lundi 24 juillet 2006

Lectures d’été


Je viens de passer deux semaines à bronzer comme un imbécile, comme diraient les blacks (mais peut-on le faire intelligemment ?) à nager inconsidérément sous l’eau, ce qui m’a filé une bonne otite, à jouer avec mes gosses… à me reposer d’un premier semestre assez intense. Mystérieusement, au lieu de chercher à se faire des potes au camping, mon ado de 14 ans est resté sagement collé à nous, alors on a gravement sympathisé. Et puis j’ai bouquiné. Au lieu de vanter les charmes vieillissants de la littérature dans une civilisation du tout-image et du non-sens, on ferait mieux de s’interroger sur notre constant besoin d’évasion, et par conséquent sur la nature de la prison. J’écris ça par intermittence, car un frelon s’est enfermé avec moi dans le bureau par cette chaude nuit d’été malgré que je lui aie laissé la fenètre ouverte en grand. Quand il se réveille, je sors du bureau en éteignant la lumière, mais comme il fait nuit et que je suis plus qu’à moitié à poil, les risques que je me fasse sauvagement piquer par ma victime passive et colérique est grand.

En tout cas pendant ces quinze jours j’ai fait ce que je sais le mieux faire (et que je ne faisais plus depuis un certain temps) : lire.
J’ai lu ça :

ça remet les idées en place sur notre héritage culturel. Nous sommes tous les enfants des babs des 70’s, keupons et nihilistes de tous poils inclus.









puis j’ai lu ça :


c’est un excellent polar social et ethnique sur l’amérique contemporaine, un peu le pendant littéraire de la série "The Wire"










et ça :

de la SF très honnète, entre Dick et ses émules. Ca insiste beaucoup sur les pouvoirs du rêve et l’amnésie généralisée comme force de gouvernance.











et puis j’ai gardé le meilleur pour la fin :

et là je cale un peu : intrigue confuse, pléthore de personnages secondaires bien qu’on connaisse assez tôt les coupables, raccourcis abrupts et conseils d’un laconisme monastique.
Y’a pas : si je veux sortir de ma fascination d’amoureux transi pour le bouddhisme, va falloir que j’aille y voir de plus près.
Mon Dieu ! Combien de fois l’ai-je déjà pensé et prétendu !




Commentaires

  1. >> un frelon s’est enfermé avec moi dans le bureau par cette chaude nuit d’été malgré que je lui aie laissé la fenètre ouverte en grand.

    C’est assez idiot les frelons. Contrairement aux abeilles et aux guêpes qui font dodo la nuit, dès que ça voit une lumière, ça fonce dessus - un peu comme ces têtes de linottes de papillons. Sinon, une fois que c’est près de sa lumière, c’est pas aussi agressif que je le croyais.

    Une fois, on avait un nid de frelons dans un chataignier à l’entrée d’une ferme et la nuit, il y en avait des dizaines collés à la vitre. Ca faisait assez film d’horreur. Quelques uns arrivaient à rentrer par les trous des boiseries. On a fait un massacre. Le jour, on pouvait s’approcher à trois mètres du nid, on se faisait pas attaquer (et heureusement d’ailleurs parce que trois piqures de frelons et hop! plus de Dado).

    >> bien qu’on connaisse assez tôt les coupables.

    C’est pas étonnant, Flo t’avait déjà raconté l’histoire, donc tu connaissais la fin.

    Sinon, toujours aussi excellentes les BD de Xavier Gorce! :) ))

  2. j’ai fini par latter le frelon concon qui refusait la liberté de la fenètre ouverte en me disant qu’il me ressemblait beaucoup (à part que j’ai renoncé à me piquer;-)
    ‘tention, j’ai modifié traitreusement mon commentaire du post précédent.

dimanche 9 juillet 2006

Grossesse nerveuse



9 mois sans porno.
Un petit pas pour mon zob, un grand pas pour mon humanité.

C’est pas qu’elle revienne à grands pas, du fait que je passe encore le plus clair de mon temps dans les chambres noires (Bashung).
M’enfin mon écran est redevenu un écran, mon clavier un clavier et mon blog un blog.
Et ma vie une vie.
Pour éviter de piétiner plus longtemps dans l’antichambre qui sépare l’abstinence de la sobriété, il est temps de passer à la phase 2 du plan B, qui ne consiste pas à partir en vacances en camping dans les Landes avec la malle pleine de bouquins de développement personnel à consulter chaque fois que les allemands houblonophiles de la tente d’à coté m’en laisseront le loisir, mais à me rappeler que quand j’ai cessé de boire, je me suis tourné vers la SAO (Sobriété Assistée par Ordinateur) et que c’était p’têtre pas la meilleure idée de l’année, bien qu’elle m’ait aidé au départ.
Et je ne puis retourner en deçà de toute addiction.
Faudrait remonter avant la clope, avant la première fille dont je suis tombé maloureux, avant les 3 mois que j’ai passés sous-nutri du fait d’une erreur du service pédiatrique…
Je ne puis que continuer de démonter patiemment les dépendances actuelles centrées sur l’informatique - la neutralité du mot, qui recouvre des comportements à base émotionnelle : jeux, forums, téléchargement, cybercul.
Tuer l’autre, avoir raison, avoir tout vu ou à défaut une vidéothèque bien membrée, instrumentaliser la pulsion au service de l’espèce en la détournant au service de ses appétits qui n’ont d’autre fin concevable que l’auto-dévoration.

Je juxtapose l’analyse de Dartan (1970) à celle de Flo (2006) : le collage, comme le montage, c’est donner du sens à de la matière, et une école permanente du regard.

