Cyberdépendance virtuelle, auto-addiction, rédemption de l’objet fascinatoire, progrès dans l’intention de pratiquer le bouddhisme.
dimanche 20 août 2006
Culpabilité, poisson mort, deux cafés et l’addiction
samedi 19 août 2006
Reconnaissons notre besoin de reconnaissance (1)
J’ai révé que mon voisin d'en face, aimable septuagénaire, nous hébergeait quelques temps et m’apprenait qu’il avait été lui aussi porno-addict, d’ailleurs il postait régulièrement sur l’ancien forum d’Orroz. En fait il se dévoilait d'entrée, en m’appelant sans préambule par mon pseudo, en se marrant doucement de cette rupture pacifique d’anonymat : "alors, john warsen, comment ça se passe, cette première année d’abstinence ? -Sans déconner, jean-pierre, t’en étais aussi ? (comme si on avait fait la guerre ensemble… et qu’on en était revenus entiers tous les deux.) Alors, t’étais qui, toi ? c’était quoi ton pseudo ? (comme si c’était important.)
Le besoin de reconnaissance s’exprime ici sous une forme contradictoire : il s’agit à la fois
- d’appartenir à une communauté humaine fondée sur un objectif désirable (la cyber-sobriété sexuelle)
- et de s’en distinguer par la manifestation de qualités individuelles spécifiques, si possible en étant à ce titre adoubé par ses pairs.
Le sentiment de fraternité est-il alors au service de l’égo, ou l’inverse ? A la limite, on s’en moque, du fait que le but est atteint : l’issue de la lutte pour l’obtention de l’abstinence cyber-sexuelle est certaine, le désir fusionnel et le besoin d’individualité font alors bon ménage puisqu’ils se renforcent mutuellement.
mercredi 16 août 2006
La Vue
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mardi 15 août 2006
La vie met longtemps à devenir courte
Publié dans thank god I am me
Commentaires
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…dur…mais il me semble que le plus fort des pardons est celui qu’on s’offre à soi-même.
Rédigé par: nofab | le 16 août 2006 à 20:53 -
Ce n’était en effet pas une très bonne idée de la revoir 20 ans après. Et encore une chance que tu n’aies pas eu la présence d’esprit de etc., tu te serais senti obligé de lui retéléphoner 20 ans plus tard pour t’excuser de cette remarque déplacée.
Le passé c’est le passé et tu ne peux pas changer un truc qui s’est produit, qui plus est contre contre ta volonté, il y a vingt ans.
Un petit conseil: relis ton article précédent sur Ulysse et Personne. :p
Rédigé par: Dado | le 17 août 2006 à 00:50| -
8ème étape du programme AA ?
Rédigé par: Fab | le 17 août 2006 à 17:43|
justement, on en a parlé lundi dernier ! t’as fait la démarche, ça n’a pas marché. L’action n’est pas toujours suivie de la réaction, surtout, comme le dit Dado, 20 ans après. Je ne me vois pas, pour ma part, appeler la copine à ma soeur à qui j’ai bouzillé la dentition de la machoire supérieure suite à l’accident de la voiture que je conduisais. C’était il y a encore plus longtemps que toi, c’est à dire 25 ans ago. De plus, ma soeur n’a plus de nouvelles de cette copine depuis très très lontemps. En y réfléchissant, j’ai quelques remords qui ressurgissent. Bah, ça passera. Et puis, j’ai encore pas franchi le cap de la première. Alors, la huitième !!!!!! -
On ne peut pas réparer ce qui s’est produit dans la matière (les corps) mais on peut réparer ce qui s’est produit dans l’esprit, en l’occurence : la culpabilité. Peut-être en te disant que:
Rédigé par: orroz | le 18 août 2006 à 07:36|
1/ elle était à l’origine de la triangulaire qui a conduit à l’accident
2/ tu as fait la démarche du pardon
3/ elle n’a pas voulu pardonner
Donc, ça lui appartient et pas à toi.
