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samedi 22 septembre 2012

Grognon


Sur les conseils d'un ami, j'ai commencé à lire les 4 accords toltèques cet été, et malgré le petit format du livre et le fait que c'est écrit gros, j'ai eu beaucoup de mal à avancer : les notes biographiques & introductives sont grotesques et font peu pour accréditer le personnage, qualifié de Castaneda moderne et syncrétiste, et à la façon dont c'est rédigé, on dirait qu'il a été interviewé à la sortie des cabinets après un séminaire trop arrosé, que c'est écrit pour des TRES simples d'esprits,  et pourtant c'est indéniable que des injonctions comme "ayez toujours une parole impeccable" et "n'en faites pas une affaire personnelle", non seulement c'est du bon sens, mais c'est très difficile à mettre en pratique ! J'ai essayé, et je suis loin du compte. Très loin.
En résumé donc : le toltèque, c'est chiant, ça gratte et ça dérange, mais ça semble parfois bien vu. Et puis, parsemées de loin en loin, des petites phrases à la con qui résonnent "Votre seule existence prouve celle de Dieu". Je n'avais pas vu ça comme ça, mais effectivement, c'est  ontologiquement imparable.
D'ailleurs, quand j'ai un peu lâché l'affaire et cessé de vouloir plaquer des accords toltèques sur ma guitare désaccordée, je suis doucement reparti vers une panique tranquille, j'étais en Crête sans Nicopatch, pas une église orthodoxe ouverte, et je me suis dit il faut absolument que je me resaisisse avant de poser ma démission ou pire, sinon je vais me retrouver à poil dans ma tête comme en 2011, et comme le dit le bon sens toltèque, en novembre, protège ton membre.
Il y a un peu plus d'un mois, donc, j'étais en panique à l'idée de reprendre le boulot alors que les vacances n'avaient reposé personne et que mes problèmes de déprime auto-flagellante n'étaient toujours pas résolus. Prenant les devants parce que je pensais repartir en live ou plutôt en dead, je suis passé chez le psy lui demander des pilules thymorégulatrices, pour éviter d'être un boulet au bureau, à la maison et pour moi-même.
Maintenant, grâce au traitement thymorégulateur et au mépris hyper-secret dans lequel je tiens les toltèques, je suis juste grognon qu'il n'y ait  pas de traitement contre l'égoïsme, la frustration, la colère.

dimanche 2 septembre 2012

Obstacles

"Il n'y a pas vraiment d'obstacles, il n'y a que des opportunités que nous regardons de travers."
Alors ça c'est le meilleur SMS que j'aie écrit ce mois-ci.
Alors que si je repars dans "tout est foutu", ben, comment dire... tout est foutu.

mercredi 25 juillet 2012

Ma dépression racontée aux enfants (5)