Dartan met en scène des personnages censés incarner des fonctions psychologiques dans un mémorable et confidentiel pédagodrame :

"(…) le cas du chocolat comparé à celui de l’adultère peut donner une première idée de ce que sera la morale à l’avenir. Le médecin qui déconseille une denrée insalubre est déjà une sorte de moraliste. «Abstiens-toi du chocolat, dit-il en substance, tu jouiras d’une bonne santé hépatique. Si tu en manges, tu auras mal au foie…» Pour maîtriser la gourmandise, cette récompense assortie de la menace d’un châtiment suffit souvent. Mais les débordements de la pulsion sexuelle aux heures de crue ne se contiennent pas si facilement. Il faut jeter dans la balance une récompense d’un autre poids : la chose à quoi les humains tiennent le plus. C’est ce que fait la morale. Aussi les moralistes se gardent-ils de déconseiller l’adultère : ils le proscrivent, et assortissent cet interdit de menaces (naguère efficaces mais dévalorisées aujourd’hui : l’enfer et la réprobation publique en même temps que divine) et d’une récompense formidable : la morale elle-même. «Abstiens-toi de l’adultère, tu jouiras de ta propre «moralité» et, dès lors, du pouvoir de blâmer à «BON DROIT» !…»
Si la morale foire aujourd’hui, c’est parce que la psychanalyse l’a privée de cette récompense suprême : il nous est devenu impossible de croire au «bon droit» de ceux qui nous blâment. Nous sommes restés plus ou moins persuadés du nôtre quand nous blâmons, mais le coeur n’y est plus : nous savons trop combien ceux que nous blâmons y croient peu !

Flo se livre aux considérations issues de son talent inné pour l’auto-observation allié à des pratiques qu’on devine musclées : "quand on constate que la pente naturelle de l’être humain est le plus pur égoïsme, on comprend que pour contrebalancer ça, ce n’est pas avec le dzogchen qu’on va y arriver. Plutôt en faisant peur aux gens : "si tu voles, tu iras en enfer". La peur, ça marche beaucoup mieux que les appels à la raison, ou à la compassion, qui sont les qualités les moins répandues au monde. Ce n’est pas que les gens se détournent de l’une ou de l’autre, c’est qu’ils ne savent même pas que ça existe. En effet, on croit que la compassion, c’est d’aider ses amis, mais ce genre de compassion, même les velociraptors en sont capables. Pour le reste… si l’on interrogeait la motivation de ceux qui font de l’accompagnement aux mourants ou qui servent aux restos du coeur, on serait très déçu. Pour le peu que j’ai vu, ils ne faisaient que fuir leurs problèmes, au mieux s’acheter une bonne conscience et être les sauveurs du monde. Mais c’est bien. Faire le bien pour une mauvaise raison, c’était précisément le propos de la religion. Propos soutenus par Padre Pio ou Maître Philippe, qui malgré leur statut de réalisés, ne parlaient pas différemment du curé du coin d’il y a 100 ans. C’est qu’il avaient compris que les gens sont des velociraptors et qu’il fallait avant tout les empêcher de nuire. AU fond, la religion avait de bonnes raisons de se défier de la science, et peut-être que le Grand Inquisiteur qui a chopé Giordano Bruno n’était pas si fou que ça. Peut-être qu’il avait eu une vision, que la science allait ôter aux gens la peur de l’enfer, et que les gens allaient pouvoir laisser libre cours à leurs pires instincts. Vendre du sang contaminé, des médicaments périmés, polluer le monde entier, ruiner un pays, où est le problème, maintenant que la science a montré que Dieu n’existait pas et qu’il n’y avait pas d’enfer ? Ou croit avoir montré, parce qu’en réalité il y en a bien un, mais pas avec des démons et des chaudrons."

Pour les pornodeps, la peur de l’enfer ne marche que dans un seul sens : la peur d’y retourner. C’est pourquoi ils ne peuvent s’éloigner qu’après avoir suffisamment mariné dans leur jus et sérieusement motivés à s’en sortir.
Et l’abstinence ne peut consister à se retenir.
Ce n’est pas par la frustration que l’on quitte ces marécages.

Donc la phase 2 du plan B, si je jette les clopes et l’ordi, il va falloir que je me trouve des trucs à faire.
Un mot encore, et surtout une pensée, pour ce cybernaute inconnu qui vient souvent me consulter en tapant "je me masturbe devant ma mère" dans Google et dont je ne puis étancher la soif d’émotions inédites. Ami matriolâtre, ne reste pas scotché devant ton écran si tu ne veux pas te retrouver plus tard avec des souvenirs guère plus excitants que des gigaoctets de muqueuses stockées dans les entrailles indifférentes d’un disque dur acheté un samedi pluvieux au Carrefour de Vitrolles.
Et puis, laisse ta mère en dehors de tout ça, au fond elle n’y est pas pour grand chose, ou alors va lui cracher le morceau, ou trouve quelque part en toi le courage d’aller en parler à un psy, mais franchement, c’est pas une bonne idée que de rester planté là dans le néant avec ta requète qui ne peut aboutir.

Bonnes vacances à tous.

Commentaires

  1. >> Si la morale foire aujourd’hui, c’est parce que la psychanalyse l’a privée de cette récompense suprême : il nous est devenu impossible de croire au «bon droit» de ceux qui nous blâment.

