mardi 24 février 2015

Blasphemator® n’aime pas les jeunes

La naïveté, vérités et mensonges : la malignité, c’est aussi le déni de l’existence du mal.
Démonstration :
1/article de nourjal :
L’antisémitisme impulsif de cinq gars « sans problème »
LE MONDE | 19.02.2015 | Par Marion Van Renterghem 


Oïe oye oye, y z'ont encore pété la tombe à Papi Schlomo, 
alors je vais faire comme Miles Davis et jouer dos au public.


Pierre B. aime la musique metal, le look punk-gothique, les capuches, les bracelets cloutés, les Doc Martens, les colifichets avec des têtes de mort. C’est un grand gars blond aux yeux bleus rieurs, plutôt fluet, avec une bonne bouille d’ado de son âge et de son temps.
Après le collège où il était un élève sans problème, il a choisi de préparer un CAP d’agent de sécurité, sa passion. Sur Facebook, le 10 février, Pierre postait ce message – sans fautes d’orthographe : « Bon les gens, je compte organiser dans pas longtemps un petit groupe afin d’aller explorer quelques endroits abandonnés (maisons, manoirs, château, gares, etc.). Qui serait partant ? Faites aussi parvenir quelques-unes de vos idées, si vous en avez. »
Pierre B. est le meneur de la bande des cinq jeunes Alsaciens interpellés après la profanation du cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin). Mercredi 18 février, dans la soirée, tous les cinq ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire.

