lundi 6 février 2012

Un truc avec la mère (III)

J'envoie à Papa des photos de notre week-end à Lille, très constructif sur tous les plans de nos existences à vitesse variable. Parfois, des mois entiers se passent sans changement notable, là c'est plutôt intense et rapide.
Et je ne peux pas tout mettre sur le dos du Seroplex®, qui ne fait qu'activer des ressources qui étaient sans doute présentes, mais j'avais perdu le mode d'emploi depuis un bon moment.
Je fais pas gaffe, sur une des photos prises par mon frère, descendu spécialement de Bruxelles pour l'occasion, y'a Hugo avec la clope au bec.

Papa n'est pas censé être au courant que son petit-fils fume, avec modération, d'ailleurs, depuis plusieurs années. Et il me fait suffisamment la guerre depuis que j'ai repris, après 4 ans d'abstinence heureuse, hormis les premiers mois toujours délicats pour s'arracher à la gravité de la planète Klopos.
l me fait la guerre, mais c'est la sienne : en gros il m'a fait comprendre qu'avec toutes les emmerdes qu'il avait, il n'avait pas besoin que son fils chope un cancer.
Vachement motivant. 


Alors il me dit :
"c'est quoi ce truc dans la bouche d'Hugo, on dirait une cigarette... C'est quoi, en fait ?"
Et moi, lassé de ces omissions mensongères, j'y réponds, aussi surpris que lui :
"ben oui, c'est une cigarette." Après tou, le fiston a 19 ans révolus, et n'a plus besoin que je le surprotège. Il se démerdera avec son grand-père.
Mais comme c'est un truc que papa ne peut pas entendre, il embraye, comme s'il n'avait pas entendi ce que je viens de lui dure :
"...ça doit être une ficelle qui dépasse de son blouson ou de sa chapka, peut-être le fil de l'étiquette"
Incroyable.
Il a tordu sa vision objective et visuelle pour conforter Son Monde dans lequel Hugo ne fume pas, n'a jamais fumé et ne fumera pas.
Comme me l'a dit la veille Ursula Mulinu, la réalité n'est pas un truc là dehors, mais ce qu'on en pense, et comme on pense sans arrêt.....
Et tous les actes de provocation que j'ai pu balancer à la gueule de mes parents lors d'une adolescence épineuse me reviennent : quand je smokais du shit dans ma chambre, ma mère en me voyant me disait "hou, tu as des petits yeux" et c'était tout. 
C'était un rituel verbal codifié, mais qui ne disait rien, une fausse complicité puisqu'elle reconnaissait ma stupeur haschichine sans la nommer, et sans provoquer le dialogue. De toutes façons, ils étaient très mal informés sur les drogues, et savaient que je n'en faisais qu'à ma tête, et que toute tentative de prévention ne ferait que renforcer mon comportement  stupéfiant et pseudo-marginal, puisqu'au fond je restais un bourgeois qui s'encanaillait.

A mon tour de faire preuve de vigilance tardive et de balayer devant ma porte : de passage à Lille, j'en ai profité pour provoquer une rencontre physique avec un des dinosaures du premier forum de dépendants sexuels, nous nous côtoyons par mail depuis 5 ou 6 ans, mais on ne s'était jamais vus ailleurs que dans le corridor à fantômes du Net. Et dès que l'occasion se présente, je suggère la confrontation, histoire de savoir à qui j'ai affaire.

Je n'avais pas fait attention, en prenant dans ma poche en partant, à la carte de visite du restaurant où on a très bien mangé le samedi soir par hasard et où l'on est retournés enthousiasmés par la gastronomie flamande le dimanche midi, je n'avais pas fait gaffe, donc, ni au nom du restaurant, ni à l'illustration de la carte, qui n'a attiré mon  attention que tout à l'heure :


 Le mauvais esprit m'inonde dans la bonne humeur :
ce qui est rassurant dans l'image, c'est que les moules une fois consommées, on les jette, on appelle le camion poubelle et on passe à autre chose, bref je prends ça comme un message d'espoir.
D'ailleurs si on en mange trop souvent, on commence à faire des selles molles, et on s'en détourne, sauf si on est moulo-dépendant, celui qui jouit et pâtit d'une absence de tempérance, tel le diabétique et le chocolat.

Bref.
La meilleure, c'est qu'ils ont un site internet :

http://www.auxmoules.com/

tu le crois, ça  ?

Au Royaume des aveugles, ma mère était une Reine.


dimanche 5 février 2012

Rêve Freudien en Diable : La Très Petite Bibliothèque de mon père

Aujourd'hui comme hier, pas de sentiment de supériorité disgrâcieux et handicapant, issu d'une histoire familiale où l'on se refilerait dans le non-dit cette patate chaude de génération en génération, ce qui est rarement facile à désembrouiller chez la personne âgée dépendante, mais beaucoup mieux que ça : la certitude d'être plus pêchu qu'hier, et je l'espère, si Dieu me prête vie, jusqu'à ce que je la lui rende, plus efficient dans ce qu'il me reste à vivre.
Il aura fallu attendre une pitite cinquantaine damnée, mais ça valait le coup.
Attention à l'aisance et ses fosses : à malin, Malin ennemi, c'est clair.
Le  syndrôme de Francis Lebrun me guette sans doute, tapir dans l'ombre.
Garde-fou de poche :
Comme le disait une amie : « Si tu mets la tasse au-dessus de la cafetière, c’est forcé que ça te tombe sur les pieds », sans compter les dégâts collatéraux.
Aprés essai In Real Life, penser à racheter des chaussures.