    Soit il faut envisager que Jésus ait pu inventer la psychanalyse avec son histoire de poutre et de paille dans l’oeil, soit il faut trouver une autre solution pour ce jugement. ;)

  2. Dado, ton commentaire serait pertinent si les gens comprenaient quoi que ce soit à Jésus. Mais c’est un des plus grands incompris de l’histoire.
    John, il n’y a que les yogas qui te sortiront vraiment d’affaire. Je n’ai pas encore atteint la grande béatitude simultanée, mais plus ça va, plus je pense que c’est possible, les signes précurseurs apparaissant les uns après les autres. Après, bien sûr, ça suppose d’y passer du temps, mais perso, je me dis que pour obtenir un truc 1000 fois mieux que l’orgasme normal, ça vaut le coup d’y passer un peu de temps. Mais est-ce bien vrai que c’est 1000 fois mieux, me dira-t-on ? ça oui j’en témoigne, car j’ai eu le début de la chose en rêve, et 1) c’est plus fort 2) ça dure tant qu’on maîtrise le trajet des gouttes dans le canal central. Ce que tu ne pouvais faire que quelques fois quelques secondes par jour, tu t’imagines pouvoir le faire une heure par jour, en beaucoup mieux, tout seul, avec en plus un gain de conscience et d’énergie ? Je ne comprends pas pourquoi tous les cyberdépendants ne sont pas en train de plancher sur cette pratique…

Transmissions


Quand j’ai eu 13 ans, mon père m’a emmené voir Little Big Man au ciné-club de l’IUT de Lannion, film auquel il vouait une profonde admiration sans trop pouvoir nous expliquer pourquoi, et que je pense liée à la simplicité et la profondeur des liens qui se tissent entre Dustin Hoffmann et son grand-père adoptif, alors que les filiations sont diablement plus épineuses chez les Warsens depuis au moins l’aube de l’humanité. Ce faisant il m’a alors "transmis" ce qu’il considérait comme la quintessence des valeurs humaines dans l’esprit le plus sacré qu’un marxiste puisse concevoir.
Hier soir j’ai montré ce film à mon fils (14 ans) dans le même esprit.
Il m’a dit que c’était un film très spirituel, et que maintenant il comprenait pourquoi "j’étais comme ça" (?)
Ce que les Indiens d’amérique du nord nous ont transmis avant de disparaitre, à part le souvenir romancé par les enfants de leurs bourreaux d’une civilisation édenique qui renvoie aux fariboles éternelles de l’homme - en - harmonie - avec - la - nature, c’est le tabac, grâce auquel ils ont peut-être ourdi de faire des millions de morts post mortem de par le monde au moment même où ils voyaient leur inéluctable fin.
Ca fait un peu mesquin et conspirationniste, mais faites interpréter un petit texte sur cette hypothèse par un historien qui se prend une flèche dans le bide avant de parvenir à la fin de son explication, et vous aurez un sketch rigolo. Chaque fois que j’allume une clope, je pense à eux. Bien joué, messieurs les Peaux Rouges.
Mon grand-père, lui, m’emmenait l’été voir des westerns et des grands films d’aventure au Kinopanorama de la Motte Picquet ou à l’Artel Champigny les étés où j’allais le visiter à Créteil. Il y prenait un vif plaisir, qu’il ne s’était pas autorisé dans l’éducation de ses enfants. Lawrence d’Arabie, Il était une fois dans l’ouest ou Autant en emporte le vent m’ont ainsi laissé d’impérissables souvenirs autant liés à l’émerveillement adolescent devant les chatoiements des romances en technicolor qu’à l’indulgente et inédite complicité de l’aïeul qui en toutes autres circonstances monopolisait la parole, qui Incarnait La Parole dans les repas de famille : occasions tout aussi inédites de m’interroger sur le soudain silence paternel.
Bref. Au retour du cinéma, je me laissais gaver de confiture de framboises par ma grand-mère en dévorant la collection du journal Spirou qui m’attendait au grenier. Papi était fâché avec sa soeur pour une histoire de succession immobilière en indivision sur laquelle ils n’avaient pu tomber d’accord sans que l’un d’eux s’imagine lésé et rompe les relations diplomatiques. Trente ans plus tard, mon père et ses frères se sont brouillés à mort pour d’identiques raisons, et c’est un de mes oncles qui a rameuté toute la marmaille de la fratrie pour un week-end "Goodbye à Créteil" début juillet puisqu’il vit dans la maison qui jouxte celle de mes grands-parents et qu’elles vont être vendues. J’ai eu ainsi l’occasion de passer une nuit dans cette maison inhabitée depuis 3 ans, vide de meubles et aux plafonds craquelés et décrépits, cette maison que j’ai connue ors, pourpres, ris et jeux. Mon grand-père est mort en 93, et ma grand-mère l’été dernier. Il nous a légués cet "élitisme qui fait encenser l’émotionnalité complaisante d’individus complètement cérébraux mais fans d’auto-analyse, et qui fait ignorer tout ce qui se passe en-dessous du diaphragme." selon la jolie formule de flo, et contre lequel il serait vain de chercher à se rebeller, sous peine de tomber dans l’erreur suggérée par l’Empereur à Luc Skywalker dans Le Retour du Jedi : "donne libre cours à ta colère contre moi" (mais ça marche avec toute la smala des émotions et jugements négatifs) "et tu ne m’en rejoindras que plus tôt du côté obscur" ou quelque chose comme ça.
Cette maison pleine de fantômes de souvenirs, mais pour le futur acquéreur elle ne sera que bonne affaire une fois remise à neuf. Et les fantômes iront vivre ailleurs. C’est la même force qui dégrade la maison de mes grands parents et qui fait pousser l’herbe dans mon jardin, la bonne comme la mauvaise.
On transmet ce qu’on peut. Flo me suggère de "me faire transmettre le vase par les moines car c’est la base des yogas" mais cette semaine-là je me ferai transmettre l’appartement de mes parents en indivision avec mon frère et ma soeur. Avec évidemment une bonne probabilité qu’on se foute sur la gueule après leur décès, bien que nos relations soient actuellement cordiales, pour la raison que les mêmes causes engendrent les mêmes effets. D’où l’intérèt d’assortir ma sympathie cérébrale envers le bouddhisme d’un début de passage à l’acte. Bien que je me sente proche de la position de lds qui prétexte qu’il faille "des préliminaires, un maître, l’intention pure d’agir pour le bien de tous les êtres…" sans parler du fait que ce qui me retient depuis 25 ans c’est une vague peur du ridicule de me retrouver en pyjama à réciter des mantras envers des divinités exotiques. Et ça, si je regarde bien, je sais qui me l’a transmis, et de qui il le tenait. Et contre quoi c’était censé les protéger. Heureusement, un Jedi ne cherche jamais à se venger.
Sur les émotions et la fin de vie j’ai bien aimé le post trouvé en lien d’Iznogoud -spéciale dédicace pour Fabienne, Yo !
Je pars en retraite spirituelle au camping Bimbo de Biscarosse, c’est là que vous pouvez me transmettre vos commentaires pendant les 15 prochains jours. N’oubliez pas votre maillot.