Maintenant, si la culpabilité persiste c’est qu’il y a autre chose… -
“1/ elle était à l’origine de la triangulaire qui a conduit à l’accident”
Rédigé par: flopinette | le 19 août 2006 à 10:23|
‘tain j’adore ! Vas-y John, fais-lui porter le chapeau, à cette &$% ! C’est de sa faute !
Apparemment il y en a qui vont mettre du temps à comprendre qu’autrui n’est jamais responsable de nos actes. Sinon c’est la porte ouverte à toute justification et il n’y a aucune libération possible dans la justification. merci à tous pour vos honorables contributions. Ca me donne plein d’idées pour de nouveaux articles, car j’ai toujours peur de manquer de matière
Rédigé par: john | le 19 août 2006 à 11:44
lundi 14 août 2006
Clinique de la raison si nique
Il y a 15 ans, (difficulté actuelle à ne pas commencer mes phrases par ce tic verbal "il y a 15 ans", "il y a 20 ans", "il y a 25 ans" comme s’il ne m’était rien arrivé de notable depuis) j’ai recopié d’une main tremblante le texte suivant dans un grand cahier noir : " Le désir « d’identité » semble être la plus profonde des programmations inconscientes, tellement cachée que pendant longtemps elle échappe même à la réflexion attentive. En quelque sorte, un « quelqu’un » formel est programmé en nous comme porteur de nos identifications sociales. Il assure en tous lieux le primat de ce qui m’est étranger à ce qui m’est propre; là où le moi semble être, les autres étaient là avant moi pour m’automatiser par ma socialisation. La vraie expérience que nous faisons de nous-mêmes, dans un n’être personne originel, reste enseveli dans ce monde sous le tabou et la panique. Au fond, aucune vie n’a de nom. C’est le "personne" en nous, conscient de lui-même - il ne reçoit nom et identité qu’à sa "naissance sociale" qui demeure la source vivante de la liberté. C’est le "personne" vivant qui, en dépit des atrocités de la socialisation, se souvient des paradis énergétiques au-dessous des personnalités. Son principe vital, c’est le corps doué d’une présence d’esprit que nous devons appeler non pas nobody mais yesbody, et qui, au cours de l’individuation, est à même de passer du narcissisme réflexif à la découverte réfléchie de soi dans la totalité du monde. Mais si jusqu’à présent des incursions mystiques dans ces zônes les plus intérieures du vacuum préindividuel étaient l’affaire exclusive de minorités méditantes, il y a aujourd’hui de bonnes raisons d’espérer que pour une telle "Aufklärung" se trouveront aussi, enfin, des majorités dans notre monde déchiré par des identifications en lutte. Il n’est pas rare qu’il soit indispensable, dans l’intérèt de la simple survie, de pouvoir être personne, comme l’Odyssée le montre dans son passage le plus grandiose et le plus drôle. Au moment décisif de son errance, après s’être enfui de la caverne du Cyclope aveuglé, Ulysse, le héros grec doué de présence d’esprit, crie à ce dernier : c’est Personne qui t’a aveuglé ! C’est ainsi qu’on triomphe de la mono-ocularité et de l’identité. Par ce cri, Ulysse, le maître de l’auto-conservation astucieuse, atteint le sommet de la présence d’esprit. Il quitte la sphère des causalités morales primitives, le piège de la vengeance. Dès lors, il est à l’abri de la jalousie des Dieux. Les Dieux se moquent du Cyclope quand il les exhorte de le venger. De qui ? De Personne ? Cela était et restera l’utopie d’une vie consciente dans un monde où chacun peut s’arroger le droit d’être Ulysse et de laisser vivre le "personne" en dépit de l’histoire, de la politique, de la citoyenneté, de l’être-quelqu’un. Sous la forme de son corps éveillé, il doit commencer l’errance de sa vie qui ne lui épargne rien. Exposé à un danger, l’homme doué de