samedi 4 mars 2017

Monstres froids, Méfaits du tabac & Persistance du Mal (6)

Allez, c'est reparti.
"Nouveau rebondissement dans l’affaire qui oppose Anders Behring Breivik à l’Etat norvégien. A la surprise générale, en avril 2016, la justice avait condamné Oslo pour le « traitement inhumain » du tueur néonazi en détention à l’isolement depuis cinq ans. Retournement de situation mercredi 1er mars, puisque la cour d’appel a infirmé ce jugement, estimant que M. Breivik n’était pas traité de manière « inhumaine » en prison."
Bon, faudrait savoir. 


En plus, l'avocat de Breivik a fait appel, ça va aller devant la Cour Suprême de Norvège, on n'est pas près d'être couchés, avec vos conneries.

Il faut en finir, comme le disait un p’tit nouveau sur un forum de pornodeps avant Jésus Christ. 

Il est vrai que lors du procès qu’il a intenté à l’Etat norvégienBreivik avait poussé le bouchon un peu loin : « Pour quelqu’un qui souffrait d’isolement et devait apparaître amoindri, Breivik avait, au contraire, terriblement bien préparé son coup, comme il l’avait déjà fait lors du procès du printemps 2012. Il a notamment profité au maximum de la tribune qui lui est offerte pour distiller à nouveau sa propagande fasciste. Un comportement prosélyte qui justifiait d’ailleurs largement selon Marius Emberland, le procureur, que Breivik soit maintenu à l’isolement.
Lors du procès, il avait soigneusement préparé ses interventions, tenant des discours qui avaient bien peu à voir avec des souffrances psychologiques liées à un isolement carcéral. Il a pu raconter qu’il se disait inspiré par le succès d’Aube dorée en Grèce, qu’il assurait renoncer à la violence politique et vouloir plutôt créer un parti. Il disait encore vouloir militer pour qu’un parti national-socialiste prenne place au Parlement norvégien et regrettait que les nazis soient discriminés dans son pays.
De quoi relancer le sentiment d’une manipulation diabolique qui met l’Etat de droit face à ses limites ultimes. « Mais c’est ainsi que fonctionne un Etat de droit indépendant, c’est aussi une partie inaliénable de l’Etat norvégien », écrit l’éditorialiste d’Aftenposten. Les juges n’ont pas entendu la plaidoirie du procureur pour qui ce n’était pas un homme brisé par l’angoisse de l’isolement qu’ils voyaient au procès, mais bien « le même narcisse idéologiquement dérangé que nous avions vu auparavant ». 
Il semble que les tenants de la thèse du narcisse idéologiquement dérangé aient eu gain de cause. A moins que les horticulteurs - producteurs de narcisses en pot portent plainte pour propos discriminatoires envers ce fier bulbe.
Breivik va pouvoir retourner sangloter sur son triste sort dans sa cellule de la prison de Skien, où il dispose de trois pièces : une chambre, une salle de sport, une salle de travail et de loisirs équipée d’une PlayStation et d’un ordinateur qui n’est pas relié à Internet. Toutes ses communications avec l’extérieur sont lues et filtrées. Breivik s'est aussi plaint de la qualité du café et des repas réchauffés au four à micro-ondes.

A ce stade, il devient difficile de ne pas haïr la Haine et les Haineux.
Rrrrhhôôôh le malhonnête. 
T'entends ça, manman ? 
Que de la gueule.

Il a un ego aussi démesuré que Docteur Etrange. Sauf que vers la fin du film, y'a le Grand Ancien (qui est une Ancienne, d'ailleurs, mais les Grands Anciens pèsent de plus de poids phallocratiquement symbolique que les Grandes Anciennes) qui vient révéler le Secret de l'Univers à Benedict Cumberbatch : 
"It's not about you."



Mais ça, Breivik n’a jamais pu l’admettre.

