dimanche 9 juillet 2006

Transmissions


Quand j’ai eu 13 ans, mon père m’a emmené voir Little Big Man au ciné-club de l’IUT de Lannion, film auquel il vouait une profonde admiration sans trop pouvoir nous expliquer pourquoi, et que je pense liée à la simplicité et la profondeur des liens qui se tissent entre Dustin Hoffmann et son grand-père adoptif, alors que les filiations sont diablement plus épineuses chez les Warsens depuis au moins l’aube de l’humanité. Ce faisant il m’a alors "transmis" ce qu’il considérait comme la quintessence des valeurs humaines dans l’esprit le plus sacré qu’un marxiste puisse concevoir.
Hier soir j’ai montré ce film à mon fils (14 ans) dans le même esprit.
Il m’a dit que c’était un film très spirituel, et que maintenant il comprenait pourquoi "j’étais comme ça" (?)
Ce que les Indiens d’amérique du nord nous ont transmis avant de disparaitre, à part le souvenir romancé par les enfants de leurs bourreaux d’une civilisation édenique qui renvoie aux fariboles éternelles de l’homme - en - harmonie - avec - la - nature, c’est le tabac, grâce auquel ils ont peut-être ourdi de faire des millions de morts post mortem de par le monde au moment même où ils voyaient leur inéluctable fin.
Ca fait un peu mesquin et conspirationniste, mais faites interpréter un petit texte sur cette hypothèse par un historien qui se prend une flèche dans le bide avant de parvenir à la fin de son explication, et vous aurez un sketch rigolo. Chaque fois que j’allume une clope, je pense à eux. Bien joué, messieurs les Peaux Rouges.
Mon grand-père, lui, m’emmenait l’été voir des westerns et des grands films d’aventure au Kinopanorama de la Motte Picquet ou à l’Artel Champigny les étés où j’allais le visiter à Créteil. Il y prenait un vif plaisir, qu’il ne s’était pas autorisé dans l’éducation de ses enfants. Lawrence d’Arabie, Il était une fois dans l’ouest ou Autant en emporte le vent m’ont ainsi laissé d’impérissables souvenirs autant liés à l’émerveillement adolescent devant les chatoiements des romances en technicolor qu’à l’indulgente et inédite complicité de l’aïeul qui en toutes autres circonstances monopolisait la parole, qui Incarnait La Parole dans les repas de famille : occasions tout aussi inédites de m’interroger sur le soudain silence paternel.
Bref. Au retour du cinéma, je me laissais gaver de confiture de framboises par ma grand-mère en dévorant la collection du journal Spirou qui m’attendait au grenier. Papi était fâché avec sa soeur pour une histoire de succession immobilière en indivision sur laquelle ils n’avaient pu tomber d’accord sans que l’un d’eux s’imagine lésé et rompe les relations diplomatiques. Trente ans plus tard, mon père et ses frères se sont brouillés à mort pour d’identiques raisons, et c’est un de mes oncles qui a rameuté toute la marmaille de la fratrie pour un week-end "Goodbye à Créteil" début juillet puisqu’il vit dans la maison qui jouxte celle de mes grands-parents et qu’elles vont être vendues. J’ai eu ainsi l’occasion de passer une nuit dans cette maison inhabitée depuis 3 ans, vide de meubles et aux plafonds craquelés et décrépits, cette maison que j’ai connue ors, pourpres, ris et jeux. Mon grand-père est mort en 93, et ma grand-mère l’été dernier. Il nous a légués cet "élitisme qui fait encenser l’émotionnalité complaisante d’individus complètement cérébraux mais fans d’auto-analyse, et qui fait ignorer tout ce qui se passe en-dessous du diaphragme." selon la jolie formule de flo, et contre lequel il serait vain de chercher à se rebeller, sous peine de tomber dans l’erreur suggérée par l’Empereur à Luc Skywalker dans Le Retour du Jedi : "donne libre cours à ta colère contre moi" (mais ça marche avec toute la smala des émotions et jugements négatifs) "et tu ne m’en rejoindras que plus tôt du côté obscur" ou quelque chose comme ça.
Cette maison pleine de fantômes de souvenirs, mais pour le futur acquéreur elle ne sera que bonne affaire une fois remise à neuf. Et les fantômes iront vivre ailleurs. C’est la même force qui dégrade la maison de mes grands parents et qui fait pousser l’herbe dans mon jardin, la bonne comme la mauvaise.
On transmet ce qu’on peut. Flo me suggère de "me faire transmettre le vase par les moines car c’est la base des yogas" mais cette semaine-là je me ferai transmettre l’appartement de mes parents en indivision avec mon frère et ma soeur. Avec évidemment une bonne probabilité qu’on se foute sur la gueule après leur décès, bien que nos relations soient actuellement cordiales, pour la raison que les mêmes causes engendrent les mêmes effets. D’où l’intérèt d’assortir ma sympathie cérébrale envers le bouddhisme d’un début de passage à l’acte. Bien que je me sente proche de la position de lds qui prétexte qu’il faille "des préliminaires, un maître, l’intention pure d’agir pour le bien de tous les êtres…" sans parler du fait que ce qui me retient depuis 25 ans c’est une vague peur du ridicule de me retrouver en pyjama à réciter des mantras envers des divinités exotiques. Et ça, si je regarde bien, je sais qui me l’a transmis, et de qui il le tenait. Et contre quoi c’était censé les protéger. Heureusement, un Jedi ne cherche jamais à se venger.
Sur les émotions et la fin de vie j’ai bien aimé le post trouvé en lien d’Iznogoud -spéciale dédicace pour Fabienne, Yo !
Je pars en retraite spirituelle au camping Bimbo de Biscarosse, c’est là que vous pouvez me transmettre vos commentaires pendant les 15 prochains jours. N’oubliez pas votre maillot.