Un mois plus tard (février 2012) :
Nouveaux problèmes d'insomnie, mais dans l'autre sens : la béquille chimique est devenue une fusée dans le derrière, j'ai trop d'énergie, je me réveille à trois heures du matin et je commence à canarder de mails les amis qui m'ont aidé quand j'étais par terre, par des coups de fil, des suggestions d'actes à poser... J'ai soudain plus de réponses que de questions.
La créativité qui était en berne, même si tout n'est pas très élégant, ça coule à nouveau, c'est fluide, et je nettoie les coins sombres de ma vie, je range je trie.
Au boulot, je reprends confiance en moi, j'abats un travail kolossal, en tout cas par rapport à celui que je n'arrivais plus à faire, et je prends des responsabilités qui m'effrayaient il y a peu...
Ma carte de voeux visant à restaurer le gouvernement de la pastille Vichy me permet de retrouver la distance envers la maladie, salutaire.
Dans un mois, je montrerai cette photo au psy pour le convaincre d'arrêter le traitement.
Si je n'avais pas la chance d'être pourvu d'humour, je serais déjà mort il y a longtemps, du fait d'autres tendances en moi.
C'est pourquoi ça me fait un bien fou de me rappeler (et de m'en vanter à la cantonade dans le Bundestag) qu'il faut que j'accepte le Hitler qui sommeille en moi (et qui est parfois bien réveillé ! Ach !) si je veux que le Juif en moi ait une chance de lui échapper dans son joli pyjama rayé.
Extase froide d'avoir survécu à mon flinguage, sans présumer de la suite.
De joie devant tant de créativité narcissiquement retrouvée, j'en ai bombardé mon père, que ça n'a pas du tout fait rire.
Sur ce plan là, au moins, nous sommes dissemblables : comme Desproges, je considère qu'on peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui.
Lui pense que les fours crématoires n'ont déridé personne.
Il n'a pas tort non plus.
La dérision, que je pratique parfois avec excès, n'est pas dénuée de vacuité égotiste (elle invite les autres à s'ébaubir du brillant esprit qui nous habite) et peut tendre à renforcer le pessimisme, le cynisme... elle doit donc être tempérée de vigoureux coups de pelle à la face de nos interlocuteurs, pour leur rappeller qu'on n'est quand même pas là pour faire que rigoler bêtement des travers (de porcs) de nos contemporains.
Coups de pelle ? J'ai envie d'en découdre, c'est sûr.
Mais avec qui ?

Les effets secondaires des antidépresseurs deviennent gênants, à moins que ça vienne de moi :
surexcitation sans composante émotionnelle, sentiment de triomphe irraisonné substitué à l'accablement précédent, envies d'envahir la Pologne... exaltation et jubilation (étymologiquement Joie-sans-cause) sans motif valable, ou devant des choses qui ne le méritent guère donc imputable au produit.
Overdose de sérotonine.
Réouverture des blogs en urgence, pour éviter d'envahir la Pologne de ma femme, qui dort du sommeil du travailleur social.
Je pense que cet état n'est pas stable (ça durera moins longtemps que les impôts), mais pour l'instant c'est très confortable.
En tout cas c'est mieux que la dope...
 (la dope, c'est comme visiter l'Egypte sans descendre du bus)
Avec le Seroplex, je m'aperçois qu'à l'illusion de puissance des paradis artificiels se substitue la Puissance Réelle et Agissante, et en plus remboursée par la sécu, ainsi que les consultations.
Quelle arnaque  !
Je comprends qu'on devienne accro... moi le premier.
Je me demande comment je vais faire quand il va falloir lâcher la béquille.
Je fais marrer mon psychiatre, et ma famille est soulagée de me voir exubérant, parfois trop, basculé dans l'effet inverse... On est peu de choses entre les mains des labos pharmaceutiques !


6 mois plus tard (maintenant, quoi)
Fin février, j'ai opté pour un sevrage radical, en deux semaines j'ai tout arrêté.
J'ai senti que maintenant que j'étais à nouveau en état de me mouvoir, il fallait pousser mon avantage. J'ai mis quelques mois à évacuer le produit, et j'ai récupéré grosso modo mon état d'avant.
La redescente n'a pas été aussi spectaculaire que dans "Des Fleurs pour Algernon".
La société induit des maladies comme celle qui m'a visité, puis invente les produits qui permettent de redevenir efficient. Trop fort.
Dit comme ça, ça fait un peu victimisation, mais s'il ya un moment où il aurait fallu me sentir victime dans ma vie, c'est bien pendant cet affreux novembre. Trop tard.
Temps de mettre un terme - provisoire ? - à ce nouvel accès de cyber-confidences : j'ai beau essayer de définir les contours de ma pensée, je vois que le résultat consiste à accréditer, solidifier et consolider l'idée d'un moi permanent et omnichiant qui se nourrit de sa propre légende auto-colportée (Fallait évidemment pas se prendre comme sujet de blog et en ouvrir un sur les chatons ou les vieux disques, comme tout le monde) et qui pense sans doute qu'en barbouiller les parois de la caverne va le faire aller vers la lumière.
Dans la dépression il n'y avait plus qu'un enfant brisé et apeuré. Dans le traitement de cheval qui a suivi, un vieil ado y retrouvait en enthousiasme à la faveur d'un embrasement chimique "comme dans le temps" (rien ne revient jamais, faudra s'y faire si ce n'est fait)
Match nul.
J'ai eu l'occasion de méditer sur cette appétence du mental à générer de l'auto-fiction, et je n'ai fait que redécouvrir expérimentalement ce que susurrent les seconds couteaux de la mafia de la non-dualité (cf la vidéo plus bas) donc une fois de plus redécouvert le fil à couper le beurre, j'ai plus qu'à reprendre ma quête du beurre... sachant mes idées de "je", de "beurre" et de "quête" sont les obstacles principaux à tout "dénouement heureux" (concept qui surpasse les précédents en termes de catastrophisme éclairé.)