C'est pour ça qu'il est passé du coté de Dormammu et de la Mati%re Grasse Noire qui fait des Trous dans le Réel. 
Pour exister, avec sa pitite pulsion de mort en bandoulière.
Si on est amateur, il n'est pas mal, son Trou dans le Réel, pour un autodidacte : on a déjà pu enterrer 77 personnes dedans.
Et bientôt l'auteur de ce blog, parce que je commence à voir des Breiviks partout, et en particulier au Super U, d'où je reviens avec les courses de la semaine. Y'en avait un au rayon surgelés, et deux qui m'attendaient entre les croquettes pour chats et les produits d'entretien. 
Y m'ont rien fait. Heureusement, ça fait un moment que je n'ai plus l'air d'un Jeune Travailliste.
"Plus on fait attention à lui, plus ça lui donne de l'énergie, comme le fantôme affamé de Chihiro, dit un ami en parlant de quelqu'un d'autre, mais ça colle bien quand même. Si tu veux l'amener à réfléchir sur lui-même, il n'y a qu'une solution : faire comme s'il n'existait pas. Ce n'est pas un être humain, quelqu'un chose est entré en lui il y a longtemps, et maintenant cet être tient toute la place. Si tu veux l'aider, il faut cesser de nourrir cette chose."
La Norvège est condamnée à être emmerdée jusqu'au bout par Anders Behring Breivik.
Au mieux, il va rester au trou jusqu'à ce qu'on le mette dans le Trou. 
Dans le Réel.
Car selon la formule de Salman Rushdie, grand Saint de l'Islam, “Le monde est l’endroit dont nous prouvons la réalité en y mourant.” 
Mais pour Breivik, peut-être que l'Enfer, ce n'est qu'un feu de camp.
Va savoir.
Pour le happy end, voyez avec mes collègues, en particulier Latifa Ibn Ziaten, mère de la première victime de Mohamed Merah, dans son combat contre la radicalisation.


Alex + Ada
Sarah Vaughn, Jonathan Luna

(fin)

 [Edit]


Daniel Goossens, l'encyclopédie des bébés.
Je l'avais oublié, celui-là.

mercredi 1 mars 2017

Malfaisants, froids, persistants (5)

De retour de notre balade dans le Multivers (article précédent) il faut bien admettre, à défaut de l'accepter pleinement et inconditionnellement, que dans notre Uni-vers, Anders Behring Breivik est en prison après avoir commis l’irréparable. 77 fois.
(Je pars du principe optimiste que les blessés, réparables, ont été réparés, ou sont en passe de l'être, traumas psychologiques non inclus).
Kjirsten Fjord, la gentille secrétaire avec qui il aurait pu convoler à l’issue du Congrès d’été des Jeunes travaillistes sur l’ile d’Utøya, gît sous une couverture, déjà froide, du sang s’écoulant de ses oreilles.
J’ai vu les photos.
Elle a l'air abattue.
Froidement.
Comme les 76 autres Jeunes travaillistes qui ont eu la malchance de ne pas se cacher assez bien.
Ils n’avaient pas été assez attentifs aux leçons de vie de « How not to be seen ».
J’en profite donc pour renouveler à Breivik mes chaleureux encouragements à croupir longtemps en prison.
Jusqu’à sa mort, en fait.
Et si possible, que ses gardiens mettent « The Torture Never Stops » de Frank Zappa à donf et en boucle dans sa cellule(1).
Que le seul film disponible en téléchargement légal sur l’Intranet de la prison soit « Where the dead go to die », et que les sous-titres soient décalés.
Qu’il ne dispose pas du logiciel pour les resynchroniser.
Que quand il donne ses treillis militaires et ses Rangers à nettoyer au pressing de la prison, ils lui rendent à chaque fois une djellaba tachée et deux babouches de pied gauche.
Que…
Une minute.
J’ai déjà vu ce genre de réaction dans le film coréen « J’ai rencontré le diable».
Un flic traque le tueur en série qui a tué sa fiancée enceinte… et devient pire que lui. Bien pire.
Au cinéma, les Coréens n’ont pas de tabou avec la cruauté, mentale ou physique.
Le film devient assez vite inconfortable pour l’infortuné spectateur qui s’est laissé embarquer dans cette vengeance qui tourne mal, heureusement tempérée par un humour atroce. 
Dans les moments pénibles, il est conseillé de se rappeler que c’est du cinéma.
Avec Anders Behring Breivik, non, pas moyen. Il n'est pas conseillé de se rappeler que c'est réel, mais c'est réel quand même.
Il a eu une vie de merde, alors il a théorisé sur l’islamisation de l’Europe, et il s’est pris pour un Croisé.
Son Manifeste ressemble à un bouquin de Maurice G. Dantec (qui a fusionné avec le Grand Tout l'été dernier mais ça fait bien 15 ans qu’il avait commencé à breiviker, ou Breivik à dantequiser, ou tous les deux à houellebecquiser) encore plus mauvais que d’habitude, et après il a soigneusement préparé, planifié, puis exécuté son petit massacre.
Alors que peut-on en dire ?
Tous les matins, je pense à Anders Behring Breivik.
Je ne lui envoie pas de l’amour, ça non. J’ai déjà bien du mal à en envoyer dans un rayon de 1 mètre 50 autour de moi, alors pensez, atteindre la Norvège, ça serait un peu présomptueux.
Et puis c'est un peu tard. Fallait être là dans sa jeunesse. Avant que le ver ne dévore le fruit de l'intérieur.
Je me demande comment c’est, dans sa tête.
Je ne suis pas le seul.
La pièce manquante dans ce puzzle, c’est bien son absence d’empathie, sa faculté d’occulter le fait que ses cibles sont des êtres humains comme lui.
J’ai la chance de ne pas être le papa de feu Kjirsten Fjord.
Mais quoi d’autre ?
Entre gens civilisés, on peut parler du Mal.
On ne s’en prive pas.
« La tentation du Bien est beaucoup plus dangereuse que celle du Mal » nous disent les philosophes.
"C’est au nom de la morale, c’est au nom de l’humanité qu’ont été commis les pires crimes contre l’humanité. C’est au nom de la morale qu’ont été commis les pires crimes immoraux. Morale perverse, donc : on est moraux avec ceux qui partagent notre monde de représentation et on est pervers avec les autres parce que la définition de la perversion, c’est pour moi celle de Deleuze et de Lacan : est pervers celui qui vit dans un monde sans autre." nous dit l'abbé Cyrulnik.
Très bien.
Breivik utilise les méthodes des djihadistes qu’il prétend combattre, et devient comme eux.
Mais à part ça ?




