lundi 19 octobre 2020

Le journal "Le Monde" se radicalise sur Internet

Reçu dans ma boite aux lettres d'abonné ce matin, ce dessin offre plusieurs niveaux de lecture.

"Après histoire-géo, on a sciences nat."


1/ l'assassinat d'un enseignant dans l'exercice de ses fonctions de professeur d'explications sur la laïcité ré-hausse provisoirement le Blasphème au rang d'une figure imposée pour les dessinateurs de presse. Comme ceux de Charlie Hebdo persistent à rester morts, c'est Le Monde qui s'y colle.

2/ Ce dessin pourrait toutefois être mal interprété par des musulmans, mêmes modérés, qui n'auraient pas encore franchi le pas vers la relativisation historico-culturelle du sacrilège. Ce pas que nos sociétés ont franchi du temps du siècle des Lumières, vous vous souvenez sans doute, c'était un peu avant la pandémie, ce pas que nous ne pouvons faire à leur place, malgré l'accompagnement républicain que nous leur proposons grâce à notre armada de travailleurs sociaux. 
L'humour peut-il servir à se moquer des gens qui n'en ont pas ?
Et si ça les incommode au point de nous zigouiller pour ça, qu'est-ce que ça a de drôle ?
Le Monde doit-il fournir une protection rapprochée à Xavier Gorce pour éviter qu'il soit à son tour égorgé comme un chien d'infidèle ?

3/ Peut-être que le dessin évoque en fait les difficultés "d'assimilation culturelle", et nous montre comment les musulmans voient le côté obscur de la laïcité. Quand elle n'est plus islamo-compatible. Si elle le fut jamais. Eric Zemmour se frotte les mains : ces gens-là ne sont pas assimilables, ce sont des violeurs et des asssassins, la preuve. 
Et Marine 2022 compte les points.

4/ du coup, il n'y a pas de débat possible, puisque rien n'est négociable, ni le droit au Blasphème d'un côté, ni le fait qu'on ne peut pas outrager l'Islam de l'autre, et que toute évocation du Prophète et/ou de son trou de balle est proscrite. Du coup, le pacte républicain c'est bien joli, mais c'est un peu comme dans ces repas de famille où l'on est obligé d'inviter le vieil oncle Gaston, un peu paillard et bouffe-curés notoire, et la tante Berthe, cul béni confite dans son adoration du curé du village voisin. On prie pour qu'ils ne commencent pas à s'allumer dès le début du repas, et comme par hasard l'apéro n'est pas encore fini que c'est déjà dérapage sur dérapage, provocation contre anathème. Ca ne finit pas en cadavre au dessert, mais le repas est gâché.
Et pourtant, l'oncle Gaston et la tante Berthe ont rigoureusement le même trou du cul.

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