Commentaires

  1. Bonne vacances alors ! C’est un excellent post, j’ai bien rigolé.
  2. Je ne sais pas si tu as vu, mais il y a 4 semaines possibles chez les lopön. Si tu ne trouves pas moyen de t’y rendre (alors que tu trouves celui de partir 15 jours en camping), tu m’auras convaincue que ton intérêt pour le bouddhisme est purement fascinatoire, et que tu préfères la position de victime passive à celle du mec qui essaie vraiment de s’en sortir. Il est vrai que la position de victime passive a un avantage : on a l’espoir que quand on s’y mettra, tout ira bien. Quand on s’y est mis, on voit en revanche tout ce qui reste à faire, et bien que les problèmes courants soient résolus, c’est peut-être moins réjouissant que des lendemains qui scintillent par le fait d’être toujours repoussés au lendemain.
  3. aarh, mes fidèles grognards…
    (pincement d’oreille + larme à l’oeil ;-) )
    dado, je ne pense pas que mon post soit excellent, sinon j’en retirerais la même jubilation que toi, or il n’en est rien :( je crois que l’objectivation de ma problématique n’arrange pas mes caramels mous, et que tant que mon blog me sert à ça, ben ça n’avance pas des masses. Néanmoins je suis content qu’il en fasse rire au moins un !
    flo, merci pour “l’intérèt fascinatoire” qui résume bien mon attitude par rapport à la vie dans son ensemble. Je vais méditer là-dessus en débronzant de honte.
  4. Ca fait tout de même bien plaisir de lire un amateur de Goossens. Il n’y en a pas tant que cela.

mardi 4 juillet 2006

Impunité, énergie et déchets


Je me demandais comment j’avais pu me laisser suborner par le porno et m’y complaire quelques années en toute impunité, alors je suis allé chercher le mot dans cet excellent dictionnaire en me rappelant mes jeunes années, où l’on m’avait appris "les cinq commandements que je dois respecter pour devenir un être humain" :
1er Commandement : Tu n’emploieras aucun mot dont le sens ne te soit bien clair.
- dans le doute, je consulterai un dictionnaire.
2ème Commandement : Quand un mot possède plusieurs acceptions, tu ne manques jamais de définir celle dans laquelle tu l’emploies.
- pour définir le sens exact du mot que j’utilise, je regarderai la chose définie depuis Sirius, et je dirai ce que j’ai vu.
3ème Commandement : Tu seras économe de mots.
- Je n’en utiliserai aucun qui ne soit indispensable à l’expression de ma pensée.
- Je bannirai adjectifs et adverbes chaque fois que c’est possible ; s’ils sont nécessaires, je préférerai les plus brefs et les moins superlatifs.
4ème Commandement : Tu ne te payeras pas de mots.
- J’éviterai les effets sonores et les équivoques.
5ème Commandement : Tu affineras ta sensibilité aux nuances.
- Je ne dirai pas «ennuyeux» pour «contrariant» ;
- Je ne dirai pas «immense» pour «énorme» ;
- Je ne dirai pas «aptitudes» ou «pouvoirs» pour «propriétés» ;
- Je choisirai mes mots avec le plus grand soin.
… ET JE DEVIENDRAI HUMAIN : LA PENSÉE INTELLIGENTE EST CE QUI DISTINGUE L’HOMME DE L’ANIMAL ET DE LA CHOSE.

