vendredi 15 septembre 2023

Je t'en foutrai, moi, des truffes magiques (1)

Résumé des épisodes précédents :

le titre ferait croire
à un tome inédit et surnuméraire 
de "Introduction
à la psychologie de Bazar"
 de Daniel Goossens, 
mais en fait pas du tout.
Alors que j'approchais de la soixantaine, j'ai voulu tester les suggestions de Michael Pollan insinuées, et on pourrait même dire inceptionnées ( en référence au film de Christopher Nolan, puisque l'Inception consiste à implanter une idée dans les rêves d'un homme) dans son livre "Voyage aux confins de l'esprit", qui postulait puis se voyait contraint de démontrer par la pratique qu'un usage raisonné des psychédéliques pouvait être de quelque utilité sur le plan spirituel. Dans ma jeunesse, les plantes et substances dites enthéogènes n'étaient pas disponibles dans mon environnement immédiat, alors qu'elles le sont devenues dans ma vieillesse, par la grâce d'Internet, du commerce mondialisé et de la dictature numérique. 
Il m'a fallu pour cela interrompre mon traitement thymorégulateur (lithium) incompatible avec les psychédéliques, ce qui se passa inexplicablement sans aucune anicroche, et aussi démarrer chaque journée par 30 minutes de méditation vipassana, histoire d'avoir un peu de recul sur ce qui se présentait à la grille du parc de la conscience. Je me disais qu'il valait mieux démarrer "clean" et éviter les remontées d'obus non explosés enfouis dans les sables du Temps pendant les séquences de psychotropes, et c'est vrai que c'était pas du luxe; tous ces préliminaires sont abondamment décrits et commentés dans une série d'articles démarrés en mars 2023
et qui m'ont mené jusqu'à fin avril,
un peu débordé par l'afflux sanguin cortical engendré par cette première expérience de microdosage répartie sur plusieurs semaines, à l'issue de laquelle j'étais redevenu un éditorialiste forcené sur le web, alors que j'avais juré de ne plus jamais tomber dans le panneau
Voici les comptes rendus de mes expériences plus récentes, à base de doses "normales". J'y suis allé très prudemment, alors que l'efficience des produits est très volatile. 
Attention, n'essaye pas de refaire ça chez toi si tu n'es pas stable psychologiquement et si tu es aussi vieille que moi, ça peut secouer. Enfin, ça dépend surtout dans quelle étagère t'erres quand t'es lucide et conscient ( à jeun, quoi...)

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compte-rendu du 26 juin 2023

(adressé au père D* du prieuré de L*)


05h30

Je rêve que tu te transformes en femme. Allons bon. Loin de résoudre nos problèmes, cette trahison subite de ton genre scandalise ma conscience onirique, d’autant plus que tu as conservé ta barbe. Ca me dégoute tellement que ça me réveille. 

La fluidité des genres, c’est comme la tolérance, y’a des maisons pour ça.


07h30

je profite de la fraicheur pour recâbler une partie du réseau d’arrosage du jardin, en remplaçant les sections de tuyaux non-poreux par d’autres, que j’espère plus poreuses. Je pense que le problème de fond vient du fait que j'attaque le réseau avec 4 bars de pression au lieu de 1.5, mais ce n'est pas cette année que je vais trouver la solution.


09h30

ça y est, ils sont tous partis bosser. 8 grammes de Pajaritos, force 3/5.


11h00

Passé un certain âge,
pour ressasser les évidences
au cyber-bistrot du coin, ah, ça, on est là.

je me sens comme dans Drunk : stabilisé à 0,5g/litre. Ecoute musicale amplifiée, et agréable. Moi aussi je voudrais que tout revienne alors que tout est passé (Souchon), enfin, entendons-nous bien, que tout revienne sans la mélancolie des réminiscences. La définition du passé, paradoxalement, c'est ce qui n'est pas passé. C'est ce qui demeure, ce qui persiste indéfiniment, comme le dit Bergson. C’est ça, être vieux et stoned ? Se rappeler de Bergson et de ses intuitions sur la récapitulation créatrice, qui permet d'éviter le ressassement ? Je me doute que c'est dans cette optique que des vieux dans mon genre prennent de la psilocybine. (je trouve ce baratin à moitié postérieurement dans une interview de Charles Pépin que j'entends à la sauvette dans ma bagnole le 11 septembre au matin, sans penser à mal ni aux Twin Towers dont ce serait pourtant le 22ème anniversaire de la disparition, s'il y avait quelque chose à fêter, mais s'être pris une branlée ne semble pas avoir rendu les Américains plus humbles)

11h30

quelques distorsions visuelles. Et j’ignorais que King Crimson avait enregistré la Traviata avec les chœurs de l’Armée Rouge. c’est joli, et quand je ferme les yeux sur mon siège de méditation, mes intérieurs semblent immensément spacieux. ça ressemble aux pétards des débuts, en fait. à part que la conscience de soi perdure.


