La pesanteur, je connaissais.
Les matins où tu te réveilles avec l'impression de trainer un landeau sous l'eau sur la planète Jupiter.
Bon, heureusement, ça ne dure pas.
D'autres matins, je me dis que seul l'amour me rend libre, que c'est même le critère absolu dans ce monde relatif.
Le critère de l'intégrité de l'expérience, et c'est une leçon non négociable.
Me v'la beau, enfin plus que dans mes vidéos, en tout cas.
Sans attachement, c'est toujours ça de non-pris, de non-saisi.
Même sans injection massive de sérotonine, le botox des nichons de la tête.
Ce que nous vivons ici, c'est pas d'l'amour, c'est du bizness (1)
Pertes et gains.
Quand j'ai fait ma descente dépressive, j'ai passé un mois sans pouvoir allumer mon ordinateur.
Y'avait plus de jus.
Ca a vraiment inquiété tout le monde dans la maison, déjà qu'ils étaient bien avertis de la gravité de mon état, vu que je passais mes journées à sangloter en robe de chambre, mais là c'était la preuve irréfutable.
Quand j'ai fait ma remontée, le contrecoup boosté au Seroplex® à côté duquel le Fringanor, c'est des smarties pour étudiant bachoteur, j'ai rouvert tous mes blogs, je me suis même créé un tumbler, pour fiche la paix à ma femme la nuit, vu que pendant un mois je me contentais de 2 heures de sommeil par nuit, ce qui me laissait 22 heures par jour pour ricaner avec des petits "ach !" et des gros "Bbeeuuaaarrrr !!" d'envahisseur de Pologne.
Je me suis mis à écrire comme s'il m'était arrivé quelque chose d'extra-ordinaire, alors que je ne faisais que sur-réagir au traitement.
Une dépression suivie d'un match retour aux antidépresseurs, la belle affaire.
Il m'apparait aujourd'hui évident qu'à "Moi" il ne peut rien m'arriver, tant que je prends tant de place.
A part mourir, expérience ultime et fascinante tant qu'elle reste de seconde main.
Et à part me découvrir bipolaire (selon mon psy) et archéotène (selon mes recherches, d'ailleurs je retiens un frisson d'avoir forgé un néologisme si obscur que je m'en vais vous en expliquer l'explication)
Jacques Dartan écrit quelque part dans son cours d'initiation à l'orthologique :
"Un poète anglais, Oscar Wilde, vécut assez longtemps et douloureusement pour s'apercevoir que «la tragédie de la vieillesse, ce n'est pas de vieillir : c'est de rester jeune …» En un mot, cette tragédie est la néoténie.
La néoténie (de neos : jeune, et tenié : je prolonge) est le phénomène biologique qui consiste dans un développement plus rapide du germen (les cellules reproductrices) que celui du soma , de façon que l'organisme néoténique parvient à la maturité sexuelle et devient reproducteur sans acquérir les caractères somatiques des adultes de son espèce. Il reste «éternellement jeune». L'exemple classique est celui d'une Salamandre mexicaine appelée Axolotl. Normalement, les salamandres débutent dans la vie exotrophe(2) sous forme de larves aquatiques dotées de branchies, puis se métamorphosent en adultes pourvus de poumons adaptés à la respiration atmosphérique. Mais l'Axolotl parvient à la maturité sexuelle dans sa forme larvaire et reste dans cet état. Aussi l'a-t-on tenu pour une salamandre dépourvue des pouvoirs évolutifs caractéristiques des autres membres de sa famille jusqu'au jour où l'on découvrit qu'en modifiant les conditions de milieu les jeunes axolotl pouvaient devenir des Amblystomes, qui sont une espèce connue de salamandres, et l'Axolotl se révéla n'être qu'un bébé-Amblystome capable de se reproduire, un Amblystome néoténique.
Or le cas d'Homo sapiens semble s'apparenter à celui-là. L'Homme pourrait être un bébé-singe capable de se reproduire, un anthropoïde néoténique qui retient à l'âge adulte un grand nombre des caractères particuliers aux anthropoïdes nouveaux-nés : rapport élevé du poids de l'encéphale, angle facial, morphologie frontale, structures crâniennes, muqueuses labiales apparentes, forme des dents, faible pilosité corporelle.
Mais c'est sur le terrain psychique que cette néoténie aurait affecté profondément nos destins en différenciant les sexes par un caractère fondamental : l'homme et la femme seraient l'un et l'autre des néotènes physiologiques, mais l'homme seul serait doté (ou affligé) d'une âme néoténique. Or il faut bien constater que l'homme se distingue en effet de la femme par plusieurs traits spécifiques juvéniles. Les mâles de notre espèce jouent toute leur vie, ne serait-ce que quelque «beau rôle». Seuls les saints, les cuistres et les mères de famille ne jouent pas, les saints parce qu'ils sont sérieux, les mères de famille parce qu'il faut bien qu'elles le soient, et les cuistres parce que, en toute innocence, ils se prennent au sérieux. Ce qu'ont toujours été les activités ludiques jugées «caractéristiquement humaines» par Marston Bates, c'est caractéristiquement masculines."