IMPUNITÉ, subst. fém.
A. Absence de punition, de châtiment. Garantir l’impunité à quelqu’un, jouir de l’impunité; impunité absolue, totale, légale; l’impunité enhardit qqn. Trois causes les favorisent [la cupidité, l’intérêt], le secret, la liberté sans frein, et la certitude de l’impunité.
B. [Constr. avec un compl. prép. de désignant une pers. ou un acte] Caractère impuni de quelque chose, quelqu’un; ce fait. L’impunité des scélérats, d’un crime. L’impunité du banditisme soi-disant politique est notre danger public. L’ordre est désarmé (AMIEL, Journal, 1866, p. 509). Chacun sait qu’il s’est rendu coupable de forfaiture et (…) son impunité est un défi aux lois (CLEMENCEAU) : Ah! cette tristesse, les plus coupables échappant au châtiment, promenant leur impunité au soleil, tandis que des innocents pourrissent dans la terre!
du coup, je suis tombé sur Jean-Marc Jancovici à la radio, qui me rappelle au bon moment que c’est la même impunité avec laquelle je fais 250 kms par jour pour aller bosser à bord d’un véhicule circulant à l’énergie fossile alors que je sais très bien que j’accélère ainsi la dégradation de la planète, la rendant invivable pour mes enfants et mes prochaines incarnations. Seul le solaire, l’éolien et les énergies renouvelables non encore exploitées nous sauverons de l’enfer sur terre. Le lendemain un titre de la presse régionale m’accroche l’oeil : l’école des Mines de Nantes envisage de récupérer l’énergie des vagues, et je trouve ça génial.
Je me dis qu’un physicien bricoleur devrait se pencher sur la cyberdépendance, filière prometteuse : les pornoaddicts sont de vraies petites centrales nucléaires à l’envers, qui brûlent toute leur énergie et s’irradient eux-mêmes avec leurs déchets. Et le sevrage est loin de tout remettre à l’endroit.

Commentaires

  1. Ces cinq commandements sont une vraie horreur. Ou bien faut-il comprendre que les écrivains sont inhumains ?

  2. c’est parce que tu les utilises inconsciemment, ce sont pour toi des habitudes acquises qui ne te demandent guère d’efforts. Je pense qu’il est salubre d’exhiber cette tuyauterie pour tous ceux qui peinent à s’élever au dessus du borborygme - je pense aux footodépendants, dont le sort est à peine enviable au mien.

  3. C’est curieux, parce qu’il me semble que l’écrivain, par définition, n’utilise jamais ces commandements. L’écrivain passe son temps à se payer de mots, c’est son métier. Celui qui devrait les employer, c’est le philosophe… mais en général, lui aussi, se paie de mots.

  4. l’écrivain et le philosophe ont en commun d’avoir à utiliser les mots comme véhicule de leur pensée, donc de devoir les choisir avec précision. Mais le premier recherche les équivoques alors que le second se doit de les employer dans un sens univoque. Il me semble que tu as fait un commentaire récent là-dessus, mais je ne l’ai pas retrouvé.

Karma Coma


Un des piliers du forum dépendance sexuelle a rechuté hier matin après 9 mois de sobriété.
Allons bon.
Dans le Landerneau de l’abstinence, cette nouvelle est loin de jeter la consternation, puisqu’un nombre incalculable de 17 messages de soutien inconditionnel est parvenu au malheureux, qui s’accusait à nouveau de n’être qu’une merde, je ne mérite pas de vivre, ou alors de vivre caché sans internet, bref, les trucs que j’écrirais si ça m’arrivait.
C’est difficile de se sevrer avec discernement : au début, il faut beaucoup y penser pour trouver la force de décrocher, après il faut tâcher d’y penser moins pour ne pas rester jambes ballantes au bord du trou fumant jonché de poétiques décombres que fut notre vie, mais ne pas l’oublier tout à fait pour ne pas se faire recrocher au calbuth par ces forces qui nous dépassent. Il faut joindre la persévérance au lâcher-prise. Le gars était surexposé au danger, de par sa fonction de créateur du forum, c’est un peu comme si un pochtron en renonce avait ouvert un bistrot au lendemain de sa dernière cuite. Je le remercie sincèrement de s’être laissé avoir, c’est une leçon d’humilité et un avertissement à tous les pornodeps en préretraite.
Il n’a guère d’autre choix que de remonter sur le vélo, quitte à plier le forum pour sauver ses fesses, comme Spirit il y a quelques semaines.
Au début de mon premier sevrage, je m’imaginais number one sur le podium du rétablissement.
Je jalousais ceux qui avaient plus d’abstinence que moi, leurs traits d’esprit et la pertinence de leur analyse.
Heureusement, ça m’a un peu passé.
J’applique toujours la même recette : pas de filtre. Pas de contrôle parental.
Juste le souvenir de la terrible raclée infligée par la compulsion, et le désir, qui croît avec le temps, de ne pas y retourner. Je ne sais si je mérite mieux que de nager dans le caniveau à contre courant, parce que la question est mal posée. Nous ne "méritons" que dalle, parce que ce que nous obtenons est au confluent de nos actes et de déterminismes environnementaux dont nous ne percevons qu’une petite partie. M’enfin on peut déjà essayer d’influer sur ceux qu’on croit capter plutôt que de se lamenter sur l’impalpable.
Je présente globalement les mêmes symptômes que P** : je ne communique pas beaucoup et je laisse parfois les choses aller. Je passe encore trop de temps sur l’ordinateur, ce qui fait que ma femme se sent cybernée alors que j’ai l’impression d’avoir progressé. Je suppose que ce qui me sauve, c’est une recherche de plus d’honnèteté et de bien-être au quotidien.
Sinon, suite à mes petites réflexions sur Dieu en kit, et vu que la Femme Noire revêt toujours pour moi et pour aujourd’hui les attributs de la divinité, je me suis dit qu’il est hors de question d’entretenir l’idée de faire l’amour avec Dieu. Non seulement c’est pure présomption, et je ne dis pas ça uniquement à cause du regard amusé que trois négrillonnes ont jeté sur moi ce week-end à Créteil, mais ça me rappelle les risques illustrés par tous ceux qui l’ayant rencontré sous LSD, ne se sont jamais remis après-coup de sa Persistante Absence. Alors, la question de lui rendre un culte priapique et commémoratif prend un sacré coup de vieux. Dieu ne désire certainement pas que nous consumions notre énergie en vain. Je n’irai pas non plus demain postuler pour bosser dans un foyer d’accueil pour blackettes en difficulté, ma femme l’a fait il y a quelques années avec plus de professionnalisme que je ne saurais en rêver. M’enfin, avec l’abstinence et le programme de 12 étapes, soit ça me passe, soit je trouverai un truc à faire avec ça.