Commentaires

  1. Bonne vacances alors ! C’est un excellent post, j’ai bien rigolé.
  2. Je ne sais pas si tu as vu, mais il y a 4 semaines possibles chez les lopön. Si tu ne trouves pas moyen de t’y rendre (alors que tu trouves celui de partir 15 jours en camping), tu m’auras convaincue que ton intérêt pour le bouddhisme est purement fascinatoire, et que tu préfères la position de victime passive à celle du mec qui essaie vraiment de s’en sortir. Il est vrai que la position de victime passive a un avantage : on a l’espoir que quand on s’y mettra, tout ira bien. Quand on s’y est mis, on voit en revanche tout ce qui reste à faire, et bien que les problèmes courants soient résolus, c’est peut-être moins réjouissant que des lendemains qui scintillent par le fait d’être toujours repoussés au lendemain.
  3. aarh, mes fidèles grognards…
    (pincement d’oreille + larme à l’oeil ;-) )
    dado, je ne pense pas que mon post soit excellent, sinon j’en retirerais la même jubilation que toi, or il n’en est rien :( je crois que l’objectivation de ma problématique n’arrange pas mes caramels mous, et que tant que mon blog me sert à ça, ben ça n’avance pas des masses. Néanmoins je suis content qu’il en fasse rire au moins un !
    flo, merci pour “l’intérèt fascinatoire” qui résume bien mon attitude par rapport à la vie dans son ensemble. Je vais méditer là-dessus en débronzant de honte.
  4. Ca fait tout de même bien plaisir de lire un amateur de Goossens. Il n’y en a pas tant que cela.

mardi 4 juillet 2006

Impunité, énergie et déchets


Je me demandais comment j’avais pu me laisser suborner par le porno et m’y complaire quelques années en toute impunité, alors je suis allé chercher le mot dans cet excellent dictionnaire en me rappelant mes jeunes années, où l’on m’avait appris "les cinq commandements que je dois respecter pour devenir un être humain" :
1er Commandement : Tu n’emploieras aucun mot dont le sens ne te soit bien clair.
- dans le doute, je consulterai un dictionnaire.
2ème Commandement : Quand un mot possède plusieurs acceptions, tu ne manques jamais de définir celle dans laquelle tu l’emploies.
- pour définir le sens exact du mot que j’utilise, je regarderai la chose définie depuis Sirius, et je dirai ce que j’ai vu.
3ème Commandement : Tu seras économe de mots.
- Je n’en utiliserai aucun qui ne soit indispensable à l’expression de ma pensée.
- Je bannirai adjectifs et adverbes chaque fois que c’est possible ; s’ils sont nécessaires, je préférerai les plus brefs et les moins superlatifs.
4ème Commandement : Tu ne te payeras pas de mots.
- J’éviterai les effets sonores et les équivoques.
5ème Commandement : Tu affineras ta sensibilité aux nuances.
- Je ne dirai pas «ennuyeux» pour «contrariant» ;
- Je ne dirai pas «immense» pour «énorme» ;
- Je ne dirai pas «aptitudes» ou «pouvoirs» pour «propriétés» ;
- Je choisirai mes mots avec le plus grand soin.
… ET JE DEVIENDRAI HUMAIN : LA PENSÉE INTELLIGENTE EST CE QUI DISTINGUE L’HOMME DE L’ANIMAL ET DE LA CHOSE.

IMPUNITÉ, subst. fém.
A. Absence de punition, de châtiment. Garantir l’impunité à quelqu’un, jouir de l’impunité; impunité absolue, totale, légale; l’impunité enhardit qqn. Trois causes les favorisent [la cupidité, l’intérêt], le secret, la liberté sans frein, et la certitude de l’impunité.
B. [Constr. avec un compl. prép. de désignant une pers. ou un acte] Caractère impuni de quelque chose, quelqu’un; ce fait. L’impunité des scélérats, d’un crime. L’impunité du banditisme soi-disant politique est notre danger public. L’ordre est désarmé (AMIEL, Journal, 1866, p. 509). Chacun sait qu’il s’est rendu coupable de forfaiture et (…) son impunité est un défi aux lois (CLEMENCEAU) : Ah! cette tristesse, les plus coupables échappant au châtiment, promenant leur impunité au soleil, tandis que des innocents pourrissent dans la terre!
du coup, je suis tombé sur Jean-Marc Jancovici à la radio, qui me rappelle au bon moment que c’est la même impunité avec laquelle je fais 250 kms par jour pour aller bosser à bord d’un véhicule circulant à l’énergie fossile alors que je sais très bien que j’accélère ainsi la dégradation de la planète, la rendant invivable pour mes enfants et mes prochaines incarnations. Seul le solaire, l’éolien et les énergies renouvelables non encore exploitées nous sauverons de l’enfer sur terre. Le lendemain un titre de la presse régionale m’accroche l’oeil : l’école des Mines de Nantes envisage de récupérer l’énergie des vagues, et je trouve ça génial.
Je me dis qu’un physicien bricoleur devrait se pencher sur la cyberdépendance, filière prometteuse : les pornoaddicts sont de vraies petites centrales nucléaires à l’envers, qui brûlent toute leur énergie et s’irradient eux-mêmes avec leurs déchets. Et le sevrage est loin de tout remettre à l’endroit.

Commentaires

  1. Ces cinq commandements sont une vraie horreur. Ou bien faut-il comprendre que les écrivains sont inhumains ?

  2. c’est parce que tu les utilises inconsciemment, ce sont pour toi des habitudes acquises qui ne te demandent guère d’efforts. Je pense qu’il est salubre d’exhiber cette tuyauterie pour tous ceux qui peinent à s’élever au dessus du borborygme - je pense aux footodépendants, dont le sort est à peine enviable au mien.

  3. C’est curieux, parce qu’il me semble que l’écrivain, par définition, n’utilise jamais ces commandements. L’écrivain passe son temps à se payer de mots, c’est son métier. Celui qui devrait les employer, c’est le philosophe… mais en général, lui aussi, se paie de mots.