11h50

c’est tout ? ça frise la supercherie, alors je prends les 7 grammes restants, j’ai fini le ménage de la maison, j’étends la lessive, petites pertes de mémoire immédiate, mouais, j’ai déjà ça à jeun, je vois pas l’intérêt. Le passé nous oblige, sans doute, en observant nos réactions, nous sommes ses obligés. Mais il nous oblige à quoi, exactement ? J’essaye d’écouter Wish you were here, du Floyd, c’est spatial, mais je le connais par coeur, c’est trop téléphonéJon Hassell ou Sigur Ros m'emplissent d’une délicatesse ineffable, parce que j'ai moins pratiqué leurs harmonies que celles du Floyd, dont mon cerveau sait très bien précéder la perception par la projection, décevant par anticipation mon extase programmée.

Je me sens soudain plein d’une grande bienveillance envers mon pauvre chat et ses troubles cognitifs (suite à une enfance cauchemardesque en zone de guerre, il vit dans une insécurité permanente), j’essaye de lui expliquer que chez nous il n’a rien à craindre, mais il reste muet. Par contre je me sens raccord avec l’épitre aux Corinthiens de Saint Paul, c’est toujours bon à prendre, la bienveillance, c’est une direction rassurante, quand c'est pas le responsable des Ressources humaines qui se croit obligé de t'en parler. J’ai hâte d’essayer avec ma femme quand elle rentrera du travail.

quand je donne des champignons à mes poules
elles me font des Picasso de la période mauve.

13h15

note manuscrite : c’est à qui cette main de vieille, qui est en train d’écrire ça ?

après enquête, à tous les coups tu vas voir que c’est la mienne.

il faudrait être deux pour en ricaner, tout seul c’est un peu limité.


14h20

je me suis rappelé de sortir les poules, qui avaient attrapé la couvade (elles peuvent rester au nid pendant des jours et mourir de soif si je ne les fous pas dehors du poulailler puis en condamne l'accès jusqu'au soir)

et si je refaisais un peu de méditation, avant que ça se barre ?


16h00

retour à la mornale. Quelques sourires, mais globalement déçu. pas de grand bouleversement, d’irruption de Surmoi, travesti ou non, d’effondrement monopolaire… à aucun moment je ne me suis senti en difficulté, ni dans un univers qui aurait perdu sa cohérence.

le spectre diraisonnable qui m’a hanté au printemps sous microdosage était bien plus consistant. mais c’était dans la durée, et avec l’écriture comme support, ce que j’ai refusé de faire aujourd’hui.

prochaine tentative samedi, avec des Valhalla séchés la semaine dernière, force 6/5, et mon copain bluesman. Je vais lui proposer un trip champêtre à pied, je ne veux pas aborder la conduite automobile tout de suite, ni prendre le risque d’aller à la mer et d’y rester médusés.


réponse du père D* :

Quelques remarques saisies au vol comme ça en réponse à ta chronique: 

d'abord, en ce qui me concerne prendre 2 demi doses l'une après l'autre n'équivaut pas du tout a prendre une dose complète en une seule fois. Quand je prends une demi dose je trouve généralement la montée très agréable mais la descente plutôt pénible. 

Une seconde prise pendant cette phase n'adoucit pas les effets mais simplement les prolonge. Dans mon cas il y a toujours un aspect hasardeux dans la prise d'une dose complète. Je ne sais jamais à quoi m'attendre à l'avance parce que les effets varient en fonction du moment, du produit, de mon questionnement et sans doute aussi de facteurs aléatoires. Par contre, je serais bien incapable d'aller me promener dans la campagne sous une dose complète ne serait-ce que pour des raisons de coordination motrice.Tu me diras ce qu'il en est dans ton cas.


il faut dissocier la poule de l'œuf,
mais aussi de l'œuvre.

MOI :

oui, les demi-doses à la file, c’est pas super, j’ai lu ça.

c’était un peu désordonné, comme une première fois, avec une fille qu’on connait pas.

et au lieu de m’abandonner à l’invitation au silence et au recueillement, j’ai voulu « faire des trucs », parce que je suis dans une phase où je mets un frein à l’immobilisme, en essayant de mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu ces 20 30 dernières années en tant que pionnier de la N.A.O (Négativité Assistée par Ordinateur) dont je me sens un peu, tu vas rire, coupable et redevable. Envers qui ? ça, je t'en cause même pas.


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expérience du 1 juillet 2023


message transmis au fournisseur


Grosse déception avec ces TRUFFES MAGIQUES VALHALLA commandées le 1 juin 2023, conservées 2 semaines au frigo, séchées au tapis chauffant Zamn*. (poids divisé par deux) conservées dans un bocal étanche et opaque, puis consommées une semaine après. Pris un sachet entier séché, aucun effet. 

L’ami avec qui j’ai expérimenté avait acheté des TRUFFES MAGIQUES ATLANTIS, consommées fraiches après 3 semaines de frigo, il n’a rien senti lui non plus.