Le « mobile antisémite » de la profanation est apparu « clairement » au procureur de Saverne Philippe Vannier au vu des éléments de l’enquête, « malgré les dénégations des intéressés ». Quatre des adolescents ont été soumis à une mesure de placement en centre éducatif, dont l’un dans un centre fermé, tandis que le cinquième a été « confié à un tiers digne de confiance ». Ils ont entre 15 et 17 ans.
Le joli cimetière juif de Sarre-Union a l’air posé sur le flanc de la colline. C’est un long rectangle de verdure avec des tombes vieilles de deux siècles, en bas duquel coule la Sarre, dans cette zone rurale et vallonnée qu’on appelle « l’Alsace bossue ». Il faut prendre un chemin de campagne, à l’extrémité de la petite ville de Sarre-Union, passer un petit pont, ouvrir le portail en fer forgé. Sauf que là, le portail a été mis à terre. Plus bas, les pierres tombales avec leurs inscriptions ont subi le même sort.
Le spectacle laisse sans voix. Sur les quelque 400 stèles du cimetière, environ 250 sont brisées. Le monument aux victimes de la Shoah est détruit. Dans la partie moderne, des dalles en granit poli ont été déplacées. « Jamais un cimetière juif n’a été profané avec cet acharnement, jamais avec cette intensité, jamais avec cette frénésie », s’est indigné François Hollande, venu se recueillir sur les lieux.
Saluts nazis
Dans l’après-midi du jeudi 12 février, les cinq garçons se trouvent une occupation pendant leurs vacances scolaires : aller au cimetière juif. Ils commencent à jouer et là, selon le procureur de Saverne, « le jeu a dérapé ». Un premier acte déclenche « une sorte de frénésie collective ». Les stèles sont lourdes, mais anciennes et fragiles : ils les cassent une à une. Ils font des saluts nazis. Ils crachent sur les symboles juifs. En guise d’accompagnement sonore, ils crient ces mots : « Sales juifs », « Sale race », « Heil Hitler », « Sieg Heil ».
Lundi, effrayé par l’écho médiatique donné à leur escapade, le plus jeune de la bande se rend de lui-même à la gendarmerie. Les autres sont immédiatement interpellés. Tous nient avoir agi par antisémitisme, mais ils reconnaissent leur participation aux dégradations.
A Sarre-Union, 3 000 habitants, tout le monde se connaît. Et personne ne comprend. Gaëtan Wilsius, élève de 1re L au lycée Georges-Imbert, a organisé dans la ville une marche silencieuse « de solidarité et d’indignation » qui a rassemblé dans la ville des centaines de lycéens, mardi. Sur les cinq suspects, il en connaît quatre. Ils étaient tous ensemble au collège Pierre-Claude de Sarre-Union, deux d’entre eux sont comme lui au lycée situé juste à côté. Il a beau chercher des signes distinctifs, il n’en trouve pas. Sauf peut-être qu’ils étaient « fans de metal », et « se tenaient un peu à part à cause de ce centre d’intérêt ». Pierre, précise Gaëtan, « c’était la personne juste un tout petit peu bizarre parmi des gens normaux. Mais rien de méchant ».
Les cinq mineurs n’ont aucun antécédent judiciaire. La justice ne leur connaît pas « de convictions idéologiques qui pourraient expliquer leur comportement », note le procureur. Ils sont issus de « familles bien », qui « ne posent pas de problèmes particuliers et ne sont pas dans le besoin », affirme-t-on à la mairie de Sarre-Union. L’un est le fils d’une institutrice, l’autre le petit-fils d’un proviseur. Tous sont « calmes, discrets, pas bagarreurs, n’ont rien de spécial », disent leurs camarades. Quatre sur les cinq habitent Sarre-Union, trois y sont scolarisés dans l’unique lycée. Les élèves de catégorie socio-professionnelle (CSP) favorisée y sont légèrement en dessous de la moyenne académique, les CSP défavorisés sont légèrement au-dessus, mais le taux de réussite au bac se situe entre 90 % et 100 %. « Un établissement sans problème particulier », assure Jacques-Pierre Gougeon, recteur de l’académie de Strasbourg.
Pierre B. avait étrangement un ennemi déclaré : « le fascisme ». Il portait des slogans antifascistes sur ses vêtements. « On ne parlait pas politique mais si on évoquait le Front national, il se mettait sur ses deux pattes arrière et se mettait à grogner, raconte Gaëtan. Il prétendait se battre contre le fascisme et était très remonté contre la police. Il traitait les policiers et les militaires de fascistes, avec une hargne qui me mettait mal à l’aise. » Pierre était parti au lycée de Sarrebourg (Moselle) mais il passait voir ses copains à Sarre-Union. La mort récente de son père l’avait rendu un peu plus distant.
La sixième profanation
L’Alsace, région limitrophe de l’Allemagne et ballottée par l’Histoire, est « l’une des régions où le travail sur le passé et la mémoire est le plus important », souligne M. Gougeon. Cours de religion, conférences de témoins de la Shoah, parfois voyages à Auschwitz… « Pierre et les autres ont été éduqués comme nous, note Gaëtan. Les voir faire ça, c’est d’autant plus dégoûtant. » Cette caractéristique alsacienne ajoute à l’incompréhension générale. Comment ont-ils pu prétendre, comme ils l’ont fait, ne pas savoir ce qu’ils faisaient ? Pourquoi eux ?
Le profil des cinq jeunes n’est pas la seule énigme. Le petit cimetière de Sarre-Union, joli et discret, en est à sa sixième profanation depuis la Libération. Les précédents les plus marquants ont eu lieu en 1988 et 2001. Le sociologue Freddy Raphaël relève que « les trois quarts des cimetières juifs de la campagne alsacienne ont été profanés à un moment ou à un autre ». Il constate presque à chaque fois les mêmes stratégies de défense : réduire la profanation au rang du vandalisme. Les cinq mineurs de Sarre-Union ont usé du même argument : « On croyait que c’était abandonné », « on ne savait pas que c’était un cimetière juif… »
Dans les villages d’Alsace, les cimetières juifs présentent il est vrai un avantage pour les profanateurs : ils sont toujours situés un peu à l’écart du village. Un double effet de l’existence d’un « judaïsme rural », spécifique en France à l’Alsace, et de la Révolution française, qui donna aux juifs le statut de citoyens français et leur permit enfin de bénéficier d’un cimetière de proximité. A une condition toutefois : que celui-ci se situe à la marge du bourg, et à un endroit que personne n’aurait envie de leurs disputer : là où l’équarrisseur enterrait ses bêtes crevées, ou sur ce terrain en pente près d’une rivière, donc humide et difficilement constructible, comme à Sarre-Union.
Il reste trois juifs à Sarre-Union
Si l’on est vandale et antisémite, il y a ici un autre avantage : les cimetières juifs ruraux d’Alsace sont peu fréquentés. La Shoah et, pour les survivants, l’exode vers les villes, ont fait disparaître des villages la population juive. Il reste trois juifs à Sarre-Union, dont le « représentant de la communauté juive de Sarre-Union », Jacques Wolff. Ils étaient 400 familles au XVIIIe siècle.
Les cimetières juifs ont toujours l’air vieux. Il n’y a plus de descendants pour entretenir les tombes et contrairement aux cimetières chrétiens, les concessions sont perpétuelles. Les morts ne s’en vont pas. « Cela joue dans l’inconscient collectif », souligne Claude Heymann, adjoint au grand rabbin de Strasbourg. Le cimetière se dit en hébreu « la maison des vivants » (Beth Ha’Haym). C’est l’image du juif qui est toujours là, qui aurait dû disparaître et qui revient. Encore de l’eau au moulin des antisémites : « Le juif est toujours celui qui s’en sort. »
Pour le rabbin Heymann, la profanation du cimetière de Sarre-Union va au-delà de l’antisémitisme. « Cet acte est représentatif de l’incapacité pour les jeunes d’entrevoir un avant eux-mêmes. Ils vivent dans un monde virtuel et autocentré. Il n’y a qu’eux, le présent, leurs parents, leurs grands-parents s’ils les voient. En cela, c’est emblématique d’une époque. » Les cinq mineurs encourent jusqu’à sept ans de prison.


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2/ Hongrois rêver :  


3/ Réflexions profondes qu'inspire tout ceci à Blasphemator® :

Ach ! Les jeunes de maintenant… finalement ils ont une capacité à se nuire à eux-même qui fait la joie des moins jeunes, et qui pour tout dire leur rappellent leurs propres erreurs de jeuneSSe. Enfin, on avait la chance de ne pas vivre dans un monde virtuel, bien qu'autocentré.

4/ Oui, je sais, encore un article emprunté sur le site du Monde. 
Ca va pas améliorer mon karma. 
Tant pis, à un moment donné il faut lâcher prise, quand l'urgence de l'actualité l'exige, comme y disent sur BFM quand ils renseignent Coulibaly sur les otages planqués dans l'Hyper Casher.



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