  4. l’écrivain et le philosophe ont en commun d’avoir à utiliser les mots comme véhicule de leur pensée, donc de devoir les choisir avec précision. Mais le premier recherche les équivoques alors que le second se doit de les employer dans un sens univoque. Il me semble que tu as fait un commentaire récent là-dessus, mais je ne l’ai pas retrouvé.

Karma Coma


Un des piliers du forum dépendance sexuelle a rechuté hier matin après 9 mois de sobriété.
Allons bon.
Dans le Landerneau de l’abstinence, cette nouvelle est loin de jeter la consternation, puisqu’un nombre incalculable de 17 messages de soutien inconditionnel est parvenu au malheureux, qui s’accusait à nouveau de n’être qu’une merde, je ne mérite pas de vivre, ou alors de vivre caché sans internet, bref, les trucs que j’écrirais si ça m’arrivait.
C’est difficile de se sevrer avec discernement : au début, il faut beaucoup y penser pour trouver la force de décrocher, après il faut tâcher d’y penser moins pour ne pas rester jambes ballantes au bord du trou fumant jonché de poétiques décombres que fut notre vie, mais ne pas l’oublier tout à fait pour ne pas se faire recrocher au calbuth par ces forces qui nous dépassent. Il faut joindre la persévérance au lâcher-prise. Le gars était surexposé au danger, de par sa fonction de créateur du forum, c’est un peu comme si un pochtron en renonce avait ouvert un bistrot au lendemain de sa dernière cuite. Je le remercie sincèrement de s’être laissé avoir, c’est une leçon d’humilité et un avertissement à tous les pornodeps en préretraite.
Il n’a guère d’autre choix que de remonter sur le vélo, quitte à plier le forum pour sauver ses fesses, comme Spirit il y a quelques semaines.
Au début de mon premier sevrage, je m’imaginais number one sur le podium du rétablissement.
Je jalousais ceux qui avaient plus d’abstinence que moi, leurs traits d’esprit et la pertinence de leur analyse.
Heureusement, ça m’a un peu passé.
J’applique toujours la même recette : pas de filtre. Pas de contrôle parental.
Juste le souvenir de la terrible raclée infligée par la compulsion, et le désir, qui croît avec le temps, de ne pas y retourner. Je ne sais si je mérite mieux que de nager dans le caniveau à contre courant, parce que la question est mal posée. Nous ne "méritons" que dalle, parce que ce que nous obtenons est au confluent de nos actes et de déterminismes environnementaux dont nous ne percevons qu’une petite partie. M’enfin on peut déjà essayer d’influer sur ceux qu’on croit capter plutôt que de se lamenter sur l’impalpable.
Je présente globalement les mêmes symptômes que P** : je ne communique pas beaucoup et je laisse parfois les choses aller. Je passe encore trop de temps sur l’ordinateur, ce qui fait que ma femme se sent cybernée alors que j’ai l’impression d’avoir progressé. Je suppose que ce qui me sauve, c’est une recherche de plus d’honnèteté et de bien-être au quotidien.
Sinon, suite à mes petites réflexions sur Dieu en kit, et vu que la Femme Noire revêt toujours pour moi et pour aujourd’hui les attributs de la divinité, je me suis dit qu’il est hors de question d’entretenir l’idée de faire l’amour avec Dieu. Non seulement c’est pure présomption, et je ne dis pas ça uniquement à cause du regard amusé que trois négrillonnes ont jeté sur moi ce week-end à Créteil, mais ça me rappelle les risques illustrés par tous ceux qui l’ayant rencontré sous LSD, ne se sont jamais remis après-coup de sa Persistante Absence. Alors, la question de lui rendre un culte priapique et commémoratif prend un sacré coup de vieux. Dieu ne désire certainement pas que nous consumions notre énergie en vain. Je n’irai pas non plus demain postuler pour bosser dans un foyer d’accueil pour blackettes en difficulté, ma femme l’a fait il y a quelques années avec plus de professionnalisme que je ne saurais en rêver. M’enfin, avec l’abstinence et le programme de 12 étapes, soit ça me passe, soit je trouverai un truc à faire avec ça.

Commentaires

  1. Le pilier qui a rechuté. Dommage mais prévisible. La dernière fois que j’ai fait un tour sur son site il y a quelques semaines, j’ai constaté qu’il était en croisade contre la porno, et pas juste un peu. L’effort est louable et compréhensible. La porno c’est vraiment que de la merde. Et pire encore car au moins la merde peut fertiliser les jardins. Mais la porno n’a rien à voir avec notre dépendance. Elle n’est qu’un support choisi arbitrairement à notre jeune époque. Le vrai noeud auquel il est bon de s’attarder, c’est celui des émotions refoulées qui engendrent la compulsion et des réflexes pavloviens qui nous poussent à éluder les problèmes avec autant de grâce que de pauvres chiens privés d’intelligence.

    Le sevrage nécessite de l’expérience, je le comprends plus que jamais. A force d’essais et d’erreurs, on en vient à saisir l’attitude à avoir face à un ennemi qui a plus d’un tour dans son sac. Nul doute que P** trouvera sa voie. Enfin, je l’espère sincèrement.

    Concernant ta recette du succès, je suis d’accord avec l’absence de filtre. En mettre un n’est pas de bon augure et c’est sous-estimer la luxure. Dans les WC, le filtre n’a plus tellement d’efficacité de toute façon.

    Bonne journée frère John.