Commentaires

  1. Le pilier qui a rechuté. Dommage mais prévisible. La dernière fois que j’ai fait un tour sur son site il y a quelques semaines, j’ai constaté qu’il était en croisade contre la porno, et pas juste un peu. L’effort est louable et compréhensible. La porno c’est vraiment que de la merde. Et pire encore car au moins la merde peut fertiliser les jardins. Mais la porno n’a rien à voir avec notre dépendance. Elle n’est qu’un support choisi arbitrairement à notre jeune époque. Le vrai noeud auquel il est bon de s’attarder, c’est celui des émotions refoulées qui engendrent la compulsion et des réflexes pavloviens qui nous poussent à éluder les problèmes avec autant de grâce que de pauvres chiens privés d’intelligence.

    Le sevrage nécessite de l’expérience, je le comprends plus que jamais. A force d’essais et d’erreurs, on en vient à saisir l’attitude à avoir face à un ennemi qui a plus d’un tour dans son sac. Nul doute que P** trouvera sa voie. Enfin, je l’espère sincèrement.

    Concernant ta recette du succès, je suis d’accord avec l’absence de filtre. En mettre un n’est pas de bon augure et c’est sous-estimer la luxure. Dans les WC, le filtre n’a plus tellement d’efficacité de toute façon.

    Bonne journée frère John.

  2. Le sevrage serait bien plus simple avec quelques notions de physiologie subtile. C’est une simple question de souffles placés au mauvais endroit. Au fait, John, je ne sais pas si tu as vu ma proposition de venir à la 1ere semaine du lopön (du 23 au 30 juillet). Après ça, tu aurais les moyens de remettre tes souffles au bon endroit et d’arrêter de geindre (en effet, il est possible de demander aux moines la transmission des trulkors, et qui dit trulkors dit vase, et qui dit vase dit contrôle des souffles. La pratique n’est pas compliquée, et demande surtout de la constance. Ensuite tu pourras aller porter la vraie bonne parole sur les forums… je veux dire la bonne parole du mec qui n’en a réellement plus besoin, et pas celle du mec qui se retient…)

  3. frêre Spirit, il me semble que frère Desproges préconisait une méthode pour éviter les attaques de la luxure dans les cabinets : éteindre la lumière.
    Flo, elle est où ta proposition ? à part sous mon nez, je veux dire.
    Pas possible la semaine du 23 juillet pour moi; ne vaudrait-il pas mieux que je commence par les préliminaires et le stage fin aout avec Khenpo Tenpa Yungdrung si j’en avais l’occasion ?

  4. Il me semblait t’avoir proposé ça suite à un de tes commentaires sur mon blog, mais c’est vrai que t’y es peut-être pas retourné (et tu n’es pas obligé). Tu peux aller effectivement pour les préliminaires mais il faudrait te faire transmettre le vase par les moines car c’est la base des yogas.

  5. En quelques mots le résumé de la problématique ! Tout est question de la bonne distance face au porno. La distance est variable en fonction du temps de sevrage…

    Mais comme le fait remarquer Spirit, le porno n’est qu’un symptôme : “l’arbre qui cache la forêt des causes”. Et maintenant que je commence à explorer cette forêt, tout me semble de plus en plus obscur. Et mon addiction au porno finalement… secondaire.

    A bientôt, Nicolas.

  6. la forêt est obscure, certes, mais nous y rajoutons souvent notre lampe qui n’éclaire souvent qu’en lumière noire.
    Je t’indique quelques mots, qui désignent un état pour rester calme dans la forèt :

    “L’être humain est un lieu d’accueil
    Chaque matin un nouvel arrivant.

    Une joie, une déprime, une bassesse,
    une prise de conscience momentanée arrive,
    Tel un visiteur inattendu.

    Accueille-les, divertis-les tous
    Même s’il s’agit d’une foule de regrets
    Qui d’un seul coup balaye ta maison
    et la vide de tous ses biens.

    Chaque hôte, quel qu’il soit, traite-le avec respect,
    Peut-être te prépare-t-il
    A de nouveaux ravissements.

    Les noires pensées, la honte, la malveillance,
    Rencontre-les à ta porte en riant
    et invite-les à entrer.

    Sois reconnaissant envers celui qui arrive
    Quel qu’il soit.
    Car chacun est envoyé comme un guide de l’au-delà.”

