Honoré par mon absence persistante comme une puissance quasi-tu-t'es-vu-quand-tutélaire sur un forum consacré à la dépendance sexuelle, je condescends parfois à m'y tremper l'Anouilh, pour glisser une suggestion à un déshérité.
Je suis trop bon.
Ce matin l'un d'eux cite le bon docteur Lowenstein, auteur du roboratif "ces dépendances qui nous gouvernent", à propos de ces foutus circuits de récompense à mèche courte dans le cerveau primaire (dopamine et endorphine), qui ont leur chic pour court-circuiter le cerveau cortical.
Je suis trop bon.
Ce matin l'un d'eux cite le bon docteur Lowenstein, auteur du roboratif "ces dépendances qui nous gouvernent", à propos de ces foutus circuits de récompense à mèche courte dans le cerveau primaire (dopamine et endorphine), qui ont leur chic pour court-circuiter le cerveau cortical.
" L'enfant que nous avons tous été éprouve le besoin dès son plus jeune âge d'être regardé, aimé, valorisé par ses parents. De recevoir une attention bienveillante, de la reconnaissance et un soutien ferme et inconditionnel de leur part, afin de construire son identité et gagner une certaine confiance en soi .... S'il a manqué de ces témoignages (absence de mère, père trop autoritaire, violent, incapable de rassurer l'enfant ...) et que cette situation s'est prolongée à son adolescence, l'adulte qu'il deviendra risque de souffrir d'une insécurité affective. L'auteur classe alors les "insécures" en 2 catégories : les "insécures détachés" qui veulent anesthésier ce passé, les "insécures préoccupés" qui vont accentuer l'émotionnel. L'adulte affectivement déficitaire risque alors de devenir dépendant affectif ... L'autre (et en particulier le compagnon ou la compagne) devient celui ou celle qui réglera les problèmes de l'enfance, on recherche la mère ou le père que l'on n'a pas eu. S'il ne parvient pas à combler ses manques avec l'autre, il trouvera d'autres moyens pour échapper à ses souffrances, en particulier tout ce qui peut le rassurer et lui donner l'impression d'une attention bienveillante. Dans le cas des "insécures préoccupés", l'individu recherchera l'hyper-activation émotionnelle. (et c'est le cas de le masturbation compulsive qui engendre des phénomènes biochimiques amenant à cette sensation de plaisir et de satisfaction).
Beaucoup d'entre nous ont été des bébés Lowenstein avant de basculer dans le Frankenstein...
Tous ces enfants qui demandaient de l'amour et n'ont reçu que des cailloux, "Love and Stein", en anglais-allemand, et qui en concluent un peu hâtivement que le plus simple, c'est encore de s'en frapper eux-mêmes à coups de conduites compulsives.
Est Cyrulnik qui peut.
Quand ils ne caillassent pas leurs gosses, pour ne pas rompre le grand lien de l'attachement, qui comme chacun sait, pend dans le vide.
Avec en plus la satisfaction logique de pouvoir se dire "ça fait plaisir à papa, maintenant je fais le boulot tout seul", je n'invente rien, c'est du vécu.
Et mes doigts courent tout seuls sur le clavier, guidés par l'esprit qui souffle où il veut, bon ou mauvais selon le coefficient des marées en vigueur à Perros-Guirec, tandis qu'en sous-main l'ego s'en attribuerait bien les mérites, le petit coquin.
Heureusement que, plutôt que de diviser les pensées en "bonnes" et "mauvaises", le bouddhisme nous suggère de les classer en "habiles " et "malhabiles", tiens.
Ca en a sauvé les miches à plus d'un.
Du coup, un pote m'envoie ça :
Research supported by the National Institute on Drug Abuse (NIDA) has demonstrated that the addict's brain changes once addiction has been established. In one study, researchers assembled two groups of people : one group with a history of cocaine use who were in recovery and one group with no history of drug abuse. Each subject was given a PET scan that generates a computer image of the areas of the brain that are absorbing glucose, which reflects which areas of the brain are active.
In the first phase of the study, researchers showed the subjects a video of a hummingbird. In the next phase, they showed the subjects a video of drug-related paraphernalia. In both phases, researchers performed brain scans and collected images. The results revealed that a part of the brain called the amygdala lit up when the recovering drug addicts watched the drug-related video but was inactive when they watched the other video. The amygdala is part of the reward center of the brain. The amygdala did not light up when subjects who never used cocaine observed the drug-related video. This study and numerous others clearly demonstrate that the addict's brain is different from the normal person's brain. Once the brain has been changed by addiction, it is changed forever.