jeudi 21 juin 2012

Ma dépression racontée aux enfants (3)


A l'hopital des fous, rayon dépressifs, c'était pas très gai.
La plupart de mes voisins de galère étaient murés dans le silence et le mal-être, et je n'étais pas particulièrement ravi de me retrouver en psychiatrie légère, au pavillon des burn-out, avec un suivi quasiment inexistant : on voyait un interne en psychiatrie 10 minutes par jour, en entretien individuel, il nous racontait essentiellement des âneries peu revigorantes, et les journées passaient péniblement à traîner dans les couloirs de l'hosto, en fumant cigarette sur cigarette.
La journée d'hospitalisation est refacturée 700 € à la Sécu, j'ai trouvé ça un peu cher par rapport au service rendu.
Je me souviens avoir essayé de lire, d'écrire... rien, impossible de faire autre chose que souffrir et attendre que ça passe, en me demandant ce qui avait craqué.
Au bout d'une semaine, j'ai demandé à rentrer chez moi.
Ils sont malins, ils m'ont contraint de trouver un psychiatre pour un suivi hors les murs; dans les contacts qu'ils m'ont donné y'avait des hypnothérapeutes, des comportementalistes, mais aucun de ceux que j'ai contactés n'avait de place avant 3 mois.
Alors je me suis rabattu sur un mec qui annonçait "psychanalyse et médicaments", à qui j'avais presque raccroché au nez à l'énoncé de ce programme, et puis finalement on s'est bien entendus.
Surtout que le Seroplex® m'a aidé à me remettre debout quand j'étais par terre, vu que c'est de la sérotonine pure, mais que après, c'était difficile de rester calme, vu que la béquille se transforme assez vite en fusée dans le derrière.
Je me suis mis a faire "ach !" à tout bout de champ, à devenir hyper-speed...
Ca devrait s'appeler le Egoplex, ce truc-là, ça booste l'ego sans rime ni raison.
Au bout de 3 mois, j'ai obtenu d'arrêter le traitement.
Des fois, j'en reprendrais bien un petit, mais sachant qu'il m'en faudrait une caisse pour être reboosté, je me retiens.
Et comme ça fait trois mois que j'ai arrêté, et que ce soir c'est la fête de la musique, je me suis fendu d'une petite reprise d'un morceau de Jean Marron "Je Me Sens Bien" sur lequel j'ai répandu une fine couche de ces autoportraits vides de sens que j'ai shootés à l'époque avec mon téléphone portable.
Comme si je voulais me prouver que j'avais survécu.
Parce que mettre le mp3 en ligne, c'était plus compliqué qu'encoder une vidéo sur Vimeo.



ich fühl mich gut from john warsen on Vimeo.

mardi 19 juin 2012

Ma dépression racontée aux enfants (2)