A part qu'on a marché 17 km et qu'on a eu mal aux pieds.

détails techniques qui pourraient jouer :

- nous avons bu un peu de café avant de consommer les truffes, nous n’avons rien mangé, mais beaucoup marché. Nous avons bu une gorgée d’eau gazeuze chacun avant de nous rappeler que le gaz carbonique était nuisible, et ensuite nous sommes restés à l’eau plate.

Je ne cherche pas un remboursement, j’aimerais comprendre !

(à la suite de mon commentaire, le fournisseur me fait parvenir en dédommagement 6 nouvelles doses de truffes à titre gracieux, en train de périmer rapidement au frigo)


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expérience du 10 juillet 2023

Pour des vacances réussies dans les Landes, il faut : des palmes, un banc de méditation,
un sachet de truffes magiques, un sac d'ordinateur pour mettre l'iPad
plein de bouquins numériques et une brosse à dents pour l'hygiène intime de la bouche.
Pour des vacances ratées, il faut à peu près les mêmes ingrédients.
Au final, tout dépend de votre état d'esprit.


7h30 

je pars de bon matin vers la dune sacrée repérée à jeun en bordure de la forêt du Mordor, au nord de la péninsule de Contis-Plage (c'est dans les Landes). J’ai mâchouillé 15g de PAJARITOS qui ont plus d’un mois de frigo. Que Benalla me vienne en aide. La veille, sur le belvédère dunaire qui domine la plage, j’ai entendu un père dire à son fils « mon seul objectif, en tant que parent, c’est que mes enfants me dépassent en tout. » Après enquête, c’était extrait d’un épisode de Game of Thrones qu’il était en train de lui raconter, mais quand même, ça m’en a bouché un coin, faisant le rapprochement avec mon propre père, dont il m’apparait spontanément que celui-ci a tout fait pour que ses enfants ne le dépassent en rien, en tout cas les 2 ainés mâles.


8h00 

ça me vient comme ça en abordant les contreforts du la forêt du Mordor, qu'il me plait d'appeler ainsi parce que les pins y sont extrêmement rapprochés et n’ont pas été éclaircis par les exploitants de cette forêt industrielle dénoncée dès le XIXeme siècle par Félix Arnaudin, du coup ils laissent peu passer la lumière, comme papa qui a réussi à me faire détester en moi ce qu’il détestait en lui (qu’il avait peut-être appris à détester de son papounet) et qu’il choisissait de dénoncer en nous plutôt que de voir en lui : la petitesse, qu’il assimiliait à la médiocrité. C’était un jugement de valeur, s’il avait entendu parler d’humilité, on n’en serait pas là, 60 ans après le drame. ça me vient comme ça, et ça repart pareil.


selfie "j'apprends à mémé",
réalisé sous influence.
Une fois déshalluciné,
j'vois pas trop
c'qu'y a de drôle,
mais ça c'est à chaque fois pareil,
faut y être, quand on raconte
après, ça le fait moins.

Après avoir lu des vieux bouts de mon blog, Yvan C*, sans doute pernicieusement influencé par son séjour à l’ashram, m’a dit qu’il fallait s’aimer, et il a pieusement recopié dans le Dalva de Jim Harrison des phrases qui l’ont fait penser à moi : « l’auto-dénigrement haineux n’a jamais fait le moindre bien à personne » « l’étude de toutes les permutations de la chimie du cerveau et de leurs conséquences sur le comportement ne vous dispense pas d’être une victime, même si vous souffrez en sachant de quoi il retourne » « les dimensions de la souffrance paraissent excéder celles des plaisirs compensatoires », je retrouve ses post-its manuscrits dans mes poches, alors arrivé au bord de l’océan je lui fais un selfie « comme tu le vois je suis tes conseils, et j’apprends à mémé », après quoi je manque m’étouffer de rire tout seul comme un con. Le ciel au dessus de mon beau chapeau de Laurence d’Arabite a quelque chose d’extra-laiteux, renforcé par les hallucinants, et je suis surpris que mon smartphone en ait capté la texture, ou alors c’est moi qui la projette à chaque fois que je mate mon selfie (c’est pas le but)

et me revient le dialogue père-fils d’hier soir, « que tu me dépasses en tout » c’est ça que t’as pas compris, papa, d’aller dans le sens de la vie au lieu de contraindre la vie à aller dans le sens que tu voulais lui imposer (et où tu voyais tes propres enfants comme des concurrents)

je photographie la végétation dunaire comme en extase, et remercie les plantes, grâce à qui nous entendons les dieux, la nature et nous-mêmes (sans majuscule, on se tutoie et on se congratule les uns les autres)

j’ai choisi cet endroit car il y a 3 semaines j’y suis venu sous un ciel d’orage et fus saisi par la majesté du site, embrasé de teintes ardentes jetées sur la toile du Réel par des divinités courroucées : la mer turquoise virant au vineux, le ciel d’obsidienne grondant d’éclairs foudroyant l’océan au-delà de l’horizon, tout présageait d’un accès de colère liquide, que je pris d’ailleurs sur la tête au retour, heureusement, j’étais pas en sucre.


là, ça le fait moins, mais revenez il y a trois semaines, c'était terrible.