  2. Le sevrage serait bien plus simple avec quelques notions de physiologie subtile. C’est une simple question de souffles placés au mauvais endroit. Au fait, John, je ne sais pas si tu as vu ma proposition de venir à la 1ere semaine du lopön (du 23 au 30 juillet). Après ça, tu aurais les moyens de remettre tes souffles au bon endroit et d’arrêter de geindre (en effet, il est possible de demander aux moines la transmission des trulkors, et qui dit trulkors dit vase, et qui dit vase dit contrôle des souffles. La pratique n’est pas compliquée, et demande surtout de la constance. Ensuite tu pourras aller porter la vraie bonne parole sur les forums… je veux dire la bonne parole du mec qui n’en a réellement plus besoin, et pas celle du mec qui se retient…)

  3. frêre Spirit, il me semble que frère Desproges préconisait une méthode pour éviter les attaques de la luxure dans les cabinets : éteindre la lumière.
    Flo, elle est où ta proposition ? à part sous mon nez, je veux dire.
    Pas possible la semaine du 23 juillet pour moi; ne vaudrait-il pas mieux que je commence par les préliminaires et le stage fin aout avec Khenpo Tenpa Yungdrung si j’en avais l’occasion ?

  4. Il me semblait t’avoir proposé ça suite à un de tes commentaires sur mon blog, mais c’est vrai que t’y es peut-être pas retourné (et tu n’es pas obligé). Tu peux aller effectivement pour les préliminaires mais il faudrait te faire transmettre le vase par les moines car c’est la base des yogas.

  5. En quelques mots le résumé de la problématique ! Tout est question de la bonne distance face au porno. La distance est variable en fonction du temps de sevrage…

    Mais comme le fait remarquer Spirit, le porno n’est qu’un symptôme : “l’arbre qui cache la forêt des causes”. Et maintenant que je commence à explorer cette forêt, tout me semble de plus en plus obscur. Et mon addiction au porno finalement… secondaire.

    A bientôt, Nicolas.

  6. la forêt est obscure, certes, mais nous y rajoutons souvent notre lampe qui n’éclaire souvent qu’en lumière noire.
    Je t’indique quelques mots, qui désignent un état pour rester calme dans la forèt :

    “L’être humain est un lieu d’accueil
    Chaque matin un nouvel arrivant.

    Une joie, une déprime, une bassesse,
    une prise de conscience momentanée arrive,
    Tel un visiteur inattendu.

    Accueille-les, divertis-les tous
    Même s’il s’agit d’une foule de regrets
    Qui d’un seul coup balaye ta maison
    et la vide de tous ses biens.

    Chaque hôte, quel qu’il soit, traite-le avec respect,
    Peut-être te prépare-t-il
    A de nouveaux ravissements.

    Les noires pensées, la honte, la malveillance,
    Rencontre-les à ta porte en riant
    et invite-les à entrer.

    Sois reconnaissant envers celui qui arrive
    Quel qu’il soit.
    Car chacun est envoyé comme un guide de l’au-delà.”

    cité par Jack Kornfield dans “après l’extase, la lessive”

mercredi 28 juin 2006

Religions imaginaires, Reliances réelles


Jean-Paul Sartre (1905-1980) disait : la religion, c’est l’échappatoire de ceux qui sont trop lâches pour se reconnaître responsables de leurs propres destinées.
Il parlait de la religion en tant que fait institutionnel, et fut un aventurier de la conscience né l’année du divorce entre l’église et l’état : la coupe était pleine, le torchon brûlait et les gosses se mouchaient dans les rideaux. Il était révolté par la soumission des consciences depuis vingt siècles à cet espoir mensonger imposé par les puissants aux faibles : ça ira mieux demain.
Le dépendant sait bien qu’il ne maîtrise pas sa compulsion, et en déduit un peu hâtivement qu’il est irresponsable. Il évite d’y penser trop souvent, car se réclamer de son irresponsabilité pour justifier sa propre méconduite, il se doute qu’il n’a guère de chance avec ça d’éveiller ni sa sympathie propre, ni celle de ses semblables.
Et en même temps, c’est une attitude de défi cosmique : il s’agit de forcer la main à Dieu pour le forcer à sortir de son silence-indifférence. Je me rappelle quand je picolais, j’aurais bien aimé qu’il me foudroie à la porte du bistrot ou qu’il congèle mon bras au moment de porter le verre à mes lèvres. Le faire exploser en vol, ça aurait été top moumoute.
Bref, un cocktail malheureux de narcissisme outrancier et de chantage spirituel qui n’hésite pas à se prendre en otage puis à s’exécuter si nos revendications ne sont pas satisfaites, et on voit mal comment elles pourraient l’être dans ces conditions. La seule façon d’obliger Dieu à nous donner un coup de main, c’est de faire le ménage dans notre maison, et non se scandaliser de son incapacité à venir nous sortir du petit merdier portatif dans lequel nous nous sommes laissés enfermer.
Religion vient de religere, en latin "relier" : les hommes à leur créateur, mais aussi entre eux.
Le fait religieux collectif était le garant de la cohésion sociale. Avec la mondialisation, l’évolution des démocraties vers la laïcité, l’essor de l’individualisme über alles, le religieux mute en spirituel au milieu de la scène 2 du drame de l’effondrement de la Conscience Historique, et on n’a même plus le temps de l’enterrer en grandes pompes avant qu’il revienne par la fenètre restée malencontreusement ouverte pour aérer la pièce où nous sommes de plus en plus nombreux à vivre dans une atmosphère qui s’amenuise en oxygène, sans parler de l’état du frigo, dont le ravitaillement en vol devient problématique. Pour dépeindre le désarroi post-moderne avec élégance et de légèreté,
Desproges disait "si Dieu existe, il est pas souvent au bureau".
Virilio l’énonce plus aigrement, lui qui est un désespéré professionnel alors que j’ai gardé la candeur du bénévole : "Aujourd’hui ce qui naît, c’est un monde dissocié, fractalisé. On me parle d’individualisme et de liberté, je rigole. C’est comme si on me disait que les morceaux d’une bombe à fragmentation ont trouvé leur liberté. L’individu isolé n’est pas un individu libéré, c’est un individu défait. On assiste à la défaite de l’individu."
Chez les Alcooliques Anonymes, on a inventé ce que j’appelle "dieu en kit" et eux "dieu tel que je le conçois" : il est hors de question que nous nous foutions sur la gueule à propos des conceptions d’untel ou d’untel sur ce qu’est ou n’est pas Dieu alors que nous sommes réunis pour cesser de boire et rester abstinents. Ce que nous mesurons dans le mouvement, c’est les effets de l’idée de dieu sur nos consciences. Les pratiquants les plus avancés du programme - on nous suggère prière et méditation sans s’étendre sur les détails pratiques - confessent volontiers qu’ayant prié pour l’obtention de faveurs personnelles, ils les ont rarement obtenues, mais se sont trouvés nantis de ressources qui correspondaient plus à leurs besoins réels qu’à leurs désirs, et les plus athées reconnaissent que si chacun d’entre nous a l’impression de recevoir en réunion plus que ce qu’il donne, il faut bien que le reste vienne de quelque part.
Il y a aussi de grands enseignements cachés à retirer du Bokononisme inventé par Vonnegut dans le Berceau du chat, du Mercerisme décrit par Dick dans Les androides rêvent-ils de moutons électriques (Blade Runner), et du culte des morts imaginé par Russell Banks dans La relation de mon emprisonnement.
Voili voualou.