    cité par Jack Kornfield dans “après l’extase, la lessive”

mercredi 28 juin 2006

Religions imaginaires, Reliances réelles


Jean-Paul Sartre (1905-1980) disait : la religion, c’est l’échappatoire de ceux qui sont trop lâches pour se reconnaître responsables de leurs propres destinées.
Il parlait de la religion en tant que fait institutionnel, et fut un aventurier de la conscience né l’année du divorce entre l’église et l’état : la coupe était pleine, le torchon brûlait et les gosses se mouchaient dans les rideaux. Il était révolté par la soumission des consciences depuis vingt siècles à cet espoir mensonger imposé par les puissants aux faibles : ça ira mieux demain.
Le dépendant sait bien qu’il ne maîtrise pas sa compulsion, et en déduit un peu hâtivement qu’il est irresponsable. Il évite d’y penser trop souvent, car se réclamer de son irresponsabilité pour justifier sa propre méconduite, il se doute qu’il n’a guère de chance avec ça d’éveiller ni sa sympathie propre, ni celle de ses semblables.
Et en même temps, c’est une attitude de défi cosmique : il s’agit de forcer la main à Dieu pour le forcer à sortir de son silence-indifférence. Je me rappelle quand je picolais, j’aurais bien aimé qu’il me foudroie à la porte du bistrot ou qu’il congèle mon bras au moment de porter le verre à mes lèvres. Le faire exploser en vol, ça aurait été top moumoute.
Bref, un cocktail malheureux de narcissisme outrancier et de chantage spirituel qui n’hésite pas à se prendre en otage puis à s’exécuter si nos revendications ne sont pas satisfaites, et on voit mal comment elles pourraient l’être dans ces conditions. La seule façon d’obliger Dieu à nous donner un coup de main, c’est de faire le ménage dans notre maison, et non se scandaliser de son incapacité à venir nous sortir du petit merdier portatif dans lequel nous nous sommes laissés enfermer.
Religion vient de religere, en latin "relier" : les hommes à leur créateur, mais aussi entre eux.
Le fait religieux collectif était le garant de la cohésion sociale. Avec la mondialisation, l’évolution des démocraties vers la laïcité, l’essor de l’individualisme über alles, le religieux mute en spirituel au milieu de la scène 2 du drame de l’effondrement de la Conscience Historique, et on n’a même plus le temps de l’enterrer en grandes pompes avant qu’il revienne par la fenètre restée malencontreusement ouverte pour aérer la pièce où nous sommes de plus en plus nombreux à vivre dans une atmosphère qui s’amenuise en oxygène, sans parler de l’état du frigo, dont le ravitaillement en vol devient problématique. Pour dépeindre le désarroi post-moderne avec élégance et de légèreté,
Desproges disait "si Dieu existe, il est pas souvent au bureau".
Virilio l’énonce plus aigrement, lui qui est un désespéré professionnel alors que j’ai gardé la candeur du bénévole : "Aujourd’hui ce qui naît, c’est un monde dissocié, fractalisé. On me parle d’individualisme et de liberté, je rigole. C’est comme si on me disait que les morceaux d’une bombe à fragmentation ont trouvé leur liberté. L’individu isolé n’est pas un individu libéré, c’est un individu défait. On assiste à la défaite de l’individu."
Chez les Alcooliques Anonymes, on a inventé ce que j’appelle "dieu en kit" et eux "dieu tel que je le conçois" : il est hors de question que nous nous foutions sur la gueule à propos des conceptions d’untel ou d’untel sur ce qu’est ou n’est pas Dieu alors que nous sommes réunis pour cesser de boire et rester abstinents. Ce que nous mesurons dans le mouvement, c’est les effets de l’idée de dieu sur nos consciences. Les pratiquants les plus avancés du programme - on nous suggère prière et méditation sans s’étendre sur les détails pratiques - confessent volontiers qu’ayant prié pour l’obtention de faveurs personnelles, ils les ont rarement obtenues, mais se sont trouvés nantis de ressources qui correspondaient plus à leurs besoins réels qu’à leurs désirs, et les plus athées reconnaissent que si chacun d’entre nous a l’impression de recevoir en réunion plus que ce qu’il donne, il faut bien que le reste vienne de quelque part.
Il y a aussi de grands enseignements cachés à retirer du Bokononisme inventé par Vonnegut dans le Berceau du chat, du Mercerisme décrit par Dick dans Les androides rêvent-ils de moutons électriques (Blade Runner), et du culte des morts imaginé par Russell Banks dans La relation de mon emprisonnement.
Voili voualou.

Commentaires

  1. salut jhonn…

    jmétais toujours demandé pourquoi les sectes existais et comment des gens pouvais vouloir tombé dans de tel groupe et pendant ce temps la j’avais pas vue que je me coupais du monde exterieur.

    jvais jeté un pavé dans la mare mais j’ai l’impression que tout ca c’est de l’affectif, on court aprés le mythe qu’on est independant..

    s’thistoire de mental qui serais pas bon,, la dualité.. toute ces grande idée c’est pas juste l’animal qui communique avec le “civilisé”, le cerveaux primitif qui serais en discours permanent avec le cerveaux “evolué” et vis versa?????

    ps : tu parlais du “relié”, c’est pour ca que jme suis permis de te parler du “coupé”

  2. s’il y avait dialogue entre l’archéocortex et la conscience, ça se saurait…ils sont un peu fâchés quoiqu’obligés de cohabiter sous le même crâne.
    Le plus souvent ils font chambre à part.

  3. heuuu… john.. l’idée a 2 balle que je te disais, que le primitif parlais au culturel, en gros tes emotions sont interpreté par ta culture (ta façon de voir) … et que le porno fait partie de notre culture.

    en trés gros quand ta une emotion, tu l’interprete comme ton univers ta façonné.

    et que la quete spirituel c’étais une quete affective, trouvé une place dans un groupe..

    voila pourquoi des grand “spirituel” avais quelque fois des comportement pas franchement spirituel (sai baba par exemple…)

    voila en même temps c’est pas franchement nouveau ce que je dit…

    et j’ai jamais dit que je pouvais pas dire des conneries voir des enormes connerie (et ca c’est bon;-))

  4. Jpourrais pas voir ta reponse avant longtemps john…

    merci pour ton blog, faire partager ton experience..

    pas evident de mettre ses idée sur papier et tu te demerde pas mal..

    allez j’arrette la brosse a reluire, ca va faire des trou dans tes pompes sinon.