Ce matin, y’a juste une dame qui traverse mon champ visuel avec son chien, elle parcourt 200 mètres (sur les 4 km qui nous séparent de toute construction humaine des 2 côtés), elle se déshabille entièrement, fait quelques postures de yoga et va se tremper dans les vagues.

Heureusement que j’ai enlevé mes lunettes et qu’aucun détail de la scène ne me permet de me sentir voyeur; et puis je suis quand même un peu extatique, je sens que la lubricité me ferait grave redescendre.

Enthousiasmé par son initiative, je me dévêts à mon tour, et fais quelques pas vers les rouleaux de bord, animés d’un sac et d’un ressac indifférents, ici on dit « tu crois que tu connais l’océan, mais toi il te connait pas » et comme je sens bien que je suis sous influence et que les vagues sont quand même grosses, je me rassois prudemment, ça fait longtemps que j’ai pas été fumé à 8h du matin, je n’ai plus l’habitude, mais je suis encore assez lucide et conscient pour percevoir qu’elle est froide et inhospitalière, je n’ai amené ni palmes ni banc de méditation, il est plus sage de rester au bord de la noyade virtuelle pour aujourd'hui.

Je m’allonge sur le sable et regarde les nappes nuageuses défiler dans le ciel laiteux et y créer des figures d'interférence fluorescentes en découpant la lumière solaire, car ceux du dessous vont beaucoup plus vite que ceux du dessus. J’ignore si ce sont eux qui sont flous ou moi, et ça ne me préoccupe pas. 


9h30 

je rentre à pied par la plage (4 km pieds nus dans le sable mouillé), j’ai entendu le bas de ma colonne vertébrale faire un « krouïkk » discret, je me dis qu’il faudra être vigilant sur les lombaires. 4 jours plus tard je passerai une journée entière paralysé du dos en vomissant de douleur mes antidouleurs, j'ai sans doute fait un peu trop de sport ces derniers temps, entre la natation la marche et le jogging c'est vrai que je n'y suis pas allé très mollo, mais n'étant pas précognitif j'ignore tout de cette lombalgie à venir et suis exempté de compassion pour mon moi futur, pour l’instant je croise les premiers surfeurs de la matinée à la recherche du spot idéal, leur planche sous le bras, maxillaires serrés, traduisant l’effort et la détermination, j’ai envie de leur glisser « bonne journée au bureau ! » tellement ils ont l'air de ne pas être là pour rigoler, mais je m’abstiens en ravalant mes gloussements.

Je ne voudrais pas épiloguer, si tôt dans la journée, mais pour l’instant, c’est aussi décevant que Deauville sans Trintignant, ça ressemble juste à de l’auto-analyse sauvage, quarante ans trop tard, madame Placard.

Le jour où je vais prendre une dose efficace, ça va me faire bizarre.


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expérience du 29 juillet 2023


6h30

Café, biscuit, 15 g de truffes Tempanensis, dans le frigo d'un ami provençal, que je suspecte d'être un peu périmés. Je pars avec mon banc de méditation démontable dans le sac à dos, en direction de la crête de L*. Question illuminations, on va voir ce qu'on va voir, l'infini n'a qu'à bien se tenir.


7h10

après être allé au bout du chemin des Evêques, je me trouve une petite grotte de méditation, en fait un abri sous un pin, d'où je vois le soleil se lever derrière la vallée de la D*.


il est pas beau mon ermitage ? on dirait un packshot publicitaire pour mon banc de méditation.


7h20

Vertige, fatigue, bâillements, légère nausée. 


8h00

Fourmillements assez désagréables. Incapable de rester sur le siège, je m'allonge avec mes nouveaux amis fourmis. Quelques visions, mais je me sens assez peu concerné, comme si elles parvenaient à quelqu'un d'autre. Un abîme s'entr'ouvre, un mec passe la tête "ah, c'est vous ? désolé, il y a erreur sur la personne, c'est pas votre jour." Et la fenêtre se referme. Il faut que je mange moins de melon et plus de yaourt, ma flore intestinale n'est pas super florissante.


9h00

Il ne me reste plus qu'à redescendre au village avec les intestins un peu secoués. C'est l'occasion de me réjouir du paysage, et de me rappeler ce mantra amérindien :

Avec la Beauté devant moi, je marche,

Avec la Beauté derrière moi, je marche,

Avec la Beauté au-dessus de moi, je marche,

Avec la Beauté en-dessous de moi, je marche,

Avec la Beauté tout autour de moi, je marche,

La Beauté est partout,

Puissions-nous tous marcher dans la Beauté.