Commentaires

  1. salut jhonn…

    jmétais toujours demandé pourquoi les sectes existais et comment des gens pouvais vouloir tombé dans de tel groupe et pendant ce temps la j’avais pas vue que je me coupais du monde exterieur.

    jvais jeté un pavé dans la mare mais j’ai l’impression que tout ca c’est de l’affectif, on court aprés le mythe qu’on est independant..

    s’thistoire de mental qui serais pas bon,, la dualité.. toute ces grande idée c’est pas juste l’animal qui communique avec le “civilisé”, le cerveaux primitif qui serais en discours permanent avec le cerveaux “evolué” et vis versa?????

    ps : tu parlais du “relié”, c’est pour ca que jme suis permis de te parler du “coupé”

  2. s’il y avait dialogue entre l’archéocortex et la conscience, ça se saurait…ils sont un peu fâchés quoiqu’obligés de cohabiter sous le même crâne.
    Le plus souvent ils font chambre à part.

  3. heuuu… john.. l’idée a 2 balle que je te disais, que le primitif parlais au culturel, en gros tes emotions sont interpreté par ta culture (ta façon de voir) … et que le porno fait partie de notre culture.

    en trés gros quand ta une emotion, tu l’interprete comme ton univers ta façonné.

    et que la quete spirituel c’étais une quete affective, trouvé une place dans un groupe..

    voila pourquoi des grand “spirituel” avais quelque fois des comportement pas franchement spirituel (sai baba par exemple…)

    voila en même temps c’est pas franchement nouveau ce que je dit…

    et j’ai jamais dit que je pouvais pas dire des conneries voir des enormes connerie (et ca c’est bon;-))

  4. Jpourrais pas voir ta reponse avant longtemps john…

    merci pour ton blog, faire partager ton experience..

    pas evident de mettre ses idée sur papier et tu te demerde pas mal..

    allez j’arrette la brosse a reluire, ca va faire des trou dans tes pompes sinon.

  5. ce qui fait des trous dans mes pompes, c’est les idées des autres. Je suis obligé de voler les miennes, je n’en ai jamais eu la queue d’une.
    Oups ! mon identité est assise sur des préférences/affinités, mais mon mental n’arrive pas à me persuader qu’un “reader’s digest” aide une personnalité à émerger.
    Alors je regarde mes pieds à travers les trous des théories des autres.
    Tu sais, l’irruption du porno dans notre culture, c’est très récent. Alors que nos émotions sont assez anciennes. Elles ne sont pas “interprétées” par le porno, elles sont sanibroyées.
    tu me fais songer à ce passage d’anciennes écritures :”Un souvenir me revient, qui jette une lumière crue sur cette tragédie. Je me trouve avoir eu pour presque ami un gros industriel immensément riche, un peu primaire comme la plupart des gros industriels, mais superficiellement cultivé. Il jouait volontiers les mécènes : on aime assez, dans ces milieux, se prendre pour Laurent-le-Magnifique. Mon homme recevait avec faste, s’entourait quand il pouvait de savants et d’artistes, et il parlait. Plus qu’assez riche pour être sûr de tout savoir, il parlait de tout et du reste, mais un sujet avait sa préférence : lui-même. Un jour, après un diner au champagne suivi d’une soirée au whisky, il m’emmena dans sa bibliothèque pour me faire admirer une collection, admirable en vérité, d’art pornographique. J’admirai donc, et lui aussi, mais il en goûtait les charmes peut-être un peu trop directement, et les stimuli directs sont -ô mânes de Schopenhauer- cruellement … diminuants ! Egrillard d’abord, son regard s’assombrit et sa verve céda à d’amères nostalgies.
    “Mon cher”, me dit-il, “nous avons mal choisi l’heure de notre atterrissage sur cette planète. Quelle lugubre époque ! Ce n’est vraiment plus la peine d’être riche. Mon garçon de bureau roule voiture et mon valet de pied, bâti quelque peu en athlète et qui s’habille à la Belle Jardinière, taille plus fière figure que ne m’en donne mon tailleur londonien. Mais, la fin de tout, c’est les femmes : elles nous envoient promener ! Elles nous préfèrent les jeunes flics et les chanteurs de charme des boulevards extérieurs. L’argent ? Elles s’en foutent ! Elles prennent un malin plaisir à nous faire marcher en ne marchant pas. Quand j’étais jeune, un homme à peu près arrivé se serait déshonoré s’il n’avait mis dans ses meubles une ou même plusieurs danseuses à l’Opéra, pour ne rien dire des “petits rats”. Aujourd’hui ? Quelle époque !…”
    Peut-on douter que ce malheureux était impuissant à vouloir et même à tolérer que la machine fût mise au service des hommes du peuple ? De ce peuple dont le rôle, à ses yeux, était de le pourvoir en serviteurs et en femmes? Comment cet homme aurait-il était capable d’une renonciation au droit de cuissage que l’argent assurait si facilement hier encore aux puissants? Peut-on douter qu’il défendrait ses privilèges de babouin avec toutes les ruses, toutes les férocités et toutes les cécités naturelles à ceux qui défendent leurs privilèges ? Cet homme-là voulait (sans le savoir, bien sûr : il ne se serait pas supporté lui-même s’il l’avait su, car il se croyait bon et n’était pas méchant), cet homme-là, dis-je, voulait -comme tous ses pairs- que la Machine broie le peuple, ET VOILA POURQUOI ELLE LE FAIT.
    Tous, tant que nous sommes, avons en nous “quelque chose” qui veut toutes les femmes et tous les biens de ce monde : c’est la règle chez les primates, et elle repose sur des instincts qui s’éternisent chez les humains. Mais ce n’est grave et dangereux qu’autant que nous en sommes inconscients. C’est alors seulement que nous agissons en gorilles. C’est alors seulement qu’avec l’habileté infaillible qui marque du sceau de l’inconscient nos comportements ataviques, nous découvrons les moyens de parvenir à nos fins souterraines. Nous trouvons les astuces qui nous permettent de conserver et même d’appesantir notre autorité de singes sur ceux qui, en raison de notre mortelle ignorance des rudiments d’une biosociologie à peu près scientifique, sont restés sans défense contre des classes dirigeantes restées elles-mêmes à la merci de leurs instincts de primates.