Adoncques, ne pas se vanter de ce pour quoi on n'est finalement pas pour grand chose, à part d'être ici et maintenant quand les choses "fall right into pieces" (je ne trouve pas d'équivalent français, veuillez rappeler d'une cabine qui marche à pinces).

Je viens d'être tiré du lit par un songe trou blanc : je faisais chuter par mégarde la bibliothèque paternelle, dont la taille réelle avoisine les 4m de long sur 2 de haut, est vitrée dans un style anglais fait d'un palissandre élégant et boisé qui ressemble à peu près à ça.

Dans mon rêve, le meuble paternel s'était oniriquement réduit aux dimensions d'une petite étagère, que je laissais choir par maladresse du haut d'un autre meuble plus imposant, de provenance non identifiés (encore un coup du non-dit, ce bâtard qui pisse dans mes souterrains) et en tombant, je voyais bien que les angles de la Petite Bibliothèque avaient salement morflé, il y avait des éclats de bois, la porte était fendue, mais je me disais que avec un peu de colle et d'intelligence j'arriverais bien à maquille ma bêtise.
Pardonne l'espoir, dégrisé lecteur.
Faut dire que dans le réel, depuis la mort de maman (penser à rédiger le témoignage ici même) nos rapports ont bien changé, et c'est souvent moi qui l'appelle pour prendre des nouvelles le dimanche soir en lieu et place du coup de fil dominical que nous donnait maman de son vivant.
La nouvelle vie de papa se déroule sous des auspices inédits et heureux à bien des égards.
Les experts en interprétation des songes apprécieront les multiples niveaux d'analyse de celui-ci.

samedi 4 février 2012

Pogrom minimum sur toutes les chiennes de sévice publics


Enfin un journal qui a le courage de poser les vraies questions.


Toujours pas le temps d'écrire pour ici, mais est-ce si grave ?
L'important c'est d'avoir des journées bien remplies, puis de ronfler du devoir du juste sommeil accompli.
D'ailleurs, je vais me coucher avant de me faire un noeud d'M cervical, je sens que je frise.

Et dire que pendant ce temps-là, mon Avataré se l'adore aux Bahamas du Passé Révolu, le Paradis Perdu puis Retrouvé Sans la Nostalgie, y en a qui en ont, du bol...
Et je me demande s'il ne se trimballe pas un léger problème d'ego surdimensionné par rapport à ses besoins, ce type.
A pluches, cher journal.

mardi 31 janvier 2012

Réouverture imminente

Salut les gens !
Je fais actuellement un tour de chauffe sur ma succursale.

La blague de bureau idéale

Mais dès que j'ai une main de libre, je remets des news ici, faut juste trouver le temps.


Trop tard pour ce pauvre hère : 
quand on se fait rouler dessus par un tramway nommé désir, 
les jours nous sont malheureusement comptés.

Tout sur ma mère, pourquoi on attend que Lemmy soit mort pour remonter Motorhead avec des copains du bureau, l'addiction est-elle condamnée à tomber comme la feuille morte de l'arbre éponyme, comment je suis devenu dompteur de poules dans un cirque itinérant...
toutes ces questions trouveront prochainement des réponses méritées, penchées sur elles comme les fées de l'inspiration sur mon berceau, sauf celle qui a vomi dedans et dont le nom m'échappe.


Ah, si j'avais moi aussi une poule aux oeufs d'or, 
je pourrais aisément régler mes factures en retard à ***.
Envoyez-moi une documentation sous pli discret 
pour acquérir une poule GoldenEggs®,  
régler mes factures à ***, 
obtenir en 15 jours une musculature de rêve et me concocter de revigorantes omelettes.
Pas d'envoi contre remboursement.


lundi 2 janvier 2012

Pire que demander de l'aide : en recevoir

(extrait de mail, 30 octobre 2011)
Je te remercie de ta proposition d'aide.
Je réfléchis à pourquoi j'ai d'épouvantables crises de stress, à focaliser sur mes carences plutôt qu'à me réjouir de ce qui fonctionne.
Enfin je dis "je réfléchis", mais c'est plutôt "je les regarde m'handicaper et je demande à Dieu de gérer" parce que c'est plutôt confusion et désarroi sur toutes les chaines quand le merdier se manifeste avec cette force.
J'ai une forme de narcissisme basée sur la souffrance et le manque (l'attachement aux formes passées) qui se traduit au niveau mental par la noirceur (ce qui n'est pas sans poser problème dans mes rapports avec les clients au sein de ma boite de prod, lol, bien que je sois en grande vigilance par rapport à ça) et depuis récemment par ces crises de panique physiologique, mais je crois que le nicopatch n'y est pas étranger. 
J'ai refumé 9 mois avant de considérer que c'était atroce et d'accepter la béquille du patch.
Ce matin, je faisais mon jogging et remontais une côte assez raide, j'ai entendu un cycliste arriver derrière moi, se mettre sur le côté et me dire "bravo, on dirait que vous n'avancez pas mais en fait vous allez super-vite" et je l'ai pris pour un messager cosmique. J'avais tant besoin d'entendre un truc comme ça.
C'est te dire à quel point mon besoin de reconnaissance est le caillou dans ma chaussure.
Je te salue.

Creuser son sillon, quand on est cyberculteur, c'est un vrai boulot.