Avec les champignons, ça serait peut-être encore plus beau, mais c'est une question d'intensité, pas de nature. J'en déduis que ce rendez-vous raté avec le produit ne l'a pas été tout à fait avec moi-même. Et tac.


Sinon, j'ai fait pas mal de jogging sur la crête de L*, mais l'inconvénient majeur
c'est que tous les chemins de randonnée descendent dans la vallée, 
et qu'après il faut tout remonter à pied.

dimanche 27 août 2023

Non explosés

Cet été, mon passeport était périmé, et les délais pour le renouveler sont devenus surréalistes depuis le Covid, alors j'ai dit à ma femme qu'il était grand temps qu'elle s'affranchisse du patriarcat toxique, et que si elle voulait vraiment aller en Corée avec notre fille, elle n'avait qu'à y aller sans moi, et j'ai fait la tournée des vieux potes âgés en solo.
C'est si bon d'être célibataire, quand ça ne s'éternise pas, bien sûr. Et quand c'est un célibat choisi, plutôt que subi. J'ai passé quelques jours comme majordome chez un auteur de BD que je n'avais pas revu depuis des lustres, puis serveur/plongeur dans le bar d'un ami glacier en Provence, car participer à son activité professionnelle était le seul moyen de le fréquenter en juillet, et début aout, je me suis retrouvé à squatter quelques jours la location de vacances de ma sœur, au-dessus de la plage de Trestraou, sur la commune de Perros-Guirec, où je vécus enfant, on s'en fout grave, mais pour moi ça compte. 

Entre Perros et Ploumanach, même quand il fait moche, c'est beau.
Et si je n'avais pas été du coin, j'aurais trouvé la semaine plutôt déprimante : il a fait gris, il y a eu du vent, et des grosses vagues se sont formées, un temps à ne pas mettre un abbé Cottard dehors, mais rien d'aussi dangereux que les rouleaux dits "de bord" qu'on trouve dans les Landes, et qui sont fourbes et piégeux(nommés ainsi sans doute en hommage à Guy Debord, parce qu'ils participent eux aussi de la société du spectacle, à la fin duquel il ne restera qu'eux). A Perros-Guirec, aux grandes marées, par temps médiocre, on n'est pas irrémédiablement aspiré vers la pleine mer par le ressac, entre deux armoires normandes liquides qui vous tombent sur la margoulette et vous mettent cul par dessus tête. Pas de baïne indifférente à votre présomption de bien connaitre l'océan, générant un fort courant vous entrainant au large malgré de vigoureux mouvements des membres supérieurs et inférieurs jusqu'à épuisement des forces déclinantes. C'est franc, c'est sain. Toute tentative de noyade par imprudence est déçue. En plus, aucune difficulté pour y rentrer : l'eau et l'air étaient à la même température de 17°. Pour moi qui suis quasiment né là, et qui y ai connu une adolescence de geek bercée par le bruit des vagues de livres qui s'échouaient sur le rivage de mon cerveau (les livres, c'est tout ce qu'il y avait pour geeker, à Perros-Geekrec, à part deux chaines de télé en noir et blanc), j'y ai nagé en toute confiance, et avec plaisir. 
Je m'y sens étrangement chez moi, bien que j'en sois parti en 1979. Comme les imbéciles heureux qui sont nés quelque part de la chanson de Brassens.

Les natifs du coin n'ont pas de souci pour se baigner là.
Il suffit d'aller nager derrière les vagues.

Quelques jours plus tard, ma sœur m'envoie un article de Ouest France.

"Un promeneur a découvert, en début d’après-midi, vendredi 11 août 2023, un obus enfoui dans le sable de la plage de Perros-Guirec (..) Une équipe de déminage a enfoui l’obus antiaérien (engin explosif couramment retrouvé sur les plages) dans le sable avant de le faire exploser."

Ca fait donc près de 80 ans que cet obus dormait sous le sable. Des générations d'enfants (et de parents) sont nés, ont grandi et sont morts après avoir trottiné sur le rivage, juste au-dessus de lui, et ont clapoté sans claboter dans les vagues de Trestraou, sans troubler son sommeil de mort ni se faire sauter avec. Rien d'exceptionnel, des obus non explosés, on en retrouve aussi fréquemment vers chez moi, plus bas sur la façade atlantique; faut croire que les détonateurs s'altèrent dans le temps, alors que la charge explosive reste intacte.
Si Dieu existait, est-ce qu'il les ferait péter au passage des touristes allemands, est-ce qu'il me foudroierait si j'écris de telles âneries revanchardes ? La haine du Boche ayant fini par s'éteindre dans les campagnes bretonnes, dont les sillons sont désormais abreuvés de marées noires et d'algues vertes plutôt que de sang impur, on est même carrément devenus potes avec les Chleuhs pour envoyer des missiles en Ukraine, j'ai moi-même de bons amis Chleuhs, c'est dire à quel point je ne suis pas rancunier question munitions non explosées, et les bords de la Mer Noire seront bientôt plus dangereux que la plage de Trestraou.
Comme j'ai repris le microdosage de psychédéliques, ça me rend un peu allégorique, et je me mets à rêvasser sur ces trajets que nous parcourons tous les jours, dans nos têtes, marchant sans le savoir au dessus d'obus non explosés, qui sont là depuis des lustres, jusqu'au jour où boum. Ou pas.
Des obus non explosés dans ma tête, je crois qu'il m'en reste assez peu en stock, depuis le printemps dernier, et je m'en réjouis. J'ai le sentiment d'avoir fait un peu le tour, et pas mal déminé, avec l'aide du psychiatre qui me suit depuis 2011, et qui envisage de mettre fin à nos séances, depuis que j'ai interrompu mon traitement au lithium l'an dernier et que je manifeste des signes inquiétants de santé mentale persistante. Pourvu que ça dure.