    Est-ce que ça éclaire ta lanterne ?

  6. La machine mise au service des hommes du peuple ? Qu’est-ce que tu veux mettre au service de mecs qui hurlent dans les rues comme des putois à cause d’un match de foot ? Quand on songe que ces gens-là ont le droit de vote, ça fait froid dans le dos.

  7. les malheureux qui se déshumanisent sous tes fenètres au lieu d’étudier le dharma obtiendront les fruits de leurs pratiques, non ? ayons une pensée de reconnaissance pour l’inventeur des boules quiès.

  8. ca explique pas mal de chose ton texte… (pour moi).

    ce que j’explique pas c’est
    à l’état naturel un chien (hors “selection humaine”, genre pitbull) tue un animal et le mange, grace à la main de l’homme ce même chien en tuerais 50 en mangerais la moitié d’un et serais encors affamé…

    ca dois etre cette mysterieuse “satisfaction” dont parle les livres…

    pour les mecs hurleur faut attendre le degrisement du matin pour qu’ils arrettent de hurler..

lundi 26 juin 2006

Pornographie du désespoir



Parfois, je me dis que c’est pure lâcheté que de continuer de mener cette vie (ou plutôt d’être mené par elle) qui ne m’apporte soi-disant aucune satisfaction. Mais enfin, pourquoi restè-je aux côtés de cette femme avec qui je semble former un couple répondant aux critères draconiens de la catastrophe humanitaire ? Y serais-je acculé par des principes moraux qui m’interdisent de l’abandonner, ainsi que les deux enfants dont nous avons la charge, alors que je ne rève que de me noyer dans un océan de femmes noires et de bouddhisme ?
Et n’est-ce pas au nom de l’inefficacité de ces principes moraux que je suis un cyber-dépendant défroqué, c’est à dire refroqué ?
Quelle valeur intrinsèque attribuer alors à ces principes s’ils ne servent qu’à endiguer la pulsion sexuelle aux heures de crue ?
Je me rappelle ensuite que me juger, c’est me niquer, et la meilleure façon de sortir de mes godasses, dans lesquelles je ne suis déjà pas souvent.
Ne me fouté-je pas de ma propre gueule ainsi de celle de mon public virtuel, qui se presse aux grilles de mon blog après avoir tapé "je me masturbe devant ma mère", "blog de blackette " ou "je me fais empapaouter par un dromadaire devant mon berger allemand" dans google ?
J’interroge alors mes raisons d’agir de la sorte.

-Attends, t’as parlé d’action, là, mais elle est où ton action ? là il n’y a qu’une brochette d’états mentaux, dans deux minutes tu vas nous reparler de ton inassouvissable appétence pour les femmes noires qui viendraient providentiellement combler les manques dont tu crois souffrir depuis que tu existes sous cette forme, mais à part résister au changement, elle est où ton action ? Le regard que tu poses sur une femme noire n’est pas celui d’un homme sur une femme, fût-ce pour la parer des oripeaux du désir qui tout enlumine, sauf derrière l’escalier là où la concierge ne balaie jamais parce qu’elle a peur du noir, mais celui d’un enfant sur un jouet dans une vitrine, voire sur une tablette de chocolat en haut de l’armoire. Quelle femme noire serait heureuse au bras d’un blanc à l’oeil triste et à la paupière lourde, qui serait doucement mais sûrement rongé par la culpabilité d’avoir jeté sa vie aux orties par abdication devant ses fantasmes alors qu’il avait juré fidélité, secours et assistance à celle qui le soutint dans ses heures les plus sombres et qui continue d’accepter de partager sa vie alors qu’il ne donne pas beaucoup de lui-même ? Et en plus, quand tu ne fais pas du boudin (noir) tu rèves encore de te tourner vers le bouddhisme, mais tu imagines la gueule de ta quète spirituelle, animé par d’aussi peu nobles motifs que celui d’échapper à la dictature de tes désirs bidon ? Ne te vouerait-elle pas à rajouter une couche d’illusion à une fiction que tu t’es bâtie dans le réduit de ton cerveau ? La vraie lâcheté ne consiste-t-elle pas à te mettre minable sur ton blog au lieu d’affronter tes responsabilités dans le réel, en fus-tu investi à l’insu de ton plein gré ?
Après, pour tes songes récurrents de bouddhisme et de femmes noires, un ami t’a récemment suggéré que "tu pourrais trouver une boudhiste noire : ça c’est boudhiste, trouver le tout dans le tout".
Malgré tout, tu crains que le bouddhisme, qui semble offrir un refuge convenable aux occidentaux insatisfaits de leur insatisfaction, n’attire guère les blackettes. Ca te rappelle sans doute Matt Johnson, qui du temps où tu croyais au pouvoir cathartique du rock chantait "I was just another western guy / with desires that couldn’t be satisfied" avec The The sur "Infected" qui t’apparaissait alors comme le meilleur album du monde ? Ce même Matt Johnson qui a renoncé au rock et qui est aux dernières nouvelles bouddhiste de chez bouddhiste ? Allez, John, ce n’est pas du désespoir, c’est juste le refus d’un enfant trop gâté et solitaire de lâcher les illusions émotionnelles qui lui pourrissent la vie.

