mardi 23 octobre 2007

Morts modernes

Au rayon journaux du Super U, je vois ce dessin à la une de Charlie Hebdo :

Je le montre à mon fils, avec lequel je suis venu faire quelques courses. On pouffe. Une dame nous contourne d’un air dégoûté et se contorsionne pour accéder à son exemplaire du “Nouveau Détective” que le magasinier facétieux range toujours dans le même rayonnage métallique que Charlie, de façon à susciter le brassage des genres et les échanges entre lecteurs. J’explique à Hugo la mécanique du torche-cul en question, destiné selon moi à rassasier de sang et de larmes le quotidien rassis de gens qui s’ennuient ferme dans leur vie, mais qu’au fond, je ne sais lequel des deux est le moins grave : Charlie, qui n’aurait plus de quoi ricaner sans la laideur et la connerie, ou Détective, qui se nourrit de la dégueulasserie au bénéfice des moins-ayant culturels. Comme ça, il a une chance de mourir de surinformation au lieu de mourir noyé ou de mourir de faim, destins tragiquement banals qui semblent nous guetter dans un proche avenir.

Les survivants en sursis peuvent provisoirement comparer l’ancien Charlie et le nouveau - on trouve même une vidéo de Maurice et Patapon, dont le cynisme ferait passer Houellebecq pour Auguste Comte.

Commentaires

  1. confession of pain

  2. tu veux dire que c’est toi qui as volé une baguette à la boulange du magasin tandis que je détournais l’attention des vigiles au rayon presse ? tu sais, on dit “péché avoué est à moitié pardonné”, mais ça veut dire qu’il reste l’autre moitié, quand même.

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