Alex + Ada
Sarah Vaughn, Jonathan Luna



(1) "Des mouches vertes bruissent, dans ce cachot du désespoir
Des prisonniers geignant marinant dans leur pisse grattent leur tignasse noire
Une pâleur blafarde tombant d’un trou à des années lumières,
C’est leur lueur du jour, rien d’autre ne les éclaire
Et ça pue tellement que les pierres asphyxiées
pleurent un jus verdâtre de venin
Dans l’antre où brûle l’immense forge du Malin
et où la torture est sans fin
La torture est sans fin."

(à suivre)

lundi 27 février 2017

Monstres, tabac, Mal (4)

Résumé des épisodes précédents :

Dans un coin reculé du Multivers, au sein d'une réalité aussi alternative que les faits éponymes, Maurice G. Breivik n’a pas été abandonné à la naissance par son père, n’a pas été élevé par une mère dépressive qui, après un passage à vide, a retrouvé son équilibre intérieur grâce à la célèbre méthode d’épanouissement personnel « Méditer moins de 3 minutes par jour, c’est possible » popularisée par Christophe André.
Il n’est donc pas devenu un tueur de masse, mais un placide chef d’entreprise, qui fait juste un peu des blagues la nuit sur Internet avec son copain Marcelin Deschamps, parce qu’il trouve qu’il y a un peu trop d’Arabes en Norvège, et un peu trop d'étrangers dans le monde, si vous voulez le fond de ma pensée, mais après vous penserez à rabattre la lunette, sinon bonjour l'odeur.
En tissant patiemment sa toile sur le Web, il a fini par séduire Kjirsten Fjord, gentille secrétaire à la Ligue des jeunes travaillistes, en lui adressant une série de mails enflammés dont le thème principal, « Ma vie de Courgette (dans le frigo de ton coeur) » a porté la correspondance amoureuse à son point d’incandescence où elle con verge avec la littérature érotique, se jette sur elle, lui déchire tous ses habits et prétend après coup qu'elle était consentante, puisqu'elle n'a rien dit. 
A un tel point d'incandescence, d'ailleurs, qu'en recevant ses mails, Kirsten a dû éteindre son ordinateur à grands seaux d’eau claire, et s’est faite un peu gronder par Jean-Lük Mélenchønberg, le chef de la Ligue des jeunes travaillistes.


"Ma vie de courgette" a été adapté avec succès 
en film d’animation pour les petits et les grands, 
mais surtout pour les petits, quand même.