-Ben voui, mais faut bien que je les voye pour ne plus me faire avoir… comme je le disais à une amie, je sais que mon rétablissement sera effectif quand je n’irai plus chercher sur internet des choses qui n’y sont pas (le frisson des films d’épouvante à petit budget via le miroir déformant du blog, le sens de la vie & co…)
Je veux dire, le message ultime, c’est "vous êtes dans la merde ? DEMERDEZ-VOUS !"
Il ne s’agit pas de guérir du désir, mais de ses égarements projectifs solidifiés par des années de pratiques conditionnantes.
Si je semble d’humeur aussi navrante, c’est aussi dû en partie au fait que je refume du tabac comme un suppôt de la SEITA depuis 2 mois, que je continue de télécharger comme un bourrin des films normaux que je n’ai pas le temps de regarder, et que de la part d’un cyberdépendant, nourrir un blog relève de la complaisance la plus bécasse. Ici, je passe la moitié de mon temps à enlever les commentaires déposés par des robots probiroutesques, et l’autre moitié à me dire "je peux pas publiier ce post néo-dépressif, mes lecteurs méritent une autre nourriture, eux sont en convalescence, il faut des trucs positifs…" Vous voilà prévenus, à l’instar des disciples de Bokonon, que toutes les choses vraies que je vais vous dire sont des mensonges éhontés." Bien que sur Internet on soit plutôt à l’Eglise Gritchtèque, d’ailleurs je vais essayer de trouver le temps de faire un post sur les religions imaginaires, qui comme les filles éponymes, consolent des chagrins fictifs au moins aussi bien que les réelles.

Commentaires

  1. Tiens, toi aussi t’es un fan d’Hypérion ? Tu as lu Endymion je suppose. Je crois que je l’ai préféré au 1er, j’en fais encore des cauchemars la nuit…

  2. Merdeu… ce machin avait gardé mes anciennes coordonnées.

  3. Balloté entre la fantasmatique femme noire et la spiritualité bouddhiste, tu me fais penser à cette phrase de Siddharta dans “Little Bouddha”, dans la scène où, après de années de privation et de méditation acharnées, il entend un prof de harpe dire à son élève: “Si tu ne tends pas assez la corde elle ne sonne pas, si tu la tends trop elle risque de se casser”.

  4. Flo, je me suis ennuyé sur Endymion que je trouve franchement cent coudées en dessous d’Hypérion, et apparemment, ça ne s’arrange pas :http://www.cafardcosmique.com/Critik/critik/s/Simmons.Dan/simmons.Olympos.html
    Orroz, je ne suis pas ballotté, j’accomode les restes dans ma panoplie de clown triste. Je vide ma barque dans l’océan avec une toute petite écope.

  5. salut johnny (yopyop pour les commentaire a deux rouble sur le blog de flo)…

    attend tu va te mettre à deprimé.

    ton blog et enorme..

    jreviens de la fete du buddhisme (a vincenne) j’ai vue de ces tronches (ya un moment faut consulté quand même!!) entre les pelos qui flash les bonzes qui recites, et les adeptes du new ages.. (j’oubliais les tibetain vrp)… nann sinon beaucoup de gens sympa!!

    la clope j’ai arretté… le porno j’ai arretté (cf : casi 4 mois), les medoc j’ai arretté…

    m’reste plus que l’arabica..

    parais que ca depend de l’experience du produits ce qui fait l’addiction.

    arrette la clope hein ;-)
    c’est pas moins dure (je revise mon jugement) que le porno et vis versa..

    allez jvais mfaire un café.

    a force de cogité pour du vents, j’ai du vents entre les oreilles…

  6. Quelle bonheur de voir que tu le dis quand ça va moins bien! Ca te rend humain et ça légitime notre droit à tous d’avoir des coups de moins bien. Tant que ce n’est pas un espèce d’aspirateur vers le bas et que tu ne te complais pas dedans. Mais ça je te fais confiance. Y a juste un truc qui me chiffonne. Je sens bien qu’alimenter ton blog est quelque peu incongru pour un cyberdépendant et en même temps, bien égoïstement, ça me fait du bien d’y lire tes ch’tiotes contributions. Mais tu sais quoi? Tu fais ce que tu veux!! Allez John, bonne journée et… Merci.

  7. Juste pour info, comme je cherche une nouvelle plateforme de blogs avec catégories, sur Le Monde, tu es obligé de supprimer des tas de spams à la main, alors?

