samedi 25 février 2017

Persistance des monstres, tabac froid & méfaits du mal (2)

Anders Behring Breivik continue de me hanter, mais moins que la Norvège.
La Norvège a de quoi être hantée pour longtemps, et si j’étais Norvégien et que sa petite prison dans la mairie jouxtait ma petite maison dans la prairie, je dormirais sans doute d’un sommeil inquiet. 
Et je raterais toutes mes mayonnaises. 
Mais j’ai d’autres chattes à fouetter. 
D'ailleurs « L’espoir n’est pas un steak, » miaulent mes chattes quand je les fouette, et il me faut les nourrir plusieurs fois par jour. 
Surtout que celle qui est en phase terminale, entre sa chimio, un régime de faveur à base de Whiskas en gelée amoureusement écrasés à la fourchette et des shoots de Seroplex® pour chattes, elle a méchamment repris du poil de la bête.
Dans sa prison, Breivik bénéficie aussi d'un régime de faveur, mais il est toujours grognon, insatisfait, ce qui reste pour moi une énigme. 
J’ai l’impression d’être face à une équation à une seule inconnue, mais que je ne parviens pas à résoudre.



Déjà tout petit, Anders Behring Breivik appliquait  la solution finale
aux équations à une inconnue dans ses cahiers de trigonométrie. 


« Les méchants ont sans doute compris quelque chose que les bons ignorent. » disait Woody Allen.
Le mal en moi, j’arrive à le reconnaitre. Je gère. Enfin, j'essaye. Mais ça ne me met pas dans un état où je me sens déterminé à assassiner 77 personnes et à en blesser 155 autres à la carabine parce que ça va représenter ma modeste contribution à l'amélioration des trucs qui ne vont pas bien dans le monde.
Est-ce une question de différence de nature, ou d'intensité ?
Ah là là, les article sur le Mal, c’est moins chiant que les articles sur le Bien, mais c’est plus dur à écrire.
Breivik n’est pas non plus un psychopathe aux 23 personnalités dissociées comme le facétieux personnage du dernier Schmalayam. Shyamalan. Shalamayan. Encore raté, tant pis.
C’est vrai qu’en en matière de dégueulasserie et/ou de perversité, la réalité est loin devant les trash movies.
D'après mes sources, qui sont les mêmes que les vôtres, Breivik n'a même pas 2 personnalités dissociées comme Mehdi Meklat, qui était la coqueluche des médias parisiens crypto-sionistes le jour et la voix de la haine des exclus la nuit, par le biais d’ignobles tweets racistes, sexistes, homophopes et antisémites
Il a été obligé de quitter la France en attendant que ça se tasse, houhouhou le vilain pas beau.
« Ma part d’ombre a été expulsée mais je dois y réfléchir. Ça mettra du temps. Et puis, je vais me détourner de ceux qui me veulent du mal et aller vers ceux qui me veulent du bien. » nous a-t-il déclaré sur le tarmac de l’aéroport, sans vouloir nous révéler sa destination.


Peut-être qu'il a embarqué pour l'île d'Utøya, en forme de coeur. 
Visitez la Norvège.
(à suivre)

vendredi 24 février 2017

Monstres froids, méfaits du tabac & Persistance du Mal (1)

J’ai beau fumer du porno, ça ne m’empêche pas d’être préoccupé par l’actualité internationale, bien au contraire. Parcourir les headlines du Monde plusieurs fois par jour, c’est un peu le même genre de stress que la clope ou le cyberQ, et je suis à peu près aussi impuissant devant les catastrophes mondiales autoproclamées que derrière mon tabagisme pédocharcutier.

Il y a des choses que je ne comprendrai jamais.
Comme Anders Behring Breivik, ce terroriste norvégien d'extrême droite qui a perpétré et revendiqué les attentats du 22 juillet 2011 en Norvège qui ont fait un total de 77 morts et 151 blessés.
Il a fait ça de façon très méthodique, détournant l’attention de la police par un attentat à la bombe à Oslo avant d’aller assassiner 69 personnes, pour la plupart des adolescents, sur l'île d'Utøya. 
Déguisé en policier, pour ne pas les effrayer. 
C’est salement diabolique.
Les Américains, qui nourrissent une fascination certaine pour les tueurs en série, ne se sont pas écharpés pour acquérir les droits d’adaptation de l’histoire de ce tueur de masse. 
Normal : les idées qu’il revendique dans le manifeste de 1500 pages qu’il a laissé pour justifier son geste sont en grande partie celles du nouvel occupant de la Maison Blanche.
Son soutien au « conservatisme culturel », à l'ultranationalisme, au populisme de droite, à l'islamophobie, au sionisme, à l'antiféminisme et au nationalisme blanc, même noyés dans un délire de chrétien fondamentaliste, font tache.