D’ailleurs Richard Millet l’a bien dit, « Breivik aurait pu être un grand écrivain, s’il n’avait préféré raconter des conneries sur internet ».
Bien sûr, Breivik admire en secret Bachar, Kadhafi et Saddam, qui ont su selon lui (et selon Jean-Pierre Filiu aussi) confisquer les aspirations légitimes des peuples arabes à l’autodétermination et les mettre à genoux, voire carrément par terre, pour assouvir leurs propres appétits.
Mais dans ce coin reculé du Multivers, ça ne porte pas à conséquence, et il peut se monter le bourrichon avec ses petits copains de la fachosphère en discutant de Kirkegaard sur des forums de téléchargement illégal de philosophes vérolés tout en mangeant du saucisson halal en slip, car c'est aussi ça la magie du virtuel, sans que la violence générée sur les réseaux sociaux ait une incidence dans le réel.
Et les jeunes travaillistes peuvent continuer à tenir leur Université d'été sur l'ile d'Utøya, en forme de coeur, sans s'y faire trouer la peau comme des jeunes travaillistes lapins à la fête foraine.
Il faut juste développer une bonne tolérance aux discours de Jean-Lük Mélenchønberg.

 

Utøya, Jeudi 12. (la veille)


(à suivre)

dimanche 26 février 2017

Méfaits des monstres, persistance du froid & tabac du Mal (3)

Je repense à Anders Behring Breivik.
Est-ce qu’il a été humilié quand il était petit, au point d’en concevoir une soif de revanche vis-à-vis de la société ?
Sa biographie est éclairante. 
On est à deux doigts de ces biopics de pacotille publiés à longueur d’année sur la désencyclopédie par des gens qui se croient drôles. 
A de rares exception prèsce n’est pas le cas. 
Sa bio, donc : ses parents divorcent lorsqu'il est âgé d'un an. 
Rejet partiel, puis définitif par le père.
Mêre dépressive. 
C’est un peu la tarte à la crême des psychopathes qui le sont devenus par carence affective, mais c’est vrai.


Elève brillant. 
Ambition démesurée. 
Création d’un site de vente de faux diplômes. 
Succès. 
Rappel à l’ordre par le Ministère du Download. 
Pertes en bourse. 
Retour chez sa mère. 
Deux ans de Jeu de rôle en ligne massivement multijoueur (World of Warcraft) dans la gueule. 
Abandon de toute vie sociale, pour laquelle il n'avait pas d'aptitudes particulières. 
Radicalisation sur Internet, comme on dit sans savoir que les Desperate moudjahidines n’en ont pas le monopole, sur des sites d'extrême droite. 
Ecriture du Manifeste 2083, bricolé avec beaucoup d’emprunts à tout ce que les théoriciens sulfureux produisent de meilleur, sans citer ses sources. 
C'est pas bien. 
Préparation minutieuse de l’attentat, conçu comme une opération marketing pour la diffusion de ses idées. 
Tuerie de masse. 
Prison. 
Echec de l'opération marketing.
C'est un peu comme si Houellebecq avait sorti "Soumission" le jour de l'attentat de Charlie-Hebdo.
Baston de psychiatres : est-il responsable de ses actes ?
Procès.
Reconnu responsable, après contre-expertise.
Condamné à la peine maximale.
Intente un procès à l'État norvégien pour des conditions de détention qu'il juge « inhumaines » (son accès à Internet a été suspendu par le Ministère du Blasphème et du Download).
Gagne son procès.
Mais ne regagne pas le droit de discuter avec ses copains sur Internet.
Et l'Etat norvégien a fait appel.
On en est là.
Enfin, le jugement a sans doute été rendu, mais je ne trouve pas l'info.
La démocratie a du mal à s'en remettre, quand elle renonce à éliminer ceux qui la combattent les armes à la main.

Une fois, Breivik a trouvé 77 x d’un coup.
Et pourtant, ils s’étaient bien cachés.