Le jour où je suis parti, le beau temps est revenu sur Trestraou.
Perros-Guirec n'était pas assez grand pour nous deux.


vendredi 7 juillet 2023

Vidéodrome contre Videodrame_s (2)

Je trouve ça sympa qu'une vieille amie de mon âge pense encore à moi et me fasse passer des vidéos de jeunes en colère, car je ne vois plus beaucoup de jeunes dans le tiéquar (je suis obligé de brûler mes poubelles et mes voitures moi-même), et avec toute la méditation que je fais, j'ai de plus en plus de mal à me mettre en colère, faut dire que quand on a acheté dans le lotissement c'était nous les plus jeunes, on était des primo-accédants et on avait encore un peu de pouvoir d'achat, avec tout l'argent que j'avais gagné en travaillant au Club Dorothée, alors que maintenant c'est presque nous les plus vieux, et on est un peu gênés aux entournures, mais nos enfants auraient du mal à nous racheter la maison s'il nous prenait la fantaisie de la leur vendre sur notre lit de mort, je sens bien qu'on est en train de perdre le contact avec les nouvelles générations, alors ses vidéos insurrectionnelles je me sens obligé de les regarder jusqu'au bout puis d'y réagir, ça me fait un peu de sport cérébral moins routinier que les sudokus, d'anciennes légendes racontent que je fus moi-même jeune jadis, à une époque où les jeunes ne passaient pas leur life à se monter le bourrichon par des mises en scène d'eux-mêmes braquant de pleines transpalettes de PQ au Lidl incendié du coin, se répandant en imprécations et anathèmes sur les réseaux informatiques internet youtube facebook snapshat TikTok, qui n'était pas encore une lueur dans le reflet de l'écran dans l'oeil de Xi Jinping, les démons du blog n'existaient pas non plus et ne s'invitaient pas dans mon esprit pour me piquer les fesses et me coller devant l'ordi, alors que maintenant dès que je les invoque en commençant à taper comme un sourd qui ne veut plus t'entendre sur mon clavier bloutouffe, ils me tendent à travers la vitre leurs envoûtantes perches à selfies pour que j'aille m'empaler dessus, comme si on était encore dans le Vidéodrome de Cronenberg, qui date pourtant de 1983, quand le torse de James Wood s'ouvre pour avaler une cassette VHS qui le reprogramme après qu'il ait regardé un snuff movie de trop...

Vidéodrome : Cronenberg était un vrai prophète, lui.

...parce que les blogs c'est vrai c'est un truc de vieux, on a les démons de son âge, c'est vrai qu'avant internet on gagnait un temps de ouf sans être submergé par la profusion de canaux d'information et de divertissement dont les robinets restent ouverts en permanence, dans mon enfance il n'y avait qu'une chaine de télé en noir et blanc sans publicité dont les programmes commençaient vers 19 heures, pour geeker il n'y avait que des livres, et nous en étions réduits à coucher nos états d'âme sur le papier, qui ne permet pas les ambigüités et la polysémie qu'autorise l'image, qui n'est jamais univoque, cf la vidéo de la mort de Nahel telle qu'elle a mis le feu aux poutres à travers les réseaux sociaux, et surtout telle qu'elle est analysée par Olivier Ertzscheid, le maitre de conférences cité dans le post précédent, comme ne disent pas les youtubeurs, eux qui parlent de la vidéo d'hier
Parce que les youtubeurs, c'est comme les musiciens de jazz, ils sont tout le temps en train de faire des jam-sessions avec la bouche et face caméra, hardi petit, en espérant créer le buzz et faire tomber les soussous, c'est donc normal de trouver des centaines de vidéos de chacun d'entre eux, ils ne font que ça toute la journée. 
Plutôt que de toutes les regarder, ce qui m'aurait pris plusieurs années, je me suis fié aux notes prises pendant que j'en regardais une - mon grand père me disait d'un air entendu que les paires de fesses, une fois que t'en avais vu une, elles étaient toutes semblables, je crois que c'était en constatant l'explosion de l'offre des cinémas porno dans le Pariscope des années 70, mais je me demande toujours ce que LUI voulait dire par là, et combien il en avait vues pour prendre cet air entendu qui était comme un logo facial dans la famille. 
Bref. Je me suis donc laissé glisser dans cette vidéo du canard réfractaire, avec son délicieux parfum d'interdit (facebook, il ne passera pas par moi, uh uh... non mais là, c'est pour vous faire montrer)
et j'ai appris regardé des "choses" (je ne puis parler ni de "faits" ni "d'opinions" puisque dans ces vidéos tout est indiscrutablement englué dans un discours réifiant et vertigineux, discuté et rediscutable jusqu'à l'infini et au-delà) en prenant des notes et en m'infligeant les 30 minutes règlementaires, pour une vidéo contestataire, c'est le minimum syndical en termes de durée, mais j'en tremblais comme un puceau qui s'adresse pour la première fois à une professionnelle.