Par contre, ça peut intéresser les Japonais.
Ce qui attire mon attention sur ce malade un peu oublié, c’est un article du Monde sur la condamnation de la Norvège pour traitement « inhumain » envers Breivik.
Il se plaint de s’être radicalisé en prison tout seul comme un chien d'infidèle, puisqu’il est à l’isolement 23 heures par jour.
Il se plaint de la restauration, de l'inanité spirituelle des programmes télé, et d’être lourdement affecté par l’isolement.
Breivik emmerde prodigieusement la Norvège, et représente un défi aux lois de l’Etat de droit.
Breivik, c’est Blasphemator® en plus con et en moins drôle.
Nettement moins drôle.


Un nouveau dérapage pour Nicolas Canteloup, 
qui s’est déguisé en Breivik ce matin sur Europe 1.
L'humoriste n'a pas fait rire tout le monde avec sa dernière chronique !

Je découvre au passage le monde merveilleux du counterjihad, chouette, un nouveau mot.

Cinq ans et demi après le massacre, Breivik ne manifeste aucun remords. 
« C’est toujours le même tueur narcissique », assure la journaliste Asne Seierstad, qui lui a consacré un livre et reçoit depuis ses missives.
Ben manquerait plus que ça soit un tueur altruiste. 
Ou qu'il soit une publicité vivante pour le narcissisme.

En France, on est tout aussi embêtés par le retour potentiel des djihadistes capturés en Syrie et en Irak.
On devrait les enfermer en cellule avec Breivik, et le problème serait vite réglé.
Finalement, le plus courageux là-dedans c'est Emmanuel Macron.


Mike Mignola, Hellboy in Hell

(à suivre)

mardi 14 février 2017

"Silence" de Scorsese : le vrai martyr du film c’est le stagiaire de France-inter

Sur France-Inter, il y a un stagiaire multimédia qui est payé au lance-pierres pour retranscrire sur une page web les veillées du dimanche soir du Masque et la Plume, l'émission des critiques cinéma de France-inter.
Prions pour lui.
J'ai écouté celle sur "Silence", le dernier film de Scorcese.
Franchement, ça donne envie.
De ne pas aller voir le film.
En ayant l'impression de l'avoir vu.
Ils sont forts, ces critiques.

Mais le plus intéressant, c'est la retranscription du stagiaire, qui joue avec les polices de caractère, leurs taille, leurs graisses, et une poignée de photos pour tenter de restituer à l'écrit l'ambiance de l'émission.
Là où c'est passionnant, c'est qu'il échoue totalement.
Il rajoute une locution ici, pour passer de l'oral à l'écrit, il corrige une bafouille là, mais on perd totalement tout le verbal du critique, son intonation, ses petits jeux radiophoniques.
Tout ce qui fait le sel de la chronique chantée, directement issue du Moyen Age, disparait.
Ce résumé écrit d'une causerie est sans doute institué pour faire gagner un temps précieux à ceux qui, non contents de ne pas avoir le temps d'aller voir le film, n'ont pas non plus celui d'écouter le podcast de l'émission.
Les mêmes qui regardent les films romantiques en accéléré pour en arriver plus vite à la scène du baiser. Adieu les préliminaires, fuck off les relations humaines, allons à l'essentiel.
Si vous voulez l'écouter, c'est à 3'06" sur le podcast. Je dis ça pour vous faire ainsi gagner 3 minutes de votre précieux temps, quitte à le reperdre en continuant de lire mon article.
J'en ai déjà perdu beaucoup moi-même à comparer la version chantée de la chronique et la version écrite, pour constater l'appauvrissement humain dont je vous cause.
Sans parler de la solitude du stagiaire multimédia de France-inter, terrifiante.
Il a sans doute été formé à l'école 42qui forme des développeurs informatiques, et dont les candidats codent quinze heures par jour pendant les quatre semaines de compétition que durent les épreuves de sélection des futurs élèves.
Grâce à qui je peux lire sur Internet la critique radiophonique (chantée par des journalistes de presse écrite) d'un film que je n'irai pas voir au cinéma.
Merci Internet.