This research supports what has been said for many years in the substance-abuse field: addiction is like a tiger lying in wait for its prey. Unfortunately, we are the prey! The tiger is extremely patient as it waits for the optimal moment to pounce on its unsuspecting victim. It is well camouflaged with denial, minimization, rationalization, and other psychological defenses, so it is hard to distinguish the menace from its surroundings. It is extremely powerful arid can kill or maim with its first strike, especially when the addiction is to methamphetamine or cocaine. Its stealth makes it hard to identify as it is sneaking up and preparing to attack. Addiction is cunning and baffling. Many times its victims do not know they are being stalked until it is too late.What makes matters even worse is that our opponent—our addiction—knows everything about us. It is a part of us; it has all the intelligence, capabilities, insights, and knowledge that we possess. It's like we are in a life-and-death struggle against a clone. Our disease anticipates our every move. It understands our strategies. It knows our strengths and weaknesses.
From this discussion, we can see why recovery is so difficult and elusive, and why so many people struggle to get well. I have seen figures that indicate that 80 percent of newcomers relapse in their first year.
It is imperative to begin recovery with surrender. We cannot defeat addiction in the traditional sense. The solution begins with a paradox: victory is achieved through surrender, not in battle.
When we totally and unconditionally surrender, which means that we accept our total and complete powerlessness over our addiction, we begins to build a solid foundation for recovery. If we surrender, our disease loses its control over our life. It doesn't disappear. It doesn't go away. It never goes away! it merely recedes into the background. Yet it's always there, like that tiger, waiting for when we have a lapse in our spiritual program, when we are feeling down and out because we have just gotten into a bitter argument with our spouse, or when we have received a special recognition at work and feel that we deserve to celebrate. It will act on any opportunity to regain control of our life. The stronger our recovery, the more subtle and insidious are addiction's efforts to sabotage us. Beware!
Now let's use this discussion of addiction to understand self- destructive behavior. llse first thing to consider is whether our disease is once again trying to establish a foothold in our life. It may be setting us up in order to take charge and again run the show. Remember, it is always looking for that opportunity to convince us to return to drinking or using other drugs.
Ce qui est une figure imposée et une posture assez en vogue dans les milieux des 12-steppeurs, et comme ça fait déjà une semaine que le feu couve sous la casserole du blog, je lui réponds que nous établissons plein de subterfuges pour échapper à cette vérité apparemment insoutenable :
de la naissance à la mort, nous sommes indiciblement seul (c'est pourquoi j'ampute le s) dans notre pyjama en peau. Que l'alcool et le porno se révèlent de piètres anxyolitiques, parce qu'ils finissent par outrepasser leur fonction et par nous crever (tout court, ou alors juste le foie, ou les yeux, et nous faire péter la tête, alouette) parce que la fonction du mensonge est de nous contraindre à en sortir, fatalement, au bout d'un moment, et c'est tant mieux.
La prison qui n'a qu'un seul barreau, et on finit par en avoir fait le tour.
Alors, les questions antérieures à l'addiction reviennent se poser comme cendres de papillons sur l'oreiller : tout plutôt que la solitude, tout plutôt que la liberté et la responsabilité de donner un sens à sa vie.
Heureusement que l'abstinence continue ramollit le(s) barreau(x), permet de passer la tête, puis un bras, puis l'autre (celui qui était fort occupé à ne rien vouloir savoir et à donner du fil à re-tordre...)
L'abstinence, c'est le béaba du "ne-pas-faire" pour ceux qui n'en finissent pas de repiquer la maternelle.
Si je bouge de là, si je lève le coude ou si je commence à dégrafer mon ceinturon devant mon ordinateur, comme un vrai cow-boy fraichement arrivé en ville et qui se dit qu'il va se taper une cyberpute au saloon parce que ça fait 3 mois qu'il est dans le désert depuis trop longtemps, et que les vaches ça va bien un moment mais qu'elles ont une conversation somme toute limitée....
Un jour à la fois.
D'autant plus que pour avoir tiré une taffe sur un tarpé il y a 2 semaines, me revoici la clope au bec à 6 du mat, tremplin assuré vers l'humilité.
Et que ma seule filleule en AA (qui a ensuite trouvé son équilibre en NA) se retrouve à nager dans des eaux troubles après 12 ans d'abstinences continues, et me dit que l'obsession ne l'avait jamais quittée et qu'elle en avait marre que ça lui prenne la tête.
C'est ça le plus dur à trouver, l'équilibre entre prudence et névrose obsessionnelle.
Le journal de Spirou a bien changé.