le plus sympa dans ses vidéos c'est le côté " Snapshat pour les Nuls "
où il explique aux vieux les vidéos réalisées par les jeunes émeutiers.
Malheureusement, je ne suis pas le perdreau de l'année tombé de la dernière pluie, et mon expérience du canard réfractaire a vite rejoint ma précédente incursion dans le milieu interlope des vidéos Youtube transmises par des vieilles copines, qui m'avait conduit à pousser moi aussi un cri d'alarme sur mon blog de vioque (3 visiteurs par mois selon Google, 250 000 selon les organisateurs)
expérience de journalisme de l'extrême d'où j'étais sorti fâché, honteux et confus, jurant mais un peu tard qu'on ne m'y prendrait plus. J'ignore si les filles sont plus promptes à se laisser berner par des gars qui ont le verbe leste et qui les enfument avec le langage du coeur, mais l’énervé de Guingamp semble bien engrainé (Argot : Arriver ; entraîner ; envenimer. exemple : j'ai réussi à engrainer deux filles, Clarisse et Salima, pour aller voler à ma place ce dont j'ai besoin.dans la mouvance « mélenchoniste pro-russe antivax gilet jaune »je m’excuse au passage si je stigmatise ceux d’entre vous qui pourraient afficher des sympathies avec l’une ou l’autre de ces fraternités, où l’on retrouve Etienne Chouard, Alain Soral, Népomucène Lemercier, Simon Cussonet, etc… c’est quand même un gros morceau pour moi, c’est pas ma culture, je n'ai jamais eu vraiment faim, je n'ai jamais été contraint de brûler des palettes pour me chauffer et exprimer ma colère de pauvre à qui l'on tue le pouvoir d'achat en prétendant que non, pas du tout, même pas vrai, et puis le gouvernement travaille, dispersez-vous.

Le canard réfractaire est à Guingamp, qui n'est qu'à 45 minutes de Lamballe,
mais j’ai bien fait de ne pas m’emballer.

Pourtant, le début de sa vidéo est plutôt sympa, il explique la mécanique des reposts successifs des vidéos Snapshats par les émeutiers, avec des exemples audio-visuels très pédagogiques, on a droit à des interviews d'insurgés qu'on aurait été bien en peine de dénicher autrement, mais devant celle d'un mec qui dit "on a cramé la médiathèque en 2005, ben on n'a pas eu de médiathèque pendant 2 ans, et là on est en train de faire pire..."  le commentateur glapit alors, en commençant à s'échauffer : "vous voyez bien qu'il y a un message politique", ce qui me fait penser à l'article du Monde d'hier :

https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/07/02/pillages-incendies-agressions-le-bilan-effarant-des-jours-et-des-nuits-d-emeutes-en-france_6180265_3224.html

«Ce qui me frappe, c’est le décalage entre les analyses que j’entends sur la politique et la réalité du terrain où je vois de la violence et une forme d’opportunisme quand il s’agit d’aller piller un centre commercial. On sous-estime la connerie d’une partie de ces gens », relate le médecin urgentiste, ancien de l’hôpital Avicenne à Bobigny, très critique sur les tentatives de récupération, dans des directions différentes, de l’extrême droite et de l’extrême gauche.

Le conseil que glisse le palmipède réfractaire aux révoltés réfractés, c'est d'abord de sortir de l'entre-soi de ces réseaux par lesquels se diffuse l'insurrection, "pour l'instant ça ne se passe que sur Snapshat et TikTok, sortez de là" comme un tonton bienveillant envers des petits neveux un peu turbulents, comme s'ils n'avaient qu'à tous unir leurs luttes sous le drapeau commun des gens qui refusent les drapeaux, les casquettes et les partis, pour que ça soye enfin l'aube du grand soir de la lutte finale. 