Invité sur le tournage de "Silence", Woody Allen essaya de faire un selfie,
mais il n'y avait pas de pellicule dans la caméra.

dimanche 5 février 2017

La DADS-U sans peine


Tous les ans, au mois de janvier, c’est la même sinécure : La DADS-U (déclaration automatisée des données sociales unifiée) est à produire avant le 31.
C’est une formalité obligatoire pour toutes les entreprises relevant du régime général et des collectivités publiques.
Elle permet, à partir d'un logiciel de paie, de déclarer toutes les données des salariés, en un seul envoi, à destination des organismes concernés. 
Ainsi, sur net-entreprises (service gratuit de télédéclarations proposé aux entreprises par les organismes de protection sociale pour effectuer en ligne leurs déclarations sociales : embauche, Urssaf, Assedic, retraite et retraite complémentaire), il est possible d’envoyer une DADS-U à destination de :
la Cnav/TDS pour le compte des partenaires TDS,
les institutions de retraite complémentaire Agirc-Arrco (IRC),
les institutions de prévoyance (IP) adhérentes au CTIP,
les mutuelles adhérentes à la FNMF,
les sociétés d'assurances adhérentes à la FFSA, et leurs délégataires de gestion.

On le voit, c’est quand même fondamental. 
Dans la grande nébuleuse des déclarations spécifiques émises à longueur d’année à destination des partenaires sociaux sus-cités, une myriade d’organismes collecteurs parasites, entités mystérieuses aux hermétiques acronymes réclame des déclarations surnuméraires, afin de s’acquitter de taches redistributives. 
A moins que ce ne soit pour justifier leur existence à leurs propres yeux, comme tout organisme qui se respecte, selon la théorie d’Henri Laborit.
Au fil des ans, la gigantesque usine à gaz de ces organismes collecteurs-distributeurs se modernise. Il fut un temps où je devais m’acquitter de certaines de ces taches sous forme de déclarations papier. 
Aujourd’hui, tout est informatisé, ou en voie de. 
Avec un petit quelque chose de progressivement coercitif : la nouveauté de cette année, c’est que la DADS est à produire sous forme d’un fichier informatique à la norme 4DS V01X10.
Pour cela vous devez donc disposer d'un logiciel de paie conforme à la norme 4DS V01X10.
Ca parait logique, mais ça coute une blinde. 
De toute façon on a été obligés de basculer il y a deux ans, notre logiciel de paie d’intermittents du spectacle handmade ne satisfaisait plus aux exigences d’un certain nombre de déclarations tout aussi obligatoires que la DADS-U.
Et de toute façon, avec la généralisation de la DSN, on n’y coupait pas.
La Déclaration Sociale Nominative est censée remplacer dès 2016 l’ensemble des déclarations actuelles effectuées par les entreprises et leurs mandataires. 
Simplification administrative. Intention louable s’il en est. 
La Dun, Une Seule Déclaration Pour Les Remplacer Toutes !  comme ils disent chez net-entreprises sur le ton de « Un Anneau pour les gouverner tous (…) Et dans les ténèbres les lier / Au pays de Mordor (le Pays Merveilleux dans lequel la déclaration sociale nominative remplace et simplifie la majorité de vos déclarations sociales en automatisant leur transmission à partir des données de paie) / Où s'étendent les ombres. 
Sauf que quand on emploie des intermittents, ça mordorise moyennement bien, et il faut continuer à remplir et renvoyer toutes les attestations qu’on envoie déjà, ou comme ils disent poliment chez Audiens-Prévoyance : des formalités non substituées perdureront pour Pôle emploi :
La DUCS, l'Avis de versement, l'Avis de régularisation et les Attestations Employeurs Mensuelles pour les employeurs de salariés du spectacle.

Je ne sais plus qui (mais je crois bien que c’est mon comptable, qui en connait un rayon) disait qu’en France, quand on voulait réformer un bordel, on se contentait de rajouter une couche de complications sur le dessus. 
C’est le cas.

Et avec les fluctuations annuelles, voire trimestrielles, de certaines cotisations (par exemple, le Taux de la cotisation d’accident du travail des artistes passe de 1,19% à 1,26%. sauf en «Alsace-Moselle» où il passe de 0,98% à 1,40%, et je vous déconseille de chercher à savoir pourquoi), c’est plus prudent d’avoir un logiciel qui anticipe ces fluctuations et les répercute sur les fiches de paye que vous émettez, sinon les URSSAF vous tombent dessus à bras raccourcis. 
C’est ça ou aller à la pêche aux taux sur une myriade de sites pas vraiment référencés.
Bon, nous ça va, on a de quoi se payer un logiciel de gestion de paye à 900 € + 250 € de mise à jour annuelle, mais chez les petites compagnies théâtrales, ça tousse.
Bref.
Je gère l’administratif et le social de la boite à la petite semaine, dès que j’ai un trou dans le planning je fais de la R&D, et j’essaye d’être toujours largement en-deça des dates limites des déclarations, sachant que les capacités de traitement déclinent au fur et à mesure que les serveurs s’engorgent et que les hot-lines burnoutent.