Quand je trippais Seroplex®, j'avais l'impression de vivre pleinement mon potentiel d'il y a 25 ans, alors que je vais sur mes 50.
Mais quand j'en avais 25, je me prenais pour un vieux con, depuis mes 18 !
Avec le temps je me suis aperçu que je pouvais lâcher prise, que ça finirait par arriver tout seul.
Et voilà pour l'archéoténie (l'éternelle vieillesse du blogguer collé à la néoprène sur son ordi)
Tiens, je crois que je vais aller me pieuter, je continuerai plus tard.
(1) pour mémoire, cet extrait d'un manuscrit trouvé dans une poubelle :
Kaios Kagathos : j'aime cet homme.
Flocrate : "aimer quelqu'un" n'a pas de sens.
KK : Ah bon ?
F : L'aimes-tu pour une qualité qu'il possède ou pour autre chose ?
KK : je l'aime parce qu'il est lui.
F : Ce "lui" tient-il à une qualité spécifique ou à autre chose ?
KK : A autre chose.
F : "Lui" ne dépend donc pas des qualités
KK : assurément non.
F : Donc si demain il perd une jambe tu l'aimeras toujours
KK : Bien sûr
F : Et s'il lui pousse un pelage noir et qu'il se transforme en chauve-souris, tu l'aimeras encore.
KK : Euh... oui.
F : Et en arbre et en montagne ?
KK : Euh... sans doute...
F : Donc il peut être tout et tu l'aimeras encore.
KK : Ben euh...
F : Donc c'est clair, soit ton amour ne tient à aucune de ses qualités et il est universel, soit il tient en fait à des qualités spécifiques, et là ce n'est plus "lui" que tu aimes mais ses qualités, et ça, c'est du bizness, pas de l'amour.
(Explication : le hic c'est que l'ego est un agrégat, donc "personne" ne peut aimer "personne", il n'y a que Dieu qui peut s'aimer lui-même. Donc tout amour qui n'est pas universel n'est pas de l'amour. On a le droit de faire des préférences, mais ce sont des préférences, pas de l'amour (...) Parce que sinon ce serait de l'attachement ou tout au moins une préférence, et là ce serait une autre histoire. L'amour est par nature non-limité. En fait tu te reconnais toi-même en chaque chose, ou plus exactement Dieu se reconnaît lui-même à travers toi. Sans compter que Dieu et toi n'étant pas séparés... bref.
Flocrate : "aimer quelqu'un" n'a pas de sens.
KK : Ah bon ?
F : L'aimes-tu pour une qualité qu'il possède ou pour autre chose ?
KK : je l'aime parce qu'il est lui.
F : Ce "lui" tient-il à une qualité spécifique ou à autre chose ?
KK : A autre chose.
F : "Lui" ne dépend donc pas des qualités
KK : assurément non.
F : Donc si demain il perd une jambe tu l'aimeras toujours
KK : Bien sûr
F : Et s'il lui pousse un pelage noir et qu'il se transforme en chauve-souris, tu l'aimeras encore.
KK : Euh... oui.
F : Et en arbre et en montagne ?
KK : Euh... sans doute...
F : Donc il peut être tout et tu l'aimeras encore.
KK : Ben euh...
F : Donc c'est clair, soit ton amour ne tient à aucune de ses qualités et il est universel, soit il tient en fait à des qualités spécifiques, et là ce n'est plus "lui" que tu aimes mais ses qualités, et ça, c'est du bizness, pas de l'amour.
(Explication : le hic c'est que l'ego est un agrégat, donc "personne" ne peut aimer "personne", il n'y a que Dieu qui peut s'aimer lui-même. Donc tout amour qui n'est pas universel n'est pas de l'amour. On a le droit de faire des préférences, mais ce sont des préférences, pas de l'amour (...) Parce que sinon ce serait de l'attachement ou tout au moins une préférence, et là ce serait une autre histoire. L'amour est par nature non-limité. En fait tu te reconnais toi-même en chaque chose, ou plus exactement Dieu se reconnaît lui-même à travers toi. Sans compter que Dieu et toi n'étant pas séparés... bref.
(2) La vie des organismes est dite exotrophe (detrophé : nourriture) lorsqu'ils se nourrissent «au-dehors» (de l'œuf ou de l'utérus maternel).
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