vendredi 30 décembre 2005

obnibulé par les sushis




Essayez de faire dire "obnibulé" à un asiatique. Déjà que "obnubilé" ça va lui causer des sushis sur le plan phonétique… par contre, nous, les damnées faces de fromage blanc, (par opposition à ces damnées faces de citron chères à Buck Danny) on est assez nombreux à faire la faute, plus souvent à l’oral qu’à l’écrit. Quelque chose à voir avec la fréquence ondulatoire des voyelles o, i, u, é dans un mot de 4 syllabes.
Hé ben demain je serai obnibulé par mes parents et mon frérot qui débarquent pour quelques jours avec leurs karmas konkomitents au mien. Et je pourrai achever le post sur les consternations familiales dont j’ignore encore où il veut aller, enthousiasmé que j’étais par le jeu de mots sur le bouquin de Hellinger qui n’a finalement induit aucune réflexion transcendante. Pour aujourd’hui je peux faire mes voeux pour 2006 : je vais sans doute commencer à flipper de retomber dans le porno quand j’atteindrai les 4 mois d’abstinence (mon précédent record établi en septembre) et si je ne flippe pas, je vais nourrir une confiance excessive du fait de l’éloignement du symptôme au fur et à mesure que j’avance dans le temps, bien qu’un récent documentaire de quantic mechanics, what the bleep do we know ? suggère que toute cette histoire de temps n’est que de la couille en boite. Bref, il est de toute façon certain que je vais pas me transformer en entité plus saine du jour au lendemain, et que même rythmée par une volonté quotidienne de pas me retrouver un jour prochain le froc baissé devant mon ordinateur, et des efforts constants pour modifier mon hygiène de vie, ça va devenir rock’n'roll dans les prochaines semaines. C’est pourquoi j’ai repris des activités aux AA et que je remets le nez dans le programme "que ta volonté soit faite et non la mienne", je pensais pas qu’on pouvait en voir la duplicité ET l’appliquer quand même. La quète de l’honnèteté et de la sobriété émotionnelle, la nécessité d’un inventaire moral constamment renouvelé assorti de sa panoplie d’actes salvateurs sont suggérés non par vertu mais par confort, pour continuer d’échapper au produit, le mensonge étant considéré comme le Furoncle Premier au Cul de la Conscience qui engendrera la démangeaison d’où découleront des tentatives désespérées pour réduire l’irritation au lieu de s’attaquer aux Causes.
Bref, le sevrage n’est pas le but, mais tant qu’il n’est pas acquis, on ne peut rien faire. Vu le faible taux de réussite par rapport au nombre de participants au forum, ne pas se croire plus malin que les autres. Pour l’instant c’est l’égrégore puissance supérieure/éloignement de l’ordinateur qui gagne, loin devant le trip "combattants des forces obscures". Donc je tiens à recentrer préventivement ma politique éditoriale de 2006 dans l’axe "nous avons avoué à Dieu, à nous-même et à un autre bloggeur la nature exacte de nos torts" au lieu de vouloir jouer dans la cour des grands dont ma carte de bibliothèque ne me donne pas le libre accès, contrairement à ce que je voulais croire. Mais je me réserve le droit d’exfiltrer ici ce que j’entends ailleurs et qui me plait, et qui m’aide à continuer, et que j’aurais hésité à balancer sur le forum. Ici, j’ai un rédac-chef confus, mais cool.
"Il y a deux façons d’exister : être une star, ou une victime. Les deux à la fois c’est encore mieux. Donc si tu vis avec un mec addict, ça fait vraiment de toi une super victime, et si en plus t’es capable de le supporter, alors en plus t’es une star. Il y a aussi des gens qui se font des cancers pour ça, pour avoir le plaisir de montrer à tous que leur situation est vraiment terrible, et qu’en plus, ils survivent. (…) Quand elles (les codépendantes) en auront marre de souffrir, elles ouvriront les yeux, mais pas avant. Il y a bien trop d’avantages." Je le prends aussi pour moi, et je me le mets là, c’est pour allumer personne, ni les co- ni les deps, je trouve qu’on peut l’essayer sur soi avant de s’étouffer d’une vertueuse indignation, en tout cas moi je joue avec depuis quelques heures et j’en suis très content. J’étais insatisfait de ma propre formulation "faire le malin avec ses déficiences", au moins là c’est net et sans bavures, et ça dégage les bronches, comme m’a fait beaucoup de bien la semaine dernière le fait de repérer ma jubilation à déclencher une colère gratuite et sans cause, à susciter la crainte et les émotions négatives puis à résorber le tout pour ne pas gâcher le repas (je m’entrainais pour le réveillon).
Par ailleurs, je voulais remercier Dado, dit Basilus, dit L’homme au chapeau, dont le blog traite avec humour, rigueur et humanité de sujets variés qui rappellent à point nommé que l’intelligence ne sert pas qu’à se lamenter d’en avoir trop, pas assez ou à prétendre s’agacer de sa nature grumeleuse. Et je suis très étonné qu’il ait mis mon blog en lien sur le sien, et cet étonnement en dit plus long sur moi que sur lui, en tout cas je vous jure qu’on n’a pas fait de webcam ensemble.

Commentaires

  1. Apparemment je vais bientôt avoir au cul tout le syndicat des femmes de cyberdépendants.
    Depuis hier mes connexions ont doublé, je pense qu’il doit y avoir du rififi dans les chaumières. Mon blog sera bientôt référencé comme pire que les sites pornos.

  2. j’osais pas t’en parler mais vu que tu abordes le sujet… dois-je me considérer comme cause contributive ? bah, chacun son landerneau, et t’en as vu d’autres….
    aujourd’hui sur le forum, on a eu un témoignage féminin qui s’inscrivait dans l’exacte trajectoire de ce que tu décrivais. Ca n’avait jamais été aussi flagrant.
    Putain de synchronicité !

  3. Merci pour ton commentaire très élogieux.

    Je trouvais que tu écrivais très bien, avec un style plein de variations, de surprises et de rebondissements, et donc quand j’ai vu que tu avais mis mon blog en lien, ça m’a paru normal de faire de même.

    Je tiens cependant à préciser que Dado n’est pas l’Homme au Chapeau. A cause du titre, tout le monde voulait me faire porter le chapeau, j’ai du en changer (de titre, pas de chapeau). Mais ce n’est pas du tout ça ! Comme disait Sartre (ou à peu près) : “l’homme au chapeau, c’est les autres”.

  4. sauf à avoir récemment abusé des psychotropes, il me semble que c’est toi qui as mis mon blog en lien, suscitant mon commentaire. Heu non, c’est pas ce que je veux dire, ça fait népotisme de bas étage. Ce que je veux dire, c’est que c’est l’homme qui fait le chapeau, et que ton blog manque d’une photo pour savoir si le chapeau fait l’homme.

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