Pour la DADS-U 2017 (sur les salaires 2016), je fais bien tout ce qui est indiqué sur les nombreux "courrier privilège" que je reçois en avalanche sur la fin d'année 2016 de la part de mon éditeur de logiciel de gestion de paye des intermittents, les trains de mesures et de contre-mesures annoncées puis retirées, puis remises mais pas tout à fait pareil, je me sens prêt à en découdre, quand soudain une modification des taux d’accident du travail met en péril toute la manoeuvre avec l’émergence d’un nouveau code risque A.T. = 921CC (sauf dans le Haut-Rhin, le Bas-Rhin et la Moselle, mais c’est vraiment pas des gens comme nous) qui remplace le 921CB depuis début 2017, apprends-je avec stupre et faction.
(mais je crois comprendre qu'il ne faut le mettre à jour qu’après avoir validé la DADS, sinon ça fout le bazar) 

J’ai attaqué le chantier DADS-U (comme Unifiée) début janvier, j’ai le temps de voir venir. 
La première tentative d’envoi après édition du bilan de contrôle, des Etats de fin d'année et autres tableaux récapitulatifs régularisateurs annuels, se solde par un échec : comme en plus des techniciens et des réalisateurs nous avons aussi embauché des artistes en 2016, il faut être en possession d’une notification d’AT923AC pour 2016, dont j’apprends miraculeusement par ma lettre d’information confidentielle qu’elle s’obtient auprès de la CARSAT au 08 21 10 44 20, parce que sans eux je serais encore en train de chercher.
Et c’est quoi la Carsat, et pourquoi ils me bloquent ma DADS ? Les caisses d'assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) sont des organismes du régime général sécurité sociale de France métropolitaine ayant une compétence régionale. (…) Les Carsat exercent leurs missions dans les domaines de l'assurance vieillesse et de l'assurance des risques professionnels (accidents du travail et maladies professionnelles). 
Je sais pas trop ce qu’y foutent dans leurs bureaux, mais apparemment leur pouvoir de nuisance est exorbitant, puisque leur décision d’harmoniser les taux d’accident du travail fout en l’air le précieux travail d’harmonisation et de simplification administrative réclamés par un Etat fort qui veuille à raison entrer de plain-pied dans le XXIeme siècle.
Bon, je les appelle, je leur demande l’attribution du fameux taux d’AT923AC pour 2016, et après 2 semaines à les tanner par internet, ils me l’envoient par mail : « Je vous informe de l'ouverture du risque 923 AC section 02 à effet du 01/01/2016 pour le passage de votre DADS. Pour information, ce risque a été regroupé au 01/01/2017 sous le code risque 923 AD il ne nous est plus possible techniquement de notifier un taux AT 2016, aussi vous ne recevrez pas de notification papier pour cette section. »
Ah oui j’avais bien remarqué sur net-entreprises que mon taux de cotisation A.T avait basculé dans l'ère du 923 AD mais que c'était pas rétroactif sur 2016. Mais on me la fait pas, moi, je suis pas tombé de la dernière circulaire administrative distribuée sous le manteau à une poignée d’initiés Illuminati et Francs-Maçons.
N’empêche que mes déclarations suivantes  à la norme 4DS V01X10 tellement clean qu’on pourrait manger dessus avant de se torcher avec sont retoquées par leur putain de robot, au prétexte imparable de l’Anomalie E9914 - Cette déclaration ne peut être acceptée, car une précédente déclaration de numéro d'avis de dépôt ###, déposée le 04/01/2017 et de numéro d'ordre 1 contenant la même liste d'établissements a déjà été acceptée.
Et en plus, E9915 - Une déclaration a déjà été acceptée pour cette entreprise de SIREN ## et pour l'établissement de NIC 000##, dans l'envoi de nom DADS-##-20170104.txt et de numéro d'avis de dépôt ## déposé sur net-entreprises le 04/01/2017. Une correction des données déjà déclarées pour l'établissement de NIC 000## doit faire l'objet d'une déclaration annule et remplace différente pointant sur cette déclaration de numéro d'avis de dépôt ###.
En d’autres temps je me serais affolé. 
Effondré. 
J’aurais pleuré mon psy pour avoir du Seroplex®. 
J’aurais recommencé à boire.
D’autant plus que d’après net-entreprise, j’ai droit en tout et pour tout à trois essais de DADS-U avant d’être éliminé, et vraisemblablement transformé en farine animale.
Mais bon, là je fais ça en dilettante, patiemment, un jour à la fois, quand ça me gave je passe à autre chose et j’y reviens plus tard, je vois que mon dialogue avec les robots ne passe pas, un peu comme dans l’article d'Ian Alexander L'ère des machines quand il dit « Mais quelqu'un a-t-il déjà songé aux robots crétins ? Quelqu'un a-t-il anticipé que le monde tomberait aux mains d'une armée de répondeurs téléphoniques ? » et je me dis que la solution consiste à parler à un être humain, le tout c'est de trouver qui appeler, je commence par remplir en ligne une demande d’aide, pourquoi Moïse a-t-il erré 40 jours dans le désert si ce n'est parce que les Hommes ont horreur de demander leur chemin, et quasiment dans la minute une opératrice me rappelle, et me dit de donner le numéro d’ordre 4, et je le fais, et ça passe, ma DADS-U est validée, et je peux me regarder dans un miroir sans avoir une image dégradée de moi-même.
Ca tombe bien, on est déjà fin janvier, il est grand temps d'attaquer la paye du mois, et la DSN phase 3. Vu les messages qui pleuvent les jours suivant sur le forum de discussion et d'entr'aide des utilisateurs du logiciel de paye des intermittents, je m'en tire à bon compte.