Cette nuit, j'ai rêvé d'un morceau de musique imaginaire de Frank Zappa, je veux dire un morceau qui n'existait que dans mon imagination, qui le construisait au fur et à mesure, mais qui sonnait vraiment comme ceux que Frank a joués dans la salle de concert de mon esprit pendant de nombreuses années.
D'ailleurs, lui-même se lance dans la métaphysique musicale dans l'intro du morceau "Watermelon in Easter Hay" (album Joe's Garage ) à propos de la prise de conscience tardive de son malheureux héros :
"Joe has just worked himself into an imaginary frenzy during the fade-out of his imaginary song . . . He begins to feel depressed now. He knows the end is near. He has realized at last that imaginary guitar notes and imaginary vocals exist only in the imagination of The Imaginer . . . and . . . ultimately, who gives a fuck anyway? . . . "

Dans mon rêve, Frank jouait sur une gamme vraiment marrante : la plupart des notes étaient correctes, mais de temps en temps il en balançait une inattendue, profondément ironique.

Je suppose que c'est une invitation de ma Puissance Supérieure à reprendre ma guitare là où je la laisse (au garage, avec le super-ampli racheté à un vieux pote l'été dernier) à chaque fois que je dis que je vais m'y remettre, au même titre que le décès du père de xxx d'un cancer du poumon est une invitation à poser ma clope là où je l'ai reprise il y a 18 mois.

Je trouvais qu'après la mort de ma mère, c'était pas une mauvaise idée de reprendre la clope plutôt qu'autre chose (logique de toxicomane, cherchant désespérément à remplir le Vide, qui ne Peut Ontologiquement l'Etre, le Néant)

Quand l'anniversaire de la mort de maman s'est rapproché, début novembre dernier, mon frère nous a mis en garde, disant que papa était fragile, qu'il fallait faire attention à lui dans cette période.
Mais pour lui, ça s'est bien passé, il avait fait son deuil.

Moi, apparemment, non, j'ai commencé à être très las, à m'auto-inférioriser au travail, tendance qui était restée latente depuis quelques temps, pensant à tort que je tendais vers mon taux maximum d'incompétence, de moins en moins capable d'initiatives, et puis ça s'est cristallisé autour d'un problème particulier, je ne voyais vraiment pas comment j'allais pouvoir le résoudre ou simplement y faire face, et progressivement  ça s'est encore dégradé, je me suis mis s'en m'en rendre compte à regarder les immeubles de travers pour voir duquel j'allais tenter ma chance pour ne pas me rater.

Quand je me suis trainé chez mon généraliste, il était déjà bien tard.

Je lui ai demandé quelque chose pour tenir le coup, j'ai eu droit à des anxios, des somniféres et des antideps, le coquetèle des ouineurs, parce que je ne dormais plus du tout depuis 2 semaines, et que j'avais perdu 8 kilogs, et les antideps ça a beau être de la super-came, je vous ferai un topo plus tard, ça met 3 semaines à regarnir le cerveau en sérotonine, donc sur le moment ça m'a pas empêché d'aller me jeter du bord de la falaise par un dimanche après-midi couvert et morne, parce que je ne voyais pas d'autre sortie de crise, le champ de ma conscience s'était rétréci aux dimensions de mon incapacité de continuer à vivre.

Heureusement qu'au bord de la falaise, je me suis dit que si je faisais ça, d'abord je serais damné, ce qui n'est pas très bon pour la santé post-mortem (on ne sait jamais, sauf les tibétains qui sont persuadés qu'ils savent très bien que ce qui nous attend après c'est en gros de remettre ça jusqu'à ce qu'on en ait marre et qu'on passe à la vitesse supérieure) et puis surtout j'allais faire souffrir tous les miens, qui me sont chers.