(à suivre)


samedi 25 février 2017

Persistance des monstres, tabac froid & méfaits du mal (2)

Anders Behring Breivik continue de me hanter, mais moins que la Norvège.
La Norvège a de quoi être hantée pour longtemps, et si j’étais Norvégien et que sa petite prison dans la mairie jouxtait ma petite maison dans la prairie, je dormirais sans doute d’un sommeil inquiet. 
Et je raterais toutes mes mayonnaises. 
Mais j’ai d’autres chattes à fouetter. 
D'ailleurs « L’espoir n’est pas un steak, » miaulent mes chattes quand je les fouette, et il me faut les nourrir plusieurs fois par jour. 
Surtout que celle qui est en phase terminale, entre sa chimio, un régime de faveur à base de Whiskas en gelée amoureusement écrasés à la fourchette et des shoots de Seroplex® pour chattes, elle a méchamment repris du poil de la bête.
Dans sa prison, Breivik bénéficie aussi d'un régime de faveur, mais il est toujours grognon, insatisfait, ce qui reste pour moi une énigme. 
J’ai l’impression d’être face à une équation à une seule inconnue, mais que je ne parviens pas à résoudre.



Déjà tout petit, Anders Behring Breivik appliquait  la solution finale
aux équations à une inconnue dans ses cahiers de trigonométrie. 


« Les méchants ont sans doute compris quelque chose que les bons ignorent. » disait Woody Allen.
Le mal en moi, j’arrive à le reconnaitre. Je gère. Enfin, j'essaye. Mais ça ne me met pas dans un état où je me sens déterminé à assassiner 77 personnes et à en blesser 155 autres à la carabine parce que ça va représenter ma modeste contribution à l'amélioration des trucs qui ne vont pas bien dans le monde.
Est-ce une question de différence de nature, ou d'intensité ?
Ah là là, les article sur le Mal, c’est moins chiant que les articles sur le Bien, mais c’est plus dur à écrire.
Breivik n’est pas non plus un psychopathe aux 23 personnalités dissociées comme le facétieux personnage du dernier Schmalayam. Shyamalan. Shalamayan. Encore raté, tant pis.
C’est vrai qu’en en matière de dégueulasserie et/ou de perversité, la réalité est loin devant les trash movies.
D'après mes sources, qui sont les mêmes que les vôtres, Breivik n'a même pas 2 personnalités dissociées comme Mehdi Meklat, qui était la coqueluche des médias parisiens crypto-sionistes le jour et la voix de la haine des exclus la nuit, par le biais d’ignobles tweets racistes, sexistes, homophopes et antisémites
Il a été obligé de quitter la France en attendant que ça se tasse, houhouhou le vilain pas beau.
« Ma part d’ombre a été expulsée mais je dois y réfléchir. Ça mettra du temps. Et puis, je vais me détourner de ceux qui me veulent du mal et aller vers ceux qui me veulent du bien. » nous a-t-il déclaré sur le tarmac de l’aéroport, sans vouloir nous révéler sa destination.


Peut-être qu'il a embarqué pour l'île d'Utøya, en forme de coeur. 
Visitez la Norvège.
(à suivre)

vendredi 24 février 2017

Monstres froids, méfaits du tabac & Persistance du Mal (1)

J’ai beau fumer du porno, ça ne m’empêche pas d’être préoccupé par l’actualité internationale, bien au contraire. Parcourir les headlines du Monde plusieurs fois par jour, c’est un peu le même genre de stress que la clope ou le cyberQ, et je suis à peu près aussi impuissant devant les catastrophes mondiales autoproclamées que derrière mon tabagisme pédocharcutier.

Il y a des choses que je ne comprendrai jamais.
Comme Anders Behring Breivik, ce terroriste norvégien d'extrême droite qui a perpétré et revendiqué les attentats du 22 juillet 2011 en Norvège qui ont fait un total de 77 morts et 151 blessés.
Il a fait ça de façon très méthodique, détournant l’attention de la police par un attentat à la bombe à Oslo avant d’aller assassiner 69 personnes, pour la plupart des adolescents, sur l'île d'Utøya. 
Déguisé en policier, pour ne pas les effrayer. 
C’est salement diabolique.
Les Américains, qui nourrissent une fascination certaine pour les tueurs en série, ne se sont pas écharpés pour acquérir les droits d’adaptation de l’histoire de ce tueur de masse. 
Normal : les idées qu’il revendique dans le manifeste de 1500 pages qu’il a laissé pour justifier son geste sont en grande partie celles du nouvel occupant de la Maison Blanche.
Son soutien au « conservatisme culturel », à l'ultranationalisme, au populisme de droite, à l'islamophobie, au sionisme, à l'antiféminisme et au nationalisme blanc, même noyés dans un délire de chrétien fondamentaliste, font tache.