[Edit]

On pourrait penser à la lecture de l’article que je peste contre les complexités administratives qui sont faites aux petits entrepreneurs.

En fait, je voulais en tirer une conclusion positive, en insistant sur le fait que c’est un miracle quotidien de percevoir des Assedic pour les uns et des compléments retraite pour les autres, que la désorganisation informatique des grandes administrations n’empêche pas ceux-ci de fonctionner à peu près pendant les travaux de modernisation, et puis la rédaction m’a tellement fatigué que j’ai oublié. En plus j’ai rechopé un lumbago, tout seul comme un con devant mon ordi, dans le froid d’un dimanche pluvieux sur mon fauteuil directorial cassé.
Ca m’apprendra à ne pas prendre mon repos dominical.
Le Saigneur y m’a bien puni.

vendredi 3 février 2017

Nova Verba, Mundus Novus (8)

Les gens ne croient plus aux média.
Comme c'est étonnant.
Un sondage relève une dégradation accrue des relations entre le public et les supports d’information.
Vu le nombre de choses contradictoires qu’il dit ou qu’on lui fait dire, à ce sondage, on pourrait presque le commenter comme dans un vieux Fluide Glacial « 54% des cons sont des imbéciles, et les 46% restants sont sans opinion."
Du coup, « Le Monde » lance Le Décodex, un moteur de recherche permettant de vérifier la fiabilité des sites d’information(...) Les réseaux sociaux sont la principale source d’information des 18-24 ans et des employés. Plus troublant, au plan politique, les sympathisants du Front national sont la seule catégorie à privilégier les réseaux sociaux comme source d’information (30 %), quand tous les autres favorisent les sites de presse.

Je suis troublé que le journaliste du Monde n'explique pas plus clairement que les sympathisants FN, à l'instar des populistes américains, préfèrent "s'informer" sur des sites qui leur sont favorables et qui répandent l'anathème sur les sources d'information "objectives".
En plus, il parait qu’il faut cesser d’utiliser le terme fake news, déjà récupéré, et qui entretient la confusion entre le pastiche humoristique, l’appeau à clics, la publication orientée et l’article de presse erroné.

Ca devient vraiment compliqué de s'informer : il faut avoir un cerveau et s'en servir.
Tout à fait ce que je redoutais.
Je suis d'autant plus troublé que mes incursions en territoire fake news sur Youtube, tel un bon petit journaliste de l'extrême, se font par le biais de la barre de recommandation de la chaine, qui agrège toutes les conneries que j'ai déjà matées, et favorise mes choix antérieurs selon un algorithme  moitié Lovecraft, moitié Loi de Murphy.
Et comme entre deux maux je choisis toujours le pire, je visionne toujours les fake les plus épouvantables.
Enfin, c'est aussi comme ça que je suis tombé sur Defakator, le Zorro de la désinformation, qui pourfend les bonimenteurs.
D'ailleurs, est-ce vraiment une bonne idée qu'il s'exprime comme eux ?