Je suis remonté dans ma voiture assez dépité d'avoir raté mon suicide, je suis rentré, je me suis dénoncé, et le lendemain je suis allé voir un psychiatre assidûment fréquenté dans les années 2000, qui m'a proposé un séjour en psychiatrie, deux semaines au frais.
Pour ne pas me mettre en danger.
J'ai accepté, parce que je rampais, comme un jouet cassé. 

mercredi 9 mai 2012

Ma dépression racontée aux enfants (1)

Dans la dépression, ce qui m'a frappé c'est l'absence de vie, l'épuisement des ressources, le manque de créativité qui empêche toute réponse comportementale adaptée, en même temps que l'impossibilité d'échapper au marécage, même si on le connait comme sa poche.
La pesanteur, je connaissais.
Les matins où tu te réveilles avec l'impression de trainer un landeau sous l'eau sur la planète Jupiter.

Bon, heureusement, ça ne dure pas.
D'autres matins, je me dis que seul l'amour me rend libre, que c'est même le critère absolu dans ce monde relatif. 
Le critère de l'intégrité de l'expérience, et c'est une leçon non négociable.

Me v'la beau, enfin plus que dans mes vidéos, en tout cas.
Sans attachement, c'est toujours ça de non-pris, de non-saisi.
Même sans injection massive de sérotonine, le botox des nichons de la tête.

Ce que nous vivons ici, c'est pas d'l'amour, c'est du bizness (1)
Pertes et gains.

Quand j'ai fait ma descente dépressive, j'ai passé un mois sans pouvoir allumer mon ordinateur.
Y'avait plus de jus.

Ca a vraiment inquiété tout le monde dans la maison, déjà qu'ils étaient bien avertis de la gravité de mon état, vu que je passais mes journées à sangloter en robe de chambre, mais là c'était la preuve irréfutable.

Quand j'ai fait ma remontée, le contrecoup boosté au Seroplex® à côté duquel le Fringanor, c'est des smarties pour étudiant bachoteur, j'ai rouvert tous mes blogs, je me suis même créé un tumbler, pour fiche la paix à ma femme la nuit, vu que pendant un mois je me contentais de 2 heures de sommeil par nuit, ce qui me laissait 22 heures par jour pour ricaner avec des petits "ach !" et des gros "Bbeeuuaaarrrr !!" d'envahisseur de Pologne.

Je me suis mis à écrire comme s'il m'était arrivé quelque chose d'extra-ordinaire, alors que je ne faisais que sur-réagir au traitement.

Une dépression suivie d'un match retour aux antidépresseurs, la belle affaire.

Il m'apparait aujourd'hui évident qu'à "Moi" il ne peut rien m'arriver, tant que je prends tant de place.

A part mourir, expérience ultime et fascinante tant qu'elle reste de seconde main.

Et à part me découvrir bipolaire (selon mon psy) et archéotène (selon mes recherches, d'ailleurs je retiens un frisson d'avoir forgé un néologisme si obscur que je m'en vais vous en expliquer l'explication)

Jacques Dartan écrit quelque part dans son cours d'initiation à l'orthologique :