Par contre, ça peut intéresser les Japonais.
Ce qui attire mon attention sur ce malade un peu oublié, c’est un article du Monde sur la condamnation de la Norvège pour traitement « inhumain » envers Breivik.
Il se plaint de s’être radicalisé en prison tout seul comme un chien d'infidèle, puisqu’il est à l’isolement 23 heures par jour.
Il se plaint de la restauration, de l'inanité spirituelle des programmes télé, et d’être lourdement affecté par l’isolement.
Breivik emmerde prodigieusement la Norvège, et représente un défi aux lois de l’Etat de droit.
Breivik, c’est Blasphemator® en plus con et en moins drôle.
Nettement moins drôle.


Un nouveau dérapage pour Nicolas Canteloup, 
qui s’est déguisé en Breivik ce matin sur Europe 1.
L'humoriste n'a pas fait rire tout le monde avec sa dernière chronique !

Je découvre au passage le monde merveilleux du counterjihad, chouette, un nouveau mot.

Cinq ans et demi après le massacre, Breivik ne manifeste aucun remords. 
« C’est toujours le même tueur narcissique », assure la journaliste Asne Seierstad, qui lui a consacré un livre et reçoit depuis ses missives.
Ben manquerait plus que ça soit un tueur altruiste. 
Ou qu'il soit une publicité vivante pour le narcissisme.

En France, on est tout aussi embêtés par le retour potentiel des djihadistes capturés en Syrie et en Irak.
On devrait les enfermer en cellule avec Breivik, et le problème serait vite réglé.
Finalement, le plus courageux là-dedans c'est Emmanuel Macron.


Mike Mignola, Hellboy in Hell

(à suivre)

mardi 14 février 2017

"Silence" de Scorsese : le vrai martyr du film c’est le stagiaire de France-inter

Sur France-Inter, il y a un stagiaire multimédia qui est payé au lance-pierres pour retranscrire sur une page web les veillées du dimanche soir du Masque et la Plume, l'émission des critiques cinéma de France-inter.
Prions pour lui.
J'ai écouté celle sur "Silence", le dernier film de Scorcese.
Franchement, ça donne envie.
De ne pas aller voir le film.
En ayant l'impression de l'avoir vu.
Ils sont forts, ces critiques.

Mais le plus intéressant, c'est la retranscription du stagiaire, qui joue avec les polices de caractère, leurs taille, leurs graisses, et une poignée de photos pour tenter de restituer à l'écrit l'ambiance de l'émission.
Là où c'est passionnant, c'est qu'il échoue totalement.
Il rajoute une locution ici, pour passer de l'oral à l'écrit, il corrige une bafouille là, mais on perd totalement tout le verbal du critique, son intonation, ses petits jeux radiophoniques.
Tout ce qui fait le sel de la chronique chantée, directement issue du Moyen Age, disparait.
Ce résumé écrit d'une causerie est sans doute institué pour faire gagner un temps précieux à ceux qui, non contents de ne pas avoir le temps d'aller voir le film, n'ont pas non plus celui d'écouter le podcast de l'émission.
Les mêmes qui regardent les films romantiques en accéléré pour en arriver plus vite à la scène du baiser. Adieu les préliminaires, fuck off les relations humaines, allons à l'essentiel.
Si vous voulez l'écouter, c'est à 3'06" sur le podcast. Je dis ça pour vous faire ainsi gagner 3 minutes de votre précieux temps, quitte à le reperdre en continuant de lire mon article.
J'en ai déjà perdu beaucoup moi-même à comparer la version chantée de la chronique et la version écrite, pour constater l'appauvrissement humain dont je vous cause.
Sans parler de la solitude du stagiaire multimédia de France-inter, terrifiante.
Il a sans doute été formé à l'école 42qui forme des développeurs informatiques, et dont les candidats codent quinze heures par jour pendant les quatre semaines de compétition que durent les épreuves de sélection des futurs élèves.
Grâce à qui je peux lire sur Internet la critique radiophonique (chantée par des journalistes de presse écrite) d'un film que je n'irai pas voir au cinéma.
Merci Internet.


Invité sur le tournage de "Silence", Woody Allen essaya de faire un selfie,
mais il n'y avait pas de pellicule dans la caméra.