 [Edit]
En m'essayant à la production d'information déconnante et erronée, comme le psy de The Shield qui étrangle un chat dans son arrière-cour pour comprendre les serial killers, je comprends mieux le plaisir à semer chaos et confusion.

jeudi 2 février 2017

Nova Verba, Mundus Novus (7)

Une pile de courrier administratif se sédimente insidieusement sur un coin de mon bureau.
Ca fait plusieurs mois que j’envisage de progresser dans l’intention de la réduire, et c’est pas bien méchant : elle est surtout constituée de fiches de paye, de relevés EDF et Orange, d’impôts divers qui sont pour la plupart prélevés à la source. Tout ce qui était à payer l’a été dans l’instant, c’est juste un peu de classement à faire dans les dossiers cartonnés ad hoc.
Pas moyen de m’y mettre.
C’est d’autant plus rageant qu’au bureau, le flot quotidien de taches administratives qui vient me lécher les pieds chaque matin est écopé dans l’heure en partant du principe que plus vite ça sera fait, plus vite ça sera fait.
Et au bureau, les trucs à faire sont d’une autre trempe : dialogue de sourds avec les robots des organismes de recouvrement des prélèvement sociaux, production de la La Déclaration Annuelle des Données Sociales DADS-U 2016 selon la nouvelle norme N4DS V01X11… c’est pas des challenges de pédé.
C’était programmé pour hier après-midi, le mercredi après-midi j’ai poney et je peux quitter le bureau pour vaquer à des taches subalternes ou préparer des galettes de sarrazin pour le diner du soir, mais une grippe persistante, assortie depuis 2 jours d’une douleur lancinante aux intestins (l’impression de chier du verre pilé est une expérience étonnante, surtout que je n’ai pourtant rongé aucun tesson, ou alors pendant mon sommeil) m’a contraint à une sieste de 4 heures qui a fichu mon programme en l’air.
Trop ballot.
Je me demande si je ne suis pas atteint de phobie administrative, l'excuse vaseuse de ce branleur taré de Thomas Thévenoud en 2014.
Comme il vaut mieux allumer une lampe-torche que brailler dans les ténèbres, en m’attaquant dès potron-minet à la couche superficielle, je tombe sur un courrier de relance d’Action contre la faim : un calendrier 2017 en « Prêt à Culpabiliser » : il semble que les fonds que je leur fais parvenir mensuellement soient insuffisants à résoudre le problème de la faim dans le monde.
Apparemment ça chie en Centrafrique, et un petit coup de pouce supplémentaire serait le bienvenu.
Je ne lis même pas l’argumentaire, c’est le même que MSF ou Handicap International ou toutes ces ONG auxquelles j’ai imprudemment décidé un jour de confier une partie substantielle de mes allocations chômage pour soulager la misère du monde.
Et qu'est-ce qu'ils foutent avec mon pognon ?
Au lieu d'apprendre aux agriculteurs locaux à cultiver du manioc et des topinambours et atteindre ainsi l'autosuffisance alimentaire, ils claquent tout en calendriers quadrichromiques me rappelant à l'envi que "sans moi, l'action s'arrête" pour lever des fonds supplémentaires, vacciner et scolariser des hordes de négrillons qui viendront grossir les rangs de l'assistanat métropolitain (s'ils survivent toutefois à la périlleuse traversée de la Méditerranée à bord de leurs Titanics gonflables).







Bravo les mecs.
Le génie de la re-motivation humanitaire qui a pondu le slogan-choc n'a pas pu s'empêcher de remarquer que "sans vous, l'action s'arrête" fonctionne avec n'importe quoi : une photo de Benoit Hamon, celle d'un hôpital en construction dans les Territoires occupés, d'une nouvelle coopérative produisant des jambonneaux bio en Bretagne selon un cahier des charges responsable et durable...
Mon indignation est sans but véritable, c'est juste une excuse supplémentaire pour ne pas réduire ma pile d'administratif, et elle retombe.
Sans moi, elle s'arrête.
Ca y est, je sais comment je vais me remotiver. Ma pile d'administratif, ça vaut le coup de m'y mettre : il parait qu'en cherchant bien, les enquêteurs ont trouvé un contrat de travail de Pénélope Fillon.
Si ça se trouve, j'en ai un dans ma pile et je peux participer au sauvetage du candidat de la droite républicaine. De ma part, ça serait vraiment de l'humanitaire.
A coeur vaillant rien d’imbécile.

lundi 30 janvier 2017

Consolidation des Projets avec FCP X

L'abandon de FCP 7 par Apple en 2011 a surpris plus d'un monteur-truquiste. Ca marchait trop bien ! Ergonomie et productivité étaient au rendez-vous.
J'ai attendu 4 ans, et d'avoir de sérieux problèmes avec, du fait de sa compatibilité déclinante avec Mac OS X, pour chercher un remplaçant qui monte / mixe / truque / archive aussi bien les projets;  les solutions alternatives existaient : son bâtard illégitime FCP X, Avid, Première... Comme on truque beaucoup avec Motion par chez nous, malgré les mauvais échos que j'avais sur les premières moutures de FCP X, j'ai voulu tenter le coup. Prise en main déroutante : disparition des in-out et des pistes vidéo et audio au profit de scénarios (principal et secondaires). Toutes les fonctions un peu sympa semblaient avoir disparu, au profit d'autres, nettement plus absconses.