"Un poète anglais, Oscar Wilde, vécut assez longtemps et douloureusement pour s'apercevoir que «la tragédie de la vieillesse, ce n'est pas de  vieillir :  c'est de rester jeune …»  En un mot, cette tragédie est la néoténie.
La néoténie (de neos  : jeune, et tenié  : je prolonge) est le phénomène biologique qui consiste dans un développement plus rapide du germen  (les cellules reproductrices) que celui du soma , de façon que l'organisme néoténique parvient à la maturité sexuelle et devient reproducteur sans acquérir les caractères somatiques des adultes de son espèce. Il reste «éternellement jeune». L'exemple classique est celui d'une Salamandre mexicaine appelée Axolotl.  Normalement, les salamandres débutent dans la vie exotrophe(2) sous forme de larves aquatiques dotées de branchies, puis se métamorphosent en adultes pourvus de poumons adaptés à la respiration atmosphérique. Mais l'Axolotl parvient à la maturité sexuelle dans sa forme larvaire et reste dans cet état. Aussi l'a-t-on tenu pour une salamandre dépourvue des pouvoirs évolutifs caractéristiques des autres membres de sa famille jusqu'au jour où l'on découvrit qu'en modifiant les conditions de milieu les jeunes axolotl pouvaient devenir des Amblystomes,  qui sont une espèce connue de salamandres, et l'Axolotl se révéla n'être qu'un bébé-Amblystome capable de se reproduire, un Amblystome néoténique.
Or le cas d'Homo sapiens semble s'apparenter à celui-là. L'Homme pourrait être un bébé-singe capable de se reproduire, un anthropoïde néoténique qui retient à l'âge adulte un grand nombre des caractères particuliers aux anthropoïdes nouveaux-nés : rapport élevé du poids de l'encéphale, angle facial, morphologie frontale, structures crâniennes, muqueuses labiales apparentes, forme des dents, faible pilosité corporelle.
Mais c'est sur le terrain psychique que cette néoténie aurait affecté profondément nos destins en différenciant les sexes par un caractère fondamental : l'homme et la femme seraient l'un et l'autre des néotènes physiologiques, mais l'homme seul serait doté (ou affligé) d'une âme néoténique.  Or il faut bien constater que l'homme se distingue en effet de la femme par plusieurs traits spécifiques juvéniles.  Les mâles de notre espèce jouent  toute leur vie, ne serait-ce que quelque «beau rôle». Seuls les saints, les cuistres et les mères de famille ne jouent pas, les saints parce qu'ils sont sérieux, les mères de famille parce qu'il faut bien qu'elles le soient, et les cuistres parce que, en toute innocence, ils se prennent au sérieux. Ce qu'ont toujours été les activités ludiques jugées «caractéristiquement humaines» par Marston Bates, c'est caractéristiquement masculines."

Quand je trippais Seroplex®, j'avais l'impression de vivre pleinement mon potentiel d'il y a 25 ans, alors que je vais sur mes 50.
Mais quand j'en avais 25, je me prenais pour un vieux con, depuis mes 18 !
Avec le temps je me suis aperçu que je pouvais lâcher prise, que ça finirait par arriver tout seul.
Et voilà pour l'archéoténie (l'éternelle vieillesse du blogguer collé à la néoprène sur son ordi)
Tiens, je crois que je vais aller me pieuter, je continuerai plus tard.
  
(1) pour mémoire, cet extrait d'un manuscrit trouvé dans une poubelle :
Kaios Kagathos : j'aime cet homme.
Flocrate : "aimer quelqu'un" n'a pas de sens.
KK : Ah bon ?
F : L'aimes-tu pour une qualité qu'il possède ou pour autre chose ?
KK : je l'aime parce qu'il est lui.
F : Ce "lui" tient-il à une qualité spécifique ou à autre chose ?
KK : A autre chose.
F : "Lui" ne dépend donc pas des qualités
KK : assurément non.
F : Donc si demain il perd une jambe tu l'aimeras toujours
KK : Bien sûr
F : Et s'il lui pousse un pelage noir et qu'il se transforme en chauve-souris, tu l'aimeras encore.
KK : Euh... oui.
F : Et en arbre et en montagne ?
KK : Euh... sans doute...
F : Donc il peut être tout et tu l'aimeras encore.
KK : Ben euh...
F : Donc c'est clair, soit ton amour ne tient à aucune de ses qualités et il est universel, soit il tient en fait à des qualités spécifiques, et là ce n'est plus "lui" que tu aimes mais ses qualités, et ça, c'est du bizness, pas de l'amour.
(Explication : le hic c'est que l'ego est un agrégat, donc "personne" ne peut aimer "personne", il n'y a que Dieu qui peut s'aimer lui-même. Donc tout amour qui n'est pas universel n'est pas de l'amour. On a le droit de faire des préférences, mais ce sont des préférences, pas de l'amour (...) Parce que sinon ce serait de l'attachement ou tout au moins une préférence, et là ce serait une autre histoire. L'amour est par nature non-limité. En fait tu te reconnais toi-même en chaque chose, ou plus exactement Dieu se reconnaît lui-même à travers toi. Sans compter que Dieu et toi n'étant pas séparés... bref.