présence d’esprit redécouvre en lui son "n’être personne". Entre les deux pôles du n’être personne et de l’être quelqu’un se tendent les aventures et les vicissitudes de la vie consciente. En elle disparaît définitivement toute fiction d’un moi. C’est pourquoi c’est Ulysse, et non pas Hamlet, qui est le vrai ancêtre de l’intelligence moderne et perpétuelle". Peter Sloterdijk, "Critique de la raison cynique" J’envisageais de me gausser doucement de ce texte, de ses fulgurances brumeuses, de ses voeux impies et impuissants à faire advenir un "éclaircissement" conjuré phrase après phrase par une imbitabilité qui fleure bon l’hermétisme et la claustrophilie philosophiques - alors que Michel Onfray casse la baraque avec sa langue claire et précise bien qu'à mon avis inutilement revancharde. Au passage, j’aurais ricané de ma propension à m’embarquer pour nulle part à bord de navires théoriques qui prenaient l’eau avant même d’être sortis du port, (le bouquin de Sloterdijk fait 700 pages du même tonneau), et puis… bien que le nombre de ses disciples réalisés soit sans doute très réduit, je suis tombé sur une interview du bonhomme qui met un peu de lumière dans sa soupe, et j’ai réfléchi que ce texte me parle quand même de quelque chose que je ne méconnais pas entièrement : les "paradis énergétiques au-dessous des personnalités", bon sang mais c’est bien dur ! sont ceux que j’ai arpentés fiévreusement, titubant sur les trottoirs glissants du cyber-porno, mon "être-quelqu’un" réduit à un oeil, une main sur la souris et l’autre dans le froc, et de ma fenètre, aujourd’hui, il me semble bien que le "n’être personne" trouve une application concrète dans le fait que pour s’en sortir, il faut se faire si petit que le porno ne puisse nous trouver. Avec l’humilité substituée à l’humiliation, évidemment. Mais il est difficile de faire le malin et de rester humble en même temps. Aujourd’hui je fais le malin, on fera un point sur l’humilité demain.
Publié dans deux doigts dans la prise de tête
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salut john..
fallait pointer du doigts ce qu’il fallait regardez…
j’aurais pas trouvez..
“O Theuth, découvreur d’arts sans rival, autre est celui qui est capable de mettre au jour les procédés d’un art, autre celui qui l’est, d’apprécier quel en est le lot de dommage ou d’utilité pour les hommes appelés à s’en servir ! Et voilà maintenant que toi, en ta qualité de père des lettres de l’écriture, tu te plais à doter ton enfant d’un pouvoir contraire de celui qu’il possède. Car cette invention, en dispensant les hommes d’exercer leur mémoire, produira l’oubli dans l’âme de ceux qui en auront acquis la connaissance ; en tant que, confiants dans l’écriture, ils chercheront au dehors, grâce à des caractères étrangers, non point au dedans et grâce à eux-mêmes, le moyen de se ressouvenir”
je trouvais bizarement ces deux textes complementaires…
(source cf :http://www.decroissance.info/Les-illusions-de-la-techno)
Rédigé par: roul | le 14 août 2006 à 17:33mardi 25 juillet 2006
Je veux du nougat
Ma soeur devait avoir 5 ou 6 ans et c’était la chouchoute à son papa. Nous, les garçons, on était un peu jaloux et observions dubitatifs cette discrimination positive, mais y’avait pas grand chose à faire, et puis on se tapait suffisamment dessus - 18 mois nous séparaient - pour avoir de quoi se distraire. Un soir, v’là qu’la soeurette part abruptement sur une idée fixe : "Je veux du nougat". (un peu comme "les seins des femmes" du post précédent)
Absence de friandise dans la maison n’empèche pas le désir de se manifester avec force.
Il veut souvent s’éprouver lui-même, bien qu’il prétende tendre à sa satisfaction.
