-liberté par rapport au contenu du songe. Cette technique que je n’arrive toujours pas à appliquer pendant mon sommeil me permet néanmoins d’enrichir ma vie diurne : grâce à elle j’ai repéré mais surtout je dissous instantanément ces états intérieurs de somnolence dont j’ai le secret. C’est comme quand je regarde mes mains quand je cours (40 km par semaine) : il y a augmentation immédiate de la luminosité ambiante et la pensée perceptive en est facilitée.
A part ça, je ne regrette pas d’avoir vécu assez longtemps pour entendre mon père faire l’éloge du bouddhisme au cours d’une mini-conférence sur les avantages comparés des religions. Sa dépression lui a vraiment fait beaucoup de bien, comme on peut voir sur la photo. Papa, si un jour tu lis ce blog, n’aie crainte, tu n’es aucunement responsable de ce que je considère comme un gâchis dont je ne suis même pas foutu de faire de l’honorable littérature. J’ai eu des soucis au stade du "garnement", comme tu dis, et je conserve une assez mauvaise mémoire et une attention fluctuante, c’est tout. T’étais pas beaucoup là, et j’ai pas eu beaucoup d’encouragements à des moments cruciaux, mais vu comment on t’avait éduqué à focaliser à mort sur le matériel et que tu avais hérité du bagage familial en matière spirituelle, fallait pas non plus s’attendre à un miracle…
Résolutions désopoilantes du début d’année : poursuivre mes sevrages - qui - n’ont - rien - d’instructif - mais - sans - lesquels - rien - n’est - possible, décrocher du téléchargement et du blog de Flo. En ce moment j’ai l’impression qu’elle n’écrit que pour moi, ce qui est inquiétant, et j’ai peur de comprendre tout ce quelle écrit, ce qui l’est encore plus, car je pense qu’elle n’écrit que pour elle et pour ceux qui se donnent l’effort de la lire.
Comme le dit Bruno59, moins on est nombreux sur un forum pour combattre la cyber dépendance, mieux c’est.
Trouver du boulot.
Cesser de fuir.
Dans mon état, toute résistance est inutile, voire contre-productive.
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