Plusieurs tutoriels m’ont convaincu de l’urgence d’attendre, jusqu’à ce je tombe sur celui de Martin Gosset qui m'a redonné la fibre pédagogique avec son site "Dans les chaussettes de FCP X" (devenu depuis « dans les baskets »…)
Non seulement j’ai retrouvé mes petits, mais la logique industrielle de ma Très Petite Entreprise m’a conduit à rechercher des solutions pour pallier à l’absence d’une fonction pourtant bien pratique : la Consolidation, c’est à dire le fait d’archiver après montage la partie utile des rushes exploités.

Voici donc le premier chapitre de "Dans le calbute de FCP X"

0/ Contexte

En institutionnel, il arrive que des clients nous demandent une nouvelle version d’un film, ou de réexploiter tout ou partie d’un film monté sous une forme inédite, parfois des siècles après sa sortie. C’est pourquoi nous archivons tous nos films. Nous essayons de conserver un maximum de souplesse à ces archives, et de réduire au maximum le poids de ces archives après montage, pour ne pas avoir à gérer des Téraflops de données.

Voici donc une méthode qui marche pour ne conserver que la partie utile des rushes montés dans un film sous FCPX. 
C’est assez fastidieux, mais ça permet de conserver une archive propre et légère, comme un projet anciennement consolidé avec FCP 7. Hormis les poignées (handles), qu'on pourrait générer, en compliquant un peu plus ce topique.

Rappelons-nous d'abord que FCP X recopie à priori l’intégralité des rushes qui ont servi au film.
Qu’il appelle ça une consolidation, par abus de langage, mais qu’en fait FCP X ne sait pas le faire. 
On va donc devoir lui apprendre la propreté.

1/ Méthode : Déconstruire les séquences FCP X, et puis les reconstruire après.

Le principe général, c’est d’exporter les (groupes de) rushes montés, puis de les réimporter. C’est la seule solution que j’ai trouvée au problème.
Après montage, on crée des versions POUR CONSO des séquences finales à consolider.
Ces séquences POUR CONSO permettront de préparer le travail d’export des briques de base de la consolidation future; à l’intérieur de chacune de ces séquences on va regrouper les clips qu’on veut conserver « assemblés » (les "nouveaux" rushes, unités indivisibles de la consolidation future) et convertir ces groupes de clips sous forme de plans composés, que nous « consoliderons » en les exportant, puis en les réimportant plus tard dans de nouvelles copies, sinon ça sera le bazar.

Pourquoi et comment choisir les plans à regrouper ?
Je pars du principe que je n’ai aucune envie de me taper une consolidation plan par plan, qui consisterait à « ré-enrusher » l’ensemble du matériel. Je subirais sans doute le syndrome du démontage, affection psychologique sévère qui menace le petit peuple des monteurs tout comme la déréalisation (altération de la perception ou de l'expérience du monde extérieur qui apparaît étrange, irréel, et extérieur) affecte les réalisateurs. 
Si c’est pour finir ma conso sous benzodiazépines, en aucun cas merci. 
Donc je regroupe mes plans selon plusieurs critères objectifs :

Critère zéro : tous les plans cut sont associés au sein du même groupe.

Premier critère dissociatif
- présence d’un fondu sur la piste ou d’un effet de transition entre deux clips : 
Si je veux pouvoir « défondre » ultérieurement les deux plans, il vaut sans doute mieux créer deux plans composés de part et d’autre de la transition. Idem pour les plans truqués, qu’il faudra décomposer en autant de plans composés que nécessaire pour pouvoir réutiliser les originaux (si on veut pouvoir « détruquer » les plans plus tard… en restant prudent pour ne pas finir victime de "détruquage")

Idem sur les scénarios secondaires : si un groupe de plans d’illustrations commence en fondu sur la v2, pardon, sur un scénario secondaire, l’export de la « précomposition » ne se passe pas bien si on crée le plan composé en incluant le fondu d’entrée, qui gère l’opacité progressive du clip entrant sur la piste supérieure. 
Il faut rentrer à l’intérieur du plan (= en excluant le fondu d’entrée) pour créer le plan composé.
- plusieurs plans d’illustrations sur une piste supérieure => plan composé. De cette façon on gardera un maximum de souplesse aux éléments, sachant que chaque segment va être exporté comme un film quicktime séparé, sans amorce ni paramètre d’opacité.

