mercredi 25 avril 2018

Mon nombril, ma bataille (2)

Le dimanche où je ré-ré-ré-ré-ré-arrête de fumer, le point de douleur dans le bas du dos (de mon dos à moi que j'ai) s'évanouit comme il était venu en refumant.
C'est vrai que la kiné m'a donné la position du cobra  à faire 10 30 fois par jour, mais quand même.
Un soulagement si miraculeux, y'a de quoi sombrer dans le manioc magico-religieux pour les esprits fragiles, dont je suis à nouveau depuis quelques mois que le spectre du chômage tend ses bras hideux au-dessus de mon psychisme accablé par :
- le manque.
- la peur du manque.
- le manque à gagner.
- la peur du manque à gagner.

Arrête de faire le cobra,
mets un slip et viens à table,
répète ma femme toute la Sainte journée.
Sortir de l'inhibition de l'action : ça fait des jours que je regarde le mur au bureau en attendant que le téléphone sonne et que ce soit un client, mais à chaque fois c'est un sosie téléphonique du neveu d'Omar Bongo qui veut me vendre un séjour gratuit à Marrakech.
Depuis janvier, d'abord je passe quelques semaines à en vouloir silencieusement à mon associé qui n'a pas développé l'aspect commercial de notre petite entreprise, ensuite quelques autres semaines à me détester de vouloir me tirer de là comme un voleur, mais quand même notre boutique elle est comme un avion sans aile alors elle peut pas voler, puis je me dis que ce n'est pas lui faire un enfant dans le dos que de vouloir faire des vacations ailleurs, ça prolonge d'autant la vie de la boite en faisant l'économie d'un salaire si l'activité ne repart pas, j'ai pas noté tous les stades de rancoeur par lesquels je suis passé mais c'était assez tortueux, les états émotionnels sont volatils, surtout quand on croit qu'ils ne sont pas émotionnels, il faudrait prendre des notes et j'étais trop occupé à vivre mon malaise, j'étais aussi dans une grande dépendance psychologique vis-à-vis de mon collègue, donc forcément c'est un arrachement de passer par ces phases mystiques de rumination de ressentiment, et surtout s'il lit ça qu'il n'en prenne pas ombrage, c'est passé.
Journée consacrée à la recherche d’emploi, une heure pour mettre une photo dans mon CV sous Word, le plus dur c'était d'en trouver une où je souris, je ne t’en dis pas plus sur comment ça part bien. Je m'aperçois que d'un point de vue professionnel, il est quand même beaucoup plus tard que je ne le pensais.
Sans parler des autres points de vue.
Ni du fait de ne pas vouloir redevenir esclave de la plante (à fumer), ce qui peut être la meilleure porte d'entrée pour la rechute.
Car comme le dit mon coiffeur, "j'arrête, je reprends, j'arrête, je reprends. Et le meilleur, c'est quand j'arrête, je me dis "mmmmh, qu'est-ce que ça va être bon quand je vais reprendre !"

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