  5. ce qui fait des trous dans mes pompes, c’est les idées des autres. Je suis obligé de voler les miennes, je n’en ai jamais eu la queue d’une.
    Oups ! mon identité est assise sur des préférences/affinités, mais mon mental n’arrive pas à me persuader qu’un “reader’s digest” aide une personnalité à émerger.
    Alors je regarde mes pieds à travers les trous des théories des autres.
    Tu sais, l’irruption du porno dans notre culture, c’est très récent. Alors que nos émotions sont assez anciennes. Elles ne sont pas “interprétées” par le porno, elles sont sanibroyées.
    tu me fais songer à ce passage d’anciennes écritures :”Un souvenir me revient, qui jette une lumière crue sur cette tragédie. Je me trouve avoir eu pour presque ami un gros industriel immensément riche, un peu primaire comme la plupart des gros industriels, mais superficiellement cultivé. Il jouait volontiers les mécènes : on aime assez, dans ces milieux, se prendre pour Laurent-le-Magnifique. Mon homme recevait avec faste, s’entourait quand il pouvait de savants et d’artistes, et il parlait. Plus qu’assez riche pour être sûr de tout savoir, il parlait de tout et du reste, mais un sujet avait sa préférence : lui-même. Un jour, après un diner au champagne suivi d’une soirée au whisky, il m’emmena dans sa bibliothèque pour me faire admirer une collection, admirable en vérité, d’art pornographique. J’admirai donc, et lui aussi, mais il en goûtait les charmes peut-être un peu trop directement, et les stimuli directs sont -ô mânes de Schopenhauer- cruellement … diminuants ! Egrillard d’abord, son regard s’assombrit et sa verve céda à d’amères nostalgies.
    “Mon cher”, me dit-il, “nous avons mal choisi l’heure de notre atterrissage sur cette planète. Quelle lugubre époque ! Ce n’est vraiment plus la peine d’être riche. Mon garçon de bureau roule voiture et mon valet de pied, bâti quelque peu en athlète et qui s’habille à la Belle Jardinière, taille plus fière figure que ne m’en donne mon tailleur londonien. Mais, la fin de tout, c’est les femmes : elles nous envoient promener ! Elles nous préfèrent les jeunes flics et les chanteurs de charme des boulevards extérieurs. L’argent ? Elles s’en foutent ! Elles prennent un malin plaisir à nous faire marcher en ne marchant pas. Quand j’étais jeune, un homme à peu près arrivé se serait déshonoré s’il n’avait mis dans ses meubles une ou même plusieurs danseuses à l’Opéra, pour ne rien dire des “petits rats”. Aujourd’hui ? Quelle époque !…”
    Peut-on douter que ce malheureux était impuissant à vouloir et même à tolérer que la machine fût mise au service des hommes du peuple ? De ce peuple dont le rôle, à ses yeux, était de le pourvoir en serviteurs et en femmes? Comment cet homme aurait-il était capable d’une renonciation au droit de cuissage que l’argent assurait si facilement hier encore aux puissants? Peut-on douter qu’il défendrait ses privilèges de babouin avec toutes les ruses, toutes les férocités et toutes les cécités naturelles à ceux qui défendent leurs privilèges ? Cet homme-là voulait (sans le savoir, bien sûr : il ne se serait pas supporté lui-même s’il l’avait su, car il se croyait bon et n’était pas méchant), cet homme-là, dis-je, voulait -comme tous ses pairs- que la Machine broie le peuple, ET VOILA POURQUOI ELLE LE FAIT.
    Tous, tant que nous sommes, avons en nous “quelque chose” qui veut toutes les femmes et tous les biens de ce monde : c’est la règle chez les primates, et elle repose sur des instincts qui s’éternisent chez les humains. Mais ce n’est grave et dangereux qu’autant que nous en sommes inconscients. C’est alors seulement que nous agissons en gorilles. C’est alors seulement qu’avec l’habileté infaillible qui marque du sceau de l’inconscient nos comportements ataviques, nous découvrons les moyens de parvenir à nos fins souterraines. Nous trouvons les astuces qui nous permettent de conserver et même d’appesantir notre autorité de singes sur ceux qui, en raison de notre mortelle ignorance des rudiments d’une biosociologie à peu près scientifique, sont restés sans défense contre des classes dirigeantes restées elles-mêmes à la merci de leurs instincts de primates.

    Est-ce que ça éclaire ta lanterne ?

  6. La machine mise au service des hommes du peuple ? Qu’est-ce que tu veux mettre au service de mecs qui hurlent dans les rues comme des putois à cause d’un match de foot ? Quand on songe que ces gens-là ont le droit de vote, ça fait froid dans le dos.

  7. les malheureux qui se déshumanisent sous tes fenètres au lieu d’étudier le dharma obtiendront les fruits de leurs pratiques, non ? ayons une pensée de reconnaissance pour l’inventeur des boules quiès.

  8. ca explique pas mal de chose ton texte… (pour moi).

    ce que j’explique pas c’est
    à l’état naturel un chien (hors “selection humaine”, genre pitbull) tue un animal et le mange, grace à la main de l’homme ce même chien en tuerais 50 en mangerais la moitié d’un et serais encors affamé…

    ca dois etre cette mysterieuse “satisfaction” dont parle les livres…

    pour les mecs hurleur faut attendre le degrisement du matin pour qu’ils arrettent de hurler..