"Je veux du nougat".
-On t’a dit qu’y en a pas.
"Je veux du nougat quand même."
-Ca commence à bien faire.
"Je veux du nougat ! Je veux du nougat ! Je veux du nougat !"
Bien qu’inconcevable eu égard au traitement de faveur dont elle jouissait alors, la chute est prévisible : devant la réitération insensée du mantra, mon père finit par lui mettre une méga-fessée et zou, au lit.
Braillements inconsolables.
Il remonte dans sa chambre :
"Et maintenant, tu veux encore du nougat ?"
Elle, entre deux sanglots, et d’une voix hachée :
"Hou-ou-ui-ui-ui !!! "
Ce fut le seul épisode vraiment psycho de ma soeur, qui s’arrangea ensuite pour avoir des désirs mieux adaptés à ses ressources, dût-elle se les créer.
Quelle ne fut pas ma surprise, bien des années plus tard, d’entendre Brigitte Fontaine sortir "le nougat", qui raconte à peu près la même histoire.
Il y en a aussi une variante chez Goossens, mais il faudra que je la retrouve dans mes vieux Fluide Glacial à la rentrée.
On a le temps.
Le désir de nougat a un peu perdu de sa lancinance.
J’ai redécouvert le chocolat.
Publié dans thank god I am me | Lien permanent
Commentaires
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La quête de l’état de chouchoute à son papa peut faire des ravages quand on devient grande fifille.
Rédigé par: Fabienne | le 26 juillet 2006 à 01:35|
Il faut juste apprendre à s’auto-individuer. Chez moi, c’est pas une mince affaire mais avec du temps et de la persévérance, on arrive à tout.
J’ai pu, grâce à ton post, revenir sur des souvenirs d’enfance que je croyais oubliés. Mais sans doute les avais-je occultés pour moins me responsabiliser.
En tout cas, merci pour ton post. Il a fait du bien à une ancienne chouchoute à son papa qui enfin accepte cet état par rapport à un frère et une soeur qui s’en fichent bien de savoir s’il y en avait un ou une que le soi disant papa préférait.
Accepter ce qui a été mais qui ne sera plus.
Et puis, au fait, merci pour ton lien sur ton blog d’avant les vacances. J’ai apprécié l’intention-;) -
y a t’il une vie avant la mort ?
Rédigé par: taguon | le 09 août 2006 à 02:51
y a t’il une mort avant la vie ?
y a t’il une vie avant la vie ?
y a t’il une mort avant la mort ?
y a t’il une vie après la mort ?
y a t’il une mort après la vie ?
y a t’il une vie après la vie ?
y a t’il une mort après la mort ?
lundi 24 juillet 2006
Au commencement des temps
Il n’échappera à personne que cette planche de bédé a été conçue et réalisée par une femme.
Vive les femmes, donc.
Publié dans tombés du camion
En tous cas, c’est le rêve le plus rigolo que j’ai jamais lu. Et comme le disait Corneille, le vrai n’est jamais vraisemblable. Ou un truc comme ça. Ou bien il l’a pensé très fort.
Rédigé par: Dado | le 17 août 2006 à 00:56|
C’est évident pour moi qu’il se sentait super mal de son mensonge au moment même où il mentait (fallait voir comment il tordait sa serviette), et que c’est ce malaise qui l’a obligé à avouer la vérité finalement. C’est ce que j’appelle s’auto-niquer.
Rédigé par: flopinette | le 05 décembre 2007 à 14:54|
Rédigé par: john | le 06 décembre 2007 à 11:33|
http://fredericjoignot.blog.lemonde.fr/2007/12/08/autosabotage-galere-garantie-2/
Rédigé par: johnwarsen | le 08 décembre 2007 à 12:40|
Rédigé par: flopinette | le 09 décembre 2007 à 21:30|
Rédigé par: johnwarsen | le 10 décembre 2007 à 10:53