Mais les émeutiers ne sont pas ses neveux, et encore moins ses potes. Ils ne crameront jamais Youtube, donc il est tranquille, y'a cabane, mais il a beau mimer une empathie un brin condescendante, les dégradations et destructions ne favorisent pas l'éclosion de nouvelles fraternités, la société est bien trop fracturée pour ça, alors ses potes, non. Jamais. Lui est dans un discours syncrétique dans lequel on capte des relents du Monde Diplomatique et d'un proudhonisme relooké :  "le capitalisme légalise le vol (..) abattre l'Etat, abattre Macron, tous ensemble (..) j'appelle solennellement tous les groupes Gilets Jaunes de facebook à aller manifester", il s'échauffe progressivement, comme un camelot de foire ou un tribun populiste, il veut "prendre le contrôle de l'économie et de la société pour produire ce dont on a besoin et que plus personne ne soit dans la misère (..) avec l'accumulation des crises sociétales, environnementales etc il faut que les révoltes deviennent des révolutions le plus tôt possible (..) mais il ne faut pas tirer avec des kalashnikovs comme dans cette vidéo Snapshat tournée à Marseille par des jeunes qui protègent les mafieux du trafic de stups, non, les gars, ça c'est mal, d'ailleurs il faut virer ces dealers qui ont tout intérêt à ce que le calme revienne pour reprendre le bizness"
J'aimerais qu'il explique comment tu fais pour virer des mecs qui ont des kalashs si tu t'interdis d'en avoir une, mais ça sera sans doute l'objet de la prochaine vidéo. Peut-être que si on les attache sur une chaise et qu'on leur inflige une intégrale des imprécations vidéo du canard réfractaire, au bout d'un certain temps, ils abdiquent leur volonté, comme ce pauvre Alex à la fin d'Orange Mécanique .  
Y’a des côtés marrants dans ses diatribes, qui ont une certaine fraicheur, et qui se voudraient l'écho permanent de la Juste Colère légitimée par la brutalisation des rapports sociaux, mais vu comment il appelle à rejoindre l'insurrection, je te parie 10 bitcoins qu'il va finir en tôle, en tout cas si j'étais Darmanin, je ne laisserais pas un excité comme ça à l'air libre, à moins que ça soit le résultat recherché : devenir un martyr de la révolution, comme le regretté Ramon Lopez.
"Ramon Lopez, poète et martyr" in "Frissons de Bonheur", by Philippe Vuillemin (1983)
Si j'avais interrogé mon fils sur l'olibrius professeur d’explications et donneur de leçons en ligne (au lieu de mépriser secrètement le temps qu'il passe dans sa chambre à faire de la veille technologique sur Conspiracy Watch plutôt que de dépolluer son biotope, dans lequel je ne retrouve jamais les bédés que je lui ai prêtées), je me serais épargné le laborieux accouchement de cette rédaction niveau troisième, parce que quand il m'a découvert écumant d'indignation devant mon écran 27 pouces, il m'a tout de suite glissé d'un air entendu, à l'instar de son arrière grand-père, que le leader du canard était un dangereux agitateur qui ne valait pas les pages html pour le lyncher médiatiquement. 
Et quand j'ai montré 5 minutes du canard à ma femme, elle a tout de suite diagnostiqué que c'était un Bozz* en puissance. Bozz* est une connaissance à nous, syndicaliste de chez EDF affilié à la CGT-Cigarettes-Mal-Roulées, qui gâche depuis plusieurs décennies les soirées amicales où l'on a le malheur de l'inviter, en les transformant en assemblées de section et tribunes fumigènes au cours desquelles nous le laissons par lassitude donner libre cours à la même grippe aviaire insurrectionnelle que celle qui infecte ce pauvre canard. Ils présentent les mêmes troubles du caractère, et cette fâcheuse manie à se regazéifier avec son propre gaz. Ces deux-là m'évoquent aussi un certain Philippe, que je croise depuis 20 ans dans les réunions Alcooliques Anonymes, qui fait toujours des partages interminables quel que soit le nombre de personnes présentes, parce qu'il a besoin d'un échauffement blablaté de 15 minutes minimum pour pénétrer dans cet espace aérien où il peut s'envoler sur le dos du Verbe, décollage psalmodié par une transe langagière que la plupart des membres lui envient alors que ça rogne d'autant leur temps de parole, eux aussi aimeraient bien s'envoler en faisant du vent avec leur bouche.
Mon fils m'aurait aussi renseigné, si je l'avais interrogé au lieu de me lancer dans cet éditorial autistique et scabreux, lui qui en sait 10 fois plus que moi sur les influenceurs et leurs couleurs politiques, ou sur le business des émeutes, comme en parle admirablement Olivier Ertzscheid dans son nouvel article où j'en ai appris dix fois plus qu'en relisant le mien.


Sources et sourciers




l'image qui a foutu le feu à blogspot, 
la plateforme asociale des vieux qui ont un blog : 
une personne âgée tourne violemment en dérision les forces de l'ordre.