(2) La vie des organismes est dite exotrophe (detrophé  : nourriture) lorsqu'ils se nourrissent «au-dehors» (de l'œuf ou de l'utérus maternel).

dimanche 25 mars 2012

Jarretelordi.com

Comme je me lève tous les matins entre 4 et 5 heures depuis le retour de la vengeance du Seroplex® que je ne prends plus, je bouine mes petites blagues bloggueuses et ma correspondance jusque vers 8 heures, et après, soit je vais au boulot soit j'ai des week-ends constructifs.
Dimanche dernier par exemple j'ai nettoyé derrière mon meuble Ikéa pas déplacé depuis 12 ans, et j'ai passé un coup d'aspirateur sur l'habitante.

Ca m'a fait plus de bien qu'à elle.
 Hier après midi, j'ai apporté ma contribution à la campagne présidentielle avec de petits autocollants plastifiés et bricolés avec des vieilles étiquettes de cassettes Betacam.

Le soir même, j'ai mimé devant de vieux amis le presque quinqua flippé qui colle des moustaches à la Joconde, en prenant à peine le temps de descendre de son vélo de terroriste de l'ultra-gauche, on a bien ri.

 



Cet après midi j'ai nettoyé ma cuve de 400 litres et je l'ai remise en eau, mais suite à une erreur d'inattention, à moitié pleine elle a brisé le parpaing qui la soutenait et a failli écraser une poule qui s'est enfuie en hurlant dans le bois comme si elle avait Al-Qaida aux fesses et il a fallu ruser pour la faire rentrer.











 


Je n'ai pas retrouvé les chaises longues dans le garage, alors j'ai fait une petite sieste sur mon vieux carton. Enfin du soleil !

Un ami qui a une certaine influence sur mes progrès dans l'intention de pratiquer le boudhisme, m'a suggéré, plutôt que de déblogguer à toute heure, d'écrire avec un crayon sur du papier, puis de déchirer le cahier.
 C'est pas con.
J'ai aussi semé des radis et désherbé le potager, je voulais rouler la pelouse mais j'ai pas eu le temps, parce qu'il y avait deux bars à cuire au barbecue.
C'était un bon dimanche en famille, malgré que mon fils m'aie reproché d'avoir cultivé une certaine absence lors de certaines années passées plus près de ma bécane que des miens.

Merci à la jeune Clara P., bientôt 12 ans, pour le titre.

jeudi 22 mars 2012

La Vengeance de Seroplex®

Pour anticiper sur une charette de 72 heures qui se profilait au Birau, j'ai avalé 2 fois 10 mg après un mois d'abstinence.

C'est reparti pour un tour de manège...

Je vais essayer de ne pas attraper la queue du Mickey...
merci à Captain Frankie, grâce à qui je me sens moins seul.

mardi 13 mars 2012

Vive la médecine traditionnelle (chinoise)

Cher nourjal,
cette nuit j'ai dormi comme un bébé.
Comme je refuse les somnifères, et que l'usage raisonné du chanvre me paraît plus approprié pour écouter un peu de Mozart et se laisser aller à l'émotion musicale que pour s'opiomdupeupliser la gueule en priant de l'autre main pour que le sommeil me prenne en stop dans son taxi de nuit, je suis retourné voir l'acupuncteur, qui m'a dit "ah ben oui, vu comment vous êtes fatigué, c'est normal que vous soyez excité, c'est pour compenser" et pis après y m'a piqué par tout, et hier soir j'étais au lit à 22 heures et y'a eu coupure de son et d'image jusqu'à ce matin 6 heures, c'était bien agréable.
Mon père m'a envoyé des poèmes de ma mère qu'il a retrouvés dans un placard hyper-secret, ça peut être le début d'un échange fructueux.
Allez, au boulot.



Mes positions favorites du kamasoutra de la Needle et du Damage done.