  8. salut viking, vieux pirate… sans le vouloir et tout en voulant ne pas le vouloir, je montre que la physique quantique sexuelle dilate démesurément les objets qu’elle prétendait observer… si on veut observer sa complaisance avec lucidité, on se gourre de flingue et de cible…on s’en doutait un peu. Pire que les regrets illégitimes de n’être ni çi, ni ça et d’être affligé de désirs infantiles : la saisie sur les regrets, les larsens du warsen. Focaliser sur ses incapacités, c’est jamais une bonne idée. Il y a mieux à faire en s’inspirant de la 6ème étape du programme de rétablissement suggéré par les AA : “nous avons pleinement consenti à ce que Dieu élimine tous ces défauts de caractère”
    Un gars m’écrivait ça récemment, avec la fougue de la jeunesse :”Tu sais pourquoi je t’aime bien John ? Pourquoi j’aime ton site ? Parce qu’il est fait par quelqu’un d’authentique et ça me plaît de lire tes articles plutôt qu’un bouquin entier sur l’être et le non-être, des textes de “Maître” qui vont bien remplir le mental qui ni une ni d’eux va s’en approprier le contenu pour diriger ta vie, une vie orientée par la croyance d’un autre, par la croyance des autres.
    Aujourd’hui le mental ne me fait plus ch***, plus autant qu’avant, il joue son rôle pratique, c’est tout, bien que parfois il revient à l’assaut … mais toujours pour des conneries en somme.
    J’ai appris à vivre pour moi, à m’aimer, et aujourd’hui tu vois j’aime la vie, j’aime faire l’amour et je m’en donne jusqu’à SATURATION, car ce principe de saturation est primordial, comme dans la dépendance à la pornographie dont ton site traite. La guérison elle viendra de la saturation. Un alcoolique qui arrêtera, dans la plupart des cas, ne le fera pas parce qu’une âme charitable, qui se mettra dans un rôle de “sauveur’ et qui se croit parfaite lui dira “ce serait bien pour ta santé”… non, il le fera parce que LUI-MEME en aura marre, il va saturer. La vie va comme ça - expériences agréables - répétition de l’expérience - saturation et … on passe à autre chose. Les personnes qui sont au fond du trou comme je l’ai été il faut les laisser là, bien au fond, elles ne peuvent que remonter de toute façon, et la remontée nous apprendra une chose : à devenir enfin maître de notre vie, et c’est à ce moment là qu’une révélation te survient de ton esprit, de ton coeur, une sensation : tu es déjà divin à la base. N’est-ce pas une aliénation mentale que de vouloir le redevenir ??!!! Qu’est-ce que je fais sur terre ? Et bien je suis un humain. Et quel est le sens de ta vie ? Bah je fais des expériences d’humain, celles qui me plaisent je les refais, les autres qui sont chiantes, rien ne me pousse à les reproduire, ni les religions, ni la famille, …
    Aujourd’hui j’aime la vie, j’adore vivre ici sur terre, et je mourrai sans regrets, car c’est le pire des tourments d’avoir des regrets. Des amis qui suivent encore des voies spirituelles s’empressent de me dire NON tu vis dans l’illusion, un méditant comme toi, comme est-ce possible ? Pourtant je vis bien, je me sens bien, j’ai fait la paix avec moi-même, où est le problème ? C’est là que le mental revient, et s’ils avaient raison ? ahhhhhh me dit mon sage intérieur, ces personnes elles représentent quoi ? euh… le doute. OUIIIIII tes doutes, il faut qu’il sse logent quelque part voyons, ils sont là, ce sont ces gens et ces gens n’aiment pas te voir heureux, n’aiment pas le bonheur, alors qu’en déduis-tu ?”

    Oui, dado, et de la main gauche, en plus ! (je suis gaucher)
    de plus, je crois bien que les blogs du monde sont réservés à l’élite des abonnés à la version papier. Tu pourrais demander à Flo de te franchiser :-)

  9. Tu fais bien d’aimer la vie sur terre. C’est une expérience formidable. Certains pensent que la spiritualité interdit la jouissance en cette “vallée de larmes”. Comme si cette vie sur terre n’avait rien de spirituel, comme s’il y avait Dieu et le Monde, comme si Dieu n’était pas omniprésent. D’autres y vont de l’autre extrême, vivant comme si cette vie terrestre était une finalité en soi. Entre les deux, il y a selon moi cet état d’équilibre, où l’homme rend grâce pour la beauté de la vie visible, tout en sachant que quelque chose d’encore plus grand et mystérieux réside au-delà de ce que percoivent les sens.

    J’aime bien cette anecdote des deux saints invités à une grande réception. Arrivés devant le buffet, le premier se détourne et refuse de prendre de la nourriture en disant: “Pour la gloire de Dieu”. L’autre, au contraire, prend un savoureux morceau de nourriture et dit: “Pour la gloire de Dieu”.

    Bonne journée John, bonne continuation dans ta quête. ;)

  10. Spirit, merci pour ton histoire, en voici une autre qui met en scène deux saints : c’est une dame qui promène ses deux énormes clébards dans la rue, et elle aperçoit un petit garçon qui la regarde rouge d’envie, alors elle s’adresse à lui : “tu veux caresser mes deux saints-bernard ?”
    - oh oui madame, mais je m’appelle pas bernard.
    dado, merci d’avoir attiré mon attention sur l’existence du round-up : pour éviter les robots spammeurs, il me suffisait de cocher “Demander l’adresse email des commentateurs non authentifiés”.
    Bon, ça n’aura qu’un temps, mais pour l’instant ça marche.

lundi 19 juin 2006

Yukulele


















Quand je suis fatigué du Moloch Internet, après avoir constaté que la plupart des passants tombent sur mon blog après avoir rempli leur moteur de recherche d’essences de mots très très malpolis, je vais écouter une petite ritournelle chez Craig Robertson. Ce gars-là n’a aucune prétention sinon de faire partager le plaisir qu’il éprouve à chanter ses petites chansons aigres-douces. Il vend son disque sur son site mais la moitié de ses titres sont en téléchargement libre, et tous les quinze jours il change la sélection ou rajoute de nouveaux titres. Il s’en moque sans doute, il fait ça pour s’amuser. Comme le couple de graphistes de turbolapin dont les 2160 gags de popo et lolo poche m’ont miséricordieusement réjoui. On devrait prendre exemple. Au lieu de reprocher à nos gosses de ne manifester aucune des qualités qui nous font défaut.