dans sa nouvelle moumoute en poil de chameau.
Pas grave.
Faut vraiment que j'arrête de boire du numérique.
Le clip en question, à moitié bâti sur le principe des livres d'énigmes illustrées pour enfants "où est Charlie ?" véhicule les arômes conceptuels énergétisants d'ubiquité, de simultanéité, de communion fraternelle spontanée, de plaisir partagé, partout où ce gros con d'amerloque a planté sa caméra pour se trémousser grotesquement avec des peuplades plus ou moins reculées et nous rappeler l'universalité des lois du ridicule (on devrait néanmoins évaluer une civilisation à l'aune de la qualité des rapports humains qui régissent ses membres, idée lue je ne sais plus où et jamais démentie)
Et puis, comme il a visité 42 pays en 14 mois, il doit avoir une facture équivalent carbone assez conséquente qu'on doit pouvoir calculer chez Jean-Marc JANCOVICI (1)
En tout cas, même en dissociant l'évènement du jugement moral que je peux porter dessus, et de ma réaction émotionnelle soi-disant spontanée alors qu'elle est visiblement le fruit d'un conditionnement, c'est là une forme primaire de manifestation de l'émotion, qui délasse agréablement du mental sans être un voile trop handicapant.
Un problème ponctuel d'étanchéité autour du chakra du coeur, une confusion entre sensibilité et sensiblerie. Je devrais peut-être regarder des conflits armés aux actus télé, mais ça ne me dit rien. Sauf quand c'est de la fiction. Le plus réaliste possible.
Je pense à Anton Ego, le critique culinaire du film Ratatouille, pour qui la profusion de saveurs lors de la dégustation de la ratatouille préparée par Rémy le rat cuisinier, fait revenir le souvenir de son enfance à travers un flash de genoux écorchés.
Aux trois frêres ennemis du Darjeeling Express qui parviennent à faire un pas de côté par rapport à leur pathologie familiale après qu'ils aient vécu et partagé un drame intime dans la campagne indienne.
Et au mental qui tisse tous ses liens entre ces expériences.
Et qui se prend pour le roi du pétrole, parce que sinon, qui le ferait à sa place ?
(en songeant à la phrase de Flo "Les philosophes écrivent des textes merveilleux sur la liberté du sujet, mais ça ne veut rien dire. C'est juste le mental qui se prend pour Dieu, et qui singe le vrai truc.")
Sans parler de la difficulté à simuler une vie intellectuelle quand on observe le remplissage de la jauge des curseurs de téléchargement sur une application bit torrent.
Les formes émotionnelles plus imbriquées ou sous-produits d'autres, colère, peur, ressassement, viol, inceste et trahison, sont beaucoup plus retorses d'accès.
Tout ça parce qu'au ski j'ai lu un article sur les 12 vidéos les plus créatives du web.
Plus que 11.
(1) Lors d'un aller retour Paris-New-York, un passager émet 900 kg d'équivalent carbone en moyenne (bien plus en classe affaires ou en première), soit un tiers de l'émission annuelle d'un Français tous gaz à effet de serre confondus. En 2 à 3 allers-retours Paris-USA on émet donc l'équivalent de ce qu'un Français émet par an (2,5 tonne d'équivalent carbone).