Second critère
- présence d’un titre ou d’un élément truqué sur une piste supérieure : doit-on l’intégrer ou pas dans le plan composé ? Si oui il sera exporté dans le quicktime, et après, macache bono pour revenir modifier le Motion, (le titre, l’effet vignette…) exporté.
Il y a donc au fil de l’eau un certain nombre de plans individuels qu’il faudra se résoudre à exporter séparément, dès qu’on constate une complexité dans la séquence d’origine (plans avec effets, plans imbriqués…)

- Certains plans ne nécessitent pas d’être raccourcis à leur partie utilisée par un export :
Plans récurrents d’habillage, musiques… on les laisse alors tels quels dans le montage POUR CONSO, FCP X les recopiera dans le dossier media quand il fera sa propre consolidation.

Dès qu’on crée un plan composé, FCPX demande où le ranger. Il le place par défaut dans l’évènement des séquences de montage, on peut lui en désigner une autre (fastidieux) ou les déplacer après avoir généré l’ensemble des plans.
On les incrémente au moment de leur création : 
« Nom de la séquence- pour conso-planXX »

2/ Exporter les média pour la consolidation

Une fois la déconstruction effectuée, on crée un évènement « POUR CONSO » à la racine du projet. 
On rangera les plans composés dedans.
Chaque plan composé est ensuite exporté au format d’origine.
On les range dans la boite « POUR CONSO », ça fait plus propre.
Exemple : avec des rushes 5D au format h.264 => Fichier => Partager =>  Fichier master (défaut) => h264
On peut aussi utiliser Compressor, avec des settings différenciés (plans composés muets, plans avec du son) 
Problème des plans truqués avec un effet de style « image » (pas de piste alpha générée au moment de l’export, mais l’image est vignettée par dessus une autre) :
- composer le plan
- décocher effets et attributs dans le plan composé
- exporter
- recoucher l’export par dessus
- recopier les effets et attributs

Il existe une solution alternative à ce détruquage laborieux, car on peut générer une couche alpha au moment de l'export cf tuto québécois
http://fcmtl.com/index.php/2016/05/final-cut-pro-x-crash-course-exporter-avec-de-la-transparence-alpha/
Ils sont forts, tabarnak !
Ca permet d'éviter de désosser les séquences truquées complexes.

Une fois tous les plans composés exportés, on crée des séquences CONSO en dupliquant les séquences POUR CONSO  
- il vaut mieux multiplier les chances de vérification si on se plante et pouvoir revenir aux versions antérieures - on crée donc ces séquences CONSO, dans lesquelles on réimporte les exports, en deux temps : chaque export est glissé dans la piste vidéo supérieure du plan composé d’origine pour vérifier sa conformité, puis substitué à celui-ci par écrasement.
(Vérifications possibles dans les séquence d’origine XXX POUR CONSO)

Sous Finder, on crée ensuite dans le dossier client un dossier « consolidation » comprenant une bibliothèque XXX consolidé (le nom du projet client) assorti d’un dossier externe, dans lequel on rangera le cache du projet.
Au moment où l’on bascule les séquences « consolidées » dans la bibliothèque du projet XXX consolidé, il recopie les fichiers d’origine.

Le même travail fastidieux et ingrat peut et doit être effectué sur les plans d’illustrations sonores dont on n’a pas exploité l’image. Sinon au moment de la conformation automatique, FCPX recopiera l’ensemble des rushes images dont on a exploité les sons.
Arg. Essaie encore.
La seule différence procédurale, c’est qu’au niveau de l’export manuel on ne sortira que l’audio, et quand on réimportera l’aif dans le plan composé et qu’on écrasera l’original, faudra aussi le virer à la Mano parce qu’il applique un traitement spécifique aux sons et qu’il glisse les plans d’origine sur les pistes du dessous au lieu de les écraser.
Me demandez pas pourquoi, c’est pas moi qui ai écrit le logiciel.
A la fin du process, créer nouvelle bibliothèque « xxx conso », créer dedans un dossier externe pour ranger les rushes, puis déplacer les projets xxx conso dans cette bibliothèque, et ne pas oublier données multimédia > consolider, parce qu’en fin de process, on n’en peut plus et je me suis surpris à omettre cette phase plus souvent qu’à mon tour.

3/ Motion

Depuis la version 10.3, FCPX dispose enfin d’un outil de consolidation des fichiers Motion.
Propriétés de la bibliothèque =>  Contenu de Motion => dans la bibliothèque => consolider
Ca c’est facile, c’est Martin qui me l’a appris.

Des questions ?

 [Edit du 04/02/2017]

Emu par ma triste condition de prolo du démontage et du détruquage du pixel, Martin me glisse l’info stupéfiante de l’arrivée prochaine sur le marché de Worx4X, un plug forgé par des développeurs externes, qui permettra de consolider les séquences FCPX à partir d’un bête export XML.
Que la